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Citations de Vanessa Lafaye (34)


Nelson Kincaid se félicitait d'avoir pensé à refermer la capote de son cabriolet avant le début de la tempête car, avec ce vent, c'eût été une lutte vaine. Les seules affaires auxquelles il tenait étaient sur le siège arrière.; emballées dans deux valises de cuir. Il leva les yeux vers la grande demeure blanche qu'il avait toujours détestée. Les fenêtres semblaient lui lancer des regards désapprobateurs... tout comme le papa de Hilda. Rien ici ne lui manquerait. Même Nathan, il l'abandonnait sans mal. Ce n'était qu'un rappel de la façon dont Hilda l'avait piégé.
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Tandis que, le visage tout excité, il étalait les plans sur le bureau de Missy devant la fenêtre et parlait, sa voix avait été comme une corde se balançant dans le puits au fond duquel elle était tombée. Il lui suffisait de l'attraper pour en sortir. Et c'est ce qu'elle avait fait, une main après l'autre, un centimètre douloureux à la fois.
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Des milliers de vétérans accompagnés de leur famille avaient dressé des tentes devant la Maison Blanche. Lorsque les soldats vinrent les disperser, les vétérans se pressèrent dans une grande confusion à la vue de leurs anciens camarades. Puis les soldats se mirent à leur lancer des grenades, des troupes à cheval menées par un commandant, un dénommé Patton, entrèrent en scène, baïonnettes au fusil...Finalement, quand il devint manifeste qu'ils avaient perdu, il rejoignit avec Jeb un flot lent d'humanité abattue, vaincue, en route pour retraverser le Potomac.Espoir défunt, foi défunte.Seule restait la colère.
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De la même façon, il manquait de mots pour lui raconter le frisson d'excitation qu'il y avait à se battre aux côtés de soldats blancs, comme de vrais camarades qu'on estime des soldats français puisque ses propres compatriotes ne voulaient toujours pas d'eux.Les Français les avaient traités en héros, en frères.
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Quand nous t’avons faite, ton papa et moi, nous savions que tu serais spéciale. Mais c’est difficile d’être spéciale. Il faut avoir de solides chaussures pour emprunter cette route.
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(...) cette barrière ridicule au milieu de la plage, si mince et pourtant investie d'un tel pouvoir. Pourrait tout aussi bien séparer la mer, ou le ciel. Au moment d'arriver devant Saint Pierre, y aura une porte pour les Noirs et une pour les Blancs ?
(...) Le temps avait beau passer, les choses ne s'amélioraient pas. Non, au contraire, tout allait de mal en pis. Les gens ne se lassaient pas de trouver des façons de plus en plus sophistiquées de se faire du mal.
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Ses yeux étaient cernés de profondes meurtrissures bouffies qui ne partaient pas, même au soleil de Floride et après des années de nourriture maison. On aurait dit que les soldats étaient tatoués de l'intérieur par tout ce qu'ils avaient vu. Il fallait bien que ça sorte, et ça sortait par les yeux.
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Lorsque Missy arriva à la plage, Selma avait déjà mis les steaks d'alligator à cuire sur le gril ; d'une main, elle chassait les mouches, de l'autre, elle retournait la viande. Du chou palmiste, généreusement accompagné de lard et de sucre, cuisait à gros bouillons sur le feu.Une queue s'était déjà formée près des tables de fortune, décorées de guirlandes bleu blanc rouge ; les gens remplissaient leurs assiettes de coleslaw, de conques frites et de poignées de petites palourdes tout en s'avançant vers le gril.À quelques mètres de là, des piquets, reliés par des ficelles, étaient fichés dans le sable jusqu'à l'eau afin de délimiter la zone des Blancs.Un petit drapeau américain flottait au sommet de chacun.
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Il comprenait désormais la colère de Pa et sa froideur envers lui car, pour son père, rien ne comptait plus que la pureté du sang. Les Campbell remontaient jusqu'aux robustes colons presbytériens venus d’Écosse. Le sang de Dwayne avait été pollué. Il retira ses mains et les cacha entre ses genoux.
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Comment lui faire sentir ce qu'était la guerre, une guerre où des hommes avec lesquels on s'était entraîné, on avait partagé plus d'intimité qu'avec une femme, se faisaient réduire en purée, leur sang projeté dans vos yeux, votre nez, votre bouche ? Comment dire ce qu'il ressentait à ramasser des débris humains au lieu du coton dans les champs ? Dire ce qui arrive aux pieds lorsque, des semaines durant, ils sont plongés dans une tranchée remplie de boue et de merde ?
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Pendant un moment, elle hésita entre un oui ou un non, entre rester ou partir. Elle vit la violence à venir [...] et elle se vit sur quelque île magnifique sans les lois, sans le Klan, sans ces regards de curiosité hostile... et sans lui. Et elle sut que chaque jour aurait un goût de cendres.
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Henry n'avait pas seulement l'air vieilli, ça, elle s'y attendait, mais plus grave, il avait la même tête que Doc Williams
à son retour de la guerre. Ses yeux étaient cernés de profondes meurtrissures bouffies qui ne partaient pas, même au
soleil de Floride et après des années de nourriture maison. On aurait dit que les soldats étaient tatouées de l'intérieur
par tout ce qu'ils avaient vu. Il fallait bien que ça sorte, et ça sortait par les yeux.
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Il fixait les vagues à l'endroit où elles clapotaient contre le bateau. La marée montait rapidement. Lorsque de nouveau il la regarda, quelque chose avait changé. Comme si, pour la première fois, il la voyait vraiment telle qu'elle était dans le présent.
- Tu crois...? commença-t-il avant de s'interrompre et de reprendre. Tu crois que c'est peut-être pas trop tard ? Qu'un vieux soldat peut prendre un nouveau départ ?
- Je sais que c'est pas trop tard, répondit-elle, les yeux posés sur les vagues où la lune ondulait, argentée. C'est seulement quand t'es mort que c'est trop tard.
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Il lui sembla que d'une manière ou d'une autre, elle n'avait fait que ça toute sa vie, attendre Henry Roberts.
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Un beau projet.Quand avait-il capoté ? Quand les meurtres commencèrent à Washington et à Chicago, ces mêmes villes où il avait pensé tenter sa chance ? Ils apprirent que Lil' Joe avait été pendu dans le Mississippi. Sammy, traîné à mort derrière une voiture dans l'Illinois. Et Tyrone, brûlé vif pour avoir participé à un rassemblement syndical. Alors, Jeb et lui s'étaient mis à marcher, loin des émeutes, loin de l'odeur brûlante de la haine et de la terreur nauséabonde du changement.
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C'était cette heure étrange du jour où la fin de l'après-midi devient le début du soir.
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Plus Hilda avait grossi, plus elle avait porté attention à son teint, ses cheveux, ses bijoux, ses cils qu'elle recourbait juste comme il fallait. Comme si tout ce qui était en dessous du cou appartenait à quelqu'un d'autre.
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La nourriture l'appelait comme un amant, promesse de plaisir et de réconfort, la fin de son chagrin .
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Et puis, Madame Kincaid n'arrêtait pas de grossir, même si Missy faisait attention à ne pas trop la servir. On aurait dit qu'elle pensait pouvoir attirer l'attention de son mari rien qu'en prenant toujours plus de place dans une pièce.
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Elle ne voulait qu'une chose : dormir, pour toujours peut être. Oui, c'était ce qu'elle voulait. Un sommeil éternel.
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