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Critiques de Véronique de Haas (90)
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La muse rouge



En tournant la dernière des 445 pages de ce roman, on comprend le choix des membres du jury qui ont décerné le Prix du Quai des Orfèvres 2022 à Véronique de Haas.

L’auteure a effectivement réussi un exploit, qui aurait pu aussi bien recevoir l’un ou l’autre prix littéraire prestigieux français.



Son ouvrage est, en effet, exceptionnellement ambitieux : nous raconter les péripéties d’un tueur à gages à Paris en 1920 et l’enquête de toute une équipe de policiers dans un contexte historique rigoureusement correct.



Le récit a respecté scrupuleusement le climat et la réalité politique, le fonctionnement des institutions judiciaires et policières, ainsi que les procédures d’interaction dans les limites de leurs compétences spécifiques, il y a tout juste un siècle.



Par ailleurs, le lecteur a droit à la confrontation entre d’une part syndicalistes, socialistes, anarchistes et communistes et d’autre part l’extrême droite de l’époque et les Camelots du roi dans une IIIe République douloureusement appauvrie et perturbée par 4 longues années de guerre.



"La Muse Rouge" soulève en plus la question du colonialisme, en l’occurrence d’importants investissements d’ordre infrastructurel au Congo Brazzaville, mais à spéculation purement capitaliste.



Sur l’après-guerre en l’Allemagne de Weimar (1918-1933) il existe une abondante littérature, sur la France pendant la même période nettement moins et un roman policier situé au tout début de ces années fatidiques fait figure d’oiseau rare.



Le récit démarre le 6 janvier 1920 avec le meurtre sauvage à coups de couteau de Gabrielle Arevaste, "Gabie", une insoumise ou fille publique non enregistrée officiellement.



Deux jours après c’est le tour du diplomate chinois Li à la maison close La Fleur Blanche et de la tapineuse Apolline qu’on retrouve nue et le corps affreusement tailladé de coups de couteau à l’instar de celui de Li.



Cinq autres victimes suivront, dont 2 en Bretagne et 2 au Havre, qui mettront les nerfs des responsables de la Brigade criminelle de la capitale à bout pour arrêter l’oeuvre d’un assassin particulièrement féroce et sadique.



La Brigade criminelle dispose heureusement d’un trio d’inspecteurs intelligents et imaginatifs qui font preuve d’audace et de courage exemplaires.



Le style du livre, écrit dans un Français et argot de l’époque, contribue incontestablement à l’authenticité du récit, mais ne rend pas la lecture plus simple pour autant. Je dois avouer que de tous les termes anciens, expliqués en note de bas de page, comme "camarder" (mourir), "chourineur" (assassin), "chevillard" (boucher en gros) par exemple, je n’en connaissais strictement aucun.



L’explication de ces termes et les nombreux renvois historiques ralentissement fatalement quelque peu le rythme du récit, mais le mettent assurément à un niveau de qualité supérieure.

Je ne peux qu’admirer le travail exceptionnel de recherches et d’écriture de Véronique de Haas.



Un passage me restera longtemps en mémoire : le 27 janvier 1920 au Père-Lachaise le double enterrement d’une pauvre victime du tueur et de celui du peintre Amedeo Modigliani.

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La muse rouge

Véronique de Haas avec la muse rouge nous livre un polar historique cousu main. Un bel ouvrage !

Le roman se situe au lendemain de la première guerre mondiale, des hommes essaient de continuer à vivre ou revivre après les atrocités des tranchées.

C'est le cas de Victor, jeune inspecteur à la brigade criminelle qui va devoir élucider de multiples crimes. Le roman nous plonge dans un Paris des années 20, dans la misère urbaine, à travers la prostitution. Que ce soit dans l'univers " ouaté" des maisons closes chics comme le Chabanais jusqu'aux infâmes claques de la Mujol.

C'est de là que la première prostituée : Gaby est assassinée. Et, nous faisons connaissance d'un enfant des rues: Pierrot qui a perdu ses parents pendant la guerre et survit grâce à l'affection d'une prostituée.

Le roman se complexifie très vite, et l'affaire que doit résoudre notre jeune inspecteur est délicate.

S'y mêle les pouvoirs et les intérêts de différents ministères comme celui de la Sûreté et celui des colonies.

On suit le déroulé de cette enquête minutieuse avec beaucoup de plaisir. S'y découvre aussi la Muse rouge, des chansonniers anarchistes révolutionnaires qui rêvent du grand soir et de liberté.

Au final, ce policier se dévore rapidement et l'on est un peu triste d'en avoir fini la lecture si vite.
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La muse rouge

Revenu handicapé de la guerre de 14-18, l'inspecteur Dessange a trouvé un poste à la brigade Criminelle.

Au début des années 1920, il enquête sur le meurtre de deux prostituées et celui d'un diplomate chinois, mais il apparaît très vite que d'autres assassinats sont certainement imputables au même coupable.

Entre affairisme, extrême-droite et ultra gauche(s), il faudra beaucoup de perspicacité et d'humanité à l'inspecteur et à ses deux adjoints pour dénouer les fils de l'intrigue.



Je ne suis pas un grand fan des polars historiques, mais je dois reconnaître que celui-ci m'a autant ravi que Requiem pour une République de Thomas Cantaloube, qui lui se déroule juste après la deuxième guerre mondiale. La faute sans doute à l'autrice, professeur de lettres passionnée d'histoire du XXème siècle et notamment de l'entre-deux guerres.

L'intrigue est tordue à souhait, mélangeant tous les ingrédients explosifs de l'époque ; à ceux déjà cités (affairisme, ultra gauche et extrême-droite) il convient d'ajouter l'extrême pauvreté, le colonialisme et, déjà, l'aspiration de populations africaines à l'indépendance.

Les personnages sont hauts en couleur ; peut-être manquant parfois de nuances, trop entièrement bons ou trop exclusivement méchants... Mais leurs portraits dressent celui d'une époque qui fut dure, et qu'on n'a assurément pas envie de revivre.

L'écriture n'est pas si facile. L'utilisation d'un vocabulaire de l'époque, aujourd'hui oublié, ou de formulations populaires éloignées du "bon français" auraient pu dérouter. Ce n'est pas le cas, et ce n'est pas si fréquent. Le livre se lit bien, ni trop facilement, ni avec prises de tête.

Quand on me l'a offert, ce livre avait a priori deux défauts : polar historique et prix du Quai des Orfèvres. J'ai souvent été déçu par ce prix ; le polar de Véronique de Haas me réconcilie un peu avec lui.



Un excellent polar historique !




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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La muse rouge

Une excellente surprise avec ce roman policier qui se déroule à Paris en 1920.



Une prostituée est retrouvée morte au petit matin par Pierrot, un orphelin , dans une rue mal famée de la capitale, ce meurtre passe inaperçue et la pauvre fille est vite enterrée .Par contre , lorsqu'un diplomate chinois est assassiné dans une maison de passe luxueuse et qu'on découvre également le corps d'une autre prostituée à coté , cela remue les services de la brigade criminelle...



L'enquête est confié à Victor Dessange, ancien officier blessé pendant la récente guerre , blessure dont il garde une boiterie . Il est secondé par Maximilien , jeune recrue plein d'enthousiasme.



L'intrigue est très bien menée avec de nombreux rebondissements, entrainant le lecteur dans de multiples lieux de Paris, maisons de passe de luxe ou bordels miteux, immeubles cossus ou taudis infâmes, et dans des milieux variés , politiques aux dents longues , aux pratiques douteuses et aux appétits colonialistes sans état d'âme, cercles anarchistes actifs accueillants les anarchistes chassés de leur pays et les syndicalistes avec une peinture haute en couleur de cette époque troublée de l'après-guerre , où tout semble possible, où tout se côtoie, la misère et l'argent facile , les milieux royalistes et les grévistes ...



Les personnages sont attachants, que se soit Victor ou Max, les femmes aussi ne sont pas en reste , prostituées au grand cœur ou cousette amoureuse, anarchistes traqués , sans oublier bien entendu Pierrot découvrant la vie .



J'ai apprécié à la fin de chaque chapitre le petit lexique bienvenu des mots d'argot. L'affaire criminelle est élucidée mais comme il reste encore beaucoup d'interrogations en suspend , on peut imaginer qu'il y aura une suite ...
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La muse rouge

Pour faire baisser ma PAL j'ai lu La Muse Rouge de Véronique de Haas, qui a obtenu le Prix des Orfèvres 2022.

Paris 1920. À son retour des tranchées, Victor Dessange, ancien de la Mondaine, intègre la brigade Criminelle.

L’ambiance à la capitale est électrique – entre grèves à répétition et affrontements entre communistes et anarchistes d’un côté et royalistes de l’Action française de l’autre. Des clandestins de l’Internationale affluent de partout, tandis que les empires coloniaux se fissurent.

Dans un tel contexte, les meurtres successifs de plusieurs prostituées peinent à apparaître comme des affaires prioritaires. Jusqu’à ce que ce soit non plus une belle-de-nuit, mais un client, représentant officiel de la République de Chine, qui trouve la mort dans une maison close.

Chargé de l’enquête, Victor tente de démêler un écheveau qui le mènera d’une colonie pénitentiaire pour enfants en Bretagne à l’attaque d’un convoi d’or au Maroc, dont ni les coupables ni le butin n’ont jamais été retrouvés.

La Muse Rouge est un roman policier historique mettant en scène un tueur en série dans la France des années 1920.

Je félicite l'autrice pour tout le travail de recherche fait autour de ce roman car j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver cent ans en arrière, à une époque bien différente de la notre, juste après la première guerre mondiale. C'est très crédible autant au niveau du cadre que du franc parler. Petit plus : c'est très vivant car il y a même des chants d'époque. J'ai été bluffée.

L'histoire est bien ficelée. Nous suivons Victor, un policier qui revient des tranchées. Il va devoir trouver qui a bien pu assassiner un client d'une maison close, mais aussi certaines prostituées. Se pourrait t-il qu'il y ai un tueur en série ?

Les personnages sont très intéressants. Aussi bien Victor que Marie, son amie. Ou encore Louison, qui vit dans la misère. Sans oublier le jeune Pierrot, un gamin plein de ressources.

Tous les personnages ont de fortes personnalités et avec eux il est impossible de s'ennuyer car ils ne sont pas lisses.

Ce roman retranscrit bien la misère dans laquelle vivait une certaine population, notamment les enfants des rues ou les prostituées.

La fin est tout à fait cohérente et j'apprécie la façon dont un des personnage va évolué.

Je n'ai pas l'habitude de lire des romans policiers historiques mais j'y remédierais car la découverte m'a beaucoup plu.

La Muse Rouge est un bon roman dont la lecture fût agréable.

Pas de coup de cœur mais un joli quatre étoiles, bien méritées.
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La muse rouge

Un bon un excellent polar historique ( même s il ne s'agit que du siècle dernier) la société à la sortie de la 1° guerre Mondiale avec ses traumatismes physiques et moraux , sa soif de plaisir pour les nantis . La misère sans espoir pour le peuple , le monde de Zola est toujours là triste , alcoolisé , sordide Une cocotte minute sociale prête a exploser . Les personnages ont un certaine consistance le héros blessé de guerre , inspecteur de la brigade criminelle est intelligent. il a refusé d intégrer l 'office notarial de papa et si par convention il a fait un mariage arrangé , il assume une double vie avec un fille du peuple qu ' il aime sincèrement ( oui bon ça fait un peu bourge qui se tape une prolo , bien pratique hein ! . Mais ce que vous pouvez être médisant ! jamais cela ne me serait venu à l esprit ) . Les autres personnages, les policiers , les militants syndicaux, les prostituées , les agitateurs politiques, les criminels surtout LE pire sont bien dessinés . l'écriture est vive , alerte . le scénario se déroule assez subtilement, succession de scènes : d enquête, de violence , et de sexe mais tout cela s' intègre parfaitement dans la trame du récit ne donnant pas le sentiment de pagination à tout prix . Je ne divulgâcherai rien bien sûr pour vous laisser le plaisir de déguster la crème de ce délicieux gâteau n 'hésitez pas mordez y à belles dents
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La muse rouge

L'intrigue de ce polar "historico-social" est menée avec vivacité, énergie, rebondissements. Je me suis sentie totalement immergée dans l'histoire, emportée par un flot d'images,de sons,de dialogues comme dans un très bon film, oubliant que je tournais des pages. Car, aussi passionnante soit-elle, l'intrigue policière m'apparaît comme prétexte au dessein plus profond de dresser une fresque sociale de l'après guerre!

Max et Victor forment un duo d'enquêteurs très efficace et sympathique car les deux hommes sont mus par un vrai désir de justice et sont profondément humains. Pierrot est la mascotte du roman. véritable gavroche, il nous permet de découvrir le peuple de Paris et tous les enjeux sociaux de l'époque grâce à son regard candide,son courage,son cœur pur. Avec lui nous pénétrons dans le milieu sordide de la prostitution,nous nous mèlons aux luttes sociales dont il ne comprend pas toujours la complexité entre les ouvriers révolutionnaires, les syndicalistes les anarchistes. Nous redécouvrons les petits métiers de la rue , la violence de la misère mais aussi la force et la beauté de la solidarité et de rêves partagés.

Véronique De Haas nous régale en nous instruisant sur les enjeux politiques de cette époque, les positionnements souvent scandaleux quant aux colonies,l'économie de l'entre deux guerre et les luttes de pouvoir ,terreau qui prépare la seconde guerre mondiale.

Il se dégage beaucoup d'humanité de ce roman,dont je ressors avec le plaisir d'avoir beaucoup appris mais aussi d'avoir fait de touchantes rencontres et d'avoir le regret de quitter de bien belles personnes.
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La muse rouge

Que voilà une lecture enrichissante! Récompensé par le prix du quai des orfèvres 2022, ce roman est un tout à la fois un roman policier, un roman historique et un roman sociologique qui nous fait découvrir en janvier 1920, la société française écartelée entre les ambitions démesurées des politiques, des financiers, des arrivistes en tout genre et les prémices des mouvements sociaux syndicalistes ou autres face aux membres de l'Action française prêts à tous les extrêmes, sans oublier bien sûr les petits, les miséreux coincés entre Belleville et les fortifs...

Après un début de lecture un peu difficile vu mes faibles connaissances de cette période , je me suis prise au jeu . J'ai au final beaucoup apprécié ce roman aux multiples facettes et je ne peux que vous suggérer de le découvrir sans plus attendre. Bonne lecture.
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La muse rouge

Il y a une multitude de prix littéraires, nous autres lecteurs le savons bien, tous ne retiennent pas notre attention, pourtant, certains sont gages de qualité. En matière de polar, par exemple, les amateurs du genre ont leurs repères, le Prix du Quai des orfèvres en fait partie.

Je viens de découvrir le lauréat 2022 et il ne m'a pas déçu.

Véronique de Haas a maîtrisé son sujet de bout en bout, livrant un roman captivant et efficace.

Paris, 1920.

Une prostituée assassinée.

Un crime sans importance.

Sauf que, bientôt, de nouvelles victimes viennent s'y ajouter. Le nouvellement affecté à la brigade criminelle, Victor Dessange, est chargé de l'enquête.

C'est un sacré sac de noeuds, que son collègue Max et lui auront à démêler pour retrouver un tueur insaisissable.

L'autrice nous offre, en plus de l'intrigue policière, un regard sur la situation de notre pays, dans l'immédiat après-guerre et la géopolitique de l'époque.

En fil rouge, l'histoire de ces royalistes de l'action française, qui tentent, par tous les moyens, même les plus extrêmes, d'enrayer les mouvements anarchistes et les luttes syndicales. Ces derniers rêvent de sortir le peuple de la misère dans laquelle le conflit mondial l'a plongé.

Prémices des années noires à venir,  se confirme également, la montée de l'antisémitisme.

Non seulement Véronique de Haas tient son lecteur en haleine avec son récit à rebondissements, mais elle prend le temps, aussi, avec ses personnages, ils ne sont pas superficiels, quelle que soit leur importance et ça aussi c'est appréciable.

Polar addictif, La muse rouge fait partie des grands crus de ce célèbre prix littéraire.
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La muse rouge

Un policier historico-politique. Me voici revenu presque 102 ans en arrière. L'auteure m'épate avec un premier roman à l'écriture très évocatrice du Paris des années 20, très documenté et d'un style assuré dès son coup d'essai. Elle manie aussi bien le parler populo, la langue des nantis et les codes des policiers.

L'intrigue est discrète, même bien charpentée. J'ai surtout apprécié les grands débats de l'époque et la visite guidée d'une ville en pleine effervescence après la grande guerre. Les personnages sont étoffés, crédibles et sympathiques. Une agréable lecture détente doublée d'un cours d'histoire. Un sang neuf bouillonne dans les veines du polar historique avec Véronique de Haas et Coline Gatel.



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La muse rouge

Cette année le prix du quai des Orfèvres 2022 couronne un roman historique dont l'action se passe en 1920. Les derniers en date étaient des romans contemporains il me semble.

La guerre 1914-1918 vient de se terminer et le policier Victor Dessange, boiteux suite à des blessures de guerre, intègre la police criminelle.

Il va enquêter sur le meurtre d'une prostituée de Belleville puis d'un diplomate chinois.

Parallèlement, des anarchistes se réunissent à la muse rouge et préparent la révolution.

Un roman qui change : très documenté sur le plan historique avec des notes en bas de page.

Des personnages attachants comme le jeune Pierrot ou Max.

Cela manque un peu de suspense pour moi. Je mets juste la moyenne.
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La muse rouge

C'est le contexte historique et politique qui m'a plu dans ce livre plus que l'intrigue policière assez tarabiscotée . L'Auteure a manifestement du travailler ses sources historiques car les faits semble rigoureusement exacts sans qu'elle ne prenne parti ni pour un camp ni pour un autre .



A lire donc soit pour les amateurs de polars soit pour ceux de l'histoire politique au tournant de l'année 1920 .
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La muse rouge

Enquête policière qui nous entraîne dans les rues de Paris et de Bretagne en 1920.

Un policier blessé durant la Grande guerre, un personnage récurrent dans les polars de cette époque, doit résoudre plusieurs crimes dans le milieu des anarchistes et de la prostitution.

Les investigations menées tambour battant sont bien construites ; elles rassemblent l'ensemble des services policiers qui emergent au début du 20ème siècle et que l'on retrouve dans d'autres oeuvres policières écrites sur cette période ; on se retrouve donc en terrain connu, parfois un peu trop.

Le fond est là, mais la forme m'a moins enthousiasmé ; le vocabulaire et les idées pour ne pas dire idéologies utilisés sont une transposition des concepts progressistes du 21ème siècle calqués au début du 20ème et même si l'Histoire est un éternel recommencement, une certaine pensée réactionnaire actuelle employée finit par me lasser.

L'auteur nous explique en fin de roman et sous avertissement de ce choix.

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La muse rouge

La Der des Ders s'est achevée, Victor Dessange s'en est tiré avec une jambe raide et quelques désillusions. C'est moindre mal. Sa femme est toujours aussi revêche, sa maîtresse toujours aussi jolie, ses enfants grandissent paisiblement et il réintègre la Police, dans les rangs de la brigade criminelle.

Retour à la normale ? C'est sans compter avec l'agitation politique qui ébranle la Capitale: les Camelots d'un côté, les anars de l'autre, difficile de parler de paix dans cet après-guerre houleux. Et pour couronner le tout, un tueur en série hante Paris, laissant dans son sillage les cadavres sanglants de prostituées. Ainsi que celui d'un client, ce qui est plus ennuyeux. Surtout quand ce client , homme d'affaires Chinois, était en visite officielle ....

Une histoire aux multiples rebondissements, un tableau des années vingt criant de vérité, et un dénouement totalement inattendu: ce polar historique a tout pour plaire . Il m'a plu, en tout cas !
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La muse rouge

Véronique de HAAS. La Muse Rouge.



Pierrot, un jeune orphelin traîne la savate dans les bas quartiers de Paris en 1920. La France se relève des pertes subies au cours de la guerre, elle est exsangue. Un univers à la Zola , d’un côté les riches, les nantis, les bourgeois, de l’autre, les déshérités, les ouvriers, les traînes misère, la pègre. Un matin, le jeune garçon découvre un cadavre dans la rue. Il s’agit d’une prostituée, Gabie, une fille insoumise. L’enquête est vite diligentée et la jeune femme est promptement inhumée au Père-Lachaise dans une fosse commune.



Deux jours plus tard, c’est un diplomate chinois qui est assassiné dans la suite d’une luxueuse maison close. Le corps d’une autre prostituée gît dans une ruelle. Victor Dessange, inspecteur principal au 36 Quai des Orfèvres est chargé de l’enquête. Avec son assistant, Maximllien Dubosc, les deux policiers vont exploiter toutes les pistes. En cette période trouble, les mouvements ouvriers, les syndicalistes les socialistes, les communistes se dressent et tentent de s’organiser face à l’extrême droite et aux Camelots du Roi.



Nos deux fins limiers parviendront-ils à découvrir le tueur des différents victimes ? En effet des crimes semblables ont lieu au Havre, à Rouen. S’agit-il de crimes émanant d’un sérial killer. La méthode mise en évidence par les médecins légistes identifie un seul criminel. Avec le meurtre du chinois, nous découvrons les enjeux financiers, politiques, commerciaux et Véronique de HAAS décrit avec beaucoup de sérieux les divers scandales de la grande finance, de la politique, réunis pour la colonisation et l’exploitation des richesses du sous-sol ou aériennes des pays dépendants. Il s’agit d’être le premier sur les lieux d’où l’extension des voies de communication au Congo, en particulier. Il faut asseoir sa prédominance dans les pays possédant des ressources facilement exploitables et surtout très rentables.



La ville de Paris est bien décrite. Elle est en pleine effervescence. Il faut réhabiliter les quartiers insalubres, construire des logements pour faire face à l’exode rurale et à l’industrialisation, ouvrir de nouvelles voies de circulation, poursuivre l’extension du métro, etc.… Ce roman policier assorti d’une bonne part d’histoire à une époque très précise est une trésor.



Je remercie l’auteure et son éditeur. J’apprécie beaucoup les notes explicatives mises en index en bas de page. J’ai horreur de les trouver toutes regroupées en fin de volume. Il faut faire sans cesse des allers-retours. C’est un confort de lecture fort appréciable. Et ces notices traduisant des métiers ayant disparus sont fort utiles. Le franc parler de l’époque est intéressant. Toutes mes félicitations à Véronique. Le Prix de Quai des Orfèvres lui sied bien. C’est un bon récit que je vous invite à lire ; Vous serez pris dans un véritable tourbillon.





J’ai entendu une interview de l’auteure, en septembre ou octobre effectuée par Bernard LEHUT ( RTL). Véronique de HAAS a déclaré que « La muse Rouge » constitue le premier volet d’une trilogie. J’attends avec impatience la suite. En effet, où est donc passé Zelinguen, l’ancien légionnaire, travaillant épisodiquement aux abattoirs de la Villette, le tueur à gages, rusé comme un renard ? Nous le saurons lorsque Véronique voudra bien nous dévoiler la suite de ses aventures. Et le couple Victor et Maximilien sont fort sympathiques et efficaces. (01/03/2022)


Lien : https://lucette.dutout@orang..
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La muse rouge

En ce 6 janvier 1920, la neige recouvre Paris.

Dans le quartier de Belleville, une prostituée vient d'être assassinée.

Alors que les poilus survivants viennent à peine de rentrer du front, ils doivent faire face à leur misère et à leur handicap. On ne pense qu'à s'amuser au début des Années folles, s'amuser pour oublier.

Victor Dessange est l'inspecteur chargé de cette affaire et de bien d'autres qui semblent toutes reliées les unes aux autres. Il est revenu boiteux de la Grande Guerre, moindre mal pour un jeune homme issu de bonne famille.

Très compétent, il mène cette affaire complexe qui est un parfait matériau pour emporter le lecteur au coeur des arcanes politiques, coloniaux et financiers de l'entre-deux-guerres.

L'auteur a construit une intrigue fine et emmêlée en se basant sur un travail de recherche historique qu'il convient de saluer.

L'intrigue et l'insertion du contexte historique rendent ce polar passionnant.

Je regrette que le style ne soit pas à la hauteur mais la lecture n'en est pas moins facile. le roman se dévore avec intérêt.

Un bon cru du prix Quai des Orfèvres.

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La muse rouge

Voici Victor Dessange, inspecteur à la Criminelle en ce début de janvier 1920, et tiraillé entre son amoureuse couturière et son épouse super coincée. Lui a eu la hanche broyée dans les derniers mois de la guerre, mais il a tout fait pour réintégrer la police, où il fait une sacrée équipe avec un autre rescapé de 20 ans, malin comme un singe mais parfois impulsif, Max. L'expérience et la vivacité … tout pour souder une équipe complémentaire.



Dans ce Paris des années folles, la violence explose : celle de la misère des travailleurs pauvres et des orphelins, des pierreuses, les anarchistes, les communistes, les Camelots du Roi et les sbires de l'Action française, les trafiquants qui ont fait fortune en fournissant les armées, les tenants de la mission civilisatrice – et juteuse – de la colonisation, les peuples soumis auxquels on a fait appel pour sauver la Patrie et rêvent à présent d'indépendance.



La Muse rouge est un café-concert où l'on chante des airs révolutionnaires et où se réunissent communistes, anarchistes et parfois agents de la Sureté infiltrés. L'un des meneurs est Fernand Jack. Un personnage historique, tout comme Léon Jouhaux, indétrônable patron de la CGT. Il prend sous son aile un tout jeune garçon dégourdi, Pierrot, un des principaux protagonistes de cette histoire foisonnante et embrouillée à souhaits.



Victor et Max sont confrontés à plusieurs assassinats au couteau de prostituées, puis d'un émissaire de la banque Industrielle de Chine. D'autres meurtres, en province, montrent des similitudes troublantes dans la manière de procéder d'un criminel en série sans merci et particulièrement habile à s'évanouir dans la nature. le médecin légiste, qui suit les théories d'Edmond Locard de Lyon, l'initiateur de la police scientifique – tiens, tiens, il aurait pu y rencontrer Victor Kolvair (le héros d'Odile Bouhier) – est particulièrement affuté.



Entre le bordel chic de la rue des Moulins – La Fleur blanche où Toulouse-Lautrec avait chambre à demeure - et la sordide maison de passe de l'hôtel des 56 marches, sur les quais d'embarquement de Bordeaux ou du Havre, entre Montmartre et Montparnasse, dans les sordides baraquements de la zone des fortifs ou dans les brasseries où complotent fonctionnaires et entrepreneurs mercantis, sur les pavés sanglants des abattoirs de la Villette … se nouent plusieurs intrigues où s'entremêlent manoeuvres de basse politique, impuissance d'un gouvernement précaire confronté à la reconstruction d'un pays dévasté, rivalités entre services de police, pression de autorités …



Tout pour imaginer une série policière à épisodes. J'ai dévoré ce livre en 48 heures et j'espère fortement une suite aux enquêtes de l'inspecteur Dessange et à son jeune adjoint.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La muse rouge

Madame de Haas a le don de nous propulser dans cette époque du traité de Versailles.



Tour à tour, le lecteur va bien sûr être aux côtés des enquêteurs, au coeur du 36 où les méthodes scientifiques de la police criminelle ont été adoptées à la suite des travaux du célèbre Bertillon. (j'ai été très surpris, par exemple, de voir que les gants en latex jetables étaient déjà en usage !)



Avec Pierrot, qui n'a brien du poulbot parisien de carte postale, Véronique de Haas nous fait pénétrer au coeur de la misère dont la prostitution n'est qu'une des composantes. Que de femmes et d'enfants qui ont passé leur vie à crever. Et cependant, c'est à la vie que toutes s'accrochent.



Nous sommes aussi aux côtés des anarchistes de tout poil européen qui usent autant de l'art que de l'imprimerie pour réaliser leur quête d'une vie sans dieu ni maître.



Pour ne pas être en reste, elle nous traîne aux côtés des camelots du roi de l'Alliance Française qui veulent dégommer la République.



Sans oublier le milieu clinquant de la bourgeoise qui s'encanaille, se commet dans diverses collusions d'affaires juteuses qui passent par les colonies (où vivent des barbares à civiliser) et pouvant aller jusqu'au crime !



Mes plus vives félicitations à l'auteure pour cet ouvrage fort bien documenté et qui réussit à faire vivre ensemble personnages réels et fictionnels.



Et par dessus tout ça ... un peu comme une étrenne, l'argot qui se promène ...



Bref, sans nous faire perdre le fil de l'enquête policière, Véronique et ses personnages de la muse rouge nous font vivre une véritable enquête sociologique de notre capitale aux temps béni des colonies !



J'ai bien aimé. Quatre étoiles



Ancelle, le 10 février 2024

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La muse rouge

Nous sommes en 1920, Paris, des meurtres: un émissaire chinois, des prostituées. C'est un polar très historique sur les mouvements sociaux ,anarchistes et communistes....

C'est un roman très documenté mais je n'ai pas adhéré à cette intrigue, même si on voyage jusqu'en Bretagne; j'ai trouvé des passages trop longs.
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La muse rouge

Un policier sur fond de société chantante révolutionnaire, une Muse Rouge internationale, voilà une fameuse bonne idée. On y croise des gigolettes, des apaches, des anarchistes, des monte-en-l'air, des minots des rues, des gueules ou des corps cassés de la 1ère grande guerre, des qui font la révolution par le chant en beuglant d'la propagande, des qui peuvent se faire chouriner sur le trottoir, tout un monde bouillonnant parisien du début de l'ancien siècle. Bouillonnant d'entre deux guerres. D'entre deux pensées radicales comme un peu nous aujourd'hui.

Le style coloré comme un tilleul (mélange de vin blanc et de vin rouge), quoique un peu didactique, est cependant prenant, taillé au coupe-sifflet d'expressions argotiques et nous oblige à ne pas rester un lecteur aux pieds retournés (j'entends paresseux qui aime la lecture fastoche) parce qu'on y apprend tout un tas de trucs à ne pas oublier comme le masque Burneau qu'y faut apprendre à s'enlever du museau si on veut penser par soi-même.



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Prostituées non déclarées

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Thème : La muse rouge de Véronique de HaasCréer un quiz sur cet auteur

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