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Citations de Victoire Sentenac (70)


Son désir de paternité à lui s’est manifesté tardivement, quand on lui a dit que son spermogramme n’était pas très performant. Il s’est senti atteint dans sa virilité. Tout d’un coup, il lui fallait un fils ! Il fallait que le ventre de sa femme s’arrondisse pour que le monde entier comprenne qu’il était capable de procréer
Et puis l’engrenage infernal s’est mis en route, et son désir s’est effiloché, comme celui qu’il avait de sa femme. A force de programmer leurs rapports sexuels, ceux-ci lui sont apparus comme une corvée, un devoir qu'il fallait remplir pour qu’enfin la graine pousse et s’accroche.
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Elle ne veut pas adopter. Elle veut porter un enfant dans son ventre. Elle veut se sentir pleine de cette maternité qui ne vient pas, jusqu’à l’obsession.
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Il connaît bien les démons de sa femme. Il sait sa douleur de ne pas être mère, il culpabilise aussi. Ses spermatozoïdes sont paresseux, a dit le médecin voilà plusieurs années déjà. Une façon polie de lui dire qu’il n’assure pas un kopeck. Ajoutez à cela l’endométriose de Julia, et vous obtenez un couple stérile qui s’épuise chaque mois depuis plus de dix ans dans ce désir fou de procréation.
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Il faut dire qu’il agit la plupart du temps en sous-marin. Il repère, discret, celle qu’il convoite, et ne s’adresse à elle en mode charme que lorsqu’ils sont seuls.





Draguer ouvertement, c’est tellement commun, vulgaire. Et inutile surtout. Une femme aime se sentir distinguée entre toutes les autres, être l’unique. Pour que ça marche, il faut la jouer fine. Pour le reste, il peut compter sur son physique avantageux. Le charme patiné de la quarantaine lui va bien, il le sait. Et puis cette assurance qu’il affiche en toutes circonstances, le mot juste, le sourire rare mais toujours au bon moment, depuis le temps il maîtrise bien tout ça.
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Mathieu l’observe. Il aime son petit air concentré, sa bouche gourmande, ses longs cils baissés. Et ses yeux, alors là, ses yeux… Il n’en a jamais vu de pareils. Rien que pour ça, il faut qu’il couche avec elle. Il n’écoute rien de ce qu’elle raconte. Il a juste envie d’embrasser ses paupières closes.
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Elles sont tellement mignonnes, toutes ces petites infirmières. Et puis c’est facile à l’hôpital, il y a des recoins partout, des lits, et les boutons pression des blouses sautent si facilement.
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Clémence en a assez d’enchaîner les relations sans lendemain, toujours sur le même mode. Rencontre, passion, désillusion, rupture. Six mois en moyenne, jamais plus.




La trentaine approche, et elle traque ses premières rides avec une inquiétude qui amuse ses collègues. Elle commence à être plus âgée que les internes, sa cible favorite ! Quelle horreur. Alors elle s’étourdit, vit comme une éternelle étudiante, de soirée en soirée, de rencontre en rencontre. Et en déception. Son visage reste lisse, sa peau ferme, ses jambes fuselées. Elle cherche le compliment, se rassure dans l’œil admiratif des jeunes mâles qui passent à sa portée, et dans celui, plein de regret, des plus âgés. Elle séduit, charme, entourloupe. Elle ne sait pas comment fonctionner autrement.
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Elle l’a bien pris, elle a l’habitude de déranger les gens avec ses yeux. Certains n’arrivent pas à la regarder en face, d’autres au contraire la dévisagent, fascinés. Elle les fixe alors aussi jusqu’à ce qu’ils arrêtent. Sauf avec Mathieu, elle n’y est pas arrivée. Elle a baissé ce regard laser devant lui, ses joues ont rosi, ses sens l’ont lâchée. Elle n’a pas compris tout de suite. D’habitude c’est elle qui mène le jeu ! Dans la vie aussi, elle est comme ça, un peu dominatrice, avec sa famille, ses amis, ses collègues. Qui s’y frotte s’y pique. Avec le sourire.
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Julia adore son métier. Infirmière puéricultrice, c’est son identité, son ADN. Et sa douleur aussi, maintenant. Surtout maintenant. Ne pas envier les innombrables mamans qui défilent dans son service, ses multiples collègues qui sont tombées enceintes les unes après les autres, comme des poules pondeuses, sans effort, quelle injustice.
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Julia sort de la chambre, poursuivie par les gémissements continus de l’enfant, et se rend en salle de soins pour préparer la seringue de morphine qui calmera ses douleurs. Ne pas se tromper, surtout. Une erreur de virgule et c’est la fin. Elle en frissonne d’angoisse à cette idée. Ses yeux vont et viennent de la prescription à la petite feuille sur laquelle elle vérifie ses calculs. Une fois, deux fois. C’est bon. Enfin, elle espère. Elle casse la petite ampoule rapidement, en aspire le contenu, dilue le tout. Ses gestes sont rapides, précis. Ils ont la force de l’habitude et d’un automatisme acquis avec des années de pratique. Même si rien n’est sûr, jamais.
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