Laissez-vous embarquer dans un New York particulier, acceptez de vous perdre dans Time Square.
Troisième aventure mettant en scène Hugo Boloren, toutefois, vous pouvez les lire séparément.
New York, Broadway. Marcel Marchand, « Mama », un agent de la DGSE, se fait assassiner dans l’Edmond Theater. Hugo Boloren, en pleine reconversion professionnelle, est malgré tout chargé de l’affaire. Il s’envole donc pour la Grosse Pomme, accompagné de Mathilde, revenue de Shanghai, dont il est toujours autant amoureux. Il faut savoir qu’Hugo a accepté cette mission car il navigue en plein brouillard : entre l’état de santé de sa mère, atteinte d’Alzheimer, et Mathilde, le pauvre Hugo ne sait plus où il en est. Et à son arrivée à New York, il sera confronté au brouillard mystérieux entourant la mort de Mama, mais aussi la brume bien réelle qui s’est emparée de la ville qui ne dort jamais. Bref, l’ambiance est au top…
« Brouillards » est intéressant justement du point de vue de l’atmosphère qui s’en dégage, ainsi que des personnages. Déjà, Hugo vaut le détour. Totalement addict au chocolat (il a arrêté de fumer et croque un carré dès qu’un besoin de nicotine se fait sentir), il souhaite se reconvertir en zythologue (l’œnologue de la bière).
Les personnages secondaires sont eux aussi des pépites. Les employés du théâtre sont tous plus étranges les uns que les autres : Felix, l’accessoiriste trisomique, Max, la régisseuse nous faisant penser à Mary Poppins, Lancelot, l’éclairagiste aveugle, sans oublier Tchekhov, le perroquet qui carbure à l’Irish Coffee (je l’ai adoré celui-là !)
Ce roman n’est pas un page-turner, c’est un roman d’ambiance. L’intrigue se déroule, les rebondissements sont bien présents, mais le rythme s’avère relativement calme. Nous sommes presque dans un huis-clos ayant pour cadre quasi exclusif les murs du théâtre, l’occasion de découvrir les coulisses d’un théâtre de Time Square. C’est un roman qu’il faut laisser infuser, chapitre après chapitre, personnellement j’ai été emportée. Bon, après, une intrigue se déroulant à New York, moi qui suis une dingue de cette ville, cela ne pouvait que m’intéresser. Mais attention, un nanar, même à NY, aurait eu droit à une chronique négative, quand même, faut pas exagérer non plus…
La plume de Victor est très visuelle. Côté construction, les chapitres sont numérotés en français ou en anglais, en fonction du lieu où se trouvent nos protagonistes. Et certains chapitres en italique mettent en scène une bien étrange silhouette, ajoutant au mystère déjà bien présent. Qui est-ce ? Que mijote-t-elle ?
Le récit est parsemé d’humour noir et d’une pointe de cynisme, ce qui est agréable.
« Arrêtez de m’emmerder. Vous avez une bille dans la tête, une loupe dans la poche, vous lâchez tout pour vous lancer dans une enquête au premier fait divers venu…Vous êtes autant zythologue que je suis danseuse étoile. »
J’ai beaucoup aimé la fin, et spécialement la manière de l’amener, puisqu’Hugo se prend pour l’héritier d’Hercule Poirot. Moi qui adore Agatha Christie, vous pensez bien que je me suis régalée ! D’autant que je n’avais rien vu venir et que je ne m’attendais pas à un tel dénouement.
Un mot de la couverture, magnifique, qui retranscrit parfaitement l’ambiance du roman.
Avec « Brouillards », on retrouve la patte de l’auteur, son style particulier, ses personnages décalés, et une intrigue qui transporte. J’adore ! J’attends le prochain avec impatience.
« Il n’était pas possible, selon Mama, de ne pas se plaire à New York, puisque la ville n’était autre qu’un pot-pourri du reste du monde. »
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