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Critiques de Victoria Mas (1340)
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Le bal des folles

le bal des folles de Victoria Mas est un livre de la rentrée littéraire édité chez @editionsalbinmichel .

Je l'ai tout d'abord commencé en vacances, mais j'ai eu du mal à accrocher. Trop de phrases au présent, trop de personnages, j'arrivais pas ... Et puis il y a quelques jours, j'ai vu la super vidéo de @vibrationlitteraire (sur you tube). Et ça m'a donné envie de m'y replonger puisqu'elle en parle si bien.

Et là, j'ai avalé les 200 pages restantes en quelques toutes petites heures. Je l'ai dévoré. Ce livre est vraiment plein d'intérêt : historique, sociologique, philosophique, culturel, géographique (surtout pour les parisiens), psychologique, social, ... J'y vois en tout premier une réflexion vraiment intéressante sur la condition de la femme, des femmes; mais aussi sur la relation soignant/soigné ; sur l'évolution du traitement de la maladie, sur l'enfermement aussi... Bref un livre vraiment très très intéressant, à lire au bon moment 😉



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Le bal des folles

Pour son premier roman, Victoria Mas nous plonge au cœur de l’Histoire de l’hôpital de la Salpêtrière. C’est là-bas qu’entre 1882 et 1892, Jean-Martin Charcot ouvre l’une des deux grandes écoles de « l’âge d’or » de l’hypnose : L’école de la Salpêtrière. Les cours étaient publics, grands nombres d’hommes se bousculaient pour espérer pouvoir avoir accès à l’un des cours avec le célèbre professeur. Le but recherché par Charcot ? Provoquer une crise d’hystérie chez une patiente, après l’avoir hypnotisée. Ainsi, il cherchait à prouver que les hystériques n’étaient pas des simulatrices. Si l’on peut louer ses intentions de recherche, je vous laisse imaginer la place de la femme lors de ces « cours » … Utilisée, montrée, mise en scène, bref ! L’Histoire se répète inlassablement ! D’ailleurs, c’est Charcot qui est à l’origine de ce « bal des folles », lui qui aimait tant les mettre en scène, les exposer, ces fous.

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Avec Le bal des folles, Victoria Mas imagine l’histoire de quelques-unes de ces femmes qui, en 1885, ont côtoyé Charcot. Il y a tout d’abord Geneviève, au service du célèbre neurologue depuis quelques années déjà – mais présente dans l’enceinte de l’établissement depuis tellement plus longtemps – et lui est dévouée corps et âme. Elle arpente les couloirs, connaît les moindres recoins de cette immense bâtisse et presque aussi bien certaines des aliénés qui la peuple. Elle fait son travail de superviseur, sans plus ni moins. Il n’y aura pas de mauvais traitement sous sa surveillance – la bienveillance fait partie intégrante de son travail –, mais qu’on ne lui parle pas de compassion. Après tout, Charcot est un homme bien, chaque femme internée ici, l’est pour une bonne raison. Ils sont médecins, après tout !

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Parmi ces femmes, il y a Thérèse, internée depuis tellement longtemps qu’elle n’imagine même plus recouvrer sa liberté. Sa vie, elle est ici. Derrière ces fenêtres. La liberté, c’est pas dehors. Dehors, c’est la mort, c’est la prostitution, c’est les coups. C’est la mort, dehors. La Salpêtrière, c’est son cocon ; les autres aliénées, ses filles. Alors, elle tricote sans relâche, offre chandails et écharpes à tour de bras. Il y a aussi Louise, enfermée parce qu’elle a osé dire que son oncle abusait d’elle. Ça fait tâche dans la famille, alors on l’a emmenée ici, à l’hôpital de la Salpêtrière.







La dernière accueillie, c’est Eugénie. Quelques semaines avec le bal des folles. Elle arrive et c’est l’effervescence dans les dortoirs, les couloirs, la salle à manger, partout ! On ne parle que de déguisements, d’hypothétiques rencontres et promesses de jours meilleurs. Parce que durant cette soirée, elles sont les reines. On ne vient que pour les voir, les observer. On passe d’ailleurs l’année à espérer recevoir le fameux carton d’invitation. Et on espère secrètement que l’une d’entre elle entrera en transe, ce serait un beau spectacle, tout de même !







Lorsque Geneviève rencontre Eugénie, ce sont toutes ses certitudes qui volent en éclat. Soudain, elle réalise que, peut-être, certaines sont là pour être muselées, contraintes au silence. Geneviève va alors faire quelque chose qu’elle n’a encore jamais fait : utiliser sa voix et parler en son nom.







Porté par une écriture belle et fine, Le bal des folles donne enfin la voix à ces femmes délaissées par la société, mise de côté et oubliées. Le bal, ce n’est pas cet événement de la mi-carême, non. Le bal, c’est cette magnifique chorégraphie que font les voix de ces femmes ensemble et qui semblent crier à l’unisson : les fous ne sont pas toujours ceux que l’on croit !
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Le bal des folles

1885 Paris.

Elles s'appellent Geneviève, Louise,Thérèse, Eugénie. Qu'ont-elles en commun ? La Salpêtrière. Ce lieu, alors résidence des hystériques, des folles et des aliénées , organise une fois par an le célèbre bal de la mi-carême appelé « le Bal des folles ». C'est « the place to be » de l'époque car le Tout-Paris y accoure.





La Salpêtrière a toujours été connue comme étant « le dépotoir pour toutes celles nuisant à l'ordre public ». À l'époque, il s'agissait aussi bien d'une femme voulant s'émanciper de son rôle d'épouse que d'une autre se promenant au bras d'un homme plus jeune...

Cet hôpital était donc le lieu où les familles et plus particulièrement les maris, pères , frères envoyaient les femmes qui ne correspondaient pas au moule de l'époque. Cependant depuis que le Dr Charcot, éminent neurologue a repris la direction, il se dit que seules les véritables malades y sont internées ... enfin en théorie ...





Victoria Mas signe un premier roman fort et singulier. Un récit traitant de la condition féminine au 19e siècle, sous le joug du patriarcat et où les femmes étaient réduites au silence.





Le bal, bien que finalement peu présent dans le roman, dénonce l'hypocrisie de la haute société parisienne et leur voyeurisme mal placé considérant les patientes comme des bêtes de foires.





L'auteure dénonce également le milieu médical de l'époque où ces femmes n'avaient le droit à aucunes distractions pas même un livre ! Leur traitement: compression des ovaires, compresse d'éther, hypnose... le tout pratiqué également lors de « leçons » données par Charcot et associés devant un public d'étudiants plus passionné par le spectacle des ces femmes que l'attrait médical.





En résumé, je rejoins l'avis général concernernant ce roman! Je l'ai trouvé bien écrit et prenant. Bien que l'ayant dévoré il n'a pas été pour moi un coup de coeur mais il sera peut-être le votre 😉
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Le bal des folles

Victoria Mas, qui est la fille de la chanteuse Jeanne Mas, entre dans la danse avec un premier roman à lire sans faute.
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Le bal des folles

Dans une prose limpide, légère comme un pastel, loin des délires d’un Bosch ou d’un Munch, la jeune romancière stigmatise le machisme triomphant et fait entendre, bouleversante, la voix de celles qu’on a muselées, étouffées, hypnotisées. Avec elle, c’est tout un gynécée qui se rebelle.
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Le bal des folles

La rentrée littéraire, vaste événement faisant débat! Certains l’attendent bouillants d’impatience, d’autres sont agacés par ce qu’ils jugent n’être qu’une opération purement commerciale. Ces prochains jours, je vais vous présenter quelques titres issus de cette rentrée qui compte pas moins de 524 romans !



J’ai lu «Le bal des folles » dans le cadre de mon rôle de jury dans le Grand Prix des lectrices Elle. Avec ce livre publié aux éditions Albin Michel depuis hier, Victoria Mas, jeune auteure française de 31 ans, signe un premier roman.



Paris, 1885, Louise est une jeune hystérique de 16 ans vivant parmi les aliénées à l’hôpital de la Salpêtrière, dans le service du docteur Charcot. Elle est d’ailleurs ponctuellement désignée comme sujet d’étude et de curiosité examiné lors de séances d’hypnose. Une mise en lumière au milieu d’un auditorium rempli de médecins et d’internes, tous masculins bien entendu. Il y a aussi des écrivains, des journalistes, des personnalités. Car ces dames que l’on enferme sont un sujet de fascination. A l’instar de toutes ces figures, nous, le lecteur et spectateur, éprouvons de la curiosité à savoir réellement comment se déroule la séance.



Leur quotidien est en réalité rythmé par une routine excluant l’épanouissement !



A l’époque où le féminisme n’existait pas encore, les aliénées sont en fait principalement des femmes rejetées par leur famille et la société, des filles ou mères sortant du cadre. Des courageuses qui refusent de se soumettre aux règles imposées par les pères puis par les maris.



Victoria Mas dresse un portrait réaliste et poignant de ces rejetées de la société. Suivant l’une et puis l’autre, elle nous livre leur parcours, jusqu’au moment où, déplaisant, elles ont été internées.



Dans la famille des Cléry, il y a deux enfants: Théophile, le fils chéri et Eugénie Cléry, la jeune fille de 19 ans qui n’a aucune valeur pour son père. Celui-ci n’attend qu’une chose: la voir partir à la suite d’un beau mariage élevant cette famille d’origine bourgeoise. Sauf qu’Eugénie a d’autres aspirations, d’autres objectifs que d’être une maîtresse de famille et un utérus à employer pour de avoir de beaux enfants. Surtout que la jeune fille a un don: depuis ses 12 ans, elle voit les morts. Se confiant un jour à sa grand-mère paternelle qu’elle pensait son alliée, elle sera trahie et écartée de sa famille.



Révoltant, ce texte ne peut laisser indifférent. De fait, j’ai lu ce texte en apnée, prise par le style impeccable de cette primo-romancière.



En bref:

Incontournable de cette rentrée, à lire de toute urgence !
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Le bal des folles

La chronique qui vaut bien une ritournelle ! COUP DE CŒUR !



🎵Entrez dans la danse, voyez comme on danse, chantez, dansez, embrassez qui vous voudrez🎵… Bienvenue au bal des folles !



Situé dans le Paris de la fin du XIXème siècle, « Le bal des folles » met en lumière une vérité historique - une part d’ombre - peu connue du grand public : au sein de l’hôpital de la Salpêtriere, dans l’aile psychiatrique supervisée par le Docteur Charcot, avait lieu une fois par an un bal costumé. Le bon docteur autorisait ses pensionnaires à y participer ; s’y côtoyait le Tout-Paris qui, le temps d’une soirée, venait ressentir le grand frisson et se gausser de ces femmes jugées folles ou hystériques.

Bien sûr, dans les faits, certaines étaient réellement cliniquement folles mais d’autres y étaient internées simplement en raison de leur liberté d’esprit, de leur soif de savoir et d’indépendance.

Non, il ne faisait pas bon être une femme libre-penseuse et indépendante à cette époque. Notez qu’il n’y a pas eu beaucoup d’époques où il faisait bon être une femme libre-penseuse et indépendante (sic)… Les hommes ont bien trop souvent tendance à vouloir les mettre en cage (resic).



MAIS QUEL DELICE !

Même si le sujet peut paraître tragique, ce roman a un goût de réglisse, de roudoudous, de friandises anciennes délicieusement authentiques. On le pose sur la langue et on le laisse fondre lentement le laissant distiller ses saveurs incomparables dans notre gorge.



UN ROMAN VICTORIEN MODERNE

Car Victoria Mas nous livre un récit à l’écriture intemporelle empreint d’un classicisme salvateur et rafraîchissant. Elle puise son art chez les orfèvres du verbe, les sculpteurs de mots, tout ce que la littérature victorienne a fourbi en joyaux romanesques et poétiques. Vous y croiserez l’âme d’un Baudelaire, la moustache d’un Maupassant ou le monocle d’un Zola. Il y a des influences moins chics !



Et pourtant ce livre est résolument moderne dans son traité et dans son propos. En effet, en plus de la sublime écriture évoquée plus haut, Victoria Mas peint avec magnificence ses personnages, que ce soit l’innocente et touchante Louise, Geneviève la rugueuse infirmière au grand cœur ou l’indomptable et fougueuse Eugénie. Trois destins qui se croisent et parfois se confondent.

Clé de voûte du roman, le personnage d’Eugénie possède un charme fou, un charisme quasi-christique dans son éloquence, dans sa façon d’interagir avec les autres, dans son mécanisme de réflexion simple et logique et dans son ouverture spirituelle.

D’autant plus spirituelle qu’un élément fantastique vient troubler et pimenter le récit le rendant encore plus acidulé et piquant.



LE TUBE DE L’ETE !

Victoria Mas fait une entrée tonitruante dans la littérature contemporaine et dans cette rentrée littéraire. Son premier roman d’une maîtrise ahurissante, est un petit chef-d’œuvre, une fulgurance habilement construite, superbement écrite et diablement passionnante.
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Le bal des folles

Ce roman montre bien la condition des femmes à cette époque et de la psychiatrie balbutiante avec ces internements arbitraires et des traitements "folkloriques". J'ai été perplexe au début du roman par le spiritisme d'Eugénie qui était très en vogue car j'ai eu peur de plonger dans un roman fantastique. En fait, ce spiritisme sert de prétexte pour s'interroger sur la frontière entre le normal et le pathologique et montre surtout la tolérance de la société qui, à cette période, étiquetait "fou" tout ce qui n'était pas bien pensant. La fin est très émouvante........
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Le bal des folles

Si le livre plaît autant, sans doute est-ce parce que d’une écriture limpide (à l’excès), il mêle spiritisme, sadisme et sexualité. A l’histoire des «hystériques» enfermées à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle et objets d’étude de Charcot, le Bal des folles agrège le portrait d’une femme qui discute avec les morts, un sport en vogue à l’époque.
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Le bal des folles

C’est le sujet de roman que j’affectionne particulièrement mais qui déclenche toujours en moi révolte et colère face à l’injustice dont les femmes ont toujours étaient victimes.

Ici les femmes sont des aliénées enfermées par leur mari, leur père ou leur frère.

L’histoire se déroule à Paris à l’époque où Charcot régnait sur la Salpêtrière. Il y accomplissait des travaux sur l’hypnose et l’hystérie.

Certaines de ces femmes étaient des sujets d’étude qu’il présentait à ses étudiants et recréait des crises d’hystérie en les mettant sous hypnose.

Une fois par an avait lieu un bal durant lequel les « folles » dansaient sous le regard du « tout paris » qui accourait pour voir ces curiosités.



L’auteur illustre tout cela en nous racontant l’histoire de plusieurs femmes qui chacune devront affronter le pouvoir des hommes.



Très beau roman.

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Le bal des folles

Je ne suis pas particulièrement attirée par la rentrée littéraire, mais il faut avouer que certaines pépites se repèrent de loin. Un roman historique tiré de faits réels et qui plus est en milieu psychiatrique, il n'en fallait pas plus, j'ai succombé à la tentation au premier regard, c'est beau non? :p



Au 19 ème siècle, le bal des folles était un bal célèbre de l'hospice de la Salpêtrière à Paris dans lequel de nombreuses personnalités s'y retrouvaient. Le service des maladies nerveuses, les hystériques, les épileptiques et même des femmes internées pour des raisons aussi idiotes qu'absurdes était ouvert le jour de la Mi-Carême afin que les pensionnaires soient vues de tous. Les sujets du professeur Charcot célèbre neurologue étaient ainsi mis sur le devant de la scène afin d'admirer son travail...



L'auteure dresse le portrait de 3 femmes Louise, Geneviève et Eugénie, 3 femmes que tout oppose mais qui finalement vont se rejoindre par leurs histoires. Louise est une internée connue pour ses crises, elle est d'ailleurs souvent le sujet du Professeur Charcot lors des cours sur l'hystérie et l'hypnose, Geneviève est l'infirmière en chef passionnée par son travail, elle adule le Professeur Charcot jusqu'à sa rencontre avec Eugénie, une nouvelle pensionnaire qui va lui faire revoir son métier d'une autre manière, après tant d'années à exercer et à admirer les professionnels, est-il toujours possible de garder l'esprit clair?



Une excellente lecture qui dénonce la condition féminine à cette période mais aussi la psychiatrie et ses méthodes complètement aberrantes. Les femmes se retrouvent internées pour n'importe quelle raison, de la veuve trop éplorée au goût de sa belle-mère, à la prostitué, en passant par tout un tas de raisons toutes plus abracadabrantes, la Salpêtrière est le lieu de tous les maux et surtout le lieu des âmes que l'on ne veut pas entendre. L'ambiance malsaine, sombre du bâtiment est très bien retranscrite par Victoria Mas, nous assistons à ce qu'il s'y passe, impuissants, avec des frissons car tout simplement cette vue d'ensemble fait froid dans le dos lorsque l'on sait que les faits sont en partie réels et que tout ceci a existé pendant plusieurs décennies, siècles avant que les mentalités n'évoluent.



J'ai apprécié découvrir une autre facette de l'hôpital de la Salpêtrière et ce contexte historique n'ayant pas que des mauvais côtés notamment grâce au Professeur Charcot qui a réussi à démontrer ce qu'était l'hystérie à travers différents travaux, cours et expérimentations sous hypnose, il est bon d'apprendre et comprendre comment la médecine a évolué et grâce à qui.



Au final l'auteur nous offre un roman historique riche et dense, très bien documenté qui nous fait passer par un panel d'émotions. Les personnages eux nous apportent un goût apaisant de solidarité et d'humanité, dans un contexte aussi dur, c'est carrément la cerise sur le gâteau !
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Le bal des folles

****



Elles s'appellent Louise, Thérèse ou Eugénie... Adolescente ou sexagénaire, pauvre ou bourgeoise, consentante ou forcée, ces femmes vivent ensemble, dans le dortoir et le parc de la Salpêtrière. Parce qu'on les dit hystérique, mélancolique, ou encore parce qu'elles disent croire aux Esprits, ces femmes sont privées de leur liberté et enfermées parfois pour une vie entière... Et le bal qui chaque année a lieu à la mi-Carême, n'est organisé que pour leur défilé...



Le bal des folles est un premier roman totalement réussi et abouti. Il commence à faire parler de lui, et c'est entièrement justifié pour ma part.



Victoria Mas nous offre dans ce roman une plongée dans le Paris de la fin du XIXème, avec son lot de disparité, de violence et d'autorité sur les femmes.

Au-delà des symptômes, c'est la féminité qu'on enferme, qu'on cache, qu'on violente. Ce sont des corps qu'on maltraite, qu'on expérimente et qu'on abandonne au bon vouloir des médecins.



Dans ce dortoir de la Salpêtrière, on côtoie des femmes blessées, violées, battues. Des femmes à qui on étouffe toute possibilité de s'exprimer, de mettre en mots les souffrances qui mettent leur corps à mal.

De crises en cris, ce sont les douleurs qui ne peuvent plus être contenues et qui explosent.



C'est un magnifique roman sur l'ouverture d'esprit également, sur l'entraide et le pouvoir d'une main tendue. C'est un roman sur la solidarité féminine, sur un monde à la fois sombre et lumineux, celui des aliénées...



Merci aux 68 premières fois, avec qui j'ouvre cette sélection de septembre par un roman puissant, touchant et révoltant...
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Le bal des folles

Ce premier roman nous plonge dans le Paris du XIXe siècle du côté des femmes, et plus précisément celles qui gravitent autour de l'hôpital pour aliénées : la Salpêtrière. Trois destin s'entremêlent entre chocs avec le monde des hommes et quête de liberté. L'intrigue est prenante, on se laisse emporter avec plaisir.

J'ai été plus gênée par le côté parfois un peu lourdement démonstratif des remarques de l'héroïne, à la limite de l'anachronisme. Par ailleurs, je ne suis pas une grande fan de l'écriture assez sèche, voire clinique, mais il s'agit surtout d'une question de goût, car dans l'ensemble, la lecture reste agréable.
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Le bal des folles

Terrifiant

Victoria Mas a eu l'excellente idée de raconter le bal de la Mi-Careme dans les années 1880 à la Pitié Salpêtrière. Une histoire qui révèle les traitements subis par ces femmes internées. Un bon premier roman. Je suis restée un peu en dehors. Dommage mais à lire pour se faire son propre avis !
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Le bal des folles

Un sublime premier roman qui prend place en 1885 à l’hôpital de la Salpêtrière. Une infirmière assiste le docteur Charcot qui est entrain de révolutionner la psychiatrie. Une nouvelle internée va bouleverser ses croyances.

Un roman sur la place des femmes, sur des personnages forts, attachants.

Une auteure à suivre !
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Le bal des folles

À la Salpêtrière, les séances du Docteur Charcot sont devenues des spectacles. Depuis qu’il a rendu célèbre (malgré elle) Augustine, d’autres aliénées éprouvent la pensée consolatrice qu’elles atteindront peut-être un jour la renommée de la jeune « hystérique » en se laissant hypnotiser devant une assemblée masculine. De toute manière, elles n’ont pas le choix : elles sont observées, analysées, se déshabillent sous le regard moqueur des internes et ne sont que de la chair pour ce célèbre neurologue qui doit sa réputation à ces folles.



Parmi les pensionnaires de l’asile, on trouve Louise, jeune fille abusée par son oncle et qui rêve du mariage promis par Jules, médecin de l’hôpital, ou encore Thérèse, la doyenne, qui tricote pour les autres et à qui l’idée de sortir de là après tant d’années est impensable. Geneviève, l’infirmière en chef, veille sur toutes ces femmes. Tout en essayant de ne pas tomber dans le piège des sentiments et de l’attachement, elle prend soin d’elles. Une fois dans l’année, les folles palpitent à l’approche du bal de la mi-Carême, où elles pourront se déguiser, se vêtir à leur guise, danser en présence des convives venus du dehors.



Un jour, Eugénie Cléry, dix-neuf ans, est conduite par son père et son frère à la Salpêtrière. Elle a eu le malheur d’avouer à sa grand-mère chérie qu’elle a le don de voir les morts, et la solidarité féminine a poussé la vieille femme à la dénoncer à son père, un homme autoritaire, très sévère avec sa fille. Celle-ci est trop rebelle, et il veut qu’elle se plie à son rôle de femme. Son avenir n’est pas dans les livres ni dans les salons littéraires, mais dans le mariage qu’on lui imposera. La confiance trahie, Eugénie se retrouve enfermée parmi les folles. Dès son arrivée, elle remarque, près de Geneviève, une petite fille rousse qui n’est autre que la sœur défunte de l’infirmière. Lui dire ce qui se manifeste, montrer ainsi qu’elle n’est pas folle et qu’elle voit vraiment les morts, ce sera sa porte de sortie, ou sa condamnation définitive. Car Geneviève croira-t-elle l’invraisemblable ?



(...)
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Le bal des folles

Une rencontre merveilleuse, magique et bouleversante. Un coup de cœur !



Paris, 1885. L'hôpital de la Salpêtrière est alors renommé pour les cours dispensés par Charcot et ses études neurologiques.

Dans cette institution, sont internées des femmes considérées comme aliénées sur lesquelles il mène des expériences.



Chaque année, y est organisé le bal costumé de la mi-carême, où le Tout Paris est convié. Une curiosité très convoitée par les invités.

Pour les pensionnaires de la Salpêtrière, c'est un événement important, chacune se réjouissant des préparatifs et s'y rendant avec plaisir.



Victoria Mas évoque les préparatifs de ce bal, sur l'espace de deux mois, avec en parallèle, le destin de trois femmes, Louise, Geneviève et Eugénie.

Ce roman aborde à la fois les pratiques de la psychiatrie, la condition féminin et les mœurs alors en vogue dans la capitale à la fin du XIXème siècle.

Mais ces femmes internées présentaient-elles réellement des maladies d'ordre neurologique, psychiatrique ? Leur place au sein de cet hôpital est-elle justifiée médicalement ?



Un 1er roman très réussi, une plume subtile et délicate pour cette immersion qui offre une réflexion intéressante sur la condition féminine et les expériences neurologiques de la fin du XIXème siècle.
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Le bal des folles

Ce titre… comment ne pas être intrigué… quoi de plus glaçant qu'une femme folle ?



Nous sommes à la fin du XIXe siècle. le professeur Charcot, père de la neurologie clinique moderne, finit sa carrière sur une fausse note : l'exhibition de femmes hystériques, internées plus ou moins contre leur gré, pour d'odieuses « leçons publiques ».



À cette période, la vie des femmes, infantilisées de leur naissance à leur mort, dépend de l'autorité des hommes. Une période où une femme risque à tout moment de se faire interner d'office pour épilepsie, hystérie, chagrin incurable, lecture inappropriée… par un père, un mari, un fils… Peu importe si cette femme a été violée, battue, a perdu son enfant ou a développé un sens un peu trop critique.



C'est dans ce contexte qu'Eugénie, jeune fille de 19 ans, issue d'une famille bien sous tous rapports, est enfermée sur ordre de son père à la Salpêtrière : les morts lui parlent.

La belle affaire !



Victoria Mas dissèque, avec un soin chirurgical, ses personnages, cette époque et cette société dans laquelle on se demande qui est le plus fou.

C'est à mon sens un roman parfait, dans lequel tout est réuni pour en faire un roman époustouflant : la qualité de l'écriture, la description cinématographique d'une époque, le portrait de personnages hyperréalistes et une histoire des plus saisissantes.



Un vrai coup de coeur !
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Le bal des folles

Etant basée sur des faits réels, cette histoire ne laissera pas indifférent. L'écriture est limpide et le contenu instructif. Cela m'a donnée envie d'avoir plus d'information sur les lieux et sur ce qu'il s'y passait...
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Le bal des folles

Une fiction qui par bien des aspects doit être si proche de la réalité de la condition des femmes au siècle dernier, quatre portraits qu'on aime aimer, un court roman qui invite à la curiosité sur la Salpétrière et sur Charcot. C'est bien écrit, émouvant, réussi.
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