En regardant les visages dans la pièce, elle comprend que c'est la vie. Nous sommes là. Et puis nous ne sommes plus. Pour un petit moment nous sommes une histoire qu'on raconte.
(p 267)
Et regardez bien, même pas besoin d'attendre le scribe.
Mon tout petit. C'est ainsi qu'Anna appelle l'enfant qui n'est pas encore né. Cette fois ce sera une fille. Le Tout-petit racontera tout aux garçons et aux filles à venir.
Il y a d'autres personnes dans la pièce. Mais elle ne parle qu'à l'enfant qui n'est pas encore né. Elle écrit une lettre. Elle écrit un roman au Tout-petit.
Le Tout-petit est bien plus proche que ne sont les autres.
Regarde ils sont tous ensemble au portail. Anna avec cette magnifique tendresse, le secret, le premier enfant de son premier enfant.
Un cri rauque et narquois,
et un éclair bleu cobalt dans le branchage terne d'un pin..
L'oiseau était là.
Et il était accompagné.
Les voir tous les deux lui remontait le moral.
Et curieusement, entendre leur bavardage lui donnait de l'espoir.
P 50
Il était heureux d'entendre le silence.
De voir la lumière du matin laver la pièce à grande eau.
p 261
Franchement, qu'est-ce qu'il y avait de si génial dans le fait d’être parent ? Pourquoi des personnes sensées acceptaient-elles en toute connaissance de cause de se taper toutes ces angoisses et ces doutes? Et qui se serait lancé dans une telle galère en sachant d'avance que l'adorable bébé, ce miracle d'enfant qui se mettait à quatre pattes, marchait, faisait des câlins, courait, peignait avec les doigts, lisait, riait et faisait le clown, cet enfant qui n'avait que "maman je t'aime tellement" à la bouche, finirait par vous briser le cœur d'un regard maussade, l'air de dire " j'ai pas le temps pour ces conneries" ?
(p 237)
En gros il est une religion à lui tout seul
une combinaison flippante du bouddhisme,
mennonitisme, catholicisme, soufisme et rites amérindiens.
p 144
N'ayez crainte ! Les Vieilles Amies ont des pouvoirs magiques. Une bande de superhéroïnes d'âge mûr, avec des bouffées d'hormones et les racines de cheveux teintes.
(p 210)
Elle n'avait pas vraiment l'habitude d'être dans cet état. La colère ne faisait pas partie de son arsenal émotionnel - le dépit, la culpabilité, le doute : ça elle connaissait. (...) Mais ce matin-là, elle s'était réveillée toute frissonnante. Elle avait d'abord cru qu'elle avait de la fièvre avant de se rendre compte qu'elle était simplement dans une colère noire.
( p 103)
Le monde s'était évaporé sans crier gare. Le journal télévisé, les gros titres étaient portés disparus. Pas de reste du monde. Même leur vie dans la maison ne se résumait plus qu'à quelques images. Anna et rien d'autre.
Anna entrelace ses doigts dans ceux d'Helen.
De quoi as-tu peur au fond ?
D'un monde sans toi, lâche Helen sans pouvoir se retenir.
P 247,