Citations de Viet Thanh Nguyen (254)
Et j'étais reconnaissant, vraiment! Mais j'étais aussi un de ces cas malheureux qui ne pouvaient s'empêcher de se demander si leur besoin de charité américaine n'était pas dû au fait qu'ils avaient bénéficié de l'aide américaine.
Nos cellules étaient des machines à voyager dans le temps ; les prisonniers y vieillissaient beaucoup plus vite.
Liem ne savait pas trop si Marcus voulait parler de la trahison de son amant, des projets de son père ou de l'argent de Parrish. ce Qu'il voulait savoir c'est ce que signifiait une " image crue". Marcus se contentait de faire son thé, visiblement sans attendre de réponse ( L'autre homme)
Notre aviation avait bombardé le palais présidentiel, notre armée avait abattu et poignardé à mort notre premier président et son frère, et nos généraux chicaneurs avaient fomenté d'innombrables coups d'état. Après le dixième putsch, j'avais accepté la situation absurde de notre pays, avec un mélange de désespoir et de colère, sans compter une certaine dose d'humour, cocktail sous l'influence duquel j'avais renouvelé mes vœux révolutionnaires.
Il vaut toujours mieux admirer les meilleurs parmi nos adversaires que les pires parmi nos amis.
J’aimais le whisky sec, non édulcoré – comme la vérité. Malheureusement, la vérité non édulcorée était à peu près aussi abordable qu’un scotch single malt dix-huit ans d’âge.
Comme me le dit l'adjudant glouton, Dans ce pays, capitaine, un homme n'a pas besoin d'avoir de couilles. Toutes les femmes en ont déjà.
A cet instant, alors qu'elle portait toute son attention sur Bon en larmes, tellement accablé de chagrin qu'il ne semblait pas voir la vallée enchantée devant ses yeux, je sus que je la posséderais et qu'elle m'aurait.
Si l'armée du Sud n'avait compté que des hommes comme lui, elle aurait gagné. J'avoue que, bien qu'il fût mon ennemi, je l'admirais. Il vaut mieux admirer les meilleurs parmi nos adversaires que les pires parmi nos amis. Vous n'êtes pas de mon avis, commandant ?
Innocence et culpabilité. Ce sont des problèmes cosmiques. Nous sommes tous innocents sur un certain plan et coupables sur un autre plan. Ce n'est pas cela, le péché originel?
Je meurs pour quoi ? Je meurs parce que le monde dans lequel je vis ne mérite pas qu'on meure pour lui ! Si une chose mérite qu'on meure pour elle, alors ça donne une raison de vivre.
Désarmer un idéaliste, d'ailleurs, est chose facile : il suffit de lui demander pourquoi il n'est pas en première ligne sur le front du combat qu'il a choisi.
Quand il s'était agi d'apprendre les pires méthodes de nos maîtres français et de leurs successeurs américains, nous étions vite devenus les meilleurs élèves. Nous aussi, nous pouvions violer les nobles idéaux! Après nous être libérés au nom de l'indépendance et de la liberté...nous en avions ensuite privé nos frères vaincus.
Ce que j'ai appris, à mon corps défendant, c'est qu'il est impossible de vivre parmi les étrangers sans être changé par eux. Il agita sa vodka et l'avala aussi sec d'une gorgée punitive. Si bien que parfois, je me sens un peu comme étranger à moi-même, dit-il. Je reconnais que j'ai peur, je reconnais ma lâcheté, mon hypocrisie, ma faiblesse, ma honte.
Les Américains sont un peuple déboussolé parce qu'ils ne peuvent admettre cette contradiction. Ils croient à un univers où règne la justice divine, où l'espèce humaine est coupable de péché mais ils croient aussi en une justice séculière dans laquelle les êtres humains sont présumés innocents. Or on ne peut avoir les deux à la fois.
Provoquer le rire et la pitié chez les gens, ça marche à tous les coups.
Je meurs parce que le monde dans lequel je vis ne mérite pas que l'on meure pour lui ! Si une chose mérite qu'on meurt pour elle, alors ça donne une raison de vivre.
...car nous sommes toujours à la fois les mieux placés pour nous connaître et les moins bien placés. Comme si nous avions le nez collé sur les pages d'un livre, avec les mots sous les yeux sans pouvoir les lire. De même qu'une distance est nécessaire pour la lecture, si nous pouvions nous diviser en deux et prendre de la distance vis-à-vis de nous-mêmes, nous pourrions nous voir mieux que quiconque. (P. 435)
En attendant, Claude m'avait donné l'absolution, ou au moins une excuse, mais je n'eus pas la force de lui dire que je ne pouvais rien en faire. Le péché originel était simplement trop galvaudé pour quelqu'un comme moi, né d'un père qui en parlait à chaque messe.
Tout panoïaque a raison au moins une fois dans sa vie, répondit le grand sergent. Le jour où il meurt.