AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Vincent Tassy (92)


Un tel vide dans le coeur, c’est à l’abri de la mort, la mort ne peut pas y entrer, rien ne le peut.
Commenter  J’apprécie          00
C’était comme une berceuse, la gentillesse dans son regard. Rachel ne supportait pas cela, d’habitude. Les gens gentils, généreux, attentionnés avec elle, ils la touchaient tellement qu’elle avait toujours envie de les insulter – en leur présence, toutes sortes de grossièretés incontrôlables éclataient dans sa tête, connasse, va te faire, tu fais pitié, putain mais ta gueule, avec la frénésie d’un feu d’artifice -, c’était une barrière, une façon de se protéger de la gratitude dévastatrice qui la submergeait alors. Elle n’avait jamais compris pourquoi. Par quelle malédiction. Mais pourquoi ne s’érigeait-il aucune barrière devant ce regard-là ?
Commenter  J’apprécie          00
C’était plus beau, pensait Rachel, d’être fragile dans un monde où il fallait être fort. Plus beau d’être la lune plutôt que le soleil. Préférer la chlorose à l’éclat, aimer les fleurs qui s’effritent dans un vase où il n’y a plus d’eau, la langueur des sonates, les rideaux fermés. Renier le corps. Aller contre lui. L’anémier. Et dans le cœur, intérieur nuit.
Commenter  J’apprécie          00
Offrez le baiser de la nuit, mais sans amour aucun, à quelqu'un qui vous indiffère. Vous ferez de ce quelqu'un votre objet.
Commenter  J’apprécie          00
On tombe amoureux de quelqu'un comme lui quand on est amoureux de quelqu'un qui est mort.
Commenter  J’apprécie          00
Lorsque tes dents déchirent la peau et libèrent le nectar, c’est comme une jouissance enfantine, un plaisir suprême et gratuit, quelque chose qui ne pourrait jamais te lasser. Tu es seul dans une sphère exquise, et l’unique pensée qui puisse t’effleurer, c’est que le meurtre est la chose la plus divine du monde, et que tu détruirais l’humanité entière pour prolonger cette extase.
Commenter  J’apprécie          00
L’océan est une immense porte, grande ouverte. Il est offert, il ne refuse rien. Peut être parce qu’il sait qu’on n’atteindra jamais son coeur.
Commenter  J’apprécie          00
Je n’apprendrai rien à personne en disant que les mots sont trop faibles ; qu’ils rendent bien pauvrement les vertiges des sens et les cimes de la beauté. Allons ; peut-être que je les juge trop durement : on n’invente des mots que pour ce qu’on a vu. Que pour ce qu’on a conçu.
L’homme a vu les étoiles, le fond des mers, les neiges en haut du monde. Il a même conçu Dieu, les temples inspirés par Sa grandeur, les royaumes noirs des démons qui ont renié Son Éternité. Il y a des mots pour tout cela. Ils sont peut-être un peu éteints, mais ils savent vibrer parfois, et laminer mon coeur, lorsqu’ils dessinent les visions insensées de ce que l’homme a fantasmé.
Commenter  J’apprécie          00
Aphelion, te voir, c’est ne plus savoir si dans la mort enfin on oubliera ton parfum de fleur tombale, la blancheur de ton torse décharné, ta peau froide et lumineuse qui te rend nuageux au milieu des ténèbres ; ces fumerolles noires, celles de ton infinie chevelure, et tes longs doigts de nacre, et tes mamelons cyanosés comme deux saphirs très pâles et très froids. Pourquoi, ne plus savoir ? Je croyais oublier ton visage chaque fois que je cillais, et chaque fois c’était la même terreur, la même excitation, le même éblouissement. J’avais la sensation que tu me respirais ; que tu respirais tout ce qui t’entourait. Si aujourd’hui je m’adresse à toi, c’est pour tenter de te donner corps et âme, pour m’assurer que je t’ai vu un jour, pour imprimer dans ma mémoire ton effroyable splendeur. Mais as-tu corps et âme ? Ne plus savoir si dans la mort on oubliera tes moires éternelles, c’est ne plus savoir si l’on vit, si l’on meurt, ou si l’on est déjà mort ; ne plus croire au néant si l’on croyait au néant, au paradis si l’on croyait au paradis, à la métempsycose si l’on croyait à la métempsycose, à des cycles de lumière, à des rivières de vie, à des résidus d’âmes qui s’assemblent pour construire un au-delà. Alors comment savoir si dans la mort on t’oubliera, quand la mort et la vie n’existent plus ? Quand tu restes le seul dans l’univers ?

Alors c’est toi, le silence éternel des espaces infinis ? Oui, tu m’effraies.
Commenter  J’apprécie          00
Chaque fois que j'ai essayé de percevoir dans le réel ce que mon esprit avait conçu lorsque je lisais, c'était tellement décevant. Tellement terne. Tellement limité. Jamais de magie. Ce que je vivais, toujours en-dessous de ce que j'imaginais.Condamné à ça pour toujours. Parce que mourir, ça aurait été ça.Retrouver la magie qu'il y a dans le cœur.
Commenter  J’apprécie          00
Cela me ressemblait tellement, au fond - être acculé, ne plus avoir aucun moyen de se sauver, alors choisir de respirer l'air qui reste, d'en aimer les moindres nuances, se perdre en lui comme dans un labyrinthe sans fin, oublier le temps, et ne se souvenir plus que de cela, qu'il y a une éternité entre deux secondes.
Commenter  J’apprécie          00
"Je fis quelques pas, charmé pas les cascades de lierre qui coulaient sur les murs, et dont les limbes gelés semblaient souffler des brillances plus froides dans la lumière mauve".
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Vincent Tassy (486)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui suis-je ? Les auteurs en A

J'ai écrit Le grand Meaulnes. Je suis mort au Sud de Verdun durant la première guerre mondiale. Qui suis-je ?

Jean Anouilh
Alain-Fournier (de son vrai nom Henri-Alban Fournier)
Guillaume Apollinaire
Marguerite Audoux

7 questions
37 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}