Finalement, je ne sais pas ce qui a déclenché tout ça. Son regard, à lui. Ses yeux, à elle. Ou le gosse ? Le gosse me demandant : « Tu viens nous aider ? »
J'ai la rage, soudain. Tout ça, c'est à cause de lui. Uniquement à cause de lui. Voilà pourquoi je m'apprête à faire une chose que je n'aurais jamais pensé faire, moi qui ne suis pas un violent. Dans quelques minutes, je vais tuer cet homme.
Il y a des souvenirs si forts, si intenses, qu'il vaut mieux les tenir à l'écart.
Aujourd'hui encore, je me souviens de ce jour comme on se souvient de certains rêves. Ces rêves si réalistes qu'ils nous prennent physiquement, jusqu'au fond des entrailles, nous faisant ressentir des émotions plus intenses encore que celles de la vraie vie.