Virginie Platel

Là aussi, comme pour le violoncelle, il va falloir que tu me montre…
Il n’y a pas de règle. Ecoute ton corps et suis ton cœur, lui répondit sur un ton complice Alison.

Je voudrais une société plus juste et équilibrée. Que les richesses ne soient pas détenues uniquement par une poignée de privilégiés assis sur du velours et qui n'ont jamais mis les mains dans la terre.

Vous allez participer à la soirée qui a précédé le drame, reconstituée grâce aux souvenirs du comte. Soirée durant laquelle vous incarnerez l'une des invitées présentes, et ce, sous votre nom véritable. Vous aurez alors à identifier plusieurs suspects potentiels, confondre un coupable éventuel et, en définitive, élucider l'énigme entourant la mort de Lionel Verney.

- Tu vois, elle [madame Vigée-Lebrun] a immortalisé les plus illustres personnages de son temps, mais on ne se rend pas vraiment compte de la vie qu'elle a eue. C'est un peu comme si elle était sublimée avec toute cette époque.
- Oui, elle est restée figée, comme ses toiles !
- Mais la vraie vie n'est pas dans la représentation qu'on s'en fait ni dans son interprétation. C'est comme si on préférait la copie à l'original.

On dit que l'heure la plus sombre vient avant une aurore splendide. En effet, la lumière du présent est aveuglante comparée à l'obscurité du passé que nous venons de quitter...

Entre autres défauts, Justine était indiscrète et bavarde de nature. Son père détestait sa langue bien pendue, mais elle lui était cependant bien utile pour ses affaires. Justine avait pour habitude en effet d’aller quérir au village quelques ragots.

Elfi savait toutefois très bien que lorsqu’une femme vous confiait ses secrets intimes, c’était souvent avec l’intention qu’ils reviennent dans la face de celui qui lui avait fait du mal, à la manière d’un boomerang.

Elle prit une profonde inspiration, galvanisée par toute cette beauté qui la nourrissait de l'intérieur et qui avait contribué à faire passer une personne anxieuse et angoissée sur son avenir comme elle à un être serein.

Il est évident que si vous vous mettez tout le monde à dos, vous pourrez vous brosser pour obtenir de l'aide !

Le contact de ses doigts chauds lui procura un certain frisson. C’était la première fois qu’un homme la tenait de la sorte, qui plus est d’une main aussi résolue. Elle se sentit comme enveloppée par sa force et ce mélange de détermination et de douceur qui lui donna envie de se laisser guider par lui.

— Vous devriez vous méfier, il aime la chair fraîche ! Et vous et votre sœur êtes deux biches appétissantes sur ce terrain de chasse, lança-t-elle encore, taquine. Cela dit vous ne seriez pas à plaindre, vous seriez assurée d’avoir une vie confortable.

— Ah, il faut souffrir pour paraître à son avantage ! Cela nécessite bien que l’on fasse quelques sacrifices. En tout cas, nous serons les plus belles du bal, à n’en point douter ! se targua Catherine sans aucune modestie, tandis que Marie songeait qu’elle aurait préféré ne pas trop se faire remarquer justement.

Seul bémol, son visage était un peu trop fardé, mais, à sa décharge, elle s’était maquillée dans une pièce sombre éclairée à la bougie. Ce qui créait toujours la surprise chez les femmes une fois sorties à la lumière du jour !

On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. D’ailleurs, que fais-tu exactement avec toutes tes formules ? Est-ce un sujet d’étude ? Un passe-temps ? Un jeu ? À quoi cela te sert-il ?

Existait-il seulement un homme qui soit capable de montrer un peu d’empathie avec les femmes plutôt que d’agir selon ses intérêts ? L’image du beau capitaine se fondit dans le ciel étoilé qu’elle scruta alors avec d’autant plus d’insistance.

Si seulement cet homme s’était montré courtois et obligeant avec elle. Au lieu de se montrer inflexible et de camper sur ses positions comme il l’avait fait, en prenant le parti de ses soldats. Du moins jusqu’à ce que l’autorité de la comtesse ne le contraigne à laisser ces malheureux tranquilles.

Quel triste sire que ce jeune homme ! Aucune réflexion ! À sa décharge, sans doute était-ce le fruit de son éducation. Il ne faisait hélas que se conformer à une opinion très répandue dans la gent masculine selon laquelle les femmes ne devaient pas se consacrer à l’étude, mais uniquement au bien de leur ménage, à leurs enfants et aux activités domestiques. Était-ce un mal si Marie voulait vivre de sa passion tout autant qu’un grand amour capable de la comprendre ? Était-ce trop demander ?

Trop d’études gâtent la beauté de la femme. Uniquement préoccupée par sa soif d’apprendre, elle en devient fanée avant que d’avoir trouvé un mari ! Et ses appâts n’attirent alors plus personne !

Ainsi donc, la philosophie naturelle serait dévolue à la gent masculine, tandis que notre seule préoccupation serait d’officier aux cuisines, trop heureuses de mitonner des petits plats pour notre cher mari ?

Que faites-vous du commerce des sens ? Car nous sommes pourvus d’un corps, et pour aimer il nous faut d’abord être attirés l’un par l’autre…