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Citations de Vladimir Holan (28)


LE PIN

Comme il est beau ce vieux pin blanc,
sur les collines de ton enfance,
que tu es revenu visiter aujourd'hui...
Son murmure, c'est tout le souvenir de tes morts,
et tu songes à quand ce sera ton tour.
Son murmure, c'est pour toi
comme si tu avais écrit ton dernier livre
et n'avais maintenant qu'à te taire et pleurer,
pour que la parole fleurisse...

Ce qu'a été ta vie? Tu as quitté connu pour inconnu.
Et ton destin? Il ne t'a souri qu'une fois et tu n'étais pas là...
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Vladimir Holan

********************TROP ******************

Nous vivons trop court
pour pouvoir comprendre
que le corps ne veut plus rien .
Nous vivons trop long
pour pouvoir comprendre
les éclairs de l'esprit .
Parfois nous nous hâtons .......
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ET DÈS LORS SEULE LA DOULEUR

Cela fait bien longtemps que le dieu du rire et des chants
a refermé l'éternité derrière lui.
Depuis lors seul de temps à autre
résonne en nous un souvenir mourant.
Et dès lors seule la douleur
jamais n'arrive à grandeur d'homme.
Elle est toujours plus grande que lui,
et pourtant il lui faut entrer dans son cœur...
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Vladimir Holan
cité par Sylvie Germain dans la pleurante des rues de Prague :
"Même celui qui est complètement abandonné par les gens, les fantômes,
par l'animal et par les choses, même celui qui parle tout seul
ne parle pas pour lui-même !
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UN MATIN

Un matin, en ouvrant la porte,
tu as trouvé de chaussons de danse sur le seuil.
L'envie t'as pris de les embrasser et c'est ce que tu as fait aussitôt,
et soudain, après tant d'années, tu as ressenti de la joie,
les larmes que tu avais si longtemps refoulées
ont afflué dans un sourire
puis tu as ri et chanté de toute ton âme
dans un silence jeune…
Et tu n'as pas demandé qui était la belle
qui avait déposé ces chaussons sur le seuil.
Et tu ne l'as jamais su,
bien que cet instant de bonheur
t'aide encore bien souvent à vivre…
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VOUS POUVEZ

Il y a de la place en moi, plus encore: de l'espace
pour votre chagrin et pour vos blasphèmes,
et même pour votre joie... Non, rien ne vous empêche
d'entrer un jour de grand soleil
et pas seulement quand il fait de l'orage...
Ici, vous pouvez pleurer et maudire
et tout près du mystère, rire, même rire-
personne ne vous empêchera de repartir.
Moi, je suis là, et vous ne faites que passer...
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Pâle de compassion sur la fleur vénéneuse,
la lune nage.
Voici le moment, mon Dieu,
où je m'en vais à la recherche
d'un nom qui n'a pas de nom.
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Vladimir Holan
Comment vivre , comment être simple et ne pas manquer de parole ?
Toujours je n'ai fait que chercher le mot
Qui n'eût été dit qu'une seule fois ,
Sinon le mot qui n'eût jamais été dit jusqu'alors .
J'aurais du chercher des mots de tous les jours .
Même au vin consacré
on ne peut plus rien ajouter .
La vie comme jeu cruel
ou serait possible
que ce soit l'ironie
plus forte que le destin .
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Et comme l'ego
affectionne les galeries de glaces,
nous mourrons comme ceux qui
vont au-devant l'un de l'autre et, ne se reconnaissant pas,
à jamais se ratent...
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France, l'infamie de quelques-uns des tiens
est aussi profonde que le déshonneur qui nous touche. Car tu es un drapeau qui s'accroche à la honte,
tu es une voix sans voix.

Tu es l'avenir qui ne sera pas,
la pointure posthume des pleutres.
Le seul fait qu'aujourd'hui le vent souffle
donne une forme à tes loques.
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Même le silence a quelque chose à taire.
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Assez Paris ! plus un pas dans tes parcs fous
où j'attendais jadis jusqu'à ce que la nuit me fasse
mal.
Au non-revoir aussi, vous là-bas, vous jardins
tout résonnants de Boboli!

Assez de mots sur la fraternité, qui n'a pas supporté son poids
juste comme le souffle, et chaleureux comme lui...
Nuit qui entres ici, ferme le livre derrière toi
et laisse-moi seul !

Assez, monde immonde, assez, l'éventail des valeurs
en Bourse!
Bien que Cadmos ne t'ait pas inclus dans ses plans,
tu n'en es pas moins sorti toi aussi des dents du dragon et la rage est sainte
aux descendants des premiers Semés.
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À nouveau, nuit…

À nouveau, nuit, confabulée avec la nature
tu me poses cette question ?
Eh bien, oui, j’ai aimé la vie
c’est pourquoi j’ai si souvent chanté la mort
La vie sans elle est impalpable,
la vie ne peut être imaginée qu’avec elle
et c’est pour cela qu’elle est absurde…
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Même si Dieu n’existait pas…

Même si Dieu n’existait pas, si l’âme n’existait pas
et si l’âme existait et était mortelle,
et s’il n’y avait pas de résurrection,
s’il n’y avait plus rien après, vraiment rien,
alors la part que toi et moi aurons prise à une telle comédie
n’aura été que de pitié, pitié pour cette vie
qui n’est qu’un souffle, et soif, et faim,
accouplement, maladie et douleur…

Un jour que je marchais au milieu des bruyères en fleur,
j’entendis la question que posait un enfant : Pourquoi ?
et je n’ai pas su lui répondre. Et je ne pourrais, après tant d’années
pas davantage lui répondre même aujourd’hui
que la lune est en son milieu,
car à l’enfant jamais ne suffit la réponse, non plus qu’à l’homme la question.

Quand mon enfance resurgit et me prend doucement la main
je me mets à chanter.
Quand je pense à la couronne d’épines du Christ,
l’épouvante me fait me taire.
Quand mon regard se pose entre les ronces et que j’y vois un nid d’oiseau
je reste là, pour écouter.
Mais dès que je reconnais l’homme,
je me mets à sangloter…

***
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Vladimir Holan
« Comment vivre, comment être simple et ne pas manquer de parole ?

Toujours je n’ai fait que chercher le mot

Qui n’eût été dit qu’une seule fois,

Sinon le mot qui n’eût jamais été dit jusqu’alors.

J’aurais dû chercher des mots de tous les jours.

Même au vin non consacré

On ne peut plus rien ajouter. »

« La vie comme jeu cruel ?

Ou serait possible

Que ce soit l’ironie,

Plus forte que le destin »
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LE MUR QUI SE BÂTIT LUI-MÊME

Éclairs dissipés, nuées excessives,

puis, en bas, la terre abasourdie

par le vent. Mais à l’endroit

le plus réceptif

se dresse le mur qui se bâtit

lui-même, et cela de telle façon

qu’il ne pouvait autrement.

Il n’esquive pas les soupçons

qu’il s’écroulera le temps venu,

vers l’omission inattendue,

de même d’ailleurs

qu’il ne s’oppose point à rester là

jusqu’à la lassitude... Mais

que de portes secrètes

pour les êtres au destin en retraite !
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Eurydice
Tu m'as dit : mon amour !
Ah oui, je me souviens, là-bas, j'allais les oublier déjà,
ces paroles de toi qui me reviennent tout à coup,
qu'aux enfers la source de la mémoire
est à côté de celle de l'oubli…  p.55
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La joie

La joie ! Elle existe. Elle existe réellement. Elle existe vraiment !
Mais si pour nous, les "grands", elle n'est plus qu'une tentation
incompréhensible comme les derniers mots des agonisants,
elle demeure chez les enfants comme un trop-plein de la vie qui vient de naître,
comme une profusion qui voudrait bien un tout petit peu vieillir
et qui n'y arrivant pas chante, ou simplement s'avoue ...
C'est ainsi que tu rencontres une petite fille et c'est elle qui va commencer, avec une sorte
de sauvagerie dans la voix, car elle ne sait pas comment elle-même va pouvoir supporter
la vue de l'espace adulte futur.
"Moi, dit-elle, je suis de trois centimètres plus grande que mon âge.
Tous ceux qui ont soixante centimètres vont apprendre à nager
et comme moi, j'ai trois centimètres en plus,
alors ils m'ont acceptée ..."
Elle avait à peu près sept ans et elle était mince et ne cessait de répéter :
"Je suis tellement heureuse, je suis tellement heureuse !"
et de fait, elle respirait une réalité en quelque sorte oubliée
et le but refoulé de notre existence.
Là-dessus elle courrait vers les autres fillettes et leur racontait la même histoire.
Pourtant quand elle revint, son visage s'était un peu assombri
et elle s'écria : "Elles me disent que pour être admise, il faut une carte d'identité, pourtant moi, je le sais bien,
et la maîtresse, elle, me croit ..."
Puis elle se remit à rayonner, même si la jalousie de ses petites camarades
avait versé dans sa lumière une goutte d'amertume.
"Quand je suis née, je ne le sais pas, mais je vais le demander",
finit-elle par murmurer pensivement.
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Tu es en moi... Et je ne me demande même plus pourquoi nous existons... A quoi pourrait servir la volonté dans un rêve,
quand il a cessé de veiller ?
Je puis enfin dormir, maintenant qu'il m'est loisible de m'éveiller en douceur... Nous existons, ma chérie,
nous existons !...
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Rencontre dans un ascenseur (1965)

Nous sommes entrés dans la cabine. Nous étions là tous les deux seuls.
Nous nous sommes regardés et nous n’avons plus rien fait d’autre.
Deux vies, un instant, la plénitude, la félicité…
Au cinquième étage elle est descendue et moi, qui allais plus loin,
je compris que je ne devais plus jamais la revoir,
que c’était une rencontre une fois pour toutes, et rien de plus,
que si je l’avais suivie, j’eusse été après elle comme après un mort,
et que si elle était revenue vers moi,
ce n’aurait pu être que de l’autre monde.
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