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Critiques de Volker Kutscher (101)
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Goldstein

C’est visiblement le n°3 d’une trilogie. L’auteur, fait d’ailleurs, souvent référence aux précédents livres. Je conseille donc de lire la trilogie dans l’ordre. L’ennui, c’est que les précédents titres ne sont pas faciles à trouver ou alors un peu chers

On se retrouve dans le Berlin des années 28/30. Cela m’a fait beaucoup penser aux aventures du commissaire Oppenheimer de Harald Gilbers.

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Goldstein

V.Kutscher creuse son sillon, ou plutôt il l'exploite. Avec sérieux. Efficace, méthodique comme un policier allemand qui s'honore !



Son roman, comme les deux précédents, je l'ai lu en allemand dans le texte. Comme pour eux et bien que je sois désormais familiarisé avec le style et le vocabulaire de l'auteur (donc de moins en moins dépendant du dico pour être sûr d'avoir compris), j'ai fini par trouver ça un peu longuet. Heureusement, un peu avant le dernier tiers une petite cascade de rebondissements relance la machine et on est émoustillé, avide (un peu) d'en savoir plus.

Au point de vue de l'enthousiasme suscité, je mets "Goldstein" à égalité avec "Der nasse Fisch", un peu plus accrocheurs selon moi que "Der stumme Tod", le deuxième opus.

Mais ce qui me pose question, c'est le bien-fondé de tout un tas de détails, à commencer décidément par les noms de rue, qui jaillissent dans le texte à une cadence infernale au moindre déplacement des protagonistes. Il y aurait eu, je le maintiens, un dégraissage à envisager pour rendre ces pavés plus nerveux, plus près de l'os...

Le voyage à rebrousse-temps dans le Berlin des années 20/30, la belle époque qui rend l'âme, ça reste crédible et même intéressant. La montée en puissance des nazis s'affirme, la crise économique s'en mêle et l'ambiance politique se radicalise, c'est bien mais...on s'habitue, l'effet de nouveauté passe en second plan.

Total, je vais faire sans doute une pause, je ne me vois pas m'enfiler tous les autres tomes dans la foulée !...



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La mort muette

Après "Le poisson mouillé", je me suis attaqué en allemand à ce polar de plus de 600 pages et j'en suis venu à bout, mais pas toujours sans ennui. Quelques coups de théâtre heureusement contribuent à relancer l'intérêt.



On est ici dans le milieu du cinéma, où une actrice est victime d'un accident qui n'en est peut-être pas un, au cours du tournage de son premier film parlant. Rapidement, d'autres actrices passent de vie à trépas, cette fois assassinées visiblement par un tueur qui met en scène leur sacrifice.



Toujours aussi dégourdi et apte à se fourrer dans des situations risquant fort de lui attirer les foudres de sa hyérarchie, Géréon Rath enquête.

Il a gagné en décontraction, un peu. Il a toujours une bonne descente, il renonce vite à arrêter la cigarette, et son idylle avec une belle sténotypiste du Burg Berlinois (le QG de la police) repart sur les chapeaux de roues.

C'est plutôt bien ficelé, classique mais cette fois, clairement trop étiré en longueur.



J'ai regretté que la montée en puissance des nazis ne prenne pas autant de place que dans "Le poisson mouillé", mais la plongée dans le monde très friqué du cinéma, la concurrence naissante du parlant, qui menace le muet, est intéressante.



Je place ce deuxième tome en léger retrait par rapport au premier, même s'il est aussi documenté.

Le style en est aussi classique, sans folie.

Géréon a gagné en épaisseur psychologique, en humour même un peu, et s'il est et reste un personnage globalement attachant, le tueur psychopathe est quant à lui assez prévisible dans le dernier tiers de ce pavé, qui aurait gagné à être un peu dégraissé..
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Le poisson mouillé

Un bon polar bien documenté et instructif, avec une intrigue à tiroir où il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Il y est question de meurtres sordides et mystérieux bien sûr, de trafic d'armes et de chasse au trésor des Romanoffs, ce genre de choses. En allemand faut parfois s'accrocher, avec les noms des rues et des personnages !

Je ne sais ce que vaut le style de la traduction française, mais le texte que j'ai lu me fait l'impression d'être raccord avec l'époque où est placée l'intrigue. : un allemand plutôt sobre et classique au point de vue syntaxique, un vocabulaire varié sans excès qui permet d'avancer sans recourir tous les paragraphes au dico, du moins pour un germaniste de niveau moyen comme moi.



Géréon Rath est heureusement une personnalité attachante, un dégourdi à qui on ne la fait pas, un provincial qui sait s'adapter vite à la frénésie de la capitale, aussi intuitif que rétif à l'obéissance aveugle requise au sein de l'institution policière, dans le Berlin des années folles. Un peu chien fou, il excelle à se fourrer dans les ennuis mais aussi à improviser pour s'en sortir...

La montée en puissance des nazis qui font le coup de poing si souvent avec les rouges, tout ça fait un peu frémir, on s'y croirait et même si ça ne donne pas envie d'y retourner, c'est un voyage dans le temps assez prenant...



Classique, efficace et pas trop laborieux.
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Goldstein

J'ai trouvé qu'il s'agissait là d'un bon polar berlinois, puisque c'est devenu semble-t-il, un véritable genre (nous sou-genre, ne nous enflammons pas) littéraire. J'ai pris du plaisir à lire ce long polar bien ancré dans son contexte, à l'intrigue solide et bien menée. On retrouve avec plaisir les personnages déjà croisés dans les opus précédents. Le livre mêle cette fois habilement Berlin et Chicago avec un personnage de ganster juif débarqué à Berlin. Le livre sent un peu moins le souffre que la trilogie berlinoise de Philipp Kerr mais c'est vraiment un plaisir de lecture. Et ceux qui ont aimé le climat de la série qui avait été tirée des premiers volumes (Babylon Berlin) seront comblés. Une interrogation demeure, les premiers tomes de la séries étaient très bons, édités en poche, adaptés en série, alors pourquoi les tomes suivants n'ont-ils pas été traduits ? Parce que franchement s'il faut les lire en allemand cela va être un poil plus "kompliziert" !
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Goldstein

nous sommes en 1931, et Rath est affecté (un peu par punition) à la surveillance d'un gangster américain qui vient de débarquer à Berlin : Abe Goldstein.

Nous sommes dans le Berlin de 31 avec des violences montantes et une République de Weimar qui prend l'eau de toute part, en sus de la crise financière qui a pris l'Allemagne à la gorge…

On voit la lutte d'influence des communistes, des SA (qui chassent les juifs), des anciens combattants ainsi que tous les chômeurs jetés à la rue, ou presque.

Dans ce contexte nauséabond, Rath prend en filature ce juif new yorkais, et Charlotte prend sous son aile, une jeune cambrioleuse dont l'ami a été poussé dans le vide… par un schupo (un flic, donc)…

Entre flics assassinés, caïds dans le caniveau, SA en gogette, communistes à la manif et communauté juive qui ne prend pas, réellement, l'ampleur de la montée de ces « nazillons », Rath navigue en eaux troubles.



Ce garçon a une tendance nette à se retrouver dans des histoires à lui faire prendre une balle…



Alors, oui, ses méthodes ne sont pas très orthodoxes (mais, bon…), et sa relation fluctuante (mais salvatrice) avec Charlotte ne le stabilise pas trop, non plus, mais entre le contexte historique, économique et politique et les ramifications des enquêtes et sous-enquêtes, on ne s'ennuie jamais avec Rath à la barre…



Il y a beaucoup de personnages, de longues descriptions (notamment lors de la filature… peut-être un peu trop, si je veux faire ma chieuse) mais tout est maîtrisé de bout en bout… le final est incroyable et même si, certains pourront trouver cela pas assez crédible, reste que les aventures du Commissaire Gereon Rath sont toujours aussi bien écrites, détaillées, argumentées et documentées.



Bref, je lance un appel aux M.E. françaises… le Tome 4 est paru en Allemagne en 2012…. Et le dernier, le 8 donc !, en 2020…

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Le poisson mouillé

cette première enquête a de nombreuses ramifications, des faux-départs et des vraies arrivées et le contexte berlinois (et allemand) de cette fin des années 20, projette une ambiance particulière. De la vie nocturne (club enfumé, diffusant du jazz), aux petites frictions au sein du Château fort (le commissariat principal de Berlin), Rath ne se fait pas que des amis, mais il y a bien un domaine où il excelle, c’est son attraction auprès de la gent féminine… notamment Charlotte Ritter, la sténo de la Crim’ qui est une femme libérée et très aux goûts du Commissaire.

Reste que l’enquête sent le conflit et les tensions futures notamment avec la communauté russe de Berlin…

Ce premier opus, même s’il est le 2e que je lis, ne fait que confirmer que j’aime beaucoup cette saga policière plantée dans un contexte historique qui me sied au teint, avec un commissaire qui est loin de me laisser indifférente…

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Goldstein

Troisième volet des aventures du commissaire berlinois Gereon Rath, affecté à la surveillance d'un gangster américain fraîchement débarqué dans la capitale prussienne en ce printemps 1931 particulièrement agité.



Les violences sont monnaie courante et la République de Weimar ne fait plus face. La crise financière a gagné l'Allemagne prise à la gorge par les réparations imposées par le traité de Versailles, les groupuscules tiennent la rue : les communistes du KPD, les SA qui traquent les Juifs et les rouent de coups en pleine rue, les groupes d'anciens combattants, les chômeurs qui réclament du pain. Même les fonctionnaires voient leur traitement diminuer …



La belle étudiante en droit qui rêve de devenir magistrate Charlotte Ritter est mise à contribution par les pontes de la police criminelle. On recherche une jeune cambrioleuse du grand magasin KaDeWe, enfuie après que son comparse se soit écrasé pour échapper à un policier. Elle a juré de venger son jeune ami car elle a été témoin du drame : le Schupo a écrasé les doigts du gamin pour le balancer du quatrième étage …



Des policiers criminels ? Alors que plusieurs d'entre eux sont retrouvés assassinés, de même que deux caïds de la pègre : serait-ce le prélude à une guerre des gangs, les sinistres Ringvereine ?



Plusieurs enquêtes entrelacées, un tueur à gages au grand coeur qui reste introuvable, une histoire d'amour entre deux héros compliquée, des flics comploteurs, un final époustouflant … Une construction précise, des chapitres courts, une fine analyse psychologique : bref, un polar qu'on ne lâche plus.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La mort muette

Ce deuxième épisode des aventures du commissaire Gereon Rath se déroule entre le 28 février et le 13 mars 1930.



Berlin enterre le jeune héros des SA Horst Wessel dont le poème va devenir l'hymne nazi, l'ambiance au Château Fort, le siège de la police prussienne sur Alexander Platz, toujours aussi lourde entre Rath et son supérieur, le commissaire principal Böhm. Mais le Divisionnaire Gennat l'a à la bonne. Il faut dire que Rath ne laisse pas passer une occasion d'enquêter hors limite. Mais son instinct le trompe rarement.



L'enquête qui lui est confiée porte sur la chute d'un projecteur de cinéma causant la mort de la jeune vedette, en plein tournage d'un film parlant, la grande innovation technologique du siècle. Il s'agit d'un sabotage. Qui avait intérêt à retarder la sortie de cette comédie romantique ? Est-ce un énième épisode de la rivalité farouche que se livrent à coup d'avocats deux producteurs ?



Car Berlin est alors le lieu où il faut tourner : Babelsberg, UFA, Klangfilms, Tobis … Il est question d'un bouleversement artistique majeur qui implique de lourds investissements aussi bien pour les réalisateurs que pour les exploitants de salles et les comédiens (on est loin du film « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen), d'affaires de brevets et de licences … alors que dans quelques mois, une grande partie de ces artistes émigreront aux Etats-Unis – mais ça, c'est une autre histoire.



Gereon Rath ne se console pas d'avoir perdu l'amour de Charly, la belle étudiante en droit qui venait faire des extras de sténographie à la Criminelle. Il ne veut pas croire à la version facile d'un éclairagiste criminel. D'autant que de nouvelles victimes sont découvertes : jeunes actrices maquillées et habillées comme pour un tournage, apparemment mortes de mort naturelle mais dont on a retiré les cordes vocales. Cependant, pour le pas affoler la population, la police refuse de parler d'un tueur en série.



Cette enquête où l'on patauge entre culs-de-sac et fausses pistes - va encore coûter cher à Gereon Rath … Comme c'est la loi du genre, il s'en tirera de justesse … mais se fera rattraper par la patrouille et ne coupera pas à une sanction disciplinaire pour avoir joué une fois encore en solo.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Le poisson mouillé

Dans le jargon de la police berlinoise, en ce printemps 1929, un « poisson mouillé » est une affaire non résolue, un cold case. Et sous la direction du patron de la Kripo, Ernst Gennat, il n'y en a jamais eu si peu ...



Gereon Rath, le héros de ce polar historique, vient d'arriver à l'Alex, le siège de la police de Berlin, surnommé aussi le Château Fort.

En provenance de Cologne (c'est apparemment une sanction), il a été muté à Berlin grâce à l'influence de son père qui connaît bien le préfet de police : Karl Zörgiebel, et affecté à la police des moeurs, sous la direction bienveillante de Bruno Wolter, dit Parabellum car c'est un tireur d'élite, qui garde bien des accointances avec ses anciens camarades de combat d'extrême-droite.



La république de Weimar est en proie à de violentes luttes politiques. Les incidents violents opposant les communistes du KPD et les nervis du NSDAP ont poussé Zörgiebel à interdire les manifestations en plein air. Les sociaux-démocrates se réunissent au Sportpalast le 1er mai quand les communistes déferlent dans la ville, se heurtant à la police. On relèvera entre 15 et 30 morts civils.



C'est dans ce contexte que le jeune commissaire Gereon commence une enquête sur un réseau de photographies pornographiques tandis que ses collègues de la Krim planchent sur un crime étrange : un homme, qui a visiblement été torturé, est retrouvé au volant d'une voiture lancée dans le Landwehrkanal.



Personne ne parvient à identifier le cadavre. Sauf Gereon, mais il garde l'information pour lui et décide d'enquêter pour son propre compte. Car ce jeune commissaire fait souvent cavalier seul, ce qui va lui causer bien des soucis avec sa hiérarchie.



C'est limite, côté déontologie, et il le sait. Car il va découvrir une bien plus vaste affaire impliquant des émigrés russes, des vétérans regroupés au sein du Stahlhelm (les casques d'Acier), les nazis, donc risquer sa vie et surtout sa carrière dans une enquête qui le dépasse.



Un excellent roman qui nous replonge dans le Berlin des années qui précèdent l'accession au pouvoir d'Hitler. On y retrouve l'ambiance de cette ville où tout paraît permis, les gangs, certains des hauts personnages de l'Alex déjà présents dans le dernier roman de Philip Kerr, la géographie d'Harald Gilbers.



Tout pour plaire à un lecteur germanisant qui ne s'offusquera pas de l'abondance des noms de rues en version originale.
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Goldstein

Gereon Rath a un talent inné pour s'attirer les ennuis en les cherchant, il est vrai.

Dans cet Opus de la série, Gereon est mis à l'écart par sa hiérarchie qui lui confie un travail de routine, surveiller un supposé membre de la mafia new-yorkaise, dont la venue est signalée par un cable du, FBI à la Kripo, dans des termes qui laissent peu de doutes.

"Rath parcourut des yeux la première page : Abraham Goldstein, lieu de naissance Brooklyn, NY. Un avis de recherche.

Nos collègues américains nous ont cablé ce document pour nous mettre en garde, poursuivit Weiss. le FBI pense qu'il s'agit d'un membre du syndicat du crime new-yorkais."

Gereon s'installe dans un couloir de l'hôtel où réside la supposé gangster, mais il se fait balader et bientôt, ce que gereon prenait pour une affaire de routine s'emballe et dépasse la simple filature.

En effet, Goldstein est juif, et il ne fait pas bon l'être dans le Berlin des années 1930.

Les personnages habituels de Kutscher sont présents dans le roman, notamment Charlotte Ritter la seule femme à faire carrière dans la police criminelle.

Rath parviendra-t-il à connaître les raisons de la venue de Goldstein à Berlin, ?

Vous le saurez en lisant Goldstein, un récit policier mais aussi une vision du Berlin de la République de Weimar plus vrai que nature.

La série de Kutschner tient la comparaions avec l'histoire de Bernie Gunther signée Kerr, même si les personnages de ce dernier ont plus de profondeur.

Ce qui relie les deux commissaires, outre les personnalités politiques qu'ils fréquentent, est la question de la Loi et de L'ordre dans un régime où des partisans de l'illégalité et du desordre sont en passe de conquérir le pouvoir par tous les moyens.

Qu'est la morale dans un régime qui professe l'absence de morale et d'éthique ?

Vaste question que nous nous posons toujours !

Pour ceux que ça intéresse, j'ai réalisé un quiz sur le roman Goldstein, qui vous en dira plus et vous incitera peut-être à lire ce récit captivant.

Merci.

https://www.babelio.com/quiz/50382/Gereon-Rath-commissaire-de-police-sous-la-republiq




Lien : https://camalonga.wordpress...
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Goldstein

Je trouve que les personnages de Kutscher ont toujours de la profondeur, avec leurs qualités et leurs défauts. Dans ce roman en particulier on découvre Golstein, un tueur à gage pur et dur. Cependant l'affabulation le confronte à des événements et à des personnages qui font apparaître des sentiments, des réactions, des valeurs qu'on ne lui aurait pas imaginés. On serait presque tenté de l'estimer si de loin en loin on ne nous rappelait pas son "métier". Alex est aussi un personnage attachant, que la vie n'a pas ménagé, sur le fil entre honnêteté et malhonnêteté.



J'espère qu'il se trouvera un éditeur pour faire traduire Die Akte Vaterland, le n° 4 de la sérier et Märzgefallene, le n° 5 et qu'on pourra avoir le plaisir de les trouver également en version audio avec une interprétation tout aussi talentueuse que celle des 3 premiers tomes. Cette série fait partie des rares ouvrages qui se placent à un moment-clé de l'histoire sans laisser entrevoir que l'on connaît désormais les conséquences des événements politiques qui sont en train de se passer. C'est un point de vue très intéressant. Par ailleurs, il n'y a aucune longueur dans ces longs romans ; on n'a jamais l'impression que l'auteur délaie, mais qu'il a besoin de tout ce temps pour exposer son affabulation bien construite et pleine de surprises.
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La mort muette

Ce qui m'enchante dans cette série de Volker Kutscher, c'est le cadre original dans lequel se déroule l'histoire. 1930 à Berlin ; l'Allemagne se ruine par le versement des réparations pour dommages de guerre alors que la crise financière se poursuit ; le chômage augmente terriblement ; le gouvernement est instable et l'ambiance électrique. C'est aussi le moment où le film parlant s'impose et c'est dans ce milieu bien particulier que se déroule l'enquête. On y découvre les changements dramatique que ce progrès technique entraîne dans la vie des acteurs, des réalisateurs et des producteurs. Et on découvre le quotidien d'une grande ville dans les années 1930 à travers les personnages d'arrière plan : taxis, concierges, patrons de bar, domestiques, ouvriers, techniciens, commerçants... La vie du commissariat suit son cours également avec ses amitiés et ses rivalités. Le héros est sympathique mais humain, il se trompe, il se fait avoir, il doute, il n'est pas très bien vu de sa hiérarchie. Ce n'est pas le policier arrogant qui sait tout, prévoit tout, déjoue tous les pièges et reçoit des lauriers, qu'on à l'habitude de rencontrer dans certains polars et c'est très bien ainsi. L'énigme est bien touffue, on est tenté de soupçonner de nombreuses personnes, on a du mal à comprendre quel peut être le mobile du ou des assassins...



En somme, un roman policier captivant qui ne néglige pas de donner un cadre solide à son énigme. Il est bien construit, sans doute bien écrit (je ne connais pas l'allemand) et à coup sûr bien traduit par Magali Girault qui l'a transposé dans un français très agréable. Vivement le troisième de la série !
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Le poisson mouillé

J'ai choisi de lire ce livre, étonnée par l'assemblage de son titre et de l'illustration de sa couverture. En fait, l'intrigue se déroule lors de la montée du fascisme en Allemagne et un "poisson mouilé" est en allemand, ce que nous avons pris l'habitude d'appeler un "cold case". Cela mis en place, on part d'un bon pied.



Les personnages sont nombreux, de même que les interactions, mais avec un peu d'attention pour planter la situation, on prend un grand plaisir. C'est une intrigue qui parvient à nous faire changer plusieurs fois d'avis sur les personnages. Celui-ci est-il honnête ? Celui-là est-il perverti ? Est-ce un espion ? Est-ce un terroriste ? ou est-il simplement ce qu'il paraît être ? La chute est à la fois immorale et juste, attendue et surprenante. J'ai eu du mal a suspendre l'écoute pour faire mon travail. Mais il se peut que certains trouvent confus un contexte politique méconnu et déclarent ce livre ennuyeux... C'est loin d'être mon cas.



À savoir qu'il n'y a, non plus, ni poursuites haletantes, ni effets spéciaux, ni de scènes trash. Ce n'est pas un livre pour les amateurs du genre.



C'est un polar qui nous transporte à une époque et dans un pays qu'on n'a pas l'habitude d'observer de l'intérieur : l'intimité du Berlin de 1929, 10 ans après l'honteuse capitulation. C'est la crise économique ; la population humiliée et inquiète cherche des solutions dans le communisme qui vient de s'installer en Russie ou le nationalisme. Au milieu de l'agitation la police traque des crimes ordinaires, dénouant un écheveau plus emmêlé qu'elle ne l'aurait cru. C'est une époque qu'on a plutôt l'habitude de juger en gardant ses distances, c'est intéressant d'avoir l'occasion de s'y plonger intimement.



Le langage est très agréable, un grand merci à Magali Girault qui l'a traduit. J'aurais peut-être traduit le nom du bar par "le Trigone arrosé" plutôt que "le Triangle mouillé', c'est tout.



Je lirai les deux romans qui lui font suite.
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La mort muette

Décidément le commissaire Rath n'est pas Bernie Gunther - histoire un peu laborieuse

On comprend peut-être pourquoi les autres oeuvres de l'auteur ne sont plus traduites
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Goldstein

un pendand pâlot de Gunther (Philipp Kerr)
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Le poisson mouillé

Un pendant de Gunther (Philip Kerr)
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La mort muette

Après Darian Richards (flic créé par Tony Cavanaugh), me voilà dans les bras de Gereon Rath…

Alors, j’avais adore la BD tire des romans, la série (2 saisons vues pour l’instant) qui est assez éloignée de la trame arrière des romans, je le sais à présent, et là, j’ai lu le volet 2 (oui, j’ai eu du mal à trouver le 1, mais je viens de le commander d’occasion…et j’avais déjà le 3)… et, comment dire, j’ai beaucoup aimé, adoré ?

L’enquête sur les meurtres de ces actrices plus ou moins connues du cinéma muet allemand, l’atmosphère de Berlin à la fin des années 20, coincée entre crise économique, crise politique, et créativité artistique libre (on rappelle que Berlin était aussi dynamique et « folle » que Paris à cet époque… même carrément LA capitale de la culture ?)… Gereon Rath a un passé que j’ai deviné …(dans le Tome 1, merci Lisa !!!), des cauchemars nocturnes, une addiction au Cognac (on s’étonne donc que j’ai aimé le garçon ??), une tendance à faire cavalier seul, à avoir des intuitions et est un « con romantique » comme il se définit… il traîne un regret sur une fille (Charlotte Ritter qui dans la série est une collègue et collaboratrice pas sa fiancée), des ennemis de sa propre unité policière, un père omniprésent (et au sommet de sa carrière), un frère mort et un autre en exil…

Bref, entre enquête, montée des extrémistes que l’on sent (il parle de la mort de Wessel, par exemple ou des SA dans la globalité), les amitiés nébuleuses ou sincères, ses coups de poing ou sa rébellion face à un supérieur, tout a été facile, limpide à lire, passionnant à découvrir… Bref, je n’ai pas vu passer les 640 pages, etc. et, comme pour Cavanaugh, j’ai hâte de lire les autres… Sachant, en sus, qu’il y a 5 volets de plus en allemand, non traduit pour l’instant (et dire que je ne peux même pas me proposer !!!)… Bref, vous l’aurez compris… j’ai été emballée!
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Babylon Berlin (BD)

Berlin, mai 1929, Gereon Rath, jeune commissaire de police vient d'arriver de Cologne : une mi-mutation/mi-sanction. Il est nommé à la brigade des mœurs, considérée à l'époque comme le parent pauvre de la police. A cette époque, Berlin est sens-dessus-dessous : les communistes manifestent partout en ville, réprimés sévèrement par la police.



Et puis, un cadavre est repêché dans le canal. Personne ne le connait, sauf Gereon qui a déjà croisé cet homme de son vivant. Il s'agit d'un exilé russe. Rath décide, dans l'espoir d'être muté à la criminelle, d'enquêter pour son propre compte, avant que cette histoire ne rejoigne les dossiers non élucidés, surnommés ici, "les poissons mouillés".



Bande dessinée fidèle au roman de Volker Kutscher, Le poisson mouillé. A tel point que je reprends mot pour mot mon résumé. J'avais beaucoup aimé le roman, c'est le premier de la série avec Gereon Rath dans l'Allemagne pré-nazie. La BD est en noir et blanc, dessin classique qui permet de mettre un visage sur les héros du roman et de se le remettre en tête, ce qui est une excellente idée. L'autre excellente idée serait de continuer à traduire cette série en français, car elle s'est arrêtée après seulement trois titres (La mort muette, Goldstein). Si l'éditeur de romans ne veut pas, peut-être que Arne Jysch les adaptera en BD et Glénat les traduira, c'est tout ce que je souhaite. Comme le bédéiste est fidèle au romancier, j'aurais plaisir à le retrouver pour la suite.
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Le poisson mouillé

Dans le Berlin de l'entre deux-guerres, la tension grimpe de jours en jours, et pour un jeune commissaire rhénan, arrivé ici suite à une bavure à Cologne, faire ses preuves et survivre aux émeutes à venir, aux pièges de la pègre, et à sa propre bêtise pourrait être plus difficile que prévu.

Si vous cherchez un polar cochant beaucoup de clichés, en bon ou en mauvais, du genre, mais qui pour une fois se déroule outre-Rhin plutôt que dans un pays anglo-saxon, Le poisson mouillé pourrait bien vous plaire.

Personnellement, j'avoue que mon peu de goût pour le héros a pas mal gâché ma lecture. Je n'ai rien contre les flics voulant faire carrière, ou désireux de trouver une copine en même temps, mais un personnage qui n'arrête pas d'affirmer qu'il fait les choix lui permettant de se regarder en face quand il dissimule des cadavres, des preuves, et passe les réunions destinées à préparer la recherche du meurtrier d'un collègue assassiné (assassinat dont il est plus ou moins responsable, en tout cas c'est ce qu'il croit), à reluquer les jambes de la sténodactylo sans voir où est le souci, j'ai franchement du mal à ne pas souhaiter qu'il se fasse descendre!
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