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Critiques de Wajdi Mouawad (496)
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Alphonse

La disparition d’Alphonse est racontée par plusieurs voix, sa famille, ses amis, des adultes, la police… Ces voix se complètent et parfois se contredisent. Elles se confrontent à un mystère, l’ami imaginaire du garçon, Pierre-Paul-René. Il représente tout ce qui échappe aux autres dans la personnalité d’Alphonse. Le garçon y a projette ses peurs et ses envies. Par ricochet, Wajdi Mouawad expose les espoirs et les peurs de l’entourage d’Alphonse. Au cœur de cette pièce, il y a le mystère d’un être, d’un enfant qui grandit, un enfant qui alterne entre le rêve et la réalité. Alphonse, le premier, brouille les pistes. Il est une énigme pour les autres et pour lui-même. L’auteur compose une prise de conscience globale sur la non connaissance. Les proches du garçon ne le connaissent pas entièrement et le ton direct de chacun renforce ce constat. Les personnages parlent les uns après les autres, certains revenant plusieurs fois. On sent le temps traverser cette pièce et donner cette impression que le garçon grandit seul. L’innocence de l’enfance le quitte pour mieux accueillir les doutes et les espoirs de l’adolescence. Cet équilibre émotionnel se construit par les allers-retours entre les rêves et la réalité. Derrière cette confrontation, on peut y voir la rencontre entre la tendresse et la violence, la subtile nuance entre vérité et réalité. A quels sens devons-nous nous fier pour connaître un être ? Ce que l’on entend ? Ce que l’on voit ? Ou laisser faire notre sensibilité ? L’écriture lyrique et généreuse de Wajdi Mouawad créé tout un mouvement sensible et lance une ronde hypnotique autour de ce jeune garçon, Alphonse.
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Anima

Un chef-d'oeuvre.

Drôle de roman chorale dans lequel les narrateurs successifs sont le plus souvent des animaux, domestiques ou sauvages, à la fin seulement des humains interviennent dans la narration.

L'histoire est celle d'un homme en quête de l'assassin de son épouse. Mais peu à peu cette quête change de nature pour devenir une véritable enquête concernant des faits traumatisants vécus dans sa propre enfance.

Le style est vraiment magnifique, comme imprégné de l'identité des animaux narrateurs, un vrai délice.

Ce livre dénonce l'extrême sauvagerie des humains tout en soulignant ce qui pourrait être une forme d'humanité chez les animaux.

Je n'avais jamais entendu parler de ce livre avant. Maintenant que je l'ai lu, je l'estime incontournable.
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Anima

Je ne peux donner mon avis que sur 30% du livre. En effet, je pense que continuer relevait du masochisme. Je pensais me régaler avec cette histoire de traque vue par des animaux. Mon dieu ! Quel ennui. On ne peut pas plaire à tout le monde mais là, je suis stupéfaite ! Même mon cercle de lecture encensait ce roman. J'ai cru comprendre qu'il y a une métaphore d'un événement tragique. Mais franchement, je n'avais pas la force de continuer ! Ce n'est que mon avis. Ah et aussi, heureusement que j'ai fait du latin jusqu'en fac sinon vous passez votre temps sur Google trad !
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Anima

L'histoire d'anima est somme toute banale. Son originalité réside dans le choix des narrateurs. Un chapitre c'est un chien qui nous raconte les évènements, un autre une araignée etc. La quête du héros pour retrouver le meurtrier de sa femme est sans pitié, ainsi certains passages sont assez difficiles. J'ai beaucoup apprécié ce livre.
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Anima

Wajdi Mouawad choisit dans ce roman de donner la parole non pas à son personnage principal, ni même à n'importe quel être humain, mais aux animaux ! A chaque chapitre, c'est un nouveau point de vue qui jette une lumière différente sur l'histoire : celui de l'araignée retranchée derrière sa toile dans un coin du plafond ; celui du poisson dans son bocal ; celui du singe apprivoisé ; du chien ; du serpent ; du chat... Il en résulte un brilliant puzzle déroutant de neutralité et de violence animale. Le récit n'a rien d'original en soi : Wahhch est dévasté par le sauvage meurtre de sa femme et part à la recherche du meurtrier, localisé par la police mais étrangement peu inquiété. S'ensuit un périple à travers le Canada et les Etats-Unis, ponctué d'histoire amérindienne et américaine, au cours duquel le personnage de Wahhch n'est dévoilé au lecteur qu'à travers le prisme inhabituel et irrationnel des animaux qui racontent. De son aspect physique, on ne sait presque rien ; de son aura, rien ne nous échappe. Tout, dans ce récit, est relaté sous forme de sensations, d'instincts, loin de tout ce que nous avons l'habitude de lire.

Bref, un roman absolument unique en son genre et savamment mené.
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Anima

Difficile de chroniquer un tel roman. Une chose est sûre, c'est un objet littéraire d'une grande originalité, traversé par une tension et une mélancolie poisseuse qui prend le lecteur à la gorge.

La noirceur du propos, le caractère dur et violent des personnages donnent le sentiment d'un voile levé sur une arrière scène, sur une réalité que chaque jour nous nous efforçons de ne pas voir. Ici la cruauté, la bêtise des humains est exaltée jusqu'à provoquer un réel sentiment de malaise. On se sent happé, aspiré, et dans un même temps on pense à interrompre la lecture, poussé par un besoin de respirer, d'entendre à nouveau un chant d'espoir, pour ne pas dessécher.

Le procédé qui consiste à faire raconter le récit par la voix des animaux est une idée assez brillante, elle raconte cette distance presque hautaine que l'auteur porte sur l'humanité.

"Anima" est un roman sombre. Pourtant, par instants, des fulgurances poétiques éclatent sans prévenir et subjuguent. Elles illuminent le récit et y répandent cette idée folle que l'amour surpasse tout le reste. Cette intrusion furtive et puissante de moments d'espoirs sauvent le récit d'un naufrage vers les abîmes et lui donnent toute sa force.

Un livre à découvrir pour peu que l'humeur du lecteur soit disposée à l'exigence qu'il impose.
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Anima

Wajdi Mouawad est l’auteur de la pièce de théâtre Incendies, adapté à l’écran par Denis Villeneuve en 2010 et qui a laissé une empreinte profonde dans mon cœur. C’est dire si cet auteur est important pour moi !



Quelle expérience étonnante et fascinante que la lecture de ce roman !



Après de multiples lectures du premier chapitre (je m’y suis bien reprise à trois ou quatre fois), je me demandais toujours qui était ce narrateur qui avait mangé le thon et bu l’eau des toilettes (je ne comprends pas vite !). Ce n’est qu’après le troisième chapitre que j’ai, enfin, compris que chaque chapitre était raconté par un animal, différent à chaque fois, témoin se trouvant sur le chemin de l’homme parti à la recherche de l’assassin de sa femme.



Cette narration originale m’a d’abord empêchée de me concentrer sur l’histoire car ma première mission était de découvrir quel était l’animal narrateur (mouche, moufette, chat ou boa…) et d’observer, d’analyser le procédé, de traquer les tentatives d’anthropomorphisme, de guetter ma proie-auteur dans l’exercice de son art.



Il m’a fallu donc une bonne centaine de pages pour lâcher prise et pour entrer pleinement dans le vif du sujet. Mais à partir de ce moment-là, tous mes sens ont été capturés par les mots. Je ressentais, je sentais, je souffrais avec le personnage principal. La puissance des odeurs, la violence des mots, les scènes à peine supportables, tout m’a happée, m’a fascinée, m’a retournée et vidée de ma propre substance. Parfois, j’ai été obligée de poser le livre, pour reprendre haleine, pour reprendre pied avec ma réalité, moins sauvage, moins bestiale mais tout aussi humaine.



Ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains… personnes sensibles s’abstenir !



Mais quelle construction, quelle puissance ! C’est une descente aux enfers, digne d’une tragédie grecque, une descente pour une possible rédemption et qui passe par des sacrifices obligatoires.



Cette histoire n’est pas seulement celle d’un homme qui part à la poursuite de l’assassin de sa femme, c’est aussi celle d’un homme qui va lever le voile sur ses origines, ce qui va l’emmener à entendre et comprendre ce qui s’est passé à Sabra et Chatila en septembre 1982, ce qui est arrivé à sa famille, comprendre qui il est, d’où il vient et pourquoi il est devenu cet homme-là, broyé par la mort horrible de sa femme, hanté par des images obsédantes.



Je n’arrive pas à mettre des mots sur le dixième de ce que j’ai ressenti à la lecture de ce terrible trésor. Je n’ai qu’une chose à dire : lisez-le… si vous le pouvez. Il est unique, il est d’une beauté effrayante, il est d’une puissance et d’une violence peu égalées en littérature contemporaine.
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Anima

Voilà mon immense coup de cœur de ce début d’année 2020 !



L’histoire, c’est celle de Wahhch Debch qui, en rentrant chez lui, découvre son épouse massacrée. S’ensuit une chasse à l’homme au travers de trous perdus du Canada et des Etats-Unis. Wahhch Debch veut s’assurer qu’il n’est pas lui-même le meurtrier de sa femme et entame là une quête, sans d’abord le savoir, qui va le confronter à lui-même.



Au travers d’une narration inattendue, on navigue entre poésie et pure horreur. Le traumatisme actuel du meurtre de son épouse permet à Wahhch Debch d’aborder des traumatismes anciens dont il porte les traces. Page après page, on prend part à la reconquête sensorielle, après un éprouvé traumatique, d’une mémoire, d’une histoire. On est très loin d’une biographie toute construite et lisse, ou de l’évocation tranquille de souvenirs ; la reconquête se fait par le corps, le sang, la mort, la puanteur, la bestialité, la monstruosité, avec cette question : « que faire des fragments éclatés de son histoire ? ».



« Pour voir le visage de ce qui te fait souffrir, tu dois faire de ta douleur un collier qui enchaîne des perles de silence aux perles de tes cris »



Gaultier
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Anima

Un chef d'oeuvre de la littérature !!!



Très difficile pour moi de faire une chronique et d'expliquer ce livre sensationnel tellement cette histoire est incroyable et forte en émotion !!



Nous allons suivre un homme qui a perdu sa femme, assassiné d'une manière atroce et insoutenable. Une des scènes les plus difficile qui m'a été donné de lire. Après ce drame cet homme va poursuivre ce tueur. Je m'arrête pour ici pour l'histoire !!



Ce qui va complètement changer notre vision de cette histoire c'est que nous allons la suivre à travers une multitude d'animaux !! Ont va passer, d'un poisson rouge, d'un corbeau, d'un oiseau, d'un chat, d'un singe et forcément d'un chien. J'en passe et des meilleurs !! Ont rentre dans leurs tête et ont partage leurs émotions, le questionnement et la peur. C'est juste dingue !!

Je vous rassure, ont comprend absolument bien l'histoire, les animaux perçoivent le dialogue des humains. C'est terriblement addictif vu que l'histoire est dense et épique !!!



Le gros bémol par contre, ce sont les scènes assez nombreuses sur la violence humaine et surtout contre les animaux !! Moi qui suis assez sensible sur nos petits poilus, je vous cache pas que j'ai senti mon coeur se contracter de douleurs !! Donc je vous met en garde sur la violence inouïe sur certain passages qui vous marquerons à jamais dans votre esprit de lecteur !!



J'ai envie de vous dire que c'est un livre qu'il faut tenter pour cette expérience unique que nous offre Wajdi Mouawad. C'est quelque chose qu'ont voit pas tout les jours dans un livre et rien que pour ça il a gagner mon respect !!

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Anima



Attention , les animaux vous observent!



C'est le chat Pitô qui voit son maitre découvrir la cadavre de sa femme enceinte, sauvagement assassinée.

Et c'est ensuite un bien étrange bestiaire, domestique ou sauvage, qui regarde, analyse, accompagne la chasse à l'homme que va entreprendre Wahhch, fracassé par ce deuil.

Par son désir de comprendre et non de se venger, c'est une quête d'identité qu'il entamera, jusqu'aux traces les plus noires de ses origines familiales.

Géniale idée que d'avoir utilisé le regard, la sensibilité et la réflexion supposée du règne animal pour observer les comportements humains. On se demande qui domestique qui, qui utilise qui.

C'est tragique, sans empathie, sans concession, entre introspection humaine et animale et visions d'apocalypse comme ce incroyable carambolage de voitures et de chevaux sur une autoroute.

Un polar brut, sauvage, un billet pour l'enfer dans les milieux mafieux amérindiens, porté par une écriture riche et puissante. Une incroyable trouvaille stylistique!

Un livre magnifiquement animal, qui confirme que l'homme est bien le pire des prédateurs. Je referme ce livre, enthousiasmée par sa forme mais lessivée par le propos.
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Anima

Un artiste est un scarabée qui trouve, dans les excréments mêmes de la société, les aliments nécessaires pour produire les œuvres qui fascinent et bouleversent ses semblables. L’artiste, tel un scarabée, se nourrit de la merde du monde pour lequel il œuvre, et de cette nourriture abjecte il parvient, parfois, à faire jaillir la beauté. Voilà comment Wajdi Mouamad analyse son rôle d’artiste et nul doute qu’il arrive à livrer une œuvre magnifique dans laquelle beauté et horreur se côtoient au fil des pages, où la bestialité de l’Homme est vue à travers les yeux des animaux.

Wahhch Debch se lance dans un long périple, à travers le Canada et les Etats-Unis sur les traces du meurtrier de sa femme. Cela ressemble à un énième thriller et cela ne fait pas trop envie à moins d’être fan de ce style de littérature ou de passer quelques heures dans le train ou sur la plage. Mais c’est tout autre chose, c’est un grand roman plein de poésie sur la quête d’un homme à la recherche de son identité et qui découvre sa propre bestialité au fur et à mesure de son odyssée et du voile qui se lève sur sa propre histoire. Certaines scènes sont d’une cruauté à la limite du supportable qui m’ont fait penser à des passages de » la fête au bouc » de Vargas Llosa ou de » l’aveuglement » de Saramago.

Attention chef d’œuvre injustement méconnu !

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Anima

Livre sombre, très sombre, dans lequel perlent quelques éclairs d'humanité. Ou plutôt d'inhumanité, puisqu'on frôle la misanthropie parfaite.

Le parti pris de choisir des animaux de tous types, de toutes espèces n'est à mon sens pas extraordinairement réussi, on ne peut pas ne pas anthropocentrer leurs propos, mais bon, disons que ça passe. Ce qui est clair, c'est que certains de ces points de vue touchent profondément au coeur, l'expression d'une tendresse certaine envers l'humain souffrant, l'humain sincèrement souffrant, et amical...

Au-delà de la bestialité qui peut paraître à la fois cruelle, à la fois naturelle, nécessaire, magnifique et horrible.

L'humain a-t-il vraiment le choix de ne pas être un tueur. Un tueur de sa propre espèce...

On à ici un livre qui est à la fois un thriller, un polar, un livre presque d'éthologie et d'anthropologie, sociale, culturelle et naturelle.

L'auteur étant d'origine et de langue diverses, le livre est traversé ces langages, une strate en plus.

Une strate en plus à ce travail qui sans être parfait, est une bonne ébauche à des réflexions tout aussi multiples que majeures.
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Anima

"Anima" de Wajdi Mouawad est un roman atypique et puissant qui explore la nature humaine à travers la voix des animaux. Malgré la violence présente, l'auteur parvient à créer une œuvre à la fois poétique et bouleversante. Le dénouement est superbement amené, captivant le lecteur jusqu'à la dernière page. Ce livre témoigne du véritable talent de Mouawad, offrant une expérience de lecture intense et inoubliable. "Anima" ne laisse personne indifférent et reste ancré dans l'esprit du lecteur bien après avoir refermé ses pages.
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Anima

Magnifique roman d’une intensité inouïe…

Anima est d’une beauté étrange, bestiale (âmes sensibles s’abstenir), qui marque pour longtemps. On est d’abord surpris par la rare originalité de la narration avant d’être totalement séduit, de page en page, par l’écriture riche, stylée et maîtrisée de l'auteur. « Transformer la boue en or » est bien ce qui définit le mieux le travail de Mouawad dans ce livre, qui sur la base d’une histoire d’apparence banale et sordide, nous fait observer à distance et sous diverses points de vue, la difficile quête d’un homme à la recherche de lui-même…

L’homme est un animal, dit-on, mais ce n’est pas une bête… c’est cette affirmation commune sur l’animalité de l’homme que l’on questionne immédiatement après avoir refermé ce livre.



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Anima

ad, Wajdi – Anima



Un jour, en rentrant, Wahhch Debch découvre sa femme assassinée et bafouée de façon abominable. Comme la police est impuissante, et réticente, à capturer l’assassin bien qu’elle en sache le nom et la cache dans une réserve indienne, Wahhch se lance seul à sa poursuite, non pour se venger ou réclamer justice, non, mais pour s’assurer qu’il n’est pas lui-même l’auteur de ce meurtre odieux. La quête du héros sera donc celle de son origine incarnée par ce nom Wahhch signifiant monstre brutal en libanais. Les animaux assistant aux étapes de ce périple ressentent par ailleurs une grande proximité avec cet homme



Ce roman a pour lui son écriture avec des instants d’une grande poésie et cette étrange relation du héros avec le meurtrier de sa femme ainsi qu’avec les animaux jalonnant son chemin.

Je regrette néanmoins que le procédé qui met en mouvement différents animaux sur le parcours du héros soit utilisé de façon systématique et donc souvent artificielle, comme artifice permettant d’éviter toute la richesse des émotions humaines.

Ce livre grave et sombre, centré sur la relation du héros avec un assassin auquel il s’identifie, se lie intimement et poursuit ardemment, ne se comprend qu’à la lumière de ces tragédies antiques quand les scansions faisaient énigmes et que l’origine perdue déterminait la destinée

Dommage qu’ici cette révélation finale, et centrale, n’ait pas lieu dans la continuité de l’histoire mais dans un autre récit, venu d’ailleurs


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Anima

Intéressant sur la forme mais lassant sur la longueur



Une intrigue de départ classique pour un polar : une personne découvre assassinée celle qu'il aime. Les circonstances font qu'il est le principal suspect. Assez rapidement le genre polar devient tout à fait secondaire.

La traque en elle-même n'est plus qu'un prétexte à changer de situation, devenant le fil rouge pour conduire le déroulé. L'intérêt et l'originalité résident en ce que chaque chapitre donne la parole à un animal qui donne sa version de la perception des faits selon leur particularité. Les chiens auront une vue assez anthropomorphique alors que l'araignée sera davantage dans celui d'un prédateur en attente.

Si l'on se laisse entraîner par cette originalité, l'intrigue s'enlise pour laisser une place très importante aux animaux qui, finalement, deviennent le seul intérêt de l'ouvrage. Plusieurs fois le propos tourne en rond et l'on finit par se lasser ce qui est bien dommage. Cinquante à cent pages en moins auraient rendu le tout plus efficace.

De même pour les titres de chapitres indiqués uniquement en latin. Pourquoi ne pas avoir donné également leur nom usuel afin d'éviter une recherche devenant vite fastidieuse et nuisant au soutien de l'intérêt.

La violence permanente m'a laissé assez indifférent car ce milieu a déjà été traité par ailleurs. Je suis, pour ma part, resté totalement indifférent à cette atmosphère, je n'étais même pas spectateur, cela se déroulait en fond, l'intérêt étant vraiment la forme utilisée.

Pas grand chose à dire sur l'écriture en elle-même. Elle ne m'a pas particulièrement enthousisamé, ne m'a pas vraiment rebuté ; je l'ai trouvée assez froide, un peu répétitive. Là aussi je n'ai pas été touché.

Une lecture que je ne regrette cependant pas. C'est curieux mais j'ai un sentiment d'inachevé dont je n'arrive pas vraiment à préciser la raison. Un manque d'émotion probablement.
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Anima

Je vais m’appliquer ici à vous donner envie de lire «Anima » de Wajdi Mouawad. Comment trouver les mots pour y parvenir ? Je ne suis pas sûre d’être à la hauteur du challenge… Beaucoup de critiques en ont fait l’éloge : qualifié d’unique dans la rentrée littéraire 2012, puissant, terrifiant, à la limite parfois du soutenable. Tout cela effraie quand même un peu le lecteur…Je viens de le refermer et je suis effectivement sous le choc, mais quel livre !

La quête de Wahhch, le héros (quête du meurtrier de sa femme sauvagement assassinée, quête de son propre passé oublié qui resurgit à la suite du drame) : un road movie à travers l’Amérique jusqu’au dénouement qui nous dévoile les terribles secrets liés à son enfance en nous plongeant dans l’horreur des massacres de Sabra et Chatila.

Un thriller ? Oui, un récit initiatique ? Oui, mythique? Oui, ce qui lui confère une dimension universelle. L’auteur n’épargne pas le lecteur ? Certes et il convient d’attacher sa ceinture avant de s’embarquer avec lui. Mais ici aucune violence gratuite : elle sert à la démonstration de l’inhumanité de l’homme envers l’homme, envers les animaux (ce sont eux qui nous content l’épopée de Wahhch et, par eux, Mouawad témoigne de la violence inhérente à toute vie).

J’ai ouvert le livre, je ne l’ai plus lâché, hormis quelques pauses… pour encaisser : j’ai été prise aux tripes, mais aussi émue par les belles rencontres qui sillonnent le roman et l’écriture de W. Mouawad magnifique, puissante, poétique aussi, fait accepter l’indicible. J’espère avoir convaincu quelques-uns d’entre vous que c’est un livre à ne pas laisser de côté… Sauf état dépressif ! ! !

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Anima

L'immersion dans "Anima" est abrupte.

Abrupte parce que le roman s'ouvre sur une scène dont l'horreur vous laisse hébété : la découverte par Wahhch Debch du cadavre de Léonie, sa femme, sauvagement mutilé. Cet atroce spectacle éveille en Wahhch l'impalpable et confus souvenir d'un traumatisme enfantin. D'origine libanaise, Wahhch a été recueilli, après le massacre de sa famille, par un infirmier canadien qui l'a adopté.

L'extrême souffrance dans laquelle le plonge l'assassinat de Léonie se mêle à un irrépressible et et douloureux besoin de savoir qui il est et quelles ont été les circonstances exactes de la rencontre avec son futur père adoptif. Il part en quête de l'assassin de sa femme, quête qui se mêle à celle de ses origines et de son identité. Le chemin qui y mène sera cruel et déchirant.

Parti du Canada, dont il traverse des réserves indiennes, Wahhch parcourt ensuite une partie des Etats-Unis.



Il arpente des territoires où sévissent des guerres secrètes, où survivent, dans la misère et la violence, appliquant leurs propres lois, des communautés dont la dignité et la légitimité ont été reniées.

Il suit, comme on le comprend peu à peu, la route de ses semblables, ces victimes de carnage qui poussent des hurlements inaudibles mais puissants, ces déracinés de leur terre et d'eux-mêmes qui peinent à survivre dans un monde qui les oublie.



L'immersion dans "Anima" est surprenante.

Surprenante en raison du procédé narratif utilisé par l'auteur, auquel j'ai eu au départ un peu de mal à adhérer. Il consiste à faire porter son récit par la voix d'animaux : chats et chiens, insectes et rongeurs, chevaux..., dont les témoignages successifs relate le douloureux périple du héros.

Cette approche anthropomorphiste est risquée, d'autant plus que l'auteur s'aventure à imaginer entre ses narrateurs et son personnage principal des connexions quasi surnaturelles qui peuvent parfois amoindrir la crédibilité du récit, même s'il est évident qu'il s'agit là d'un subterfuge pour exprimer le fait que Wahhch renoue avec sa part instinctive, qui se traduit par un besoin de communion parfois brutale, mais toujours enrichissant, avec les animaux, et lui permet paradoxalement de mieux se cerner en tant qu'homme.



Et puis survient un moment où cela n'a plus d'importance. Complètement crédible ou pas, le texte de Wajdi Mouawad est imprégnée d'une telle poésie et d'une telle intensité qu'il exerce sur le lecteur une sombre séduction, l'attachant irrémédiablement aux protagonistes de cette tragédie qu'est "Anima". Car de la tragédie ce roman a le caractère inéluctable et dramatique. Le caractère des personnages et leurs émotions, la symbolique des situations, ont une dimension qui pourrait sembler excessive, mais s'intègrent parfaitement au ton du texte, et participent de beaucoup à en faire une sorte de conte à la fois sanglant et initiatique.


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Anima

Difficile de vous écrire quelques mots sur cette œuvre unique .

La cruauté de certains passages est contrebalancée par la beauté de certains autres .

Ce livre est incroyable, j’ai rarement été aussi bouleversée par une lecture .

Jamais rien lu d’aussi indéfinissable.

Je l’ai aimé ce livre , car il m’a fait souffrir, réfléchir sur la violence des hommes déracinés , en proie à des conflits intérieurs aussi profonds que des abîmes.

On y parle d’âmes en perdition mais on y parle également d’apaisement, de sentiments de compassion... d’amour...

Et je pense que ces passages difficiles nous aident à sublimer les passages si beaux ... cette dualité si bien dosée .

Un livre qui est loin d’être anodin... à ne pas mettre entre toutes les mains ....mais pourtant il marquera à jamais ma vie de lectrice car je décide de retenir la lumière tout en ayant vu la noirceur .
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Anima

Un Ovni qui avait mis le feu à la rentrée littéraire 2012 avec les ingrédients d’un roman noir :

Un personnage qui retrouve sa femme morte. C’était une forme de jeu récurrent entre eux mais là, ce n’est plus un jeu. Elle est poignardée. Un assassinat perpétré avec des moyens spéciaux,… « non- conventionnels » !

Et qui part à la recherche du meurtrier, pour être certain qu’il n’est pas lui-même ce meurtrier. Une recherche qui va le mener dans les réserves indiennes canadiennes, dans le Midwest et le South West américains.

D’un roman surréaliste (où les animaux, de la fourmi au corbeau, du cheval d'abattoir au chat domestique, de la blatte à la colombe, vont se faire les témoins de ses agissements).

D’une quête de son identité, qui lui fait creuser son histoire familiale, ses racines avec les silences, les luttes et les secrets.

C’est une lecture exigeante qui vous marque au fer rouge par la violence des faits racontés, des traumatismes de la guerre, par les cicatrices transmises de génération en génération, qui influencent la vie et les choix des individus.

Des blessures induites par les dynamiques intergénérationnelles.

Découvrira-t-il sa propre identité ?



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