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Critiques de Walid Hajar Rachedi (50)
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

L'épopée d'un jeune garçon un peu perdu, un peu rêveur, dont le périple, s'il répond à quelques-unes de ses questions en fait surgir d'autres en beaucoup plus grand nombre !



Malek se cherche. Parti à la rencontre de son cousin à Lille, il y rencontre Atiq, un jeune afghan, en fuite, qui, en lui faisant part de sa propre quête, conte le drame que vit l'Afghanistan depuis des années. le lecteur, au même titre que Malek découvre au delà des faits d'armes rapportés par la presse, les dessous d'une guerre dont les enjeux économiques dépassent l'entendement. Un peuple bafoué, partagé et manipulé par les grandes puissances pour des raisons peu humanitaires.



Malek poursuit son périple en Espagne, où il se lie à une jeune anglaise dont les confidences offrent de curieuses similitudes avec l'histoire d'Atiq ….





Le début du roman, avec les propos d'Atiq, est lent à démarrer. On n'y voit pas de projet de narration et si le discours géopolitique sur l'Afghanistan est intéressant, le souffle romanesque est peu présent. Il suffira de passer une frontière et que Malek se retour en Espagne pour le récit démarre, cette fois avec un rythme effréné, nous proposant de nombreuses étapes qui à chaque fois nourriront les réflexions de notre voyageur amoureux.



C'est à Londres que les questions seront résolues….





Le récit est passionnant pour ce qu'il montre des dessous géopolitiques, même si l'on est pas naïf et ignorant de l'actualité, on reste quand même médusé par l'ampleur de la cupidité et de la soif de pouvoir des grands de ce monde.



Malek entreprend un voyage mouvementé, qui est une quête de l'identité et une réflexion personnelle indispensable.



304 pages Emmanuelle Collas 7 janvier 2022

Sélection POL 2022

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Nos destins sont liés

Direction Paris, avec ce roman choral pour suivre une génération composée de 5 voix.



À tour de rôle, nous retrouvons Salem, Lisa, Ronnie, Matthieu, Céline.

Les personnages secondaires sont tout aussi attachants.



Des jeunes qui, en quête de sens de la vie, cherchent de quoi est fait leur avenir. Certains y foncent tête baissée, certains y vont à tâtons, et d'autres sont complètement paumés.



Un fil les lie les uns aux autres tout au long du récit. Leurs routes s'entrecroisent.

Il est question d'amour, d'amitié et de famille.



Finaliste du Prix Goncourt du premier roman, c'est ici le deuxième.



L'auteur, Walid, nous embarque au plus près de ses protagonistes aussi réels, soient-ils et nous fait vivre son récit.



C'est très bien écrit, orchestré et construit.



En fond, on entend les mots qui se croisent et sonnent parfaitement. C'est poétique avec une petite pointe d'humour.



Du détail, il y en a, mais juste ce qu'il faut.



Piquant de réalité, l'auteur touche de près le quotidien de ses personnages.



"Bizarre comme c'est toujours les mêmes qui doivent revoir leurs ambitions à la baisse. Et se faire à l'idée que la vie les baise."



J'ai regardé de plus près les éditions Emmanuelle Collas, que je ne connaissais pas, et je vous invite aussi à aller voir, car leur catalogue regorge de jolis romans !



Je remercie chaleureusement les Éditions Emmanuelle Collas ainsi que l'équipe Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique Littérature de janvier.
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

"Qu’est-ce que j’irais faire au paradis ?", premier roman de Walid Hajar Rachedi, est de ces livres qui laissent derrière eux une trace indélébile, un parfum de perfection, une envie, un besoin de relecture. Et ce n’est pas une pauvre chronique qui pourra en dire toute la puissance, la maturité, la beauté.



Difficile, en effet, en quelques mots, quelques phrases, de tout raconter de mon ressenti tant mes émotions ont été diverses et surtout fortes. J’ai été emportée de bout en bout par l’histoire de Malek Bensayah, dix-sept ans, d’origine algérienne, kabyle plus précisément, ancré dans sa foi, qui vit à Stains, dans la cité des Peupliers. Malek, "Un gamin basané qui se demande s’il est à sa place, qui négocie sans cesse entre ce qu’il pense et ce qu’il est censé faire, ce qu’on lui a dit de faire et ce qu’il voudrait…" Sa rencontre avec Atiq, un jeune Afghan en exil à la recherche de son frère jumeau parti pour se venger des Américains, lui donne des envies d’ailleurs. Lui aussi est en quête de quelque chose, quelque chose d’indéfini. Il veut se trouver, trouver sa voie, sa vie. Il rêve... Ce voyage initiatique, sur les routes, est tout autant intérieur. Sur son chemin il rencontre Katleen, jeune anglaise dont il tombe amoureux. Elle aussi est en quête…de son père, un humanitaire disparu après son retour d’une mission en Afghanistan.



Difficile, en quelques mots, quelques phrases de dire l’analyse géopolitique d’une grande finesse, l’histoire de l’Afghanistan, pays volé de son destin qui reste le symbole des affrontements entre Orient et Occident. Difficile de tout noter des réflexions philosophiques "…croire à ce qu’on ne peut pas voir, tu appelles ça la foi, j’appelle ça l’amour.", des références littéraires, musicales. Difficile de parler en détail de chaque pays traversé et si bien décrit. Car en plus du reste, des idées abordées, des personnages fouillés et attachants, l’écriture est très belle et d’une grande variété. Poétique lorsqu’il s’agit de paysages, elle se fait travaillée, détaillée, précise pour aborder les sujets sérieux, les idées. Parfois encore, l’oralité prend le relais lorsque Malek s’exprime ou l’expression se teinte d’humour "Un salon qui ressemblait à tous les salons de darons rebeus, avec son canapé Conforama, ses vieilles photos de famille et son panorama de La Mecque dans un cadre bordé de coquillages." Car de l’humour, il y en a dans ce récit qui équilibre avec bonheur la brutalité des destins des uns et des autres.



En quelques mots, "Qu’est-ce que j’irais faire au paradis" est à mes yeux, un récit d’une richesse inouïe, doté d’un souffle romanesque puissant et d’une fin particulièrement magistrale.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

C'est en voyage à Malaga, que je me suis imprégnée de cette histoire, non loin de quelques points de chute de Malek. Les pieds dans l'eau, sous le soleil éreintant, les mots de Walid Hajar Rachedi racontant les destins de Malek, un jeune français d'origine algérienne en quête de lui-même, de sa propre identité, d'Atiq, un afghan en quête de revanche, ou encore de Kathleen, une jeune anglaise, en quête de son père, m'ont touchée.

Une inégalité dans la narration ne m'a pas permis d'aller au coup de coeur. On s'y perd un peu parfois. Pourtant, ces périples, ces destins croisés me hantent encore, quelques jours après avoir refermé ce livre. Comme un appel à le rouvrir, à m'y replonger. La fin magistrale doit y être pour quelque chose.

Le destin tragique de l'Afghanistan inonde ces pages, et n'a pas été sans me rappeler l'analyse géopolitique de Barack Obama sur les conflits en Afghanistan dans "Une terre promise".



« Toutes les histoires ont déjà été racontées. Il n'y a que la voix de celui qui raconte qui change. »



Un roman d'apprentissage aux histoires qui s'entremêlent et qui interroge sur l'identité, l'exil, le métissage, la foi, les dérives de l'islam, l'engagement humanitaire, l'espoir de la jeunesse, l'amour.



Merci à lecteurs.com, aux éditions Emmanuelle Collas, à Walid Hajar Rachedi, à Geneviève Munier pour cet intense moment de lecture.

#prixorangedulivre2022



« Aussi, mais j’allais dire : toutes les histoires n’ont de valeur que pour ce qu’elles peuvent éveiller chez le prochain lecteur. C’est toujours la même histoire qu’on raconte, c’est toujours une nouvelle histoire qu’on entend. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Nos destins sont liés

Je n'ai pas lu le précédent (et premier) roman de l'auteur mais j'en avais entendu beaucoup de bien. J'étais donc curieuse de lire celui-ci, reçu dans le cadre d'un jury littéraire, et dans lequel on retrouve apparemment l'un des personnages du précédent dans qu'il s'agisse pour autant d'une suite. Ce fut une très bonne surprise. D'abord de constater qu'un jeune écrivain français avait le courage de s'essayer au roman choral - jamais évident - et de le faire de manière très convaincante. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les protagonistes mis en scène par Walid Hajar Rachedi, une génération de vingtenaires du début des années 2000, saisis entre aspirations et désillusions dans un monde qui en demande toujours plus et qui peine à donner un sens à cette marche en avant. Salem, au cœur de la finance est le parfait spécimen du bon petit soldat qui se demande à quoi il sert. Les autres ne sont pas mieux lotis, aspirant écrivain, apprenti rappeur, jeune diplômée ambitieuse, tous aspirent au bonheur et se heurtent aux barrières érigées par une société qui impose des statuts, balise des parcours et peine à accepter ceux qui en dévient. J'ai trouvé que l'auteur menait parfaitement sa barque, nouant peu à peu les fils qui relient ses personnages tout en ménageant des surprises à son lecteur. Son style alerte qui n'oublie pas de s'intéresser à ses personnages ni de planter le décor invite à le suivre sans effort et même avec plaisir lorsque le rythme fait soudain écho à un souvenir musical, quelques paroles de chanson habilement glissées pour créer une connivence bien sympathique. La bande son accompagne agréablement ces individus dans leurs questionnements sur l'identité, la famille, les origines ou la société ; pas si simple de s'inventer, encore moins de se réinventer. Même si le roman commence et se termine dans un avion, avec le surclassement comme métaphore de l'existence dans une société des élites, il faut parfois savoir changer de trajectoire en cours de route.

Bravo pour ce roman qui allie maîtrise et plaisir de lecture.
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

Malek a 17 ans lorsqu’il entend l’histoire d’Atiq, un jeune Afghan en exil à Lille. Il a quitté son pays, sa mère, ses racines, pour retrouver son frère en fuite pour se venger. Malek, du haut de sa banlieue parisienne, de son lycée privé, de son Algérie de cœur, fait de cette quête la sienne…



Le premier roman de Walid Hajar Rachedi est impressionnant de maîtrise. On y suit le parcours, le voyage, le périple d’un jeune garçon un peu rêveur qui cherche un sens à l’avenir…



A travers le regard de Malek, ses rencontres, ses rêves et ses amours, c’est l’histoire d’un monde en proie à la violence, à la vengeance, aux châtiments et aux représailles qui s’ouvre à nous.



Malek pense se rendre sur les traces de sa famille, renouer avec ses racines, se souvenir avec nostalgie de son Algérie natale. Les pays qu’il va traverser vont lui ouvrir les yeux sur sa place dans ce monde. Il a un rôle à jouer, et c’est à Londres qu’il trouvera finalement toutes les réponses à ses questions.



Qu’est-ce que j’irais faire au paradis est un roman puissant sur cet Autre qui nous construit. C’est l’histoire universelle de la quête de soi…
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Nos destins sont liés

"Qu’est-ce que j’irais faire au paradis ?", le premier roman de Walid Hajar Rachedi fut finaliste du Prix Goncourt du 1er roman 2022, mais aussi du Prix Orange du Livre alors que j’étais membre du jury. J’avais été époustouflée par sa qualité et l’avais fortement défendu. "Nous sommes tous liés", son petit dernier, est de la même veine.



J’ai retrouvé avec plaisir et intérêt la belle écriture de l’auteur. Travaillée à la perfection, elle est toujours aussi adaptée à chacune des situations. Elle est simple et pourtant détaillée à l’extrême, présente une facture classique pour, l’instant d’après, utiliser un vocabulaire actuel pas si éloigné du "verlan" – bon, là, j’exagère un peu – et même parfois utilise des termes étrangers à la mode. Malgré toutes ces variations, toutes ces qualités, elle laisse toute la place au fond du récit. Et le fond, justement, parlons-en !



Il s’agit de l’histoire de cinq personnages, tous différents et pourtant… tous plutôt jeunes, mais…Cinq voix qui s’expriment, se racontent, expliquent, avec, par ordre d’apparition : Salem, directeur français de Smith and Carlson, une grande entreprise financière, Lisa Elatre Lévy qui termine sa période d’essai dans la même firme, Ronnie Elatre Levy, son frère, plutôt glandeur, rappeur en herbe et ami d’enfance de Malek, le frère de Salem, Mathieu Vincent "écrivain du dimanche" et Céline de Verrières, en classe terminale dans un lycée privé, portée sur le style gothique,. Leurs destins sont liés !



Ce roman ne se raconte pas, il se lit et se vit. La construction est remarquable qui ne supporterait pas de lecture en diagonale, de sauts de mots et de pages, de survols de passages, au risque de ne pas en savourer tout le sel, et de manquer à coup sûr le petit détail placé là au détour d’une phrase et qui éclaire la suite. Car, il est foisonnant ce récit qui mêle l’amitié, l’amour, la différence, la difficulté à vivre, la religion et les obstacles parfois pour l’assumer, qui parle de tristesse, de tendresse, le tout souvent avec humour.



En quelques mots, "Nous sommes tous liés" est un très beau roman, riche et foisonnant, qui dresse brillamment le portrait d’une génération.



Je remercie l'auteur pour cette magnifique lecture en avant-première.


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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

« Qu'est-ce que j'irais faire au paradis » est une vraie claque. le lecteur repose le livre un peu hébété et sonné. Pour un premier roman, l'ouvrage de Walid Hajar Rachedi est impressionnant de maîtrise. Il est axé sur la difficile quête d'identité du narrateur, cas typique du jeune issu de l'immigration, comme on les appelle communément. Pris entre ses racines familiales et son présent, entre l'Islam et ses dérives, il tente de se construire et de trouver sa place dans la société.



Car, comme le dit si bien l'auteur, « Les Arabes n'existent pas. Enfin pas comme on se le figure en France : des gens faits d'une seul bloc, d'un seul visage, d'une seule langue, d'une seule opinion. […] L'Islam n'a pas de nationalité et n'a pas effacé l'âme des peuples sur son passage, tous les Arabes ne sont pas musulmans, le plus grand pays musulman n'est pas arabe.



Le livre permet à l'auteur de dresser une analyse géopolitique d'une grande finesse de l'Afghanistan, pays privé de son destin par les invasions successives étrangères et qui reste le symbole des affrontements entre Orient et Occident.



Le périple de Malek constitue un voyage initiatique et spirituel passionnant qui n'est pas sans rappeler « L'alchimiste » de Paulo Coelho, avec lequel le livre semble assumer clairement une filiation. Sa quête va également prendre une dimension amoureuse avec la rencontre d'une jeune anglaise qui va l'aider à y voir plus clair en lui.



L'ensemble constitue un texte superbement écrit, capable de susciter un éventail très varié d'émotions chez le lecteur face à des situations tout à tour tragiques, mélancoliques, pleines de poésie, non dénuées d'une pointe d'humour. le tout magnifié par un final en apothéose.



Une expérience marquante qui saura captiver le lecteur et lui donnera matière à réfléchir !
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Nos destins sont liés

Les millennials, cette génération née dans les années 80-90. Ma génération. Ce sont d’eux dont Walid Hajar Rachedi raconte l’histoire.



Ils ont entre 20 et 30 ans.

Ils sont 5.

5 destins liés.

Les leurs.



Salem, il a gravi les échelons très (trop) vite. Si le monde de l’entreprise le traite comme le futur king, ça fait flop dans son cœur et c’est son frère, qui lui manque.



Lisa débute sa carrière. Elle porte très bien le déguisement de la parfaite corporate girl. Mais au fond, est ce que cet uniforme la rend heureuse ?



Mathieu, et sa lèvre bleue. Dans les toiles de la vie, il tente avec ses pattes de mouche de se faire un nom.



Ronnie, lui rêve de fouler le bitume de la vraie jungle. I am talking about New York. Dream Big, Ronnie, on écoutera ton rap de l’autre côté de l’Atlantique.



Céline, petite princesse des beaux quartiers. Les cuillères en argent ne font pas le bonheur. Elle ira le chercher ailleurs. A coups fracassants !



Leurs destins sont liés. Des fils invisibles à l’œil nu s’entrelacent, se croisent, se nouent et secouent les voies presque tracées de ces millennials. Alors, faut-il rêver sa vie ou vivre ses rêves ?



Un coup de cœur monumental pour ce deuxième roman. J’ai retrouvé toute la poésie de l’auteur. Il manie les mots comme un chef d’orchestre et en fait ressortir toute la musicalité.



J’ai aimé les personnages, surtout Salem… si vous avez lu le précédent, vous comprendrez. Si vous ne l’avez pas lu, lisez-le avant, c’est mieux.



J’ai aimé la bande originale et la manière dont les mots résonnent sur ces musiques que l’ont à tous fredonnées, chantées, hurlées !



J’ai adoré ce roman. Il m’a serré le cœur. J’ai hâte de lire le prochain.
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

En 2002, Malek, jeune musulman d'origine algérienne kabyle, vivant en banlieue parisienne, rencontre Atik, jeune réfugié afghan qui recherche son frère jumeau qui aurait l'intention de se venger des Américains pour ce qu'ils font à son pays. Un peu paumé, il décide d'aller en Algérie, qu'il fantasme, par un périple qui le mène en Andalousie où l'influence arabo-musulmane fut très prégnante, Tanger, Casablanca, Oran, Le Caire. Au moment d'embarquer pour Tanger, il rencontre Kathleen qui voudrait rejoindre Tanger où elle aurait dû se rendre avec son père, disparu après son retour d'une mission au sein d'une ONG en Afghanistan. Il en tombe amoureux et la retrouve à Londres à son retour.

L'arrière-plan géopolitique donne toute sa force et sa profondeur au roman; l'auteur le situe en 2002 après les années de plomb en Algérie dans les années 90, les attentats du World Trade Center, la guerre contre les Talibans et l'installation des Américains en Afghanistan. Comment un destin individuel trouve-t-il ou non sa place au sein d'un destin collectif? Chacun des 3 personnages essaye de donner un sens à sa vie bouleversée par ces évènements et chacun cherche une réponse à cette question existentielle à travers un voyage initiatique, une recherche : recherche du père disparu à son retour d'Afghanistan pour Kathleen, recherche de ses origines pour Malek, recherche du frère, parti pour se venger de la présence américaine dans son pays, pour Atik.

Le roman soulève des questions importantes comme, entre autres, le rôle des ONG, parfois controversé, car soupçonnées de n'être pas indépendantes et d'être les chevaux de Troie des gouvernements de leur pays, dont elles reçoivent des subsides, afin de permettre l'action d'entreprises privées, en particulier, dans le domaine des ventes d'armes et de la sécurité. Les ONG font également face à un dilemme : aider indirectement un gouvernement qu'elles ne cautionnent pas, comme les Talibans en Afghanistan, ou laisser la population manquer de tout.

Le roman est tout en tension car le/la lecteur/trice se demande où vont aboutir les recherches des trois personnages; l'auteur sème des indices qui créent des ponts entre tous les personnages jusqu'au final à couper le souffle.

Un premier roman impressionnant de maîtrise, que ce soit dans la narration, le style, l'arrière-plan; un auteur à suivre, à n'en pas douter.

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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

« Toutes les histoires ont déjà été racontées. Il n'y a que la voix de celui qui raconte qui change. »

Walid Hajar Rachedi raconte Malek Bensayah, dix-sept ans, dans ce qui ressemble beaucoup à un roman d'apprentissage entre Orient et Occident: Paris, Kaboul, Grenade, Tanger, Oran, Le Caire, Londres. Un premier roman intéressant mais un peu trop diffus pour mériter cinq étoiles.
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

Nous sommes en France, Malek Bensayah, son bac en poche, décide de faire un voyage pendant l’été avec toutes ses économies et d’aller en Algérie, terre de ses ancêtres, en passant par l’Espagne, etc. Sorte de quête ou de voyage initiatique. Il rencontrera Kathleen a plusieurs reprises durant son voyage. Il tombera amoureux de cette anglaise. Avec sa maladresse, il aura bien besoin d’un coup de pouce du destin pour pouvoir la revoir.

Ce roman comporte plusieurs histoires, celles de frères en Afghanistan, celle de Malek, celle de Kathleen et de son père travaillant pour une ONG, etc. Toutes sont liées. Mais je n’en dis pas plus pour ne pas divulgâcher.

La force de ce livre est de nous faire passer de pays en pays en nous éclairant sur l’histoire et la situation géopolitique de chacun. Il offre plusieurs points de vue. J’ai bien aimé le passage où Kathleen et son père parlent des manuels d’histoire et de la façon dont chaque pays interprète et s’approprie l’Histoire. J’ai d’ailleurs mis l’extrait en question sur le blog.

J’avais deviné la fin donc je ne peux pas dire que j’ai été surprise par ce roman. Par contre j’ai aimé accompagner Malek dans son voyage même s’il m’a semblé quelque peu invraisemblable. La plume de Walid Hajar Rachedi a su m’emporter. Il fait preuve d’humour et je dirais d’une certaine fraîcheur ou candeur à travers le regard de Malek qui font du bien. C’est rythmé et fluide, parsemé de poésie et de philosophie. Et il y a même une ode à la littérature et à la lecture, donc en tant que bibliothécaire ça me touche. J’apprécie les livres publiés par Emmanuelle Collas car ils permettent d’avoir un autre regard sur le monde, une ouverture.

Un premier roman très intéressant, bien écrit et en lice pour le Prix Orange du Livre 2022 ! Il a fait une forte impression auprès de mes camarades jurés lecteurs.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

roman intense, ou se melent plusieurs histoires, plusieurs voies qui finissent par se retrouver... le destin est il si inéluctable ? où est notre libre arbitre ? telle est la question de ce livre... et elle reste entiere. c'est au lecteur de décider si le destin est plus fort que tout...
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

L'histoire se situe en 2004. Malek Bensayah quitte sa cité de Stains pour aller retrouver son ami Ali à Lille. Il y rencontre Atiq, un jeune afghan qui lui raconte son histoire, et celle de son frère jumeau Wassim qu'il recherche. Son histoire bouleverse Malek, mais il a un projet, celui de partir en quête d'un passé, et par une sorte de voyage initiatique, il se rendra en Espagne, au Maroc et « jusqu'où ses pieds peuvent l'emmener», en Kabylie, d'où ses parents sont originaires.

Ce roman est subtilement écrit, et l'humour aide à traverser ces destins tragiques, ces vies dans un monde fragmenté et crispé. Malek témoigne de ce monde qui bascule, à travers les événements tragiques de ce début de XXIè siècle.

J'ai appris beaucoup, me suis perdue par moments tant le nombre de sujets foisonne, mais l'écriture est si sincère et profonde que je me suis laissée embarquée. le personnage de Malek est intéressant, émouvant, et sans doute très mature à seulement dix-sept ans, mais peut-être était-ce important, pour montrer un autre visage du jeune de banlieue souvent stigmatisé.

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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

À la croisée des chemins, une quête

Ce premier roman est remarquable par son sujet et sa construction.

Les deux ou trois premiers chapitres peuvent paraître confus, mais c’est une impression qui s’estompe vite, car en fait cette histoire a la densité nécessaire pour vous offrir le monde en à peine trois cents pages.

Malek 17 ans, vit dans la banlieue parisienne, et lors de la venue d’un cousin, qui quitte l’Algérie pour vivre à Lille, il découvre des histoires familiales à travers les récits de ses parents, qu’il ne connaissait pas. Il rend visite à son cousin Ali et découvre la réalité des sans-papiers, de la fermeture de Sangate et de l’ouverture de la Jungle à travers le parcours de Nourredine coureur de haut niveau mais qui n’a pas de visa et celui d’Atiq venu d’Afghanistan en espérant devenir footballeur professionnel.

Atiq a un jumeau Wassim qui faisait des études d’anglais pour devenir journaliste. Mais les talibans ont fermé son université.

« Tu imagines, il était devenu la « voix » du régime… Les voisins disaient que l’ambition l’avait fait vriller . Je n’y croyais pas du tout… Jusqu’au jour où je l’ai vu apparaître dans les tribunes du stade aux côtés des dirigeants talibans, où je l’ai vu applaudir des deux mains au discours qu’a prononcé le mollah après l’exécution. »

Wassim disparaîtra et Atiq le recherchera.

Ces rencontres vont être le déclencheur pour Malek d’un monde qui l’appelle.

Il partira sans demander la permission.

De Paris au Caire, en passant par Séville, Grenade, Tanger et Oran (j’espère ne pas en avoir oublié), le périple lui fera faire toute sorte de rencontres, il ne retiendra que les plus belles. Surtout à Tanger où il rencontre Kathleen, qui elle aussi cherche de façon obsessionnelle, son père qui a travaillé pour des ONG et qui a disparu.

Tous les deux vont savoir mettre à profit leurs points communs et faire de leurs différences une véritable richesse.

J’ai beaucoup aimé la maturité de Malek, ce n’est pas un écervelé qui part à l’aventure. Au contraire, il a envie d’une recherche d’identité et au cours de ce voyage il s’aperçoit qu’il n’y a pas forcément de réponse dans ces ailleurs.

L’auteur lui fait dire : « Je suis Algérien comme un Français. »

Il pose véritablement la question de l’assimilation et de la perte.

Bien que l’Algérie ne soit pas omniprésente dans le roman, c’est plutôt l’Afghanistan et les agressions successives des Britanniques, des Soviétiques et des Américains. Un pays ravagé parce que pris en otage.

L’analyse historique et géopolitique nous éclaire.

Malek dans ses voyages successifs perd tous ses repères et c’est passionnant, car c’est ainsi qu’il va se révéler.

Les verrous vont sauter, c’est-à-dire les représentations qu’il se fait du monde.

Se confronter à l’autre.

Magistralement mené jusqu’au final.

Un auteur à suivre.

Merci Lecteurs.com

©Chantal Lafon




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Nos destins sont liés

Finaliste du Prix Orange du Livre 2022 avec son premier roman « Qu’est-ce que j’irais faire au paradis ? », Walid Hajar Rachedi avait séduit les jurés dont je faisais partie. C’est donc avec joie que je retrouve sa plume pour son second roman. On retrouve d’ailleurs des personnages de son premier livre mais vous pouvez lire les deux indépendamment.

Ce roman choral composé de 5 voix est dense et très bien orchestré. Tous les personnages sont liés entre eux sans le savoir. Chacun a son langage, son flow et raconte une part ou une face de notre société. Walid Hajar Rachedi brosse le portrait d’une génération née dans les années 1980-1990, qu’on suit dans les années 2000, et tout parait très actuel.

Salem est le personnage central. C’est un transfuge de classe. Il a grandi dans la banlieue parisienne. Il a fait de brillantes études et il est devenu un jeune directeur d’une entreprise de finances internationales, chez Smith & Carlson. Mais il vit avec une ombre, celle de son petit frère, Malek. Il se pose beaucoup de questions et se demande s’il a réellement réussi sa vie. C’est certainement le plus attachant des cinq.

Lisa Elatre-Levy vient également du quartier des Peupliers à Stains en Seine-Saint-Denis. Elle est plus jeune que Salem. Elle aussi a réussi à s’extraire de sa condition et elle est désormais DRH chez Smith & Carlson. Elle a un frère, Ronnie. Il ne sait pas quoi faire de sa vie. Il s’oriente vers des études de lettres un peu par hasard suite à une rencontre féminine lors d’une manifestation. Mais sa véritable passion, c’est le rap, la musique.

Mathieu vivote d’un job de téléopérateur chez Smith & Carlson qu’il n’aime pas. Il a vécu en foyer et il essaye d’écrire son premier roman.

Céline de Verrières est issue d’une famille catholique bourgeoise. Elle habite Versailles et fait des études de lettres. Elle a l’âme rebelle et s’habille en gothique.

Autour d’eux gravitent des personnages « secondaires » tout aussi intéressants. On plonge dans les pensées de jeunes qui ont 20 ans et ne savent pas quoi faire de leur vie alors qu’un attentat a eu lieu en gare du Nord à Paris et sème la terreur. A cela s’ajoutent des émeutes dans les quartiers et vous avez un climat social similaire au nôtre. Beaucoup de thèmes sont abordés : le racisme, la condition sociale, la religion, la géopolitique, l’identité. Il y a aussi de l’amour dans l’air, des histoires de famille (de frères) et des amitiés. La vie, en somme.

Ce qui est particulièrement réussi ce sont les différentes voix, chacune est identifiable à la lecture. Il y a une langue, un rythme et un ton pour chacun. Pour Salem, par exemple, il y a des expressions anglaises, les anglicismes utilisés par les cadres de chez Smith & Carlson, on s’y croirait.

Et puis il y a la musique, très présente, certes avec Ronnie, le rappeur, mais aussi tout au long du livre, car l’auteur a disséminé des chansons qui pourraient constituer la bande-son du roman.

Dans ces pages, on ressent l’amour de Walid pour la littérature. Il y a de nombreuses références à des auteurs qui l’ont nourri. L’écriture est poétique, vivante, fluide. Chaque chapitre donne envie de lire le suivant. Les détails fourmillent et ont leur importance. Les liens se resserrent progressivement. Tout prend sens lorsqu’on avance dans la lecture. C’est très bien pensé, construit et écrit !

En fait ce second roman, l’auteur a commencé à l’écrire il y a 20 ans. Depuis les personnages ont continué à l’habiter. Son premier roman était donc son second roman et inversement, si vous me suivez toujours. Il a entrepris une saga et a prévu de faire évoluer certains personnages. Je me réjouis de suivre cette œuvre brillante et pleine d’humanité à l’image de son auteur. J’espère qu’elle sera adaptée en série TV.

Je vous recommande le replay de la rencontre VLEEL du 03/09/2023, quand il sera en ligne, vous pourrez alors avoir la chance de l’écouter. C’est un auteur passionnant. Et comme le dit très bien son éditrice, Emmanuelle Collas, « il y a de quoi vous nourrir pour penser » dans l’œuvre de Walid.

Merci VLEEL et les éditions Emmanuelle Collas pour cette lecture
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Nos destins sont liés

Nos destins sont liés, ce sont cinq trajectoires qui s’entrecroisent, du 9-3 à Versââilles en passant par La Sorbonne et le siège de Smith & Carlson, un conglomérat financier sous contrôle américain.

Lisa, jeune RH et Salem, jeune directeur de la filiale française, viennent de la cité des Peupliers, à Stains. Ces fameux transfuges de classe (et de la race qui leur est renvoyée en pleine face), un pied de chaque côté du périph. Ronnie, le petit frère de Lisa, qui a perdu espoir dans l’ascenseur social, tente de percer dans le rap. Céline, la petite bourge de Versailles déguisée en croque-mort, lui a tapé dans l’œil. Mais il y a Matthieu et son manuscrit, il y a les événements de 2004-2005, il y a Malek l’absent.

Nos destins sont liés, c’est un flow d’autant plus virtuose qu’il se joue des origines et des lieux. Nos destins sont liés, c’est la démonstration par le roman qu’aucun être humain, aucun fait ne peut être regardé isolément. Nos destins sont liés, c’est une bande son qui soutient le propos et les pensées des personnages sans se faire envahissante.

Nos destins sont liés, retenez ce titre.

C’est le roman à lire pour comprendre la France.



Merci aux éditions Emmanuelle Collas
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

Malek est un jeune homme de 17 ans, d’origine algérienne et vivant en banlieue parisienne. Alors qu’il rend visite à l’un de ses cousins à Lille, il fait la connaissance d’Atiq, jeune afghan exilé parti à la recherche de son frère jumeau. Les échanges que les deux jeunes garçons ont à cette occasion, vont transformer la vie de Malek. C’est après cette rencontre que le jeune homme décide d’élargir son horizon et de partir à la découverte d’un monde qu’il ne connait pas. Grenade, Tanger, Londres, Alger... les villes se multiplient apportant avec elles leur lot de rencontres et d’aventures. Au cours de ce voyage Malek fera aussi une rencontre déterminante avec Kathleen dont il tombe amoureux.



Ce récit est celui d’une quête. Une quête d’identité, une quête pour retrouver des traces de soi au cœur d’autres paysages, dans le regard d’autres personnes. C’est aussi un roman initiatique avec le voyage de ce jeune garçon de 17 ans qui n’avait pas, jusque-là, franchi les frontières de son pays.



Si le personnage de Malek est attachant, la lecture connaît malheureusement des baisses d’intensité. C’est finalement surtout l’histoire d’Atiq et de son jumeau Wassim qui retient l’intérêt du lecteur. Le périple de Malek n’a pas la force qu’on attendrait de cette découverte du monde comme sa relation avec Kathleen qui n’apporte finalement pas beaucoup de choses.



On ressent aussi une certaine gêne à l’apparition de manière récurrente d’un vocabulaire attribué aux “jeunes des cités” au milieu d’un texte très littéraire. Cela sonne faux, comme plaqué sur le texte à intervalle régulier pour rappeler que le personnage de Malek est un jeune d’aujourd’hui avec son vocabulaire spécifique.



Mais les interrogations que cela éveille quant à l’identité, la pratique religieuse, les engagements et les combats qu’une confrontation Orient – Occident fait naître, les analyses géopolitiques sont intéressantes.

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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

Qu'il m'est difficile de commenter ce livre...



Une atmosphère, d'entrée de jeu.

Les passages parlant de l'Afghanistan rappellent "Les hirondelles de Kaboul", ceux en banlieue parisienne font écho à des extraits de "La décision" de Karine Tuil.

On est au centre des abominations qu'un être humain peut engendrer mais l'espoir d'une jeunesse qui rêve de non-violence et de compréhension redonne un peu de baume au cœur.

C'est un voyage initiatique : la recherche de racines, d'une place, d'une légitimité dans la société et dans le monde.

C'est aussi la découverte des émotions, du désir, de la foi et de ses dérives. Ce sont des rencontres qui donnent un sens et qui permettent le questionnement et le débat.

C'est un périple vers la maturité : celle du corps mais aussi celle de l'esprit et du libre arbitre : comprendre, trouver des réponses pour se construire.

Pour quelle issue...?

Ce livre nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne....
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Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?

Un livre retrouvé dans mes PAL que je me suis décidée à ouvrir

Ce livre est très intéressant

Il s'agit de deux frères en Afghanistan qui ne savent pas trop comment réagir face à la guerre et à la ruine financière de la famille

Faut il pactiser avec l'ennemi ?

Jai été génée par les mots en anglais qui ne sont pas toujours traduits

Une lecture intéressante mais qui ne me laissera pas un souvenir imperissable.







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