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EAN : 9782490155835
Éditions Emmanuelle Collas (01/09/2023)
4.42/5   32 notes
Résumé :
Avoir vingt ans. Rêver sa vie ou vivre ses rêves ?
D'un côté ou de l'autre du périphérique parisien, d'origines et de milieux différents, tous sont traversés par les mêmes questions existentielles.
Lisa commence à peine sa carrière. Salem, brillant financier, remet en cause sa fulgurante ascension. Mathieu, écrivain du dimanche, se complaît dans son personnage de dilettante. Ronnie se rêve rappeur. Céline, en rébellion contre son milieu, vit une liais... >Voir plus
Que lire après Nos destins sont liésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Direction Paris, avec ce roman choral pour suivre une génération composée de 5 voix.

À tour de rôle, nous retrouvons Salem, Lisa, Ronnie, Matthieu, Céline.
Les personnages secondaires sont tout aussi attachants.

Des jeunes qui, en quête de sens de la vie, cherchent de quoi est fait leur avenir. Certains y foncent tête baissée, certains y vont à tâtons, et d'autres sont complètement paumés.

Un fil les lie les uns aux autres tout au long du récit. Leurs routes s'entrecroisent.
Il est question d'amour, d'amitié et de famille.

Finaliste du Prix Goncourt du premier roman, c'est ici le deuxième.

L'auteur, Walid, nous embarque au plus près de ses protagonistes aussi réels, soient-ils et nous fait vivre son récit.

C'est très bien écrit, orchestré et construit.

En fond, on entend les mots qui se croisent et sonnent parfaitement. C'est poétique avec une petite pointe d'humour.

Du détail, il y en a, mais juste ce qu'il faut.

Piquant de réalité, l'auteur touche de près le quotidien de ses personnages.

"Bizarre comme c'est toujours les mêmes qui doivent revoir leurs ambitions à la baisse. Et se faire à l'idée que la vie les baise."

J'ai regardé de plus près les éditions Emmanuelle Collas, que je ne connaissais pas, et je vous invite aussi à aller voir, car leur catalogue regorge de jolis romans !

Je remercie chaleureusement les Éditions Emmanuelle Collas ainsi que l'équipe Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique Littérature de janvier.
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Je n'ai pas lu le précédent (et premier) roman de l'auteur mais j'en avais entendu beaucoup de bien. J'étais donc curieuse de lire celui-ci, reçu dans le cadre d'un jury littéraire, et dans lequel on retrouve apparemment l'un des personnages du précédent dans qu'il s'agisse pour autant d'une suite. Ce fut une très bonne surprise. D'abord de constater qu'un jeune écrivain français avait le courage de s'essayer au roman choral - jamais évident - et de le faire de manière très convaincante. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les protagonistes mis en scène par Walid Hajar Rachedi, une génération de vingtenaires du début des années 2000, saisis entre aspirations et désillusions dans un monde qui en demande toujours plus et qui peine à donner un sens à cette marche en avant. Salem, au coeur de la finance est le parfait spécimen du bon petit soldat qui se demande à quoi il sert. Les autres ne sont pas mieux lotis, aspirant écrivain, apprenti rappeur, jeune diplômée ambitieuse, tous aspirent au bonheur et se heurtent aux barrières érigées par une société qui impose des statuts, balise des parcours et peine à accepter ceux qui en dévient. J'ai trouvé que l'auteur menait parfaitement sa barque, nouant peu à peu les fils qui relient ses personnages tout en ménageant des surprises à son lecteur. Son style alerte qui n'oublie pas de s'intéresser à ses personnages ni de planter le décor invite à le suivre sans effort et même avec plaisir lorsque le rythme fait soudain écho à un souvenir musical, quelques paroles de chanson habilement glissées pour créer une connivence bien sympathique. La bande son accompagne agréablement ces individus dans leurs questionnements sur l'identité, la famille, les origines ou la société ; pas si simple de s'inventer, encore moins de se réinventer. Même si le roman commence et se termine dans un avion, avec le surclassement comme métaphore de l'existence dans une société des élites, il faut parfois savoir changer de trajectoire en cours de route.
Bravo pour ce roman qui allie maîtrise et plaisir de lecture.
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Les millennials, cette génération née dans les années 80-90. Ma génération. Ce sont d'eux dont Walid Hajar Rachedi raconte l'histoire.

Ils ont entre 20 et 30 ans.
Ils sont 5.
5 destins liés.
Les leurs.

Salem, il a gravi les échelons très (trop) vite. Si le monde de l'entreprise le traite comme le futur king, ça fait flop dans son coeur et c'est son frère, qui lui manque.

Lisa débute sa carrière. Elle porte très bien le déguisement de la parfaite corporate girl. Mais au fond, est ce que cet uniforme la rend heureuse ?

Mathieu, et sa lèvre bleue. Dans les toiles de la vie, il tente avec ses pattes de mouche de se faire un nom.

Ronnie, lui rêve de fouler le bitume de la vraie jungle. I am talking about New York. Dream Big, Ronnie, on écoutera ton rap de l'autre côté de l'Atlantique.

Céline, petite princesse des beaux quartiers. Les cuillères en argent ne font pas le bonheur. Elle ira le chercher ailleurs. A coups fracassants !

Leurs destins sont liés. Des fils invisibles à l'oeil nu s'entrelacent, se croisent, se nouent et secouent les voies presque tracées de ces millennials. Alors, faut-il rêver sa vie ou vivre ses rêves ?

Un coup de coeur monumental pour ce deuxième roman. J'ai retrouvé toute la poésie de l'auteur. Il manie les mots comme un chef d'orchestre et en fait ressortir toute la musicalité.

J'ai aimé les personnages, surtout Salem… si vous avez lu le précédent, vous comprendrez. Si vous ne l'avez pas lu, lisez-le avant, c'est mieux.

J'ai aimé la bande originale et la manière dont les mots résonnent sur ces musiques que l'ont à tous fredonnées, chantées, hurlées !

J'ai adoré ce roman. Il m'a serré le coeur. J'ai hâte de lire le prochain.
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Finaliste du Prix Orange du Livre 2022 avec son premier roman « Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ? », Walid Hajar Rachedi avait séduit les jurés dont je faisais partie. C'est donc avec joie que je retrouve sa plume pour son second roman. On retrouve d'ailleurs des personnages de son premier livre mais vous pouvez lire les deux indépendamment.
Ce roman choral composé de 5 voix est dense et très bien orchestré. Tous les personnages sont liés entre eux sans le savoir. Chacun a son langage, son flow et raconte une part ou une face de notre société. Walid Hajar Rachedi brosse le portrait d'une génération née dans les années 1980-1990, qu'on suit dans les années 2000, et tout parait très actuel.
Salem est le personnage central. C'est un transfuge de classe. Il a grandi dans la banlieue parisienne. Il a fait de brillantes études et il est devenu un jeune directeur d'une entreprise de finances internationales, chez Smith & Carlson. Mais il vit avec une ombre, celle de son petit frère, Malek. Il se pose beaucoup de questions et se demande s'il a réellement réussi sa vie. C'est certainement le plus attachant des cinq.
Lisa Elatre-Levy vient également du quartier des Peupliers à Stains en Seine-Saint-Denis. Elle est plus jeune que Salem. Elle aussi a réussi à s'extraire de sa condition et elle est désormais DRH chez Smith & Carlson. Elle a un frère, Ronnie. Il ne sait pas quoi faire de sa vie. Il s'oriente vers des études de lettres un peu par hasard suite à une rencontre féminine lors d'une manifestation. Mais sa véritable passion, c'est le rap, la musique.
Mathieu vivote d'un job de téléopérateur chez Smith & Carlson qu'il n'aime pas. Il a vécu en foyer et il essaye d'écrire son premier roman.
Céline de Verrières est issue d'une famille catholique bourgeoise. Elle habite Versailles et fait des études de lettres. Elle a l'âme rebelle et s'habille en gothique.
Autour d'eux gravitent des personnages « secondaires » tout aussi intéressants. On plonge dans les pensées de jeunes qui ont 20 ans et ne savent pas quoi faire de leur vie alors qu'un attentat a eu lieu en gare du Nord à Paris et sème la terreur. A cela s'ajoutent des émeutes dans les quartiers et vous avez un climat social similaire au nôtre. Beaucoup de thèmes sont abordés : le racisme, la condition sociale, la religion, la géopolitique, l'identité. Il y a aussi de l'amour dans l'air, des histoires de famille (de frères) et des amitiés. La vie, en somme.
Ce qui est particulièrement réussi ce sont les différentes voix, chacune est identifiable à la lecture. Il y a une langue, un rythme et un ton pour chacun. Pour Salem, par exemple, il y a des expressions anglaises, les anglicismes utilisés par les cadres de chez Smith & Carlson, on s'y croirait.
Et puis il y a la musique, très présente, certes avec Ronnie, le rappeur, mais aussi tout au long du livre, car l'auteur a disséminé des chansons qui pourraient constituer la bande-son du roman.
Dans ces pages, on ressent l'amour de Walid pour la littérature. Il y a de nombreuses références à des auteurs qui l'ont nourri. L'écriture est poétique, vivante, fluide. Chaque chapitre donne envie de lire le suivant. Les détails fourmillent et ont leur importance. Les liens se resserrent progressivement. Tout prend sens lorsqu'on avance dans la lecture. C'est très bien pensé, construit et écrit !
En fait ce second roman, l'auteur a commencé à l'écrire il y a 20 ans. Depuis les personnages ont continué à l'habiter. Son premier roman était donc son second roman et inversement, si vous me suivez toujours. Il a entrepris une saga et a prévu de faire évoluer certains personnages. Je me réjouis de suivre cette oeuvre brillante et pleine d'humanité à l'image de son auteur. J'espère qu'elle sera adaptée en série TV.
Je vous recommande le replay de la rencontre VLEEL du 03/09/2023, quand il sera en ligne, vous pourrez alors avoir la chance de l'écouter. C'est un auteur passionnant. Et comme le dit très bien son éditrice, Emmanuelle Collas, « il y a de quoi vous nourrir pour penser » dans l'oeuvre de Walid.
Merci VLEEL et les éditions Emmanuelle Collas pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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"Qu'est-ce que j'irais faire au paradis ?", le premier roman de Walid Hajar Rachedi fut finaliste du Prix Goncourt du 1er roman 2022, mais aussi du Prix Orange du Livre alors que j'étais membre du jury. J'avais été époustouflée par sa qualité et l'avais fortement défendu. "Nous sommes tous liés", son petit dernier, est de la même veine.

J'ai retrouvé avec plaisir et intérêt la belle écriture de l'auteur. Travaillée à la perfection, elle est toujours aussi adaptée à chacune des situations. Elle est simple et pourtant détaillée à l'extrême, présente une facture classique pour, l'instant d'après, utiliser un vocabulaire actuel pas si éloigné du "verlan" – bon, là, j'exagère un peu – et même parfois utilise des termes étrangers à la mode. Malgré toutes ces variations, toutes ces qualités, elle laisse toute la place au fond du récit. Et le fond, justement, parlons-en !

Il s'agit de l'histoire de cinq personnages, tous différents et pourtant… tous plutôt jeunes, mais…Cinq voix qui s'expriment, se racontent, expliquent, avec, par ordre d'apparition : Salem, directeur français de Smith and Carlson, une grande entreprise financière, Lisa Elatre Lévy qui termine sa période d'essai dans la même firme, Ronnie Elatre Levy, son frère, plutôt glandeur, rappeur en herbe et ami d'enfance de Malek, le frère de Salem, Mathieu Vincent "écrivain du dimanche" et Céline de Verrières, en classe terminale dans un lycée privé, portée sur le style gothique,. Leurs destins sont liés !

Ce roman ne se raconte pas, il se lit et se vit. La construction est remarquable qui ne supporterait pas de lecture en diagonale, de sauts de mots et de pages, de survols de passages, au risque de ne pas en savourer tout le sel, et de manquer à coup sûr le petit détail placé là au détour d'une phrase et qui éclaire la suite. Car, il est foisonnant ce récit qui mêle l'amitié, l'amour, la différence, la difficulté à vivre, la religion et les obstacles parfois pour l'assumer, qui parle de tristesse, de tendresse, le tout souvent avec humour.

En quelques mots, "Nous sommes tous liés" est un très beau roman, riche et foisonnant, qui dresse brillamment le portrait d'une génération.

Je remercie l'auteur pour cette magnifique lecture en avant-première.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Ça ne t’empêchera pas dans l’escalier d’espérer deux bonnes secondes que la porte s’ouvre derrière toi.
Dans un espoir vain.
Dans l’escalier, t’en feras tomber ton masque – la vieille dame, alertée par le bruit, verra par le judas ton visage ruisselant de larmes. T’en feras tomber ton bagage – quoi de plus normal quand tu sais que, de l’amour ; il a gardé les poignées. Tu t’agripperas violemment à la rambarde, le degré d’inclination de ton corps, une réponse directe à l’inclinaison de ton cœur, qui imprimera sur tes lèvres les mots douloureux d’Alicia : I keep on falling in and out.
L’amour, une chute qui éparpillera tes affaires sur plusieurs étages.
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Pourquoi le mot bleu m’évoque-t-il toujours les ecchymoses laissées sur nos corps et nos âmes par ceux qui ignorent que, si on nous désigne « quartier sensible », c’est parce que les gens y ont du cœur ? Pourquoi le mot bleu ne pourrait-il pas seulement décrire la couleur du ciel d’un jour parfait, d’un de ces jours d’été où rôles et places ne servent qu’à former les équipes de nos parties de foot improvisées ? Dans une autre vie, sans toute cette furie, toute cette folie, ces destins qui nous plaquent contre le mur manu militari, j’aurais peut-être rêvé d’être pianiste ou littéraire, Nina Simone ou Aimé Césaire. Mais nique sa mère, code 93240, Stains, Les Peupliers. C’est ça, ma vie. La poésie ne m’a jamais saisi.
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Pourquoi le mot bleu m’évoque-t-il toujours les ecchymoses laissées sur nos corps et nos âmes par ceux qui ignorent que si on nous désigne « quartier sensible », c’est parce que les gens y ont du cœur? Pourquoi le mot bleu ne pourrait-il pas seulement décrire la couleur du ciel d’un jour parfait, d’un de ces jours d’été où rôles et places ne servent qu’à former les équipes de nos parties de foot improvisées?
Dans une autre vie, sans toute cette furie, toute cette folie, ces destins qui nous plaquent contre le mur manu militari, j’aurais peut-être rêvé d’être pianiste ou littéraire, Nina Simone ou Aimé Césaire .
Mais nique sa mère, code 93240, Stains, Les Peupliers, c’est ça ma vie, la poésie ne m’a pas saisi.
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Bizarre comme c'est toujours les mêmes qui doivent revoir leurs ambitions à la baisse. Et se faire à l'idée que la vie les baise.
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Pourquoi le mot bleu m’évoque-t-il toujours des ecchymoses laissées sur nos corps et nos âmes par ceux qui ignorent que, si on nous désigne « quartier sensibles », c’est parce que les gens y ont du cœur ? Pourquoi le mot bleu ne pourrait-il pas seulement décrire la couleur du ciel d’un jour parfait, d’un de ces jours d’été où rôles et places ne servent qu’à former des équipes de nos parties de foot improvisées ?
Dans une autre vie, sans toute cette furie, toute cette folie, ces destins qui nous plaquent contre le mur manu militari, j’aurais peut être rêvé d’être pianiste ou littéraire, Nina Simone ou Aimé Césaire.
Mais nique sa mère, code 93240, Stains, Les Peupliers. C’est ça ma vie. La poésie ne m’a jamais saisi.
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