Citations de William Dietrich (144)
Dans cette guerre, la rumeur était devenue une arme politique. Passion et politique ne faisaient plus qu’un, et le mélange par trop humain chez Napoléon de rêves de conquête et de concupiscence triviale nous fascinait tous. Il était à la fois Prométhée et Monsieur Tout-le-monde, tyran et républicain, idéaliste et cynique.
La mort n’est rien, mais vivre sans gloire, c’est mourir chaque jour.
Rien n’inspire autant qu’une foi non avérée.
Quand le puits est à sec, c’est à ce moment-là qu’on mesure la valeur de l’eau.
Cherchez la vérité, et le monde vous appartient.
La religion est comme un arbre. L’Égypte en est le tronc, et toutes les autres des branches.
Patience et vengeance sont les mots d’ordre d’un Corse. Un Français profite de la vie, mais un Italien comme Bonaparte la trame. Comme les anciens Romains ou les bandits de Sicile, sa race croit au clan, à la cupidité et à la vengeance.
Mieux vaut se laisser transporter que de marcher.
La guerre est essentiellement une question de technique. C’est l’ordre imposé au désordre.
La vie est une question de chance.
Les mathématiques sont le nerf de la guerre. Avec un bon entraînement, le courage est sensiblement le même d’une nation à l’autre. Ce qui permet de gagner, c’est la supériorité en nombre et la puissance de feu au point d’attaque. Cela requiert non seulement des hommes, mais de l’approvisionnement, des routes, des bêtes de somme, du fourrage et de la poudre à canon.
C’est la religion qui empêche les pauvres d’assassiner les riches.
Aucun peuple conquis n’est rationnel en face d’un fusil.
L’Égypte allait faire de ce jeune homme le Napoléon qui prendrait le monde d’assaut, mais sur les ponts de L’Orient il n’était pas encore Napoléon. Il semblait bien plus humain, avec davantage de défauts et plus acharné que le colosse de marbre qu’il deviendrait. Les historiens érigent une icône, mais les contemporains vivent avec un homme.
La différence entre les mesures anglaises et françaises avait incité les propagandistes britanniques à exagérer sa petite taille – en réalité, il mesurait un respectable mètre soixante-huit –, mais il était si peu épais qu’il paraissait toujours sur le point d’être entraîné par le poids de son épée et avalé par ses bottes. Les Parisiennes moqueuses l’avaient surnommé « Chat botté », une taquinerie qu’il ne devait jamais oublier.
Les femmes n’étaient certes pas Cléopâtre, mais elles avaient de toute évidence une certaine beauté.
Nous aimerions tous croire en la magie, même si on nous a répété, à nous autres adultes, qu’il ne fallait pas. Un homme érudit n’en tiendrait pas compte, mais trop d’érudition nous aveugle parfois.
Nous n’aimons pas les armes à feu : elles sont chères à l’achat, coûteuses à entretenir, bruyantes lorsqu’on s’en sert, ennuyeuses à réarmer et faciles à voler.
Un verre de vin fait plus de bien et donne moins de peine.
C’est le jugement qui fait la grandeur.