Citations de William Dietrich (144)
Apparemment, faire la guerre sur le champ de bataille n'était pas la même chose que de concevoir des machine de mort et il commençait tout juste à prendre conscience des conséquences mortelles de son génie. Je me demandai si Archimède était arrivé au même constat. Le vieux Grec avait-il démantelé son propre miroir pour empêcher non seulement les Romains, mais surtout l'humanité, d'y avoir accès ? Sa mort était-elle le résultat d'un accès de rage plutôt que le geste d'un soldat idiot ?
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les écrivains adorent les bons sujets
je fournirai aux auteurs un sujet digne de leur talent
les héros font vendre des livres
et les livres fabriquent les héros
nous bûmes tous, mais à quoi, je n'en sus rien
vraiment
vous avez de grandes ambitions
D'ordinaire, quand une dame m'invite à la rejoindre, je ne me le fais pas dire deux fois; mais là, je quittai notre cellule humide avec la peur au ventre à l'idée de m'entretenir avec lady Somerset. Elle avait beau être d'une beauté envoûtante, je n'étais pas près d'oublier qu'elle m'avait un jour percé le mollet avec une lance indienne. Par ailleurs, son animal de compagnie n'inspirait pas franchement confiance, et je n'étais pas d'humeur à parler du bon vieux temps.
Affirmer que j'ai, à moi seul, consolidé le pouvoir de Napoléon et changé le cours de l'histoire serait exagéré. Cependant, sans moi, il n'aurait certainement jamais traversé les Alpes pour déborder les Autrichiens et il n'aurait certainement jamais remporté la bataille de Marengo, même si, il faut bien le dire, mon rôle fut quelque peu fortuit. Et alors? Ce n'est pas en jouant les modestes qu'on s'attire les faveurs de ces dames.
Une chose est sûre, je n'avais pas choisi de participer à cette course. J'avais été entraîné dans cette histoire à Paris en gagnant aux cartes un médaillon, plus de quatre ans auparavant. Depuis lors, ma vie n'avait été qu'un enchaînement d'aventures périlleuses particulièrement peu lucratives. Pourtant, j'avais l'impression de faire partie intégrante de l'Histoire.
Napoléon se retourna, comme dans un ballet soigneusement chorégraphié. Alors que le pape regardait, abasourdi, la relique la plus sacrée de toute la chrétienté, le nouvel empereur français lui tourna tranquillement le dos, prit la couronne de laurier et la plaça sur sa tête, aussi présomptueux que César. Puis il observa la foule d'un air de défi, ignorant complètement le souverain pontife.
Le chaos régnait partout. Un marin passa en titubant, le cuir chevelu à moitié arraché. Un aspirant gisait contre un canon, avec une écharde de trente centimètre dans la poitrine. Le pont principal était devenu un enfer en raison ds éclats de bois qui volaient partout, des gréements qui tombaient, des éviscérations et du sang. Des hommes piétinaient les entrailles de leurs compagnons.
Je ne compte plus ceux qui m’ont vanté la supériorité de la race blanche, mais j’ai rencontré au cours de mes voyages nombre d’Arabes à la peau brune, d’Indiens à la peau rouge et d’Africains à la peau noire dont les aptitudes naturelles démontaient les théories saugrenues de ces philosophes arrogants. J’ai beau répéter que les races se ressemblent, personne en Europe ne semble partager mon avis. Il est clairement plus simple de classer les gens en fonction de la couleur de leur peau.
Plus je vois le monde, plus je crois que la civilisation n’est qu’un vernis sur la vaste vitrine des passions, des peurs et des cruautés de l’homme : une armoire sombre de laquelle notre véritable nature cherche à tout prix à s’extraire
La première erreur en politique, c’est d’entrer en politique, m’avait également confié Franklin.
Je suis toujours ébahi de voir que les gens pensent qu’ils peuvent forcer les autres à faire ce qu’ils ne voudraient jamais faire eux-mêmes
Sidney Smith résuma mon échec en une phrase : "Vous nous avez fourni une information capitale qui ne change rien."
En tant qu'agent double, vous raconterez aux Anglais ce que les Français veulent qu'ils sachent, c'est-à-dire qu'une invasion est imminente. Rien moins que la vérité, en somme. Et ensuite, vous reviendrez nous dire ce qu'ils en pensent. Encore une fois, nous ne vous demandons que de dire la vérité. Je me rends bien compte que c'est là un concept un peu nouveau pour vous mais, pour une fois, vous pourrez être payé pour un travail honnête.
En 1789, les Français s'étaient soulevés pour éradiquer la royauté ; en 1804, ils avaient voté pour en rétablir une nouvelle, troquant au passage la liberté pour la stabilité.
La première fois que j'avais rencontré Napoléon, il n'était encore qu'un petit général ambitieux. Depuis il avait pris le pouvoir, relancé les hostilités contre l'Angleterre, et il disposait de cent mille hommes prêts à traverser la Manche pour réformer la cuisine anglaise.
Les gens heureux n’intéressent personne.
Les soldats disent que le danger du combat rend la survie plus douce. Pour les femmes, l’éventualité d’une tragédie renforce l’amour.
Si l’amour se passait vraiment comme l’imaginent les écrivains, l’espèce humaine aurait disparu depuis longtemps, fis-je remarquer. Le suicide me paraît un peu extrême. Sans compter qu’il s’agit d’un acte particulièrement égoïste et lâche.
Personne ne comprend mieux le sacré que le pécheur.
La richesse n’est pas à celui qui la possède, mais à celui qui en profite.