Winston Groom

La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Je courrais toujours pour aller partout, mais je ne pensais pas pour autant que ça allait me mener quelque part.

La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Le lundi suivant, je décide d’aller assister au cours du Pr Quackenbush sur « L’idiot dans la littérature mondiale ». Rien que le titre me fait l’impression d’avoir de l’importance.

Que je vous dise: tout le monde fait des erreurs, sinon on mettrait pas de serpillière sous les crachoirs. Mais si je peux vous donner un conseil, c'est de jamais laisser quelqu'un faire un film sur votre vie.

j'ai haussé les épaules et j'ai fait oui de la tête mais au fond de moi j'ai les foies. Moi je suis qu'un pauvre idiot, et voilà-t'y pas que maintenant, faut que je m'occupe de toute la race humaine.

Run Forrest, run!

Mais l’année d’après, ils m’ont mis dans une autre sorte d’école, et là, je vous dis pas comment c’était bizarre. On aurait dit qu’ils avaient fait tout le tour du pays pour rassembler tous les gugusses un peu dérangés qu’ils avaient pu trouver, et ça allait de mon âge, et même un peu plus jeunes, jusqu’à des grands types qu’avaient dans les seize ou dix-sept ans. Il y avait toute sorte de demeurés, des qu’avaient la tremblote, des qu’étaient même pas capables de manger ou d’aller aux cabinets tout seuls. Probable que j’étais le meilleur de toute la bande.

Il lui avait fallu un moment avant de se rendre compte que Only était son nom. Au début, cela ne lui avait pas trop plu, car il trouvait le mot bizarre a l'oreille. Mais comme il ne pouvait pas y faire grand-chose, il finit par s'y habituer, et, après quelque temps, il n'y prêta plus la moindre attention.

Je suis peut-être idiot, mais pas au point de pas me rendre compte que c’est pas un endroit pour élever un enfant : ici, tout le monde est riche ou pauvre, y a pas d’entre-deux. Ces gens, ils ont pas de valeurs, Jenny. Tout ce qui compte pour eux, c’est de gagner de l’argent et d’avoir leur tête dans le journal.

Elle était toujours en train d’essayer de dissimuler à la fois le haut et le bas derrière sa serviette, mais comme ça avait pas l’air de trop bien marcher, elle tentait d’attraper sa nuisette qu’était restée par terre. Le problème, c’est que chaque fois qu’elle tendait la main, la serviette tombait. De nouveau, j’ai essayé de pas regarder mais les miroirs me facilitaient pas les choses.

Mais ça, vous pouvez le croire: des fois, la nuit, quand je regarde les étoiles et que je vois le ciel étalé là devant moi, je me souviens de tout. J'ai encore des rêves, comme tout le monde, et souvent, je pense à ce que les choses auraient pu être. Et puis, tout d'un coup, j'ai quarante ans, cinquante ans, soixante ans, vous comprenez?

je suis peut-être idiot, mais en tout cas la plupart du temps, j'ai essayé de bien faire - et les rêves c'est que des rêves, non ?
Alors avec tout ce qui s'est passé, voilà ce que je me dis : moi, je peux toujours regarder derrière et dure qu'au moins je me suis pas ennuyé.
Vous voyez ce que je veux dire ?

Il m’a dit de tout refaire, et là, j’ai commencé à me rendre compte que M. Boone avait pas pigé que j’étais idiot, mais il allait pas tarder à s’en apercevoir.

Bon, et alors ? Je suis peut-être qu'un pauvre idiot, n'empêche, la plupart du temps, j'ai essayé de faire ce qu'il fallait- et puis les rêves, c'est que des rêves non ? Alors peut-être qu'il m'est aussi arrivé des tas de trucs pas terribles, mais voilà ce que je me répète : je peux toujours regarder en arrière et me dire qu'au moins, j'ai pas eu une vie monotone.

Vous voyez ce que je veux dire ?

Depuis que je suis tout petit, chaque fois que je fais une bêtise, ma maman me dit comme ça :
_ Forrest, faut que tu fasses attention, parce que sinon, ils vont venir te chercher et « t'enfermer ».

Toute ma vie, je me suis efforcé de faire les choses dans les règles. Et ma maman, elle me disait toujours que la règle, c’était de pas se battre, surtout vu que j’étais un grand costaud pas très malin. Mais parfois, faut pas laisser les règles vous empêcher d’agir avec votre cœur.

Un des seuls avantages du désert, c’est que c’est plat. Par contre, il y fait chaud. Et laissez-moi vous dire qu’avec cinq personnes coincées dans un tank, c’était l’enfer. Tout le monde se plaignait de la chaleur quand, tout à coup, un autre souci de taille nous a fait oublier notre inconfort : l’armée arabe venait d’apparaître à l’horizon, et elle avançait droit sur nous.

Les hommes étaient pas contents, rapport à ce qu’en Arabie Saoudite y a pas de femmes et pas de whisky. En fait, c’est même illégal – enfin, surtout le whisky, mais les femmes c’est tout comme, vu qu’elles se baladent vêtues de grandes capes où on peut voir que leurs yeux. Les hommes aussi portent des capes, et la plupart ont aux pieds des petites chaussures avec la pointe qui rebique. J’ai entendu quelqu’un dire que c’était pour que quand ils sont dans le désert et qu’ils ont envie de faire caca, ils puissent s’accroupir et tenir la pointe de leurs godasses – comme ça ils perdent pas l’équilibre. Je dois dire que je suis pas convaincu par cette explication.

 Les écrivains, ils parlent tout le temps de la même chose : de base-ball, d’argent et de filles.