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Critiques de Xiaolu Guo (33)
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La Ville de Pierre

Quel livre stupéfiant et enchanteur... Un conte... un conte tragique ! Cauchemar récurrent de ce boiteux, infâme prédateur qui poursuit la gamine... Finesse psychologique dans la description des méandres du ressenti de la narratrice... Sens cosmique et poétique des forces élémentaires broyeuses de vies... (comme dans les grands romans "valaisians" de C.-F. RAMUZ) ...



Beauté de la langue de la romancière GUO Xiaolu et de la traduction de Claude Payen... (il m'avait d'ailleurs très chaleureusement répondu quand je l'avais félicité pour son travail remarquable... ayant eu juste une réserve sur l'emploi du mot "chatte", à l'évidence un peu vulgaire, et qu'on voyait mal sortir de la psyché de la délicate et pudique héroïne du roman de Guo Xiaolu).



Lyrisme + précision "simenonienne" des seuls "mots-matière" + sens pictural = Littérature.



"Shituzen, la Ville de Pierre" est donc un chef d'oeuvre dont on pourra louer longtemps le beau STYLE. Comment dire mieux encore ? "Un classique d'aujourd'hui", peut-être... En tout cas, partez-y les yeux fermés...



P.S. : et on ne louera jamais assez - à l'heure de la vulgarité et de l'anecdotisme bêtasse triomphant - la beauté et la poésie DURABLES des couvertures de la collection de poche des éditions Philippe Picquier !
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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La Ville de Pierre

Quelle belle oeuvre,que ce petit ouvrage ! quelle sensibilité et pudeur dans le récit de cette vie d'écorchée vive. Une oeuvre dans la lignée de ce que nous offre habituellement cette auteure que j'aime tant, Xinran.

Sauf que cette fois, c'est Guo Xiaolu qui nous livre son histoire d'enfant pauvre et orpheline élevée par ses grand parents. Difficile de lacher ce livre tant il est prenant, quelle vie ! l'auteur dévoile ici le récit de sa redemption. Je ne veux pas trop en dire, de peur de vous gacher le plaisir de la lecture, mais allez y, ce livre est une pépite.

Je remercie Dourvach de m'avoir interpellée par rapport a cet ouvrage, une heureuse découverte et si tu en as d'autres, je suis preneuse ! :)
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Petit dictionnaire de Croquignolle concernant le Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants :



DÉCONCERTANT, adjectif : Qui déconcerte, surprend par son caractère insolite ; déroutant.

Le début du livre est écrit dans le style d'une jeune chinoise qui découvre et apprend l'anglais. Ajoutez à cela la traduction française et vous obtiendrez des phrases très agaçantes loin de la qualité d'écriture que j'attends d'un roman.



EVOLUTIF, adjectif : Qui est susceptible de transformations progressives.

La principale qualité de ce texte est de découvrir tout au long des pages, par l'écriture, les progrès et les efforts de la jeune héroïne chinoise pour comprendre et saisir toutes les subtilités de cette langue étrangère si lointaine des sinogrammes familiers.



RENCONTRE, nom féminin : Fait de rencontrer quelqu'un, de se trouver en sa présence sans l'avoir cherché.

Nous connaissons tous Quand Harry rencontre Sally, mais nous connaissons peu "Quand Z rencontre son amant anglais". Car il s'agit bien d'une rencontre, de celles qui changent des vies, de celles qui questionnent, qui embarrassent, qui font mal, qui rendent heureux, qui transforment.



SENSUALITE, nom féminin : Aptitude à goûter les plaisirs des sens, à être réceptif aux sensations physiques, en particulier sexuelles.

Z a tout à découvrir. L'attirance d'un corps, la soif d'une peau, la douceur d'un fruit mûr, les rêves sans limites, le manque. Et la liberté déstabilisante qui ne s'embarrasse pas de contraintes ou d'engagements.



CRITIQUE, nom féminin : Art de juger les oeuvres littéraires ou artistiques.

Me voilà bien embarrassée pour écrire une impression sur ce livre. J'ai le sentiment d'un roman complexe, dense, riche et pourtant, je suis en panne d'inspiration avec la sensation d'être passée à côté des qualités de ce roman tant l'écriture m'a déstabilisée.



FIN, nom féminin : Achèvement, terme de quelque chose.

Je m'en vais mettre un point final à cette chronique avec le sentiment de quelque chose d'inachevé. Ce n'est pas grave. D'autres ont su trouver les mots pour parler de cette oeuvre très singulière.

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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

J'ai adorée la forme très originale de ce roman. Il porte vraiment bien son nom.

C'est un grand choc culturel, raconté dans une histoire d'amour très réaliste et poétique. On vit avec le personnage de Z, une multitude d'émotions complexes. J'ai trouvé le texte très touchant voir bouleversant. L'auteur nous laisse réfléchir sur les différences culturelles, les préjugés et les clichés.



J'ai aimée suivre l'évolution du personnage, à sa façon d'écrire puis sa façon de penser. Une histoire originale et culturelle. Ça m'a donné envie d'en découvrir plus sur la Chine.
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Vingt fragments d'une jeunesse vorace

Fenfang ne supporte plus le petit village dans lequel elle a toujours vécu : la vie y est rythmée par des traditions millénaires inamovibles, même ses habitants semblent vivre chaque jour de leur vie de la même manière, comme des automates. Estimant avoir elle aussi le « droit aux choses qui brillent », elle décide de rejoindre la capitale pour devenir actrice de cinéma.



Hélas, les rêves ne se laissent pas accomplir aussi facilement. Fenfang ne fait qu'accumuler des petites apparitions en tant que figurante dans des productions de série B, des passages éclairs dans des appartements miteux aux loyers pourtant toujours au dessus de ses moyens, et des amants qui ne la nourrissent que d'illusions.



Dans ces vingt fragments, petits moment de vie pris sur le vif, l'auteure décrit la difficulté de vivre ses rêves dans une société qui réprouve l'individualisme : la sociabilité, l'investissement personnel dans une « saine activité au sein d'une équipe collective officielle » sont vivement recommandées. Les voisins surveillent attentivement votre moralité, et inviter un homme dans votre appartement peut vous conduire au poste de police dans l'heure.



Le récit laisse une impression d'étouffement, accentuée par les températures caniculaires de Pékin en été. Quoi qu'elle fasse, l'héroïne semble engluée dans ses origines et incapable de s'extraire de ce qui était son destin.
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Une jeune Chinoise part pour Londres afin d’y apprendre l’anglais dans le but de développer les relations internationales de l’entreprise de ses parents. Elle débarque alors en Angleterre, avec une grosse valise et un anglais de petite école, plus que sommaire. Elle aura à y vivre pendant un an. Son dictionnaire devient son seul ami, en fait, presque, puisque jaillira de nulle part un Anglais de 20 ans son aîné. Ils développeront une idylle où le corps parlera souvent bien mieux que la bouche.

Cette histoire a fortement résonnée en moi. J’ai moi aussi quitté ma vie quelques mois. J’ai moi aussi été étrangère dans un pays qui n’était pas le mien. J’ai eu à m’y créer des repères, à me trouver des endroits préférés, rencontrer de nouvelles personnes. Et j’ai moi aussi été amoureuse. Amoureuse d’un homme plus vieux que moi. Amoureuse d’un homme de cet autre pays. J’ai eu mal en quittant ma famille, mes amis, mes habitudes. Mais j’ai eu tout aussi mal, sinon plus, en revenant de ce voyage. Les craintes que nous avons en quittant notre quotidien se transforment en craintes d’y revenir au final. Comme le personnage principal de ce livre, je suis rentrée chez moi transformée. Et comme elle, c’est avec beaucoup de nostalgie que je repense à ces mois de ma vie.

Un très beau livre, sur l’apprentissage de la vie, sur l’amour, les départs, les transformations. J’ai grandement apprécié ma lecture.

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La Ville de Pierre

Troublant ce roman qui met en scène Jiang Corail Rouge surnommée Petit Chien et son passé terrible dans cette Ville de Pierre entre des grands parents qui se haïssent . Et la honte, la honte qui revient si souvent lorsqu'elle évoque ses souvenirs. Car elle a pu, après des épreuves racontées avec pudeur , bâtir sa vie avec Zhuzi, dans un immeuble à Pékin. Et ce roman, que je n'ai pu refermer avant de l'avoir terminé, nous parle de la mer, de l'amour, de la famille, de la Chine. C'est dérangeant, c'est émouvant.
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Excellente surprise que ce surprenant livre rose, pas si chick-lit que ça. Dans une langue balbutiante au style effroyable (et touchant), une jeune chinoise raconte une année à Londres pour étudier l'anglais. Séjour durant lequel elle découvrira sa sexualité auprès d'un quadra végétarien.



Tiraillée entre sa culture et une passion absolue, les injonctions de sa mère tyrannique restée en Chine et son amour, son devoir et un appétit sexuel qui vient en mangeant, Zhuang Xiao Qiao peine à garder pied.



Car difficile est le franchissement de la barrière culturelle et le jeune couple peine à se projeter dans une vision commune.



C'est drôle, sexe et, à l'instar de son amant, joliment bien monté.
Lien : http://noid.ch/petit-diction..
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Si j’ai fait l’acquisition de ce livre très « rose » et de ce titre très chick-lit, c’est essentiellement parce que je l’ai trouvé d’occasion à 2€ et que je cherchais absolument un auteur en -X pour mon challenge ABC. Oui, je sais, l’auteure est plus souvent classée dans les -G mais c’est toujours le bazar avec les patronymes chinois (inversion nom/prénom), on ne sait jamais quel est le prénom et quel est le nom, alors j’ai tranché et j’ai choisi ce qui m’arrangeait.

De toute façon, que son nom de famille soit Guo ou Xiaolu, le livre n’en demeure pas moins une déception. Enfin déception non, car je n’en attendais rien, ou si peu… Disons plutôt que ce Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants me conforte dans l’idée qu’il ne faut absolument plus que j’achète des livres aux couvertures roses et à tendance girly ; ce n’est définitivement pas fait pour moi, un point c’est tout.



L’héroïne, rapidement rebaptisée Z. à cause de la complexité de son nom, débarque en Angleterre avec son petit dictionnaire chinois-anglais de poche. Originaire d’un petit village de la campagne chinoise, ses parents comptent beaucoup sur son apprentissage de l’anglais pour qu’elle puisse ensuite bien gagner sa vie de retour au pays.

Seule et abandonnée dans ce nouveau pays où il ne fait que pleuvoir et où les gens mangent bizarrement, elle occupe son temps entre les cours d’anglais et les séances de cinéma. C’est dans une salle obscure que son regard croise celui d’un quarantenaire sculpteur et voyageur dans l’âme. Alors que son anglais est encore hésitant, elle comprend de travers une des invitations de l’homme et croit qu’il lui demande de venir vivre chez elle. Pour la jeune femme, c’est le début d’une nouvelle vie…



Tout commençait si bien… Z. débarque en Angleterre, découvre les habitudes étranges des anglais, me fait même rire avec ses maladresses aussi bien de langage que de comportement (il y a un gouffre entre les cultures chinoise et anglaise !)… et elle rencontre l’artiste raté et là, c’est le drame. Alors qu’elle paraissait déterminée, courageuse et curieuse au début du livre, dès qu’elle emménage chez son amant, elle devient soumise et d’un ennui… Elle l’aime quoiqu’il dise et fasse, malgré le comportement particulièrement odieux qu’il a envers elle. Ok elle est jeune (23/24 ans) et naïve, n’a jamais connu de relation amoureuse avant, a une toute autre culture… je suis consciente de tout ça, mais j’ai quand même eu envie, plus d’une fois, de la secouer, de lui en mettre une pour qu’elle ouvre les yeux et réagisse enfin ! Si je pouvais m’identifier à Z. au début de l’ouvrage, elle m’a bien vite tapé sur le système et à la fin, je ne pouvais plus la supporter !

Quant à son amant dont on ne connait pas le nom (ou je ne l’ai pas retenu), je n’ai jamais pu le sentir ! Artiste raté qui m’a donné l’impression de ne garder Z. dans son appartement uniquement pour le sexe, je l’ai trouvé détestable d’un bout à l’autre de l’histoire ! Les autres personnages sont eux, tellement secondaires et à peine cités ou rencontrés, qu’on les oublie vite, sans jamais les avoir connus.



Au niveau de l’intrigue, il s’agit d’un « roman » d’initiation. On suit donc les aventures de Z. pendant un an, de son arrivée à Londres à son retour en Chine. Pendant ces douze mois, elle découvre les habitudes anglaises, apprend ce qu’est l’amour, le sexe et la jalousie, voyage dans toute l’Europe, rencontre des gens, perd ses affaires, son chemin et son innocence. Franchement, si les personnages principaux avaient été autres ou leurs réactions différentes, j’aurais peut-être réussi à apprécier cette lecture, mais ce n’est pas le cas, tant pis pour moi.



L’originalité du texte réside surtout dans sa forme. En effet, il ne s’agit ni vraiment d’un roman, ni d’un journal intime, mais d’un dictionnaire avec ses différentes entrées. Au fil des jours et de ses aventures, Z. met en avant un mot qu’elle a appris ou qui illustre bien ce qui lui est arrivé, et nous raconte alors l’anecdote correspondante. L’avantage du système, c’est que les entrées se transforment en mini-chapitres qui rythment la lecture ; l’inconvénient, c’est que l’ensemble fait un peu haché, un peu trop délié (encore plus qu’un journal intime).

Pendant cette année, on sent une légère amélioration du côté linguistique, mais je pense que l’évolution aurait pu être un peu plus accentuée par Guo Xiaolu. Je ne suis jamais partie un an à l’étranger, mais j’ose espérer que lorsque c’est le cas, on revient bilingue ou presque (non ?).

Pour le reste, c’est plutôt agréable à lire et il y a pas mal d’anecdotes amusantes, surtout au début car la fin est beaucoup plus mélancolique… Z. a perdu ses illusions…
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La Ville de Pierre

Elle s’appelle Jiang Corail Rouge que l’on surnomme Petit Chien et habite la Ville de pierre où vivent et travaillent « les mendiants de la mer » . On croirait un conte féérique et c’est l’histoire d’un cauchemar :celui de l’enfance de la narratrice dans une ville de pauvres pêcheurs ,ravagée par les typhons et momifiée dans ses croyances ancestrales . Elevée dans une misère noire par ses grands-parents , soumise aux pires violences d’une société dure pour les marginaux , elle finit ,à quinze ans ,par s’enfuir vers Pékin où vaille que vaille , elle vivote dans cette autre forme d’ aliénation que sécrète la ville moderne. Mais, à vingt huit ans , une étrange colis et une improbable visite rouvriront les portes du souvenir et celles d’un futur possible.
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

J’ai été dans l’ensemble plutôt déroutée par cette lecture : certains aspects m’ont émue et intéressée alors que d’autres m’ont déçue.



Je voulais lire un livre chinois et comme je ne connais pas du tout cette littérature, je me suis dit que ce livre serait un bon fil directeur car je pensais que ce serait assez proche des carnets du major Thompson: tout en se moquant gentiment des anglais, on en apprendrait beaucoup sur la Chine à travers ce qui étonne la narratrice.



Le contrat est en partie rempli car c’est bien un cahier d’étonnement que nous livre l’auteur. A mon goût, il y a cependant trop peu d’humour et le cahier d’étonnement concerne surtout la découverte de la sexualité et de l’amour. Il y a par ailleurs quelques considérations philosophiques sur les différences fondamentales concernant les conceptions sur le foyer, l’amour, l’individualité, le temps qui émaillent le récit et donnent effectivement quelques clés de compréhension.



Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages : l’héroïne est trop naïve et quelque part attentiste pour que je la trouve vraisemblable (qu’elle emménage directement chez cet homme alors qu’elle semble ne pas parler aux autres élèves de son cours d’anglais semble très étonnant). J’ai aussi eu du mal à ressentir de l’empathie que ce soit pour l’héroïne ou pour son compagnon dans leurs hésitations et leur autodestruction. J’ai trouvé le fil directeur initiatique très centré sur la sexualité, parfois de façon forcée et moins sur une vision plus globale (mais bon, on est prévenu avec le titre).

Le parti pris de l’écriture m’a beaucoup plu par contre : comme on suit une Chinoise qui vient en Angleterre apprendre l’anglais, le niveau d’anglais de l’écriture est le sien. On a au début du mal à comprendre ce qu’elle veut dire et elle ne peut exprimer que des pensées très simples et au fur et à mesure que son niveau d’anglais s’améliore, ses pensées deviennent de plus en plus complexes et intéressantes. La démonstration sur le niveau de maîtrise d’une langue qui permet de communiquer est faite et aussi sur le fait que quelqu’un qui ne maîtrise pas sa langue ne peut pas maîtriser ses pensées, émotions…

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La Ville de Pierre

C'est un livre agréable à lire mais dont je ne pense pas que je conserverais un souvenir impérissable. Il s'y passe beaucoup de chose, un peu trop à mon goût, les histoires s'accumulent sans vraiment s'enrichir. Ainsi je me suis demandée ce que venais faire le père, il revient de nul part au dernier tiers du livre.

J'aurais préféré de loin que Guo Xiaolu se concentre la partie la plus intéressantes de son histoire à mon goût, l'enfance de l'héroïne.

Les allers et retour entre passé et présent se distinguent par le style de l'écriture, dur et violente lorsque nous sommes dans le présent de Corail Rouge, tout en gardant sa part violente, elle se fait plus douce et poétique au passé.

Lecture sympathique mais bien loin d' être inoubliable
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Un livre englouti, un livre lu en trois jours... J'étais absorbée par l'originalité de sa mise en page, l'exotisme de sa narration parfois approximative, la sincérité de son histoire et la personnalité de son personnage principal.



Je connais "Z" par coeur, cette Chinoise venue étudier en Angleterre puis en vadrouille en Europe. Une jeune femme qui devient adulte dans les bras d'un amant que l'on n'attendait pas, qui nous paraît à nous aussi parfois incompréhensible et anarchiste. Une femme qui partage avec le lecteur ses découvertes, ses expériences, son intimité, ses sentiments sans aucun tabou, à coeur ouvert, avec toute la naïveté et le regard neuf qu'une étrangère peut porter sur le monde occidental. Une étudiante qui joue habilement, malgré les difficultés qu'elle rencontre d'abord, avec la langue pour poser les questions parfois les plus saugrenues, les questions pièges ou les questions plus philosophiques sur la vie, l'amour et le moi...



Le petit dictionnaire rouge chinois-anglais de l'héroïne se reflète habilement dans la mise en page du roman dont chaque chapitre débute par la définition du thème qu'il abordera ; le rouge pour la passion qui lie les deux amants, le rouge pour la colère qui les déchirera, le rouge pour Le petit livre rouge de Mao Zedong dont "Z" finira par sembler vouloir se détacher pour sortir des conventions chinoises, être aux commandes de son destin et vivre "dans l'instant présent".



Le Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants est doux, comme la couverture rose et les pages confortables. "Z" est douce et semble le rester malgré la cruauté des obstacles qui viennent parfois se tenir devant elle. "Z" a cette sincérité presque naïve qu'aucun autre personnage ne m'avait montrée jusque là ; on s'attache énormément à elle pour ce trait de caractère. J'ai presque regretté d'avoir tourné la dernière page derrière laquelle je pensais suivre encore un peu la vie de cette chinoise captivante. Après avoir passé trois soirées avec elle, je suis triste que nos chemins se séparent ce soir mais on ne peut lui refuser la liberté qu'elle mérite et qu'elle choisit, au détriment des traditions chinoises.
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Zhuang Xiao Qiao, dit Z, vient en Angleterre pour apprendre à parler anglais. Avec son dictionnaire bilingue, elle suit des cours d’anglais et squatte le cinéma. C’est là qu’elle rencontre un homme qui va devenir son amant.

Ce roman nous montre l’amour entre deux personnes, deux cultures. Les fautes d’anglais de Z nous montre le décalage entre les 2 langues. Quelques caractères chinois m’ont confirmé que le chinois est une langue poétique. J’ai beaucoup aimé découvrir la perception du monde occidental par une chinoise, l’auteur s’attarde parfois trop sur certains points.

Ça ne doit pas être évident de comprendre une nouvelle culture. Un beau roman sur l’amour et la différence.

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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

C'est une bonne surprise...l'histoire de cette jeune chinoise qui débarque à Londres sans un mot d'anglais est fraîche, naïve et très enlevée.Dans son language inimitable, elle raconte avec beaucoup d'humour le choc des civilisations et c'est une autre façon de découvrir la Chine et les chinois...l'amour et la sexualité occupent une place importante de cette découverte et Mlle Z. y prend beucoup de plaisir....et nous aussi finalement!Bon moment de lecture avec un style d'écriture vraiment très particulier...à découvrir.
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

C'est un roman que j'ai beaucoup aimé malgré le début qui a failli me donner des maux de tête ! C'est que l'héroïne écrit dans un français (supposé être l'anglais enfin, vous comprenez) très loin d'être parfait, disons-le comme ça. Tout ça s'améliore heureusement avec les pages car s'améliore elle-même avec le temps. Elle note plusieurs mots pour apprendre l'anglais et pour se souvenir de quelques anecdotes ce qui donne naissances aux chapitres. Ce concept de petit dictionnaire est original. Chaque chapitre a pour titre un mot puis sa définition. Le mot a un lien avec l'histoire du chapitre en question.



Lorsque l'héroïne explique ses difficultés pour se faire comprendre dans une langue qu'elle ne maîtrise pas bien, l'auteur a vraiment trouvé les mots justes. J'ai connu aussi ce sentiment d'être "prisonnière dans sa tête" parce qu'on ne peut exprimer ce que l'on pense, ce que l'on veut. J'ai senti la détresse de cette jeune femme étrangère. Elle est loin d'être naïve, elle souffre d'une incompréhension de la langue. J'ai dis "souffre" parce qu'à certains moments, c'est vraiment le cas, malheureusement.



J'ai aussi beaucoup aimé voir la société occidentale des yeux d'une chinoise qui a pratiquement mon âge. On voit régulièrement des femmes occidentales visiter et découvrir des pays d'Asie dans des documentaires à la télévision par exemple mais, le contraire est rarement exploité. Les pensées et les croyances sont très différentes et l'auteur a su expliquer plusieurs différences culturelles d'une brillante manière. La rencontre de Z et de l'homme dont elle tombe en amour est ni plus ni moins qu'une rencontre entre l'Orient et l'Occident sauf que, je trouve que l'auteur y a été un peu fort. Elle a créé un homme tout à l'opposé de son héroïne et a fait désespérément tomber cette dernière en amour avec lui. Elle doit avoir prit plaisir à "torturer" ainsi son personnage parce que avouons-le, même en Occident, rare sont les hommes célibataires, artistes, bisexuels, végétariens et solitaires.



Enfin, malgré quelques petites réserves, c'est un roman que j'ai apprécié. Ah oui, j'oubliais... chapeau à la traductrice ! On voit très bien l'évolution de la langue parlée de l'héroïne. Finalement, c'est à elle que ce texte doit avoir donné bien des maux de tête !

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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Roman de Xiaolu Guo.



Quand Zhuang Xiao Qiao arrive à Londres, c'est pour répondre au souhait de ses parents. Une fois qu'elle maîtrisera l'anglais, elle pourra revenir en Chine et faire de l'entreprise familiale une firme internationale. Mais ce n'est pas simple pour la jeune Chinoise de trouver des repères en "Occident". Rapidement surnommée "Z", car son prénom est imprononçable, elle essaie d'améliorer sa pratique de la langue et sa compréhension du pays. Sa rencontre avec un quadragénaire désabusé, marginal et végétarien va bouleverser sa vision du couple et de la famille. Il est son premier amant, elle est sa première femme depuis une longue succession d'hommes. Entre ces deux êtres que tout oppose, l'amour est une bataille perdue d'avance. Z ne dispose que d'un visa d'un an. Elle sait que les jours de son amour sont comptés. Mais elle met toute sa force à construire une belle histoire et à parfaire son anglais.



C'est une jolie romance, très drôle en partie grâce à la langue impossible de la jeune héroïne. Je me doute que la traduction de l'anglais au français fait perdre la saveur de certaines expressions, néanmoins ses observations naïves sur la société anglaise sont désopilantes. J'ai beaucoup apprécié la construction du roman. Chaque chapitre introduit un nouveau mot et sa définition, puis illustre ce mot par un épisode de la vie de Z. Ce texte m'a fait penser par moment aux Lettres persanes de Montesquieu. Je suis prête à parier que l'auteure s'en est donnée à coeur joie d'ironiser sur la société britannique et sur les moeurs occidentales. Ce livre se lit très vite, même si parfois les hésitations de la langue sont un peu pénibles.



Un grand merci à Liliba qui m'a envoyé ce livre après avoir lu mon désir de le découvrir. Un titre de moins sur ma LAL!



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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

J'ai apprécié beaucoup ce livre d'une Chinoise qui amoureuse tombe d'un Anglais homme. Et toutes les différences cultures que ça montre. Le langage suit les progrès de Z. et ça amusant.

C'est aussi diablement intéressant. Mine de rien.

Tout le livre serait bon à citer.

Touchant, drôle, intéressant, instructif, et pourtant facile à lire, rien que ça.
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La Ville de Pierre

« Je me vois, à la proue d’un cuirassé, m’éloignant de cette gigantesque métropole, de ses gratte-ciel et de ses foules, fonçant vers le large, vers ce petit port de pêche où je suis née, cette petite ville appelée Shitouzhen, la Ville de Pierre. »



Actuellement, Jiang Corail Rouge vit à Pékin, dans un petit appartement sans soleil ou si peu de temps, avec Zhuzi qui, même s’ils partagent le même lit, ressemble plus à un colocataire qu’à son petit ami.



Un jour, elle reçoit un colis contenant une anguille séchée « Il me suffisait de regarder ce poisson pour savoir qu’il avait été salé selon la méthode ancestrale de Shitouzhen : deux kilos de sel pou cinq kilos de poisson. On voyait la cicatrice laissée par le couteau qu’on avait d’abord planté dans son ventre argent avant de ressortir la lame pour le fendre lentement de la tête à la queue en d’eux parties égales reliées en lieur milieu ».



Ce colis la ramène à son enfance dans le village près de la mer où elle est élevée par ses grands-parents après la mort de sa mère et la disparition du père.



Une ville où la solidarité ne paraît pas être le fort des habitants. Les vieilles traditions côtoient la « modernité » et ont la vie dure. La grand-mère de la narratrice en a fait les frais tout au long de sa vie maritale. « Je commençais alors à me dire que la mort de ma grand-mère avait été une bonne chose… La mort lui apportait le bonheur qu’elle n’avait jamais connu de son vivant… Elle faisait désormais partie de Shitouzhen ».



Une vie grise et morne rendue encore plus invivable par les agissements du muet ... et, personne pour en parler. « J’aurais voulu parler du muet à Haisheng le Vieux Boiteux mais la terreur et la honte me l’interdisaient. Je devais rester prisonnière de cette terreur et de cette honte pendant plusieurs années. Je ne trouvais pas le courage de demander protection. » Elle est devenue de pierre comme son village et s’enfuit à Pékin à la mort de sa grand-mère.



Sa vie pékinoise est triste et grise. Elle bosse dans un magasin de vidéo, son petit ami ne voit que par pour le frisbee, ils vivent dans un appartement où l’on entend tout. Une vie triste et morne.



Des retours en arrière dans la Chine de son enfance permet de côtoyer deux époques, toutes les deux sous le régime communiste et je remarque que les traditions sont encore et toujours vivaces, alors que j’aurais pensé à plus de rationalité.



Il y a tout au long de ce livre, un voile gris. A Shitouzhen, battue par les typhons, la vie est dure, « Les mendiants de la mer », pêcheurs ne sont pas certains de revenir au port retrouver leurs femmes qui les attendent chaque soir.



Il y a également la honte qui sue de chaque ligne. La honte sur les épaules de la grand-mère pour une obscure raison (elle vient de la montagne), la honte sur Petit Chien, nom donné à Jiang lorsqu’elle habitait à Shitouzhen, qui la poursuit encore et encore.



Un livre tout en grisaille et honte mais Jiang Corail Rouge se bat pour vivre ou survivre. « Ce ne sont pas les yeux d’une jeune fille de quinze ans. Ce sont les yeux d’un animal, d’un animal vigilant, en permanence sur ses gardes, un animal indomptable. »



« Mes grands-parents ne se parlaient pas et je ne pouvais pas leur parler. Nous étions tous les trois des muets capables de parler » Retourner dans sa ville d’enfance, retrouver la trace du poisson séché lui permet de s’ouvrir et mettre enfin des mots sur son mal de pierre.



J‘apprécie ces livres qui me font voyager et découvrir d’autres façons de vivre. Dépaysement intelligent avec les éditions Picquier
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Petit dictionnaire chinois-anglais pour ama..

Zhuang est une jeune chinoise de 23 ans envoyée en Angleterre par ses parents qui espèrent bien la voir reprendre leur commerce de chaussures. Arrivée à Londres, elle est complètement perdue et déstabilisée par cet univers qui lui est profondément étranger. Logeant dans une auberge de jeunesse, elle passe ses journées à errer et à fréquenter les cinémas. Jusqu'au jour où elle rencontre un homme, bien plus vieux qu'elle avec qui elle va entamer une relation amoureuse. Suite à un quiproquo, elle part très rapidemment s'installer chez lui et c'est désormais auprès de cet homme singulier, un végétarien quarantenaire, artiste désabusé qui a un passif homosexuel qu'elle va désormais vivre et découvir une nouvelle culture. S'appuyant sur son petit dictionnaire chinois-anglais, Zhuang cherche ses mots et sa place. Mais Zhuang saura-t'elle la trouver dans un occident qu'elle le comprend pas et auprès d'un homme dont les valeurs sont différentes ?



Dans ce roman, le lecteur va suivre le parcours d'une expatriée et découvrir en même temps qu'elle les difficultés d'intégration que cela présente mais aussi la barrière de la langue.

En effet, Zhuang est la narratrice et le niveau de langage utilisé pour son récit est celui d'une étrangère qui essaie de parler correctement. Son parler est bourré de fautes de syntaxe, de lexique, d'orthographe et ce procédé est particulièrement réussi. La traductrice a du effectuer un travail énorme pour rendre en français ces erreurs présentes dans le texte anglais d'origine. Des nombreuses erreurs de Zhuang ressortent de jolis passages poétiques ou humoristiques qui dénotent de sa sensibilité.



" Je lis le panneau devant les files : alien et non alien.

Je suis alien , comme dans le film Alien à Hollywood. J'habite l'autre planète, j'ai l'air spatial et la langue étrange. "



Prenant la forme d'un journal, le roman déroule les chapitres selon la succession des mois et s'adjoint à chaque fois la définition d'un mot anglais que la jeune fille apprend. Chaque mot est en relation avec le thème du chapitre et l'effet en est très heureux.

Les différences culturelles sont nombreuses et on se plait à découvrir d'un autre oeil notre monde occidental. Zhuang s'étonne de l'importance donné au temps qu'il fait et aux trop nombreuses nuances par lesquelles on peut le décrire, de la plus grande importance du sujet sur l'action elle-même.



" La personne est le sujet dominateur dans la phrase anglaise. Alors, est-ce que la culture occidentale respecte les individus plus ? (...) Peut-être les chinois sont honteux de mettre leur nom le premier parce que ce n'est pas une attitude modeste. "



Elle pointe du doigt notre système et nous pousse à nous interroger sur tel ou tel fait qui font tellement partis de notre quotidien que nous ne nous y arrêtons plus.

Petit à petit, nous verrons ainsi la langue de la narratrice évoluer au fil des mois. Sa progression se fait de façon subtile et totalement réaliste et on pourrait presque supposer que ce récit s'appuie sur une expérience vécue.



A côté de sa découverte linguistique, le roman est aussi le récit d'une histoire d'amour. Ses relations avec cet homme (qui ne sera jamais nommé il me semble) sont décrites avec détails. Il est sa bouée de sauvetage, celui qui lui donne l'impression d'être aimée et d'exister dans un pays où elle se sent transparente au yeux des autres. Avec lui, elle découvrira l'amour charnel et ne s'embarassera pas de ses amours masculines passés.

Pourtant, si on ressent l'amour de la jeune fille pour lui, le sien est quelque peu en demi-teinte. On ne resent pas une affection débordante de la part de cet homme qui préfère garder une part d'intimité et de mystère vis à vis de Zhuang. Il préfère une soirée entre amis à des retrouvailles intimes après un long voyage de Zhuang. Il semble toujours froid à son égard et s'emporte facilement devant l'empressement de ses questions lexicales. Il refuse de s'engager et de parler d'avenir. On finit par se demander ce qu'elle lui trouve et être agacée par cet amour qui semble non partagé. Je dois dire que j'ai été moins convaincue par cette partie-ci par le portrait si particulier de cet homme.

La description des sentiments de Zhuang reste cependant extrêmement forte et m'a beaucoup touchée.



" Je pense que la solitude dans ce pays est une chose très solide, très lourde. Elle est touchable et atteignable, facilement.

La solitude vient me voir pendant certaines heures chaque jour, comme un visiteur. Comme un ami qu’on n’attend pas, qu’on n’a jamais envie de voir spécialement, mais quand même, il vous rend visite et vous aime, à sa manière. Quand le soleil quitte le ciel, quand l’énorme obscurité avale la dernière bande rouge à l’horizon, à ce moment, je vois la silhouette de sa solitude devant moi, et elle entoure mon corps, ma nuit, mon rêve. "



"Aimer, ce mot d'ici, comme les autres mots d'ici, a un temps. "J'aimais" ou "j'aimerais" ou "j'ai aimé". Tout ces temps signifient qu'aimer est limité dans le temps. Pas infini. Il existe seulement dans une période déterminée. En chinois, aimer n'a pas de temps. Pas de passé, pas de futur. Aimer en chinois signifie un état, une situation, une circonstance. L'amour est l'existence qui englobe le passé et l'avenir.

Si notre amour existait dans le temps chinois, alors il durera toujours. Il sera infini."



A travers ce couple si différent, ce sont 2 conceptions différentes de la vie qui s'opposent. Réflexion sur les difficultés de compréhension entre les peuples, ce roman saura vous toucher par sa langue inventive et son regard décalé sur les choses du quotidien.
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