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Citations de Yaa Gyasi (367)


« Si la Bible est l’infaillible parole de Dieu, devons-nous l’interpréter littéralement ? »
(…)
Le sermon de la prédicatrice ce jour-là était magnifique. Elle analysa la Bible avec une extraordinaire acuité et son interprétation était si humaine, si réfléchie, que je me sentis honteuse d’associer aussi rarement ces deux qualités à la religion. Toute ma vie aurait été différente si j’avais été élevée dans l’Église de cette femme au lieu d’une Église qui fuyait l’intellectualisme, vu comme un piège du monde séculier destiné à ébranler votre foi.
(…)
Quand le pasteur John prêchait contre les travers du monde, il parlait de la drogue, de l’alcool et du sexe, certes, mais il demandait aussi à notre Église de se protéger d’une forme de progressisme qui s’y était implanté depuis plusieurs années. Je ne parle pas du progressisme au sens politique, bien que cela en fît partie. Je parle du progrès dans le sens où apprendre naturellement quelque chose de nouveau implique de se débarrasser de quelque chose d’ancien, comme découvrir que la Terre est ronde signifie que vous devez renoncer à l’idée qu’un jour vous pourriez tomber de son rebord. Et maintenant que vous avez appris que cette chose que vous pensiez vraie ne l’a jamais été, vous remettez tout en question. Si la Terre est ronde, alors Dieu existe-t-il ? La littéralité est utile dans l’opposition au changement.
(…)
Nous lisons la Bible comme nous voulons la lire. Elle ne change pas, nous si.
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« À quoi ça sert ? » Voilà la question qui distingue les humains de tous les autres animaux. C’est de notre curiosité que sont nées aussi bien la science que la littérature, la philosophie que la religion. Quand la réponse à cette question est : « Parce que Dieu en a décidé ainsi », nous pouvons nous sentir confortés. Mais si la réponse est « Je l’ignore » ou pire : « À rien » ?
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Mes souvenirs de lui, bien que rares, sont plutôt agréables, mais les souvenirs de gens que vous connaissez à peine sont souvent teintés d’une sorte de charme en leur absence. Ce sont ceux qui ne sont pas partis qu’on trouve moins plaisants, simplement parce que le seul fait qu’ils soient restés permet de les juger.
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J’ai grandi parmi des gens qui se méfiaient de la science, qui pensaient qu’il s’agissait d’une ruse destinée à leur dérober leur foi, et j’ai été formée parmi des scientifiques ou des laïcs qui parlaient de la religion comme d’un médicament de confort pour les simples d’esprit ou les faibles.
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Y avait-il dans le monde des endroits où les voisins nous auraient salués au lieu de se détourner ? Des endroits où mes camarades de classe ne se seraient pas moqués de mon nom – ne m’auraient pas appelée charbon, pas appelée singe, pas appelée pire encore ?
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Un vrai chrétien est celui qui peut faire cadeau de son perroquet préféré à la commère du village.
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J’étais en train d'étudier les versets de la Bible dans la salle de l’École du dimanche quand je surpris cette conversation dans le couloir. Si je l'avais entendue aujourd'hui, je sais ce que j'aurais fait. Je serais sortie et leur aurais dit qu'aucune statistique ne permettait de soutenir que les noirs sont biologiquement plus susceptible de s'adonner à la drogue ou de devenir des criminels. Je serais sortie de cette église et n'y aurais plus jamais remis les pieds.
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Les prisonniers qui travaillaient à la mine étaient presque tous comme lui. Noirs, un jour esclaves, un autre libres, aujourd’hui esclaves à nouveau. Timothy, un homme sur la même chaîne que lui, avait été arrêté devant la maison qu’il avait construite après la guerre. Un chien avait hurlé dans un champ voisin pendant toute la nuit, et Timothy était sorti pour dire au chien de se taire. Le lendemain matin, la police l’avait arrêté pour avoir fait du tapage. Il y avait aussi Salomon, un prisonnier arrêté pour avoir volé 5 cents. Condamné à vingt ans.
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Tu veux savoir ce qu’est la faiblesse ? C’est de traiter quelqu’un comme s’il t’appartenait. La force est de savoir qu’il n’appartient qu’à lui-même.
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Ils disaient qu’Esi n’avait dit à personne que Ness était en route ; elle était allée se réfugier derrière un arbre et s’était accroupie. Ils disaient qu’un son étrange avait précédé le premier cri du nouveau-né et, pendant des années ensuite, Ness les avait entendus discuter de la nature de ce bruit. Un esclave pensait que c’était le battement d’ailes d’un oiseau. Un autre que c’était un esprit, venu aider Ness à sortir, avant de repartir dans un grondement. Mais un autre disait qu’il venait d’Esi elle-même. Qu’elle s’était éloignée pour être seule, pour avoir son moment de joie avec son enfant avant qu’on vienne lui dérober les deux, sa joie et l’enfant. Le bruit, avait dit cet esclave, était celui du rire d’Esi, et c’était pourquoi ils ne l’avaient pas reconnu.
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Mais le souvenir demeure, cette leçon dont je ne me suis jamais libérée : le fait que j'aurais toujours quelque chose à prouver et que rien d'assez éclatant ne suffirait à le prouver.
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Ce Nana, Naaawnaaaw, le héros de toute la ville, n’était pas celui qui vivait chez moi, celui qui faisait chauffer son lait avant d’y ajouter ses céréales, celui qui avait peur des araignées et qui avait fait pipi au lit jusqu’à l’âge de douze ans. (page 322)
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On m’a enseigné dans mon enfance que Dieu nous a créés supérieurs à l’animal, on ne nous a pas enseigné que je suis moi un animal. (page 317)
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Je comprends que ce qui fait notre supériorité humaine – la curiosité, la créativité, l’audace - est aussi ce qui menace la vie de tout ce qui existe autour de nous. (page 317)
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« Anhédonie » est le terme psychiatrique désignant l’incapacité de certaines personnes d’éprouver le plaisir que procurent les choses normalement considérées comme plaisantes. C’est le symptôme caractéristique de la dépression, mais qu’on peut aussi retrouver chez les toxicomanes, les schizophrènes, les malades de Parkinson. (pages 292-293)
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Toutes ces années de foi, à considérer le cœur, l’âme et l’esprit comme le moyen d’aimer le Seigneur tel que les Écritures nous l’enseignent, m’avaient conditionnée à croire dans le grand mystère de notre existence, mais plus je tentais de m’en approcher, plus il semblait s’éloigner. Le fait que je sois capable de reconnaître la partie du cerveau om est stockée la mémoire ne répond qu’au « où » et peut-être même au « comment ». Il n’explique guère le « pourquoi ». Cela m’avait toujours perturbée, et cela me perturbait encore. (page 275)
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Pour la plupart d'entre nous, mécaniquement, physiquement, il est plus dur de mourir que de vivre. Pourtant, nous bravons la mort. Nous roulons trop vite sur des routes sinueuses, nous faisons l'amour sans protection avec des inconnus, nous buvons, nous nous droguons. Nous essayons de demander plus à la vie. Il est naturel de se comporter ainsi. Mais être en vie dans le monde, chaque jour, tandis que nous recevons chaque jour davantage, tandis que la nature de ce que "nous pouvons supporter" change et que nos façons de le supporter changent également, c'est une sorte de miracle;
page 343
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Mes propres désirs font appel à des expériences qui peuvent faire progresser notre connaissance du cerveau, et mon désir de comprendre le cerveau tous mes autres désirs. Je comprends que ce qui fait notre supériorité humaine - la curiosité, la créativité, l'audace - est aussi ce qui menace la vie de tout ce qui existe autour de nous.
page 317
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Anhédonie... J'ai appris le terme au cours d'une conférence à l'université et eu l'impression immédiate de me trouver en terrain connu. L'anhédonie était le sentiment du "rien", ce qui faisait que ma mère ne quittait pas son lit.
page 293
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"Bien sûr que je crois en l'évolution, dis-je
- Très bien, mais comment peux-tu croire à la fois en l'évolution et en Dieu? Le créationnisme et l'évolution sont diamétralement opposés."
page 277
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