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Critiques de Yannick Haenel (365)
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Jan Karski

L'histoire :

Jan Karski est un des grands témoins de la shoah.



En tant que résistant polonais son rôle était de témoigner de l'extermination du peuple juif qui était en cours.

Afin d'être un messager convaincant, il ira voir de ses propres yeux l'intérieur du guetto de Varsovie et d'un camp de la mort.

Marqué au plus haut point par ses images, il n'aura de cesse de réveiller la conscience du monde et notamment des alliés.



Ce roman que l'on peut qualifier de docu-fiction se déroule en trois temps :



En premier, on découvre le Jan Karski que Claude Lanzmann a filmé dans "Shoah", un homme marqué par son passé et par ce message qu'il n'a pas réussi à faire entendre.



En second, c'est le Jan Karski de ses propres mémoires, celui qui revient plus précisément sur son ressenti devant l'indiçible et sur le poids qui a pesé sur ses épaules.



Le dernier temps est romancé par Yannick Haenel. Il y évoque l'homme qu'est devenu Jan Karski à partir de son arrivée aux Etats Unis et comment, des dizaines d'années après, il se retourne sur ce passé.



Mon avis :

Comme je l'avais dit lors de précédents billets, je ne suis pas une adepte de ce qui touche à l'histoire.

Je manque de connaissances et en règle générale, ça m'ennuie.



Là, j'ai été happée dès les premières pages(...)
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Jan Karski

Difficile de cerner la démarche de Yannick Haenel dans ce livre, cette volonté d'associer à deux parties présentées comme réelles, une partie présentée comme fictionnée dont on ne saisit vraiment pas l'intérêt si ce n'est déverser, sous couvert du personnage, son propre ressenti.



L'ensemble est finalement trop hétérogène et très rébarbatif, l'auteur abusant de redites qui finissent par user.
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Jan Karski

Il est de notoriété publique que ce roman malheureusement primé présente deux gros défauts : le premier c'est qu'il est un plagiat de l'autobiographie de Jan Karski lui même et de la vidéo réalisé par Claude Lanzman pour son film Shoah. Le second c'est qu'il dénature dangereusement l’entretien de Karski avec le président américain Roosevelt en 1943. Mieux vaut boycotter un roman qui dessert l'honnêteté intellectuelle à laquelle Jan Karski était si profondément attaché. Par contre il faut lire "Mon témoignage devant le monde" de Karski aux éditions L'affront.
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Jan Karski

Pour qui a vu Shoah, le chef-d'œuvre de Claude Lanzmann, un moment particulièrement bouleversant reste à jamais gravé dans la mémoire. Jan Karski, courrier de la résistance polonaise, témoigne de sa visite, fin août 1942, dans le ghetto de Varsovie. Lorsqu'il décrit ce qu'il a vu, sa voix, 35 ans après, se brise. Aux deux responsables juifs qui l'ont introduit clandestinement dans le ghetto, il promet de transmettre leur message aux Alliés : il faut faire quelque chose tout de suite. L'Allemagne nazie sera défaite, la Pologne revivra, mais, «nous, les juifs, nous ne serons plus là. Notre peuple tout entier aura disparu». Une autre demande s'adresse au chef du gouvernement polonais en exil : que la Résistance polonaise donne des armes aux Juifs, pour le soulèvement du ghetto se prépare. "J'ai fait mon rapport. J'ai dit ce que j'ai vu", dit sobrement Karski. De fait (cela n'est pas traité dans le film) Karski n'a plus qu'une idée: transmettre le message qui lui a été confié.



A la seule vue du titre, je me suis donc jeté sur le Jan Karski ("roman") de Yannick Haenel.



Le premier chapitre reprend intégralement l'entretien de Karski avec Lanzmann dans Shoah. Le commentaire d'Haenel dit au lecteur ce qu'il entendrait et verrait s'il était devant l'écran. Cela avec une insistance très littéraire qui me semble parfois inutile tant le texte est fort.

Le second chapitre résume le livre Story of a Secret State (1944) très peu connu en France, bien que traduit en 1948, réédité en 2004 sous le titre Mon témoignage devant le monde. Karski, à la suite de la débâcle, dès septembre 1939, de l'armée polonaise face à l'Allemagne nazie, est fait prisonnier... par les soviétiques, avec les débris d'armée polonaise repliés vers l'est. Il échappe de peu au massacre de Katyn, puis s'échappe d'un camp allemand et rejoint la Résistance. Il participe en tant que courrier à la mise sur pied de "l'Etat secret" puis de l'AK ("Armée du Pays", résistance non communiste). Trajets rocambolesques, arrestations, tortures, évasions. Jusqu'à ce qu'en été 1942 il soit chargé d'emporter en Angleterre, pour le gouvernement polonais en exil, l'équivalent de mille pages en microfilms. C'est avant son départ qu'a lieu la rencontre du ghetto.

A Londres, à Washington, à New York, les plus hauts responsables politiques, notamment le président Roosevelt (en juillet 1943), les dignitaires des communautés juives l'écoutent sans vraiment arriver à le croire. Rien ne change dans la stratégie des Alliés...



C'est le troisième chapitre qui fait de ce livre un "roman". Jan Karski parle ici à la première personne : "Personne ne m'a cru parce que personne ne voulait me croire". Au début du livre Haenel a prévenu qu'il s'agissait d'une fiction : "les scènes, les phrases et les pensées que je prête à Jan Karski relèvent de l'invention".

De fait, pendant une trentaine d'année, même devant les étudiants américains auxquels il enseigne l'histoire contemporaine, Jan Karski n'a "plus rien dit en public depuis 1945". Haenel veut faire parler ce silence, où il lit douleur et obsession de l'extermination non empêchée, colère contre les responsables de l'inaction. Parmi les phrases du monologue prêté à Karski :

[j'extrais les passages les plus accusateurs envers les Alliés] : "pas de vainqueurs en 1945, que des complices et des menteurs"... "ils [Roosevelt et les autres] jouaient l'ignorance, parce que cette ignorance leur était profitable" … "ils [réduisent la Pologne] à cet antisémitisme que leurs pays ont intérêt à lui faire endosser, parce qu'il leur donne l'illusion de les blanchir, eux qui d'une manière ou d'une autre ont collaboré avec les nazis"... "le procès de Nuremberg, c'est-à-dire le maquillage de la responsabilité des Alliés"...



Même si j'avais pu être tenté de souscrire, partiellement, à ces thèses au caractère excessif, j'ai éprouvé un malaise à la lecture de ces pages. Jusqu'où peut aller la liberté de l'écrivain ? Malgré l'avertissement de l'auteur, le réalisme du monologue, remarquablement écrit, est tel que je n'ai pu m'empêcher d'entendre le vrai Karski. A-t-on le droit de mettre dans sa bouche des phrases aussi terribles s'il ne les a ni dites ni pensées ?

Certes la sincérité d'Haenel est évidente, lorsqu'il se dit habité par le personnage de Karski, au point de porter son désespoir et sa colère.

Il n'empêche. Le procédé littéraire peut permettre le détournement de témoignage, en donnant l'autorité de Karski à des "vérités" qui sont celles de Haenel. C'est la critique très dure de l'historienne Annette Wieviorka (L'Histoire, Janvier 2010) pour qui ce livre illustre la phrase de Sartre : "on entre dans un mort comme dans un moulin." Commentant par exemple la description faite par Haenel-"Karski" de l'entretien avec un Roosevelt bâillant à l'évocation des Juifs du ghetto – "Roosevelt est un homme qui digère – il est déjà en train de digérer l'extermination des Juifs d'Europe", elle oppose la teneur réelle de l'entretien, et l'admiration que le vrai Karski éprouve pour Roosevelt. Enfin, là où Haenel évoque une ignorance voulue, une collaboration de fait avec les nazis par refus d'intervenir, Annette Wieviorka rappelle une des raisons fondamentales pour laquelle non seulement les dirigeants politiques mais les chefs de communautés juives ont pu rester aveugles aux témoignages : "[Haenel] évacue la question fondamentale de la distance qui sépare information et savoir et que Raymond Aron, à Londres, exprimait si bien : 'Les chambres à gaz, l'assassinat industriel d'êtres humains, non, je l'avoue, je ne les ai pas imaginés, et parce que je ne pouvais pas les imaginer, je ne les ai pas sus.' "

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Jan Karski

Varsovie, 1942. La Pologne est dévastée par les nazis et les Soviétiques. Jan Karski est un messager de la Résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes qui le font entrer clandestinement dans le ghetto, afin qu'il dise aux Alliés ce qu'il a vu, et qu'il les prévienne que les Juifs d'Europe sont en train d'être exterminés.



Jan Karski traverse l'Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique. Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l'époque dans Shoah, le grand film de Claude Lanzmann.



Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l'extermination des Juifs d'Europe ?



Mon avis :



Un livre en trois parties : d'abord le récit de la séquence du film "Shoah" de Claude Lanzman dans laquelle Jan Karski apporte son témoignage. Puis le résumé du livre de Jan Karski sur son travail de messager pendant la Seconde guerre mondiale. Enfin, la partie romancée du livre dans laquelle l'auteur raconte la vie du messager polonais depuis le début de la guerre jusqu'à son apparition dans le film.



Certe, ce livre insiste sur l'indicible de la Shoah et la non-compréhension de ceux à qui le messager porte son message ; sur l'aveuglement volontaire des Alliés qui ne voulaient pas intervenir civilement mais préféraient des cibles militaires, permettant aux nazis de continuer leur oeuvre d'extermination.



Certe, l'auteur insiste sur le fait que le messager devient petit à petit le message que personne n'a voulu entendre, condamnant des milliers des personnes à la mort.



Certe, l'auteur revient sur le massacre des généraux polonais de Katyn injustement attribué à Hitler alors que ce sont les soviétiques qui ont orchestrés la fin de l'armée polonaise.



Mais en lisant ce livre, une phrase me revient en tête, celle d'"Ubu roi" : "l'histoire se passe en Pologne, c'est à dire nulle part". Mon impression est que dans ce livre, l'auteur a tenté de montrer que la Pologne n'est pas ce "pays nulle part" mais un bel et bien un vrai pays de résistants, contrairement à ce que l'histoire officielle veut nous le schématiser.



Je ne rentrerai pas dans la polémique suscitée par ce livre, car ce que je retiens, c'est la phrase de Claude Lanzman à Jan Karski : sur le mémorial de Yad Vachem, il y a surtout des noms de justes polonais.



L'image que je retiendrai :



Celle d'un homme hantant les coulisses du pouvoir mais ne pouvant expliquer ni faire comprendre l'indissible.


Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Jan Karski

les trois parties dont la troisième ficitive sont une originalité du livre. Mais la première partie est celle qui vient du film SHOAH de claude Lanzmann . Des moments difficilement soutenables (à savoir)
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Jan Karski

Nouvelle plongée au coeur du drame de la Seconde Guerre Mondiale.

Mais cette fois en découvrant le témoignage d'un Polonais qui a tenté de secouer le monde entier pour dénoncer l'horreur vécue par tout un peuple, dans son pays.

J'avais été marquée par ma visite au Musée de l'Insurrection à Varsovie et en achetant ce livre, j'avais pensé que j'allais peut-être mieux comprendre "de l'intérieur" ce qui a poussé ces femmes et ces hommes à prendre les armes, à oser affronter le monstre nazi alors que la situation était désespérée.



Ce roman m'a emmenée ailleurs...

...vers les tentatives de ces messagers qui ont pris tous les risques pour tenter d'alerter les gouvernements et l'opinion publique sur ce qui se passait réellement.

...vers le reste du monde qui continue de manger à sa faim, insensible, indifférent, alors qu'un drame immense se passe.

...vers la colère et la révolte qui met en route, qui motive, qui engage.

...vers le silence qui suit l'échec de la parole, qui enferme dans un premier temps mais qui rend libre ensuite.

...vers "Le Cavalier polonais" de Rembrandt qui a su redonner vie, paix et souffle à Jan Karski.

...vers des émotions contrastées, douloureuses parfois, pleines d'espérance et de respect d'autres fois.



J'étais au courant de la polémique autour de ce livre avant d'en découvrir les pages. Et cela a passablement perturbé ma lecture. Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est volontairement distordu, exagéré par l'auteur pour nous faire réagir ? Les trois parties distinctes, voulues par Yannick Haenel m'ont toutefois un peu aidée en ce sens et j'ai finalement lu cette oeuvre comme un roman.



Impossible, forcément de rester insensible à la lecture de ce témoignage poignant et face à tant de souffrances endurées en vain.

Et puis, toujours ces lancinantes questions qui m'habitent à chaque fois que je lis quelque chose sur cette guerre : Et si j'avais été en vie à cette époque, qu'aurais-je fait ? Qui aurais-je cru ? Aurais-je été dans le camp des faibles qui préfèrent détourner la tête ? Aurais-je pris les armes pour me battre aux côtés des persécutés ? Aurais-je pris des risques pour sauver des vies ou au contraire aurais-je dénoncé avec un sourire le juif, le résistant qui tentait de survivre ?



Jan Karki a ajouté un autre regard à ma compréhension de l'horreur du génocide nazi. C'est bien, mais qu'est-ce que j'en fais maintenant ? Comment appréhender ce Mal. Comment le transformer ? Comment éviter de le reproduire ? Comment en parler à mes élèves ?

Je referme les pages de ce livre mais pas de l'Histoire.

Elle m'habite. Elle fait partie de moi.



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Jan Karski

À sa sortie, ce roman a fait l’objet d’une vive polémique opposant Yannick Haenel à l’historienne Annette Wieviorka et au cinéaste Claude Lanzmann. Lanzmann attaquant Haenel dans Marianne (l’article n’est plus disponible à la lecture sur le site du journal) et parlant en particulier du troisième chapitre comme d’une « falsification de l’histoire ».

Dans sa réponse, Yannick Haenel rappelle, à juste titre, le rôle important de la fiction dans la transmission de l’Histoire. Même si j’adhère totalement à cette conception de la littérature, ce roman me laisse un profond sentiment de malaise, en particulier dans l’utilisation usurpée qui est faite du nom de Jan Karski.

En lieu et place du récit hagiographique souhaité, Yannick Haenel a fait exactement ce qu’il reproche à Lanzmann dans Shoah, il a fait de Jan Karski sa « créature ». Sans doute trop imprégné par ses sources documentaires et par son empathie pour Karski, Yannick Haenel n’est pas parvenu à trouver la juste distance avec son personnage. C’est bien dommage au regard de la figure complexe de Jan Karski : naturalisé américain, il ne retournera plus en Pologne après la guerre, il conservera son pseudonyme de résistant, épousera Paula, une jeune femme polonaise d’origine juive et enseignera l’Histoire à l’Université et sera fait Juste.

La vision parcellaire de l’Histoire que nous présente Yannick Haenel dans ce roman nous conduit tout droit au roman à thèse, celui d’une Amérique alliée sourde à la tragédie en train de se jouer de l’autre côté de l’Atlantique.

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Jan Karski

A lire sans attendre, un livre bouleversant sur Jan Karski, messager de la résistance polonaise.

Témoin du ghetto de Varsovie dès 1942; il est chargé d'alerter le monde entier qui n'écoutera pas.

A mes yeux, le procédé employé par l'auteur lui permet légitimement de faire parler Karski dans la troisième partie du livre; il l'aura auparavant présenté en décrivant sa participation au film Shoah de Lanzmann puis en résumant le livre qu'il fit paraître dès 1944.

Cest un livre magistral et profond.
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Jan Karski

Tres instructif comme livre su JAn Karski, qui à fuit le Ghetto de Varsovie, et à arleté le monde entier des atrocités faites au Juif pendant la seconde guerre mondiale.
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Jan Karski

PARAÏTRA EN POCHE début janvier 2011
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Jan Karski

un très bon "roman". Très controversé, mais très intéressant
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Jan Karski

Une lecture difficile.

Je reste très désemparée par ce livre, subjuguée et horrifiée par le vécu de cet homme, ébahie devant l'attitude de ses interlocuteurs,

mais j'ai la sensation d'un trop plein d'informations avec trois livres différents, dans un style plutôt rébarbatif en première partie, et avec une question : qui parle finalement dans la dernière partie, Karski ou l'auteur ?
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Jan Karski

Un récit à lire absolument!



Articulé en trois grands chapitres, on découvre d'abord le témoignage de Jan Karski face à la caméra de Claude Lanzmann dans son film Shoah. Quel est l'intérêt de lire ce chapitre plutôt que de voir le documentaire?

Le talent de Yannick Haenel : il est un excellent spectateur. En effet il découpe, décrypte, sous-titre les paroles de Jan Karski. La valeur d'un silence, le sens d'un mot utilisé plutôt que de faire une phrase, la nuance entre les temps des verbes utilisés. C'est très instructif et tellement révélateur de la douleur et de la psyché de Jan Karski.



On passe ensuite à un petit condensé du livre qu'il a publié dès 1944, Histoire d'un Etat secret (réédité en 2004 sous le titre Mon témoignage devant le monde), dans lequel il a retranscrit tous ses efforts pour révéler au monde ce qu'il avait déjà confié aux "puissants" pendant la guerre.



Enfin, dans la troisième partie, Yannick Haenel se transforme en romancier et donne la parole, certes fictive, à Jan Karski, retrace son itinéraire de courrier de l'Armée de l'intérieur polonaise, son parcours dans le résistance polonaise et son combat pour faire entendre sa voix auprès des grands de ce monde pour sauver les Juifs.



On y trouve toute la difficulté de comprendre l'absence de réaction des puissances militaires, qui savaient, auraient pu intervenir et ont délibérément choisi de rien faire. Est-ce choquant de dire qu'elles ont été complices? Pas vraiment pour moi, puisque il s'agit bien de non assistance à personnes en danger. Le pourquoi est plus dérangeant, l'hypothèse de l'auteur soulignant un antisémitisme bien plus présent que les pays ne voudraient le reconnaitre.



Une lecture très dure, brutale parfois, mais qui a le mérite de montrer que tout n'a pas encore été dit sur la seconde guerre.
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Jan Karski

Combien je regrette de l'avoir laissé passer à sa sortie ! Les deux premiers chapitres m'ont un peu déstabilisés, conter par le menu une séquence de film puis un long résumé d'un livre est certes intéressant, mais étrange. Puis, commence les cent pages d'une rare intensité où jamais biographe ne fait revivre aussi pleinement son héros ! Une semonce d'une force incroyable où tout est dit, pas seulement sur la guerre, l'après-guerre, mais la justesse des propos reste valable aujourd'hui sur l'hypocrisie de nos dirigeants, sur l'histoire qu'il brode à leur avanatge sur le dos du monde. Indispensable et formidable.
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Jan Karski

Jan Karski est peut-être le livre du témoignage par excellence.

Ce n'est pas tant ici le sujet que traite Haenel que la question de la transmission dans l'ensemble des espaces temporels, immédiats et futurs. Lorsque Karski entre dans le ghetto pour être celui qui a vu et donc pourra témoigner de cette vision, il est le messager immédiat, et déjà les questions sur le témoin et le message se posent : que dire pour mobiliser les alliés? Quand lanzmann prend sa caméra pour Shaoh, le témoignage devient autre : le temps bien sûr l'a transformé, mais la façon de porter le message aussi. Influence de la caméra, des cadrages en fond de plan, la "mise en scène" transforme le message. Et aujourd'hui, lorsque Haenel prend la plume, d'abord pour raconter le témoignage de Karski devant la caméra, puis dans le livre qu'il écrivit, et enfin dans un récit de fiction, il nous montre à quel point le message est fragile, sousmis à l'épreuve du temps et aux façons de le transmettre. Ce livre a suscité une immense polémique, sur la question de la vérité : peut-on s'emparer d'une vérité pour en faire un roman. Il me semble que la question n'est pas tout à fait celle-là. Mais plutôt celle de la transmission. Les témoins partent les uns après les autres, et quelle forme prendra pour demain le nécessaire témoignage?
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Jan Karski

On vous l'a répété : l'extermination des juifs est l'horreur poussée à l'extrême ; dans ce livre, on répète aussi : la vie de Jan Karski, vue de différentes manières, et son message : témoignage de l'abjection d'un camp - vécu sciemment pour retranscrire fidèlement.



Cette fois-ci, vous ressortirez peut-être un peu plus imprégné, de ce cri. Car le crime est encore dépassé par une autre réalité : l'indifférence (ou l'impossibilité d'ouvrir les yeux ?) : les alliés auraient certainement pu empêcher l'ampleur du désastre, si, comme Jan Karski, ils avaient accepté d'être de vrais témoins. Lui, ne voulait pas cicatriser de cette souffrance, pour qu'on ne l'oublie pas.



Le texte est haché, puis il se termine en des phrases sans paragraphes. Il m'est arrivé de m'y perdre, mais j'ai été touchée.
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Jan Karski

S'il est des livres qui permettent de passer un agréable moment sans laisser de traces une fois la dernière page achevée, le livre de Yannick Haenel n'est assurément pas de ceux-là pour moi!



Articulé en trois grands chapitres, on découvre d'abord le témoignage de Jan Karski face à la caméra de Claude Lanzmann dans son film Shoah; puis c'est le résumé du livre qu'il a publié dès 1944, Histoire d'un Etat secret (réédité en 2004 sous le titre Mon témoignage devant le monde); enfin, dans la troisième partie, Y. Haenel prend la parole au nom de Jan Karski, retrace son itinéraire de courrier de l'Armée de l'intérieur polonaise, son parcours dans le résistance polonaise et son combat pour faire entendre sa voix auprès des grands de ce monde pour sauver les Juifs polonais.



Au-delà des polémiques qu'a pu susciter ce livre, celui-ci a pour moi plusieurs vertus: tout d'abord, je découvre l'importance de la Résistance polonaise durant la seconde guerre mondiale, qui n'a apparemment accepté aucune compromission et qui a été la plus précoce à se mettre en route en Europe.

Par ailleurs, même si le témoignage sur les camps et sur le ghetto de Varsovie est absolument terrifiant, je resors de cette lecture un peu moins ébranlée qu'après celle de Si c'est un homme de Primo Levi, car, ici, tout au long de son parcours dans la clandestinité, Jan Karski "profite" de petits gestes de solidarité, de manifestations d'humanité, qui lui permettent d'ailleurs d'en sortir vivant et qui laissent un peu espérer... Sa rencontre et son mariage avec Pola, une juive polonaise, avec qui il y a une entente parfaite, est aussi pour moi porteur d'espoir.

Enfin, on a ici un "roman" qui pose forcément question sur le problème du témoignage, sur "et moi, est-ce que je l'aurais cru?", "qu'est-ce que j'aurais fait?",...



Quand je vois les dates, par exemple de sa rencontre avec Roosevelt (28 juillet 43) et les titres des journaux de l'époque, je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit vraiment d'une période très récente et qu'au-delà du problème de l'action, il y a aussi la question de ce que je fais quand je reçois des informations me relatant, aux quatre coins du monde, des atrocités qui se déroulent encore de nos jours!... Et là, on est en plein dans l'actualité!...
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Jan Karski

Bouleversant, à avoir lu, absolument.
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Jan Karski

Les premières pages du roman de Yannick Haenel retracent l’instant où Jan Karski témoigna devant la caméra de Claude Lanzmann pour son film Shoah. L’auteur dit d’ailleurs que c’est en voyant le film qu’il a eu l’idée du livre. Face à la caméra, un homme tente difficilement de briser le silence qu’il s’impose depuis des années, incapable de parler de ce qu’il a vu. De transmettre de nouveau le message qu’il a en vain tenté de faire passer au monde en 1942.

Dans la seconde partie du livre, Haenel livre le résumé du livre que Jan Karski écrivit à la fin de la guerre, espérant peut-être que l’écriture parviendrait à faire passer ce que la parole n’était pas parvenue à faire entendre. Ainsi le lecteur découvre « Mon témoignage devant le monde », un témoignage sobre, pudique malgré l’horreur qu’il décrit. Ce qui le rend d’autant plus fort et terrifiant.



La suite sur mon blog...
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