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Critiques de Yannick Haenel (366)
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Jan Karski

bouleversant.

A lire absolument.

Certains passages de ce livre me hantent encore aujourd'hui.

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Jan Karski

Trois entrée dans ce récit : la première retranscrit le témoignage de Karski devant les caméras de Lanzmann pour le film Shoah. La seconde résume l'ouvrage que Karski publie dès 1944, Story of a secret state.La troisième traduit, par une fiction cette fois, la mission de messager que Karski mena pour révéler l'extermination juive auprès des pays alliés (il alla jusqu'à rencontrer Roosevelt).

Trois point de vue complémentaires, jamais redondants, qui permettent de mesurer l'extraordinaire mission de cet homme élevé au rang des Justes
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Jan Karski

Magnifique livre, essentiel témoignage sous le prisme de Yannick Haenel. Jan Karski est un homme passionnant qu'il faut bien écouter, pour comprendre, le passer, le présent et le futur. Un témoignage essentiel.
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Jan Karski

Varsovie, 1942. Jan Karski polonais en résistance est chargé d'alerter les alliés de la folie génocidaire nazie. Tandis que la Pologne agonise et alors Karski à réussi à pénétrer dans le ghetto pour prévenir ses habitants, Karski se rend à Londres, aux Etats-Unis rencontrer Roosevelt mais il échouera dans sa mission. Personne ne croira à sa vision des faits en 1942;

C'est cette histoire que raconte Jan Karski dans le monumental film de Claude Lanzmann "Shoah".

Haenel choisit d'offrir trois aspects de ce que fut le parcours de Jan Karski, en s'appuyant sur le film, en synthétisant le récit que Karski lui-même révéla en 1944 puis en imaginant le périble de celui qui fut reconnu comme un juste. C'est d'ailleurs sur cette partie fictionnelle que Haenel a subit de virulentes critiques de Lanzmann ou de Vierworka.

Haenel avec ce livre pose une question fondamentale est-ce que la littérature peux servir à témoigner quand les témoins ne sont plus ?

A le lire la réponse est évidemment oui, et dans un style dépouillé , Haenel rend un hommage sincère et vrai à cet homme qui devant son échec sombra dans le mutisme, jusqu' a sa disparition en 2000.

Un homme qui à son nom gravé au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.

A lire pour ne pas oublier.

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Jan Karski

fascinant, cet homme est un héros, on l'oublie facilement. Son témoignage est incroyable, une vérité qui fait encore mal de nos jours. Ce livre résume sa vie et sa perception des choses, son désir de rétablir la vraie situation de la Pologne dans ces années de guerre et son "mauvais rôle" dans la shoah
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Jan Karski

Jan Karski est l’homme qui fut officiellement mandaté par deux juifs du ghetto de Varsovie, en 1942, pour dire, à la ville et au monde, qu’à Varsovie, en Pologne, on exterminait dans les pires conditions une part de l’humanité.



De Londres à Washington, l’histoire de ce résistant messager polonais nous est retracée en trois tableaux.



Le témoignage direct de Karski dans Shoah de Claude Lanzmann, un résumé du livre écrit par Karski lui-même et enfin une part fictionnelle où finalement Haenel met du littéraire dans ce qui ne fut au préalable que du littéral.



La force de témoignage de Karski réside d’abord dans ce qu’il n’est pas juif. Tout juste se définira-t-il après guerre comme un catholique-juif.



Au-delà, c’est d’abord un Homme qui parle des Hommes aux Hommes. De beaux développements sur la notion de crime contre l’Humanité, mais aussi la surdité organisée, presque assumée des alliés dans le refus d’entendre le messager Karski. Car rien n’aura bougé après que le message fut délivré. Par non-conformité avec les objectifs de guerre, pour ne pas froisser l’allié soviétique par fond d’antisémitisme largement répandu, quelles qu’en furent les raisons, le résistant de Pologne, ce pays qui ne fut quasiment jamais rien dans l’histoire, ne pouvait que se heurter à tous ces murs.



C’est là, à ce moment que se combine le passage de l’état de messager à celui de témoin que restera Karski, jusqu’au bout, hanté par ce qu’il vit, par les nuits blanches qui lui permirent de continuer de faire vivre encore les morts, pris entre le seul silence vrai et la parole libératoire.



Ce livre de Yannick Haenel est une œuvre utile. Tels Semprun et Primo Levi et d’autres encore, il nous appartient à tous, de savoir que ce message exista. Que l’humanité sait elle-même aller jusqu’à nier son humanité et finalement toujours porter en elle ce silence égoïste, ce mutisme complice, dont elle a beau se mordre les doigts mais qui figurent comme un horizon indépassable.



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Jan Karski

A t on le droit de faire de l Histoire, même celle-là une fiction.. Pensons à Alexandre Dumas... Au moins l auteur nous prévient il dès le début de son choix fictionnel, et rend il à une histoire brûlante une puissance émotionnelle que les livres d histoire ne donnent pas
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Jan Karski

Ce livre de Yannick Haenel est un roman, et doit être lu comme tel. Car c’est évident que, sur le plan historique, je comprends un peu ses détracteurs . Particulièrement quand il met presque sur le même plan de responsabilité le régime nazi et les alliés dans l’extermination des Juifs.. Même si ses arguments géopolitiques tiennent la route à la lecture, c'est aller trop loin. Mais peu importe, finalement, Yannick Haenel a le droit d'écrire ce qu'il veut et d'introduire sa propre sensibilité dans ce personnage qui a eu un parcours tout à fait hors du commun .



Quel courage et aussi quelle chance.. C'est raconté dans les deux premiers chapitres avant que le romancier ne laisse libre cours à son imagination ,et surtout à son indignation, dans la dernière partie du livre.

C’est vrai que cette dernière partie- et la polémique qui a suivi - incite à en savoir plus sur ce qu’a réellement vécu et raconté Jan Karski ,de son rôle de messager. Je ne l’ai pas fait suffisamment , c’est certain, mais , dans ce que j’ai lu , il m’a quand même semblé que Claude Lanzmann n’était pas très bien placé pour hurler au mensonge , lui-même ayant censuré dans Shoah une bonne partie du témoignage de Karski..



Bref, tout cela est source de débat légitime, reste le roman qui l’est aussi et dont j’ai aimé cette troisième partie et ce qu’elle évoque de douleur, de rage, de constatations lucides sur l’impossibilité de transmettre , de faire comprendre et même simplement imaginer ce qui n’est ni compréhensible ni même imaginable. Du moins n’était.



Un petit extrait , c’est de la fiction, bien sûr, mais cela sonne tellement vrai..!



"Il y avait parfois des moments cocasses; je me souviens d’une vieille dame couverte de perles et de rubis, qui s’était jetée sur moi pour me dire qu’elle venait de lire la scène où la Gestapo me torture, et qu’il n’y avait rien de plus beau que cette scène: le moment où on me torture, c’est magnifique. Après chaque conférence, j’étais invité à dîner , et chacune voulait me montrer combien elle était désolée pour moi. Au fond, ce qui les touchait, ce n’était pas le fait qu’on extermine des Juifs en Europe, c’était que je sois si malheureux. C’est moi qui les touchais, pas le sort des Juifs, encore moins celui de la Pologne. Bien sûr qu’elles trouvaient ça affreux, bien sûr qu’elles voulaient que les nazis arrêtent ces horreurs; et puis certaines de ces femmes étaient juives et avaient de la famille en Europe. Mais, bizarrement, lorsque je parlais des Juifs, c’est moi qu’on plaignait. Au fond, ce que ces femmes écoutaient, ce qu’elles aimaient, c’était ma souffrance. Je sentais qu’elles voulaient faire quelque chose pour moi, me consoler, peut-être me guérir.."







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Jan Karski

Lecture scolaire en HLP littérature. Thème "Histoire et violence".



Bon... mes premières impressions au tout début ont été : "J'ai du mal, je crois que je ne vais pas accrocher. 180 pages réparties en 3 chapitres seulement, alors que j'aime les chapitres plutôt courts... de longs paragraphes, pas vraiment de dialogue. C'est compact, pas agréable à lire pour moi. le style d'écriture aussi j'ai du mal. C'est assez particulier. Bon, il faut que je m'habitue aussi..."



Et je dois dire que... eh bien oui, je me suis habituée.

En relisant ces mots écrits au tout début de ma lecture, cela n'avait pas l'air d'être gagné. Mais si, je me suis habituée. À l'écriture de l'auteur, son style. Et j'ai réussi à plonger dans le récit, dans cette période historique si dure qu'on ne peut la qualifier avec de simples mots, mais qui m'intéresse tant.



Il y a eu des moments où j'ai encore eu un peu de mal, la lecture ne m'était pas complètement fluide. Je pense que ce qui m'a un peu "gênée" dans le deuxième chapitre, c'est surtout que ce soit écrit à la troisième personne. J'ai eu plus de mal à me sentir proche de Jan Karski et au fil du temps, je me rends de plus en plus compte que je préfère les récits à la première personne. Je me projette davantage, enfin du moins plus facilement, dans le récit.



Néanmoins, il y a eu d'autres moments où j'ai vraiment été dedans. Captivée par le récit. Et finalement, ce fut une très bonne lecture, raison pour laquelle je l'ai noté 4/5.



On lit ce texte qui est dur, éprouvant par nombreux moments. le récit de l'auteur qui raconte ce qu'a vécu Jan Karski. Cette « déshumanisation », mot qu'il emploie lui-même, face à ces situations inqualifiables qu'ont subi des millions de personnes pendant cette période de guerre. « À ce stade, écrit Karski, ils étaient complètement déshumanisés. »



Descriptions de faits tellement abominables qu'elles ont été remises en question de par leur véracité… Je sais même pas quoi dire. Il n'y a pas de mot pour justifier comment l'être humain a pu être capable de choses pareilles.



Le chapitre 3 est une fiction, néanmoins j'ai apprécié qu'il soit écrit à la première personne : cela nous permet de nous sentir plus proche de Jan Karski et de ses pensées, même si cela fut imaginé par l'auteur.



Yannick Haenel utilise beaucoup le pathos ; il fait appel aux sentiments. Peut-être que cela n'aura pas été apprécié pour tout le monde, mais cela a marché pour moi.

Le contenu du chapitre 3 est lourd, composé de 70 pages sans paragraphe. En temps normal je n'aurais pas du tout aimé cette mise en forme. Mais là, je ne suis pas trop posé de questions. C'est à travers ce pdv à la première personne que j'ai ressenti des centaines d'émotions en lisant les pensées de Jan Karski sous la plume de Yannick Haenel. Cette injustice, cette hypocrisie de la part de tant des personnes. Ces personnes qui ont refusé de voir la vérité en face. Cette passivité des Alliés. Qui ont choisi de fermer les yeux.

Il ne fait aucun doute qu'à travers ce roman, l'auteur a voulu dénoncer l'inactivité des Alliés quant à l'extermination des juifs. Leur part de responsabilité, d'une certaine façon.



Parfois, je trouvais certains passages du livre tellement aberrants que je levais les yeux de mon livre quelques secondes, pour intégrer ce que je venais de lire. Cela me paraissait tellement absurde que des personnes puissent être à ce point inconscientes de tout cela.

« Je me souviens d'une vieille dame couverte de perles et de rubis, qui s'était jetée sur moi pour me dire qu'elle venait de lire la scène où la Gestapo me torture, et qu'il n'y avait rien de plus beau que cette scène : le moment où l'on me torture, c'était magnifique. »



J'ai fini ce livre sans savoir comment décrire ce que je ressentais. Mais sincèrement, je suis très reconnaissante d'avoir pu découvrir cette oeuvre.

C'est un roman qui questionne la notion de témoignage, de témoin, et qui vise aussi à remettre en question certaine choses. (et de rappeler que l'extermination des Juifs, c'est un crime de l'humanité commis par l'humanité elle-même...) L'oeuvre s'intègre ainsi parfaitement dans le parcours de HLP étudié en ce moment, et malgré la polémique qu'il y a eu autour de cette dernière, ce fut un très bonne lecture pour ma part.
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Jan Karski

"Si, un jour, Yannick Haenel devait avoir une quelconque chance de passer à la postérité littéraire, ce serait sans doute comme compilateur passable voire faussaire médiocre plutôt que comme écrivain véritable."
Lien : http://www.juanasensio.com/a..
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Jan Karski

De son vrai nom Jan Kozielewski, dit Jan Karski, était ce résistant polonais qui dès 1940 a rédigé plusieurs rapports sur les exactions nazies concernant le peuple juif. Aujourd’hui, on parlerait d’un lanceur d’alerte. Dès 1942, il a fourni à Londres des preuves tangibles de l'extermination massive des Juifs, que le gouvernement polonais en exil a rendu aussitôt publiques. Des ministres du gouvernement britannique et plusieurs membres de la haute administration américaine, dont le président Roosevelt, ont entendu le témoignage direct de Karski quant à ces assassinats de masse. Avant cette date, les atrocités commises dans le cadre de la solution finale n’étaient connues que par des informations non officielles. Il en ressort que les gouvernements d’alors ne semblaient pas préoccupés du sort des enfants d’Israël. Jan Karski est également celui qui a dénoncé les massacres opérés par les Russes à l’encontre des habitants de Pologne.
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Jan Karski

Yannich Haennel a bâti son livre en trois parties, qui chacune à leur façon mettent la focale sur un des aspects du témoignage de Karski, suite à son passage éclair dans le Ghetto de Varsovie en 1942.

Dans la première partie, Yannick Haennel revient sur l'intervention de Karski dans le film documentaire "Shoah" que Claude Lantzmann a sorti sur les écrans en 1985, film de presque dix heures relatant l'extermination des juifs durant la deuxième guerre mondiale.

La deuxième est consacrée à un résumé que fait Haennel de cette intervention et la troisième, qui a mon sens, est la plus riche car la plus libre, c'est la traduction des pensées que Yan Karski aurait pu avoir, son analyse de l'immobilisme des États Unis face à sa révélation de l'horreur et surtout du mensonge par omission dont se sont rendus coupables les acteurs de Yalta.

C'est un livre très fort, qui a suscité énormément de polémiques lorsqu'il est sorti, car beaucoup ont voulu contester cette version des réflexions prêtées à Karski.

Cette troisième partie, qui prend appui, de toutes ses forces, sur les deux premières, est criante de vérité et de sincérité. Qu'importe si Karski n'a pas tout à fait eu cet état d'esprit le restant de sa vie, il est bon pour nous, que Yannick Haennel ait réussi à combler le vide en mettant des mots et des phrases sur ce silence définitif dans lequel Karski s'était emmuré après 1985.
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Jan Karski

J'ai beaucoup aimé l’écriture de Yannck Haenel dans le livre relatant le procès des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l’Hyper Casher. Aussi, je me suis précipitée sur ce roman quand je l’ai vu lors d’une visite à la librairie d’Emmaüs.

Ici le thème est différent, Jan Karski est un résistant polonais qui, pendant la seconde guerre mondiale a été le messager entre les résistants en Pologne occupée et le gouvernement polonais réfugié à Londres. Il a été aussi chargé par les juifs du ghetto de Varsovie de raconter aux alliés, au monde entier, qu'ils subissaient une extermination et qu'on devait leur venir en aide.

Le livre est composé de trois chapitres :

• le premier le premier reproduit les paroles prononcées par Jan Karski dans Shoah de Claude Lanzmann

• le deuxième est un résumé du livre que Jan Karski a écrit en 1944

• le troisième est une fiction de Yannck Haenel avec une part d’invention de sa part.

L’ensemble se lit très facilement, la liaison se fait très bien. On mesure les risques pris par les résistants polonais pour s’opposer aux allemands. Au delà de la déception et de l’amertume de Karski de ne pas avoir réussi à mobiliser les alliés pour empêcher l’extermination des juifs d’Europe, c’est surtout le mépris qu'il a rencontré en tant que polonais et plus encore comme résistant polonais qui l’a anéanti, sans parler du sort qui a été fait à la Pologne à la fin du conflit.

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Jan Karski

L'histoire :

Jan Karski est un des grands témoins de la shoah.



En tant que résistant polonais son rôle était de témoigner de l'extermination du peuple juif qui était en cours.

Afin d'être un messager convaincant, il ira voir de ses propres yeux l'intérieur du guetto de Varsovie et d'un camp de la mort.

Marqué au plus haut point par ses images, il n'aura de cesse de réveiller la conscience du monde et notamment des alliés.



Ce roman que l'on peut qualifier de docu-fiction se déroule en trois temps :



En premier, on découvre le Jan Karski que Claude Lanzmann a filmé dans "Shoah", un homme marqué par son passé et par ce message qu'il n'a pas réussi à faire entendre.



En second, c'est le Jan Karski de ses propres mémoires, celui qui revient plus précisément sur son ressenti devant l'indiçible et sur le poids qui a pesé sur ses épaules.



Le dernier temps est romancé par Yannick Haenel. Il y évoque l'homme qu'est devenu Jan Karski à partir de son arrivée aux Etats Unis et comment, des dizaines d'années après, il se retourne sur ce passé.



Mon avis :

Comme je l'avais dit lors de précédents billets, je ne suis pas une adepte de ce qui touche à l'histoire.

Je manque de connaissances et en règle générale, ça m'ennuie.



Là, j'ai été happée dès les premières pages(...)
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Jan Karski

Après avoir terminé ce livre sur la Shoah, j'ai des sentiments mitigés. Je préfère lire des vrais témoignages sur cette époque au lieu de « romans ». Yannick Haenel présente un livre de trois chapitres. le premier chapitre traite l'interview avec Jan Karski dans le film Shoah de Claude Lanzmann. C'est une description impressionnante.



Dans le deuxième chapitre, l'auteur présente un résumé du livre « Story of a secret state » par Jan Karski. Ce livre a été publié en 1944. Il traite les expériences de Jan Karski, un membre de la résistance polonaise. On apprend ses activités comme messager entre la résistance en Pologne et le gouvernement improvisé polonais d'abord en France et plus tard en l'Angleterre. C'est un chapitre intéressant et je suis sûr que je lirai le livre de Jan Karski plus tard (peut-être l'édition française de 2004 « Mon témoignage devant le monde »).

C'est le troisième chapitre qui me trouble un peu. Yannick Haenel présente une fiction sur la vie de Jan Karski. le grand thème de ce troisième chapitre est le fait que les Alliés n'ont rien fait pour les juifs pendant la guerre. C'est un chapitre amer qui traite surtout les expériences de Jan Karski en Angleterre et aux États-Unis. Les hommes politiques, les diplomates, ils écoutent le témoignage de Jan Karksi sur la Shoah, sur l'extermination des Juifs d'Europe, mais ils ne font rien.



C'est un thème intéressant et émouvant : « les Alliès, ils se sont renseignés aux actes d'extermination des Juifs pendant la guerre et ils n'ont rien fait quand même ». le thème de l'antisémitisme, en Pologne, en Europe, en Union soviétique, aux États-Unis, bref, partout, est également un thème intéressant et captivant. Le troisième thème est bien saisissant ; la frustration personnelle de Jan Karski qui essaie en vain de toucher les Alliés par son témoignage personnel sur les horreurs de la Shoah.



Quand même, j'ai des doutes à ce troisième chapitre, à cette fiction, à cette biographie, sans vraiment comprendre pourquoi. Les sentiments et les pensées de Jan Karski, ils ont été décrits vraisemblablement. Cependant, je pense que, peut-être, l'auteur a utilisé le personnage de Jan Karski pour divulguer ses propres idées et avis sur le rôle honteux des Alliés vis-à-vis la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne sais pas exactement pourquoi, c'est une émotion difficile d'expliquer, mais pour quelconque raison pour moi « la sincérité » manque. Je préfère des vrais témoignages en ce qui concerne la Shoah.



Pour conclure, après avoir terminé ce livre de Yannick Haenel, j'ai des sentiments mitigés, mais, au moins, j'ai découvert un autre témoignage intéressant sur la Shoah. le livre a gagné le Prix du roman Fnac en 2009.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Jan Karski

A travers le récit de la vie de Jan Karski, ce livre pose la question : Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l’extermination des juifs en Europe ?

A Varsovie, en 1942, Jan Karski est un messager de la résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres. Il rencontre deux hommes, des résistants juifs, qui le font entrer clandestinement dans le ghetto afin qu’il dise ce qu’il a vu aux alliés et qu’il les préviennent que les juifs d’Europe sont en train d’être exterminés.

Ce qu’il voit dans le ghetto est au-delà de l’insupportable, du concevable : Une deshumanisation extrême qui le marquera, le révoltera, le culpabilisera, lui le Juste, pour toujours.

Jan Karski traverse l’Europe en guerre, alerte les anglais, rencontre le président Roosevelt. On l’écoute, il écrit un livre sur la question en 1944 mais il dérange, personne ne souhaite sauver les juifs d’Europe. Les Anglais craignent que l’envoi des réfugiés en Palestine gêne leurs desseins dans cette région, les Américains ne considèrent pas cette question comme prioritaire, les Soviétiques n’y pensent même pas.

Trente-cinq ans plus tard, surmontant son malaise, en pleurs, Karsky raconte sa mission de l’époque dans Shoah, le film de Claude Lanzmann.

Ce livre qui mêle les moyens du documentaire et ceux de la fiction, est remarquablement construit. Dans un style sobre, il nous sidère. Yannick Haenel qui brille habituellement dans des romans alliant volupté, déprime, érotisme et un certain lyrisme politique se met ici au service de son sujet : il nous transmet avec force et nous fait partager son questionnement.



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Jan Karski

Ce livre évoque un épisode incroyable de la seconde Guerre Mondiale: Jan Karski, un émissaire de la Résistance polonaise a été envoyé à Londres et à Washington pour alerter les plus hautes autorités alliées au sujet de l'extermination des Juifs d'Europe par les Nazis… mais il n'a pas réussi à les convaincre.

D'une manière étonnante, le roman de Yannick Haenel est construit en trois parties bien distinctes. La première évoque la participation de Jan Karski au film "Shoah" de Claude Lanzmann et la seconde repose sur un récit écrit en 1944 par le héros de l'histoire. Par contre, toute la fin du livre est clairement une fiction; dans cette dernière partie, non seulement les faits rapportés ne sont pas tous avérés, mais encore l'auteur exprime des points de vue qui sont très discutables et qui, de fait, ont été violemment contestés à la parution du roman.

Le témoignage initial de Jan Karski autorise-t-il à accuser Churchill et Roosevelt d'une complicité objective avec Hitler ? C'est aller loin, et même, à mon avis, beaucoup trop loin. Il est "facile" de porter a posteriori, avec un recul qui n'est possible qu'aujourd'hui, des jugements péremptoires. En réalité, la « solution finale du problème juif » était tout simplement impensable en 1942. Certes, de nombreuses rumeurs ont circulé à ce sujet, mais impossible de les différencier des innombrables bobards lancés pendant le conflit. Au moment critique, il y a eu un "blind spot" qui est très bien mis en valeur par cette déclaration de Felix Frankfurter, juge à la Cour suprême des États-Unis et lui-même juif, au sujet de sa rencontre avec Jan Karski: « Je n'ai pas dit que ce jeune homme mentait. J'ai dit que je suis incapable de le croire ». C'est exactement ça, le problème ! Il est inhérent à la nature humaine.

On me dira: après tout, tout romancier n’a-t-il pas le droit imprescriptible d'écrire le roman qu'il veut, comme il le veut. Je réponds: est-ce si sûr ? Que dirait-on d'un écrivain qui publierait maintenant une fiction dont l'inspiration serait nettement négationniste ?

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Jan Karski

Quand on connaît la vie de Jan Karski, on se demande ce que peut penser cet homme. En quoi peut-il croire après tout ce qu'il a vu ? Peut-il encore croire en l'homme ? En l'humanité même ? Et ce message qu'on lui a demandé de délivrer au monde, qu'en a-t-il fait, constatant l'impossibilité de le transmettre à des gens qui n'avaient pas vu (et ne voulaient pas voir) ce qu'il avait vu ?



Jan Karski, c'est cet homme, ce résistant Polonais qui témoigne à la fin de Shoah, le film de Claude Lanzmann. En 1942, deux responsables Juifs habitant le ghetto de Varsovie lui demandent de transmettre aux Alliés un message de leur part : les Juifs d'Europe sont en train d'être exterminés. Il faut prévenir les Alliés, leur dire de faire quelque chose pour arrêter cela. Avertir le monde, "ébranler le monde" même, comme ils le disent. Alors ces deux Juifs emmènent Jan Karski à l'intérieur du ghetto, ils lui montrent la vérité de la situation terrible des Juifs polonais, la situation dans toute son horreur. Et Jan Karski part, il va au Royaume-Uni et aux États-Unis, il rencontre Roosevelt et raconte. Il répète sans fin ce message. Pourquoi personne n'a-t-il pu comprendre son message ? Y avait-il une chance, même, que quelqu'un comprenne ce qu'il avait à dire ?



Après avoir raconté l'histoire de Karski, Yannick Haenel tente alors d'imaginer comment il est possible de vivre avec un tel message, avec une telle responsabilité, celle d'arrêter un massacre inouï, innommable. Comment on passe du statut de messager à celui de témoin. Comment vivre avec ce passé qui vous hante jusque dans vos nuits ?
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Jan Karski

Cette lecture achevée, j'ai interrogé, comme de coutume, internet pour plus de détails, et j'ai trouvé la véhémente critique de Claude Lanzmann qui réalisa le très long film documentaire Shoah en 1985 constitué de nombreux témoignages des victimes de la Shoah, et de prises de vues sur les lieux où se déroulèrent ces tragédies.  Lanzmann, reproche à l'auteur Yannick Haenel , d'avoir eu l'outrecuidance d'avoir plagié les dialogues de son film sans en avoir demandé l'autorisation.  Philippe Sollers, directeur chez Gallimard de la collection L'Infini (Yannick Haenel a été plusieurs fois édité dans cette collection) , précise "que l'épreuve de ce texte lui a été soumis, ce que conteste Lanzmann". De son côté, Haenel se justifie en revendiquant la liberté du romancier. C'est effectivement ce côté romancé qui me gène dans cet ouvrage, la réalité se suffit pour dire les atrocités constatées et que "la parole redonne vie aux morts".
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Jan Karski

Comme tout le monde, j'ai beaucoup entendu parler de ce livre. J'y suis venu tard (comme souvent), préférant le hasard des bouquinistes que le choix consumériste de la tête de gondole. Je me suis plongé dans une histoire passionnante, un personnage que j'ignorais qui apporte un regard autre sur le génocide juif. Le récit est très bien mené, la langue est fluide, concise sans être simpliste ni trop complexe. C'est un très bon livre. Ce qui m'a gêné c'est que la première partie est une "retranscription" de l'interview de Jan Karsky dans le document "Shoa" de Claude Lanzmann et que le second chapitre est une sorte de résumé condensé du livre de Jan Karski. Seule la troisième partie (fictionnelle) laisse court au propos libre de l'auteur. C'est cette troisième partie qui m'a le plus parlé. Sans les deux premières elle n'aurait pas eu sens, mais lire 2/3 du livre en "résumé" d'existant pour en arriver là m'a laissé sur ma fin. Je ne sais pas comme il aurait pu en être autrement, mais ça me donne envie de lire un vrai livre entièrement écrit par Yannick Haenel.
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