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Critiques de Yihe Zhang (18)
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Madame Yang

Quand on est jeune, très jolie mais très pauvre, peut-on , dans les années 60, choisir son futur et surtout qui aimer alors que la Révolution culturelle a métamorphosé la société chinoise et impose ses lois ...Yang Fenfang va devoir choisir entre l'amour fou qui la lie à son ami d'enfance He Wuji et la sécurité matérielle que lui promet Liu Qingsheng, un militaire de carrière. le drame couve et le châtiment sera exemplaire pour la femme adultère et les travaux forcés inéluctables.

Pourquoi n'ai-je pas été aussi séduite par ce roman et par la plume de Yihe Zhang que je l'espérais? Sans doute une méconnaissance profonde de la Société chinoise explique en partie cela, sans doute aussi parce que la seconde partie m'a semblé effleurer le sujet douloureux des internements à la chinoise. Mais il est sans doute risqué de s'exprimer ouvertement sur un sujet aussi sensible, alors chapeau bas à Yihe Zhang !









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Madame Yang

Une histoire romanesque, romantique, tragique, avec sa belle héroïne, écrite avec un grand sens du rythme et une intelligente simplicité…Magnifique découverte, qui n'usurpe pas ses notes moyennes proches de la perfection !



En ces temps d'arrivée au pouvoir de Mao, c'est l'histoire de la vie dramatique de Yang Fenfang, femme de condition paysanne modeste. le roman est découpé en deux parties, deux actes bien distincts dont elle est le personnage central.



La première partie brosse le portrait d'une Yang Fenfang jeune et belle femme qui découvre l'amour et ses tourments. Au sortir de l'adolescence, sa soeur Yang Wanfang et son beau-frère, Zhao Yonghai, vont se mêler de lui trouver un parti supérieur à cette « caste » des paysans. Comme souvent dans ces cas-là en Chine, ils visent un militaire. Mais, mise au pied du mur, Yang Fenfang prend conscience qu'elle a toujours été amoureuse de son ami d'enfance, le jeune paysan si dévoué He Wuji. Leur entente est naturelle, les rires leur viennent spontanément, ils sont tellement en phase…ils vont succomber à leur attirance si vive et devenir amants. Ces moments entre eux dont nous sommes témoins sont très émouvants, associant des lignes absolument sublimes à une simplicité des situations qui leur donne une dimension universelle. Le futur mari militaire, Liu Qingsheng, séduit par sa beauté, déploie de réels efforts pour la soigner, lui faisant découvrir Shanghaï, mais il ruse pour officialiser par le papier le mariage. Quant à Yang Fenfang, si la raison la pousserait vers le parti lui assurant une existence plus confortable, son coeur reste à He Wuji…bientôt dévoré de jalousie…La machine est lancée et s'emballe soudainement vers le drame.



La seconde partie est pour Yang Fenfang celle de l'après. Elle a basculé dans la seconde partie de sa vie, qui est quasi fichue. Elle a été condamnée à vingt ans de camp de travail pour femmes, pour « se réformer », histoire qu'elle retrouve une conduite conforme à la pensée officielle…L'auteur nous montre la très dure vie des femmes dans ce camp, de Fenfang et de ses amies d'infortune comme Zhang Yuhe, ou la folle Wu Lixue qui finira exécutée pour avoir juré, ceci étant pris comme une insulte au régime. Le commandant du camp, le capitaine Li, est impitoyable, mais son successeur, bien plus souple, ne va pas tarder à tomber lui aussi sous le charme de Yang Fenfang…dont le corps trop longtemps privé n'attend que cela…au risque d'un nouveau drame, du déshonneur…Les années passent, les tourments et les chagrins se succèdent au fil du temps qui voit la belle Fenfang vieillir…avant qu'un jour lointain, elle ne rentre à la maison, dans sa campagne originelle.



L'histoire est forte, l'écriture est, on l'a dit, simple et élégante à la fois. Les personnages sont bien campés. Nous découvrons la dure condition des femmes en Chine sous l'ère Mao. Yang Fenfang prend des airs de passionaria de la cause féministe, en se révoltant contre les us et coutumes des mariages arrangés, en laissant parler son coeur, en débridant son corps et ses sens. Zhang Yihe, qui a été elle-même emprisonnée (serait-ce elle qui se cache sous la figure de sa quasi-homonyme Zhang Yuhe) sait de quoi elle parle, son message est puissant. Un beau roman, une lecture très conseillée !

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Madame Zou

Après Madame Liu et Madame Yang, Madame Zou est le troisième récit de Zhang Yihe consacré à sa série "femmes en prison", largement inspirée de sa propre incarcération pour avoir critiqué l'épouse de Mao dans son journal intime (sic). Moins poignant que son livre précédent, Madame Zou reste un témoignage de première main sur ces camps de détention où régnait l'arbitraire, les brimades, la faim, les conflits entre détenues et aussi la plus grande solidarité. La plume de la romancière est toujours agile. Elle écrit simple, brute et dans une veine de ce que l'on appelait autrefois le néo-réalisme au cinéma. A l'instar de la plupart des écrivains chinois, la grossièreté ne fait pas peur à Zhang Yihe à partir du moment où elle sert d'exutoire à des conditions d'existence particulièrement précaires. Malgré la teneur des événements, elle ne cède jamais au mauvais mélodrame et l'auto-apitoiement n'est certes pas sa tasse de thé. Le récit est même gai parfois, c'est dire, et toujours alerte. Il se fait délicat dès lors qu'est abordé un sujet hautement tabou en Chine, encore aujourd'hui d'ailleurs, mais surtout à l'époque : celui de l'homosexualité féminine. Cela nous vaut des pages tendres et sereines, oasis de douceur dans ce monde ô combien brutal. Un seul mot d'ordre, camarades lecteurs et lectrices, il faut lire Zhang Yihe ! Allez, Zou !
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Madame Liu

Madame Liu se lit très vite, mais ne vous laissez pas avoir par son apparente simplicité, le message est dense. J’ai trouvé ce livre difficile à cerner. A la fois j’ai été séduite par l’écriture simple, sans fioriture et poétique et en même temps j’ai trouvé que cela manquait de rythme. Il s’en est fallu de peu pour que je m’ennuie. Etrange aussi parce que, bien que l’auteur nous parle de faits historiques qu’elle a personnellement vécus, je tourne la dernière page en ayant le sentiment d’avoir lu un conte. D’un point de vue purement rationnel ça ne tient pas debout mais rien à faire mon ressenti demeure. Pour un petit livre, il soulève beaucoup de questions sur la nature humaine, comment expliquer qu’on puisse à la fois être une meurtrière et un héros ? A-t-on le droit au pardon quels que soient nos fautes ? Peut-on rester humain quand nos conditions de vie font prédominer l’instinct de survie ? L’auteur nous montre des hommes et des femmes qui ne sont ni bons ni mauvais, juste des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses, tantôt prévisibles, tantôt surprenants.



Sur l’aspect historique nous en apprenons plus sur le quotidien dans les camps de redressement par le travail. Sans entrer dans les détails sanglants et sans nous plonger dans le pathos Yihe Zhang nous fait très vite comprendre que les conditions de vie étaient difficiles physiquement et moralement. A une époque où être en désaccord avec le pouvoir en place menait tout droit à la prison, il est évident que l’on trouve de tout dans ces « camps de redressements » du meurtrier au dissident politique, du paysan le plus démuni, au membre des classes sociales les plus élevées. J’aurais aimé en apprendre plus sur la société de l’époque, avec des personnages aussi variés ç’aurait été l’occasion et j’ai été un peu déçue que ce ne soit pas vraiment abordé.



Même si l’histoire était intéressante je n’ai pas réussi à éprouver de l’empathie pour Madame Liu ou même l’auteur (pourtant enfermée injustement) je suis restée en dehors du livre, comme si je l’avais survolée. J’aurais voulu en savoir plus : plus de faits historiques, plus d’informations sur la société, plus sur la vie des prisonniers. Comme ce livre est le premier d’une série d’une trilogie sur les femmes emprisonnées en Chine, peut-être faut-il lire les autres opus pour avoir quelque chose de plus complet, mais pour ma part même si la lecture ne fut pas désagréable je pense que je vais en rester là.

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Madame Yang

Je sors de cette lecture un peu sur ma faim... Il y a deux parties bien distinctes à ce roman. D'abord, la première qui met en place le drame qui se jouera et qui conduira notre personnage principal dans la deuxième partie. Bon, je ne veux pas en dire trop, mais sachez que ça concerne un triangle amoureux qui se termine par la plus triste des façons... Bref, une première partie qui prend beaucoup de temps et de place. J'ai trouvé que cette première partie manquait un peu de rythme et que certains détails revenaient souvent. Par contre, une fois dans la deuxième partie, les choses vont vite et même un peu trop. J'aurais voulu lire davantage sur les conditions des femmes dans les prisons chinoises, l'organisation, le traitement, les interactions entre les détenues, etc... Selon moi, cette partie méritait beaucoup plus de pages... Même si ce que nous donne l'auteure est quand même très intéressant. Bref, je reste sur ma faim...
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Madame Yang

J'aime beaucoup ce roman de Zhang Yihe, c'est d'ailleurs un de mes préférés de sa collection de "Madames".

Dans Madame Yang, nous découvrons une jeune paysanne amoureuse mais à qui nous lui dictons ce qu'elle doit faire. Nous découvrons le poids social exercé sur de jeunes gens, l'implication de la famille dans chaque décision, ce sont en effet les aînés qui imposent leur choix aux plus jeunes, peu importe ce que les cadets ressentent et leurs idéaux.

J'ai apprécié cette belle mais tragique histoire d'amour, la critique de la société et l'écriture simple mais efficace de Zhang Yihe.

J'ai aussi aimé la deuxième partie qui se déroule dans le camp de travail. Nous y voyons le quotidien des femmes enfermées, les difficultés rencontrées mais également leur solidarité.

Je conseille vivement ce livre poignant à tous les curieux de la littérature chinoise !
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Madame Yang

Fille de contre-révolutionnaire, Zhang Yihe a passé dix ans en camp de réforme par le travail pour avoir critiqué la femme de Mao dans son journal. Après sa libération, en 1978, elle s’est consacrée à témoigner des sévices infligés aux intellectuels de la génération de son père. Avec Madame Liu, elle a choisi de se tourner vers la fiction pour raconter le destin de femmes condamnées dans les années 60. Madame Yang est ainsi le deuxième livre de ce qu'elle appelle "la série des criminelles" basée sur ses souvenirs de rencontres dans la période où elle était prisonnière. Le récit est clairement divisé en deux parties. Dans la première, Zhang Yihe évoque, dans une langue sobre et limpide, l'amour impossible entre une jeune femme et un fils de propriétaire foncier et un mariage arrangé et forcé avec un militaire. Le roman passe ensuite au quotidien d'un camp de détenues. Le ton, faussement naïf et romantique laisse alors la place à une plus grande rudesse mais sans jamais se départir d'une certaine légèreté qui étonne avant de séduire. Ce livre relativement bref en dit plus long sur la condition féminine dans la Chine de Mao que n'importe quel document. Une lecture enrichissante, captivante et poignante qui mérite d'être qualifiée de petit chef d'oeuvre.









 

















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Madame Liu

C'est un objet presque insignifiant: 142 pages, 164 grammes, une page de garde blanche agrémentée d'une photo couleur représentant un papillon sans beauté posé sur un barbelé.

Et pourtant ce livre, ce témoignage pèse lourd, il est dense de ces mots si simples mais qui accompagnent sans concessions un témoignage plein de vérité crue et de non-dits bouleversants.

Zhang Yihe, en fille de dissident, en tant qu'intellectuelle, ne pouvait pas vraiment échapper au camps de redressement par le travail, d'autant plus qu'elle est aussi une spécialiste mondialement reconnue de l'opéra traditionnel chinois, de quoi faire de l'ombre à la femme de Mao.Elle passera donc dix belles années en prison pour ses "crimes".

Elle y rencontre Madame Liu, paysanne sans éducation au charme presque européen, pleine de mystère et de joie de vivre malgré...tout.

L'auteure va nous raconter ce qui l'a amenée à 30 ans de camps de redressement. Nous basculons dans l'horreur sans avertissement.On va nous raconter la vie du camps, de Madame Liu, ses espoirs, ses craintes et surtout ce qui va l'amener, malgré la réduction de sa peine, à choisir de finir sa vie au camps en tant que "travailleuse libre".

Zhang Yihe va conclure en s'interrogeant sur l'expiation, le châtiment et les ravages d'un crime hors norme.

C'est dur et c'est beau à lire.
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Madame Yang

Une histoire romanesque, romantique, tragique, avec sa belle héroïne, écrite avec un grand sens du rythme et une intelligente simplicité…Magnifique découverte, qui n'usurpe pas ses notes moyennes proches de la perfection !

En ces temps d'arrivée au pouvoir de Mao, c'est l'histoire de la vie dramatique de Yang Fenfang, femme de condition paysanne modeste. le roman est découpé en deux parties, deux actes bien distincts dont elle est le personnage central.

La première partie brosse le portrait d'une Yang Fenfang jeune et belle femme qui découvre l'amour et ses tourments. Au sortir de l'adolescence, sa soeur Yang Wanfang et son beau-frère, Zhao Yonghai, vont se mêler de lui trouver un parti supérieur à cette « caste » des paysans. Comme souvent dans ces cas-là en Chine, ils visent un militaire. Mais, mise au pied du mur, Yang Fenfang prend conscience qu'elle a toujours été amoureuse de son ami d'enfance, le jeune paysan si dévoué He Wuji. Leur entente est naturelle, les rires leur viennent spontanément, ils sont tellement en phase…ils vont succomber à leur attirance si vive et devenir amants. Ces moments entre eux dont nous sommes témoins sont très émouvants, associant des lignes absolument sublimes à une simplicité des situations qui leur donne une dimension universelle. Le futur mari militaire, Liu Qingsheng, séduit par sa beauté, déploie de réels efforts pour la soigner, lui faisant découvrir Shanghaï, mais il ruse pour officialiser par le papier le mariage. Quant à Yang Fenfang, si la raison la pousserait vers le parti lui assurant une existence plus confortable, son coeur reste à He Wuji…bientôt dévoré de jalousie…La machine est lancée et s'emballe soudainement vers le drame.

La seconde partie est pour Yang Fenfang celle de l'après. Elle a basculé dans la seconde partie de sa vie, qui est quasi fichue. Elle a été condamnée à vingt ans de camp de travail pour femmes, pour « se réformer », histoire qu'elle retrouve une conduite conforme à la pensée officielle…L'auteur nous montre la très dure vie des femmes dans ce camp, de Fenfang et de ses amies d'infortune comme Zhang Yuhe, ou la folle Wu Lixue qui finira exécutée pour avoir juré, ceci étant pris comme une insulte au régime. Le commandant du camp, le capitaine Li, est impitoyable, mais son successeur, bien plus souple, ne va pas tarder à tomber lui aussi sous le charme de Yang Fenfang…dont le corps trop longtemps privé n'attend que cela…au risque d'un nouveau drame, du déshonneur…Les années passent, les tourments et les chagrins se succèdent au fil du temps qui voit la belle Fenfang vieillir…avant qu'un jour lointain, elle ne rentre à la maison, dans sa campagne originelle.

L'histoire est forte, l'écriture est, on l'a dit, simple et élégante à la fois. Les personnages sont bien campés. Nous découvrons la dure condition des femmes en Chine sous l'ère Mao. Yang Fenfang prend des airs de passionaria de la cause féministe, en se révoltant contre les us et coutumes des mariages arrangés, en laissant parler son coeur, en débridant son corps et ses sens. Zhang Yihe, qui a été elle-même emprisonnée (serait-ce elle qui se cache sous la figure de sa quasi-homonyme Zhang Yuhe) sait de quoi elle parle, son message est puissant. Un beau roman, une lecture très conseillée !

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Madame Liu

C’est le second roman que je lis de cet auteur, et c’est le second coup de poing. Cette histoire est juste à couper le souffle par sa beauté, sa simplicité et aussi son humanité.

L’auteur raconte ici des faits réels, lorsqu’elle s’est retrouvée enfermée dans un camp de rééducation. On découvre son quotidien: un travail harassant dans les champs, les tortures, les humiliations et les maltraitances divers, les liens qu’elles nouent avec les autres détenus. Quel courage d’avoir survécu à cet endroit sinistre !

Lors de son séjour dans cet endroit, l’auteur recueille les confidences de Madame Liu qui a tué son mari d’une manière atroce. L’auteur n’est pas là pour chercher des réponses ou des explications ni pour faire des reproches. Elle nous présente une femme dans toute son humanité, avec toutes ses contradictions. Son crime sera son fardeau jusqu’à la fin de ces jours ; ses conséquences sont si lourdes et si terribles que seule la compassion et l’empathie sont les seules réponses.

Le style d’écriture est simple, doux mais tellement émouvant. Dans sa façon de raconter, il n’y a ni colère, ni pathétique, rien que des faits bruts de ce qu’elle a vécu et entendu. C’est un témoignage bouleversant qui mérite d’être découvert et lu
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Madame Zou

C’est le troisième livre de cet auteur chinois publié en France. Il se situe toujours dans la même veine que les deux autres, c’est-à-dire les conditions de vie des prisonnières chinoises dans un camp de travail.

Mais contrairement aux deux autres, il se subdivise en trois parties assez distinctes :

– la première partie raconte la vie de l’auteur après son incarcération et les choix qu’elle a pris. On sent que cette expérience douloureuse, dix ans d’incarcération, l’ont blessé à vie. D’ailleurs, comment revenir à une vie normale après tant d’années dans l’ombre ?

– la seconde partie raconte la vie de la famille de Madame Zou ainsi que tous les évènements qui ont conduit à son emprisonnement pour vingt ans. Que faire à part s’indigner sur autant d’injustice et de cruauté ? L’auteur dénonce les pratiques de la Révolution culturelle qui, ici, a détruit un foyer. Hélas, la famille Zou n’est qu’une parmi des millions…

– la troisième partie revient sur la vie quotidienne d’un camp de travail : le travail harassant jour après jour, les brimades et tortures imaginées par les gardiennes, l’homosexualité dans les camps etc. Ce sujet, qui j’imagine, reste un tabou en Chine, est bien abordé par l’auteur : ces femmes qui vivent dans une intimité constante finissent par développer des liens.

L’auteur a une plume incisive mais douce à la fois. Elle sait nous restituer avec brio ses émotions et ses sentiments sans sombrer dans le pathétique. Les faits sont bruts : voici ce que j’ai vécu, nous dit-elle.

Je n’ai pas mis le 5ème cœur car il m’a semblé inachevé et laisse quelques questions en suspens.

J’imagine que ces livres sont censurés en Chine. Quant à l’auteur, qu’est-elle devenue ? Est-elle contrainte à l’exil ou vit-elle toujours en Chine ?

Pour conclure, c’est une collection à découvrir !
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Madame Yang

Yang Fenfang aime He Wuji, son ami d'enfance, dont le tort, dans le Chine de Mao, est d'avoir eu des parents qui, un jour lointain, avaient été propriétaires : un crime sous la soi-disant "dictature du prolétariat". Yang Fenfang va devoir épouser, contre son gré, un militaire gradé qui doit lui assurer gîte et couvert. Tout est "arrangé" par sa sœur et son beau-frère, qui ne veulent bien entendu "que son bien". Un drame va se jouer, qui va faire de notre amoureuse une criminelle (au sens de la loi de l'époque) et l'enverra purger une peine de vingt ans dans un camp de rééducation, où prisonnières de droit commun voisinent avec "criminelles" politiques et malades mentaux. Pour éclairer le contexte, ajoutons qu'il suffit de se moquer du président Mao ou de n'importe quel cadre politique pour devenir un "criminel". Dans ce beau roman, écrit avec une extrême simplicité tout en se ménageant quelques moments de pure poésie, l'auteure, qui a elle-même connu la vie des camps, nous plonge dans un univers où déraison et soumission totale à l'arbitraire rythment le quotidien de ces femmes dont le destin individuel a été rayé de la carte. Yang Fenfang pourra-t-elle un jour connaître le bonheur auquel tout un chacun a droit ? Rien n'est moins sûr…
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Madame Qian

Ce livre est une petite merveille. Ce quatrième volet de la série des "Madame" entreprise par Zhang Yihe n'a pas passé la censure chinoise et est donc publié à Taïwan.

Pour petit rappel, Zhang Yihe a passé des années en camp de travail durant lesquelles elle a connu de nombreuses femmes, ce qui lui a donné envie d'écrire des livres sur celles-ci, en mélangeant un peu leurs histoires.



Madame Qian, le quatrième, est mon préféré de la série. Cela nous parle d'une histoire d'amour, sur fond historique. Le livre est doux, tout en parlant de drames, et il est très touchant. Je referme le livre avec un pincement au cœur : Pourquoi tout doit-il être toujours aussi compliqué ? Les personnages ne demandaient pourtant pas grand chose...



J'espère que les éditions choisiront de faire traduire et de publier ce quatrième livre pour permettre aux non sinophones de savourer ce livre !
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Madame Yang

Après Madame Liu, c’est autour de Madame Yang que s’articule ce second volet consacré aux femmes.

Madame Yang aime un homme qui n’est pas de sa condition, et n’appartient pas à son monde. Elle sera mariée de force à un homme qui l’a veut mais dont elle ne veut pas.

La première partie du livre nous montre Madame Yang en plein tourment ; dans la seconde partie c’est au milieu de ses codétenues, dans un camp de rééducation…

Ce second volet est écrit avec la même simplicité –déconcertante parfois-, mais il est à mon sens infiniment plus émouvant et poignant que le premier.



La condition féminine en Chine nous explose en pleine face. Ce court roman vaut toutes les explications du monde !

Je retrouverai prochainement Madame Zhou croisée ici au fil des pages. Mais là c’est une autre histoire …


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Madame Yang

Ce livre est une vraie pépite. Je suis bien contente de l’avoir emprunté. Je vous avoue que si les bibliothécaires ne l’avaient pas mis en avant, je ne m’y serais sans doute pas intéressé.



Il est beau, tragique et poétique. Il est question d’un amour empêché par les événements, dont un mariage forcé. Rien que ça ! Ce n’est pas une mince affaire. L’amour est-il plus fort que tout ? Plus fort que les lois ? La pression des classes ? Ce roman aborde ces points et biens plus encore. Il est magique et semble irréel. Et en même temps, ça sent le vécu.



Ce roman montre la condition féminine dans la Chine des années soixante avec franchise et sans essayer de nous tirer des larmes.



Il aborde aussi le sujet de la prison pour les femmes. Leurs conditions de détention sont floues et absurdes ainsi que la justice chinoise. Si l’on peut parler de justice, en tout cas ce livre est très instructif. Yang Fenfang est une victime de la politique chinoise. C’est révoltant, on a envie qu’elle s’en sorte. J’ai eu envie que les vrais coupables payent et de les couvrir d’injures (oui, oui, il m’arrive de jurer).



L’auteur a une plume simple, vive et fluide. Elle m’a happée dès les premières pages. Elle m’a rendue complètement addict à son histoire. C’est un vrai plaisir. J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre.

En résumé : C’est un coup de cœur, un livre poétique, tragique et instructif.
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Madame Yang





Voici un roman qui est une heureuse découverte, une pépite d’or glanée dans la récente littérature chinoise contemporaine.

Il s’agit de la vie de Yang Fenfang, une histoire tragique mais pas si anodine étant donné les conditions de vie en Chine. Tout commence dans un paisible village du nom de Shibi. Bien intentionnée, Yang Wanfang souhaite que sa sœur rejoigne la commune au lieu de travailler dans les champs. Quasiment pas maître de son destin, Yang Fenfang sera partagée entre l’amour passionnel qu’elle vit avec He Wuji, fils de propriétaire foncier – considéré à l’époque comme une classe sociale inférieure et maudite – et les manigances de sa sœur et de son beau-frère pour un mariage arrangé avec un militaire. Le drame ne manque pas de se produire.

C’est ainsi qu’on bascule dans le quotidien d’un camp de détenues : c’est la partie la plus douloureuse et la plus triste de cette histoire. Nous découvrons les conditions de vie misérables de ces femmes prisonnières, parfois incarcérer pour des broutilles (comme oser critiquer le président Mao dans un journal intime). Cela fait froid dans le dos : tortures, lavage de cerveau, travail harassant des champs, abus sexuel par les surveillants etc. En un mot, une partie de la réalité chinoise qui perdure encore de nos jours ?!?

Le style d’écriture est magnifique, parfois d’une simplicité déconcertante et pourtant si doux et si poétique. C’est une lecture vraiment captivante et qui m’a beaucoup plu.

Je le recommande vivement car ce sont des romans de ce type qui enrichissent, qui procurent du plaisir mais en même temps qui poussent la réflexion sur la liberté, la défense des droits de l’homme et l’amélioration des conditions de vie des femmes partout dans le monde ! En quelques mots, quelle chance de vivre dans un pays occidentalisé, où toute femme peut disposer de son corps et de sa vie comme elle l’entend, et non pas être une vulgaire marchandise échangé dans un restaurant pour quelques deniers !


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Madame Zou

Madame Zou est l’une des prisonnières que nous avons croisée dans le précédent opus.

Dans ce troisième et dernier volet, bien que consacré à Madame Zou, c’est de manière plus indirecte que l’auteur s’y attache. D’abord au présent lorsqu’elle sort enfin de son enfermement pour aller croupir au bureau des affaires culturelles. Puis dans un grand bond en arrière l’histoire s’arrête sur la vie carcérale des femmes jugées criminelles par le pouvoir.

Cette fois, c’est l’homosexualité féminine qui est abordée ici. Sujet tabou au plus haut point en Chine.

Zhang Yihe se fait plus mordante, et plus crue quand il s’agit de dénoncer, mais n’en oublie pas pour autant d’entourer de douceur ses personnages.

Cet opus est de meilleur facture que le premier, mais moins émouvant que le second qui restera à mon sens le plus abouti.


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Madame Liu

Cet opus inaugure une trilogie consacrée aux femmes emprisonnées. L’auteur, elle –même passe par les geôles chinoises aura l’occasion de croiser un certain nombre de codétenues, dont 3 auxquelles elle consacrera chacune une œuvre de fiction.

C’est ainsi une plongée au sein du système carcéral chinois où chaque « hors norme » est jeté.

Dans un style simple, dénué de tout artifice, et souvent cru, l’auteur nous dit l’horreur de la détention, et la vie intime de ces femmes au destin peu enviable, et dont la vie ne pèse pas bien lourd au sein d’une société encore archaïque à bien des égards.

Ce premier opus est à mon sens assez sec. Il m’a semblé assez long en dépit de son petit volume. Il m’a tenue relativement à distance. J’espère vivement percevoir davantage de liant dans les volumes suivant que je lirai malgré un sentiment mitigé au terme de ma lecture.


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