Une histoire romanesque, romantique, tragique, avec sa belle héroïne, écrite avec un grand sens du rythme et une intelligente simplicité…Magnifique découverte, qui n'usurpe pas ses notes moyennes proches de la perfection !
En ces temps d'arrivée au pouvoir de Mao, c'est l'histoire de la vie dramatique de Yang Fenfang, femme de condition paysanne modeste. le roman est découpé en deux parties, deux actes bien distincts dont elle est le personnage central.
La première partie brosse le portrait d'une Yang Fenfang jeune et belle femme qui découvre l'amour et ses tourments. Au sortir de l'adolescence, sa soeur Yang Wanfang et son beau-frère, Zhao Yonghai, vont se mêler de lui trouver un parti supérieur à cette « caste » des paysans. Comme souvent dans ces cas-là en Chine, ils visent un militaire. Mais, mise au pied du mur, Yang Fenfang prend conscience qu'elle a toujours été amoureuse de son ami d'enfance, le jeune paysan si dévoué He Wuji. Leur entente est naturelle, les rires leur viennent spontanément, ils sont tellement en phase…ils vont succomber à leur attirance si vive et devenir amants. Ces moments entre eux dont nous sommes témoins sont très émouvants, associant des lignes absolument sublimes à une simplicité des situations qui leur donne une dimension universelle. Le futur mari militaire, Liu Qingsheng, séduit par sa beauté, déploie de réels efforts pour la soigner, lui faisant découvrir Shanghaï, mais il ruse pour officialiser par le papier le mariage. Quant à Yang Fenfang, si la raison la pousserait vers le parti lui assurant une existence plus confortable, son coeur reste à He Wuji…bientôt dévoré de jalousie…La machine est lancée et s'emballe soudainement vers le drame.
La seconde partie est pour Yang Fenfang celle de l'après. Elle a basculé dans la seconde partie de sa vie, qui est quasi fichue. Elle a été condamnée à vingt ans de camp de travail pour femmes, pour « se réformer », histoire qu'elle retrouve une conduite conforme à la pensée officielle…L'auteur nous montre la très dure vie des femmes dans ce camp, de Fenfang et de ses amies d'infortune comme Zhang Yuhe, ou la folle Wu Lixue qui finira exécutée pour avoir juré, ceci étant pris comme une insulte au régime. Le commandant du camp, le capitaine Li, est impitoyable, mais son successeur, bien plus souple, ne va pas tarder à tomber lui aussi sous le charme de Yang Fenfang…dont le corps trop longtemps privé n'attend que cela…au risque d'un nouveau drame, du déshonneur…Les années passent, les tourments et les chagrins se succèdent au fil du temps qui voit la belle Fenfang vieillir…avant qu'un jour lointain, elle ne rentre à la maison, dans sa campagne originelle.
L'histoire est forte, l'écriture est, on l'a dit, simple et élégante à la fois. Les personnages sont bien campés. Nous découvrons la dure condition des femmes en Chine sous l'ère Mao. Yang Fenfang prend des airs de passionaria de la cause féministe, en se révoltant contre les us et coutumes des mariages arrangés, en laissant parler son coeur, en débridant son corps et ses sens. Zhang Yihe, qui a été elle-même emprisonnée (serait-ce elle qui se cache sous la figure de sa quasi-homonyme Zhang Yuhe) sait de quoi elle parle, son message est puissant. Un beau roman, une lecture très conseillée !
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Je sors de cette lecture un peu sur ma faim... Il y a deux parties bien distinctes à ce roman. D'abord, la première qui met en place le drame qui se jouera et qui conduira notre personnage principal dans la deuxième partie. Bon, je ne veux pas en dire trop, mais sachez que ça concerne un triangle amoureux qui se termine par la plus triste des façons... Bref, une première partie qui prend beaucoup de temps et de place. J'ai trouvé que cette première partie manquait un peu de rythme et que certains détails revenaient souvent. Par contre, une fois dans la deuxième partie, les choses vont vite et même un peu trop. J'aurais voulu lire davantage sur les conditions des femmes dans les prisons chinoises, l'organisation, le traitement, les interactions entre les détenues, etc... Selon moi, cette partie méritait beaucoup plus de pages... Même si ce que nous donne l'auteure est quand même très intéressant. Bref, je reste sur ma faim...
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Une histoire romanesque, romantique, tragique, avec sa belle héroïne, écrite avec un grand sens du rythme et une intelligente simplicité…Magnifique découverte, qui n'usurpe pas ses notes moyennes proches de la perfection !
En ces temps d'arrivée au pouvoir de Mao, c'est l'histoire de la vie dramatique de Yang Fenfang, femme de condition paysanne modeste. le roman est découpé en deux parties, deux actes bien distincts dont elle est le personnage central.
La première partie brosse le portrait d'une Yang Fenfang jeune et belle femme qui découvre l'amour et ses tourments. Au sortir de l'adolescence, sa soeur Yang Wanfang et son beau-frère, Zhao Yonghai, vont se mêler de lui trouver un parti supérieur à cette « caste » des paysans. Comme souvent dans ces cas-là en Chine, ils visent un militaire. Mais, mise au pied du mur, Yang Fenfang prend conscience qu'elle a toujours été amoureuse de son ami d'enfance, le jeune paysan si dévoué He Wuji. Leur entente est naturelle, les rires leur viennent spontanément, ils sont tellement en phase…ils vont succomber à leur attirance si vive et devenir amants. Ces moments entre eux dont nous sommes témoins sont très émouvants, associant des lignes absolument sublimes à une simplicité des situations qui leur donne une dimension universelle. le futur mari militaire, Liu Qingsheng, séduit par sa beauté, déploie de réels efforts pour la soigner, lui faisant découvrir Shanghaï, mais il ruse pour officialiser par le papier le mariage. Quant à Yang Fenfang, si la raison la pousserait vers le parti lui assurant une existence plus confortable, son coeur reste à He Wuji…bientôt dévoré de jalousie…La machine est lancée et s'emballe soudainement vers le drame.
La seconde partie est pour Yang Fenfang celle de l'après. Elle a basculé dans la seconde partie de sa vie, qui est quasi fichue. Elle a été condamnée à vingt ans de camp de travail pour femmes, pour « se réformer », histoire qu'elle retrouve une conduite conforme à la pensée officielle…L'auteur nous montre la très dure vie des femmes dans ce camp, de Fenfang et de ses amies d'infortune comme Zhang Yuhe, ou la folle Wu Lixue qui finira exécutée pour avoir juré, ceci étant pris comme une insulte au régime. le commandant du camp, le capitaine Li, est impitoyable, mais son successeur, bien plus souple, ne va pas tarder à tomber lui aussi sous le charme de Yang Fenfang…dont le corps trop longtemps privé n'attend que cela…au risque d'un nouveau drame, du déshonneur…Les années passent, les tourments et les chagrins se succèdent au fil du temps qui voit la belle Fenfang vieillir…avant qu'un jour lointain, elle ne rentre à la maison, dans sa campagne originelle.
L'histoire est forte, l'écriture est, on l'a dit, simple et élégante à la fois. Les personnages sont bien campés. Nous découvrons la dure condition des femmes en Chine sous l'ère Mao. Yang Fenfang prend des airs de passionaria de la cause féministe, en se révoltant contre les us et coutumes des mariages arrangés, en laissant parler son coeur, en débridant son corps et ses sens. Zhang Yihe, qui a été elle-même emprisonnée (serait-ce elle qui se cache sous la figure de sa quasi-homonyme Zhang Yuhe) sait de quoi elle parle, son message est puissant. Un beau roman, une lecture très conseillée !
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Elle pensa soudain à He Wuji : "Je l'invite à manger un bol, voilà tout !" Cela faisait plusieurs années qu'il l'aidait, de l'aiguisage des couteaux à l'entretien de son lopin de terre.
Elle fit cuire les nouilles rapidement, de sorte qu'elles fussent un peu croquantes, puis les sortit de la casserole. Elle ôta son tablier et partit en petite foulée chez son voisin. He Wuji était en train de balayer sa cour. Elle lui prit le balai des mains et dit :
- Viens avec moi.
- Que se passe-t-il ? Je n'ai pas encore dîné. Ça peut sûrement attendre.
Yang Fenfang le tira en silence par la main.
- J'ai fait cuire trop de nouilles, j'en ai fait deux bols au lieu d'un. Viens m'aider à les finir, d'accord ?
Elle avait dit cela en riant. Il sourit à son tour, sans un mot.
- Eh bien ? Tu ne me remercies pas ?
- Tu m'invites pour finir tes nouilles, ce n'est pas une invitation sincère. Pourquoi te remercier ?
Ils se regardèrent et rirent de bon coeur. Leurs éclats s'élevèrent en volutes vers le ciel et se dispersèrent gracieusement...
Yang Fenfang disposa les deux oeufs au plat dans un petit bol qu'elle tendit à He Wuji, des deux mains. Celui-ci ne fit pas de manières, et les avala sans autre forme de procès.
- C'est bon ?
- Très ! Tu ne sais pas aiguiser les couteaux, mais tu es bonne cuisinière.
Ces mots remplirent Yang Fenfang de satisfaction. Elle prit son bol et commença à manger.
He Wuji termina son bol en quelques bouchées. Voyant que Yang Fenfang n'avait pas fini le sien, il posa ses baguettes. Embarrassé, il se leva. Il alla à la table aux tiroirs pour allumer la radio, qui diffusait une chanson cantonaise. "Les nuages colorés poursuivent la lune". Les nuages flottaient dans le ciel, l'eau coulait dans les coeurs, c'était mélodieux et doux. Il avisa un roman sur la table, le prit et commença à le feuilleter. A sa surprise, une photo tomba par terre. Il se baissa pour la ramasser au moment où Yang Fenfang s'approchait de lui. Ils étaient face à face.
- Qui est-ce ?
- Liu Qingsheng.
- Qu'est-ce qu'il fait ?
- C'est un militaire, un capitaine.
- C'est un ami de la famille ?
- Non.
- Alors pourquoi tu as sa photo ?
- C'est ma soeur qui me l'a donnée.
Les questions s'enchaînaient avec naturel et les réponses étaient franches, une vieille habitude entre eux depuis leur enfance.
- C'est un prétendant qu'on te présente ?
- Hum...
- Tu l'as rencontré ?
- Non, pas encore.
- Quand vas-tu le rencontrer ?
- Dans deux jours.
- Tu as envie de le rencontrer ?
Cela tournait à l'interrogatoire. Yang Fenfang sourit tristement.
Soudain, il lui prit les deux mains et les serra très fort, riva ses yeux dans les siens, à la fois honteux et timide. Il avança d'un pas, puis l'attira vers lui de toutes ses forces, pour poser ses lèvres sur son oreille et murmurer :
- N'y va pas, je te veux.
Il lui embrassa les yeux, les joues, elle résista un peu mais très vite sa passion la gagna. Il l'embrassa sur les lèvres, les tendres lèvres de Yang Fenfang, avec douceur et force. Un seul baiser et en un instant son corps était étrangement différent, comme embrasé. Et le coeur de He Wuji déborda, bouleversant le cours de sa vie tranquille. Il n'avait jamais songé à épouser Yang Fenfang et maintenant il la désirait tellement ! Il lui chuchota à l'oreille :
- Fenfang, ne pars pas avec lui, tu me feras cuire des nouilles, j'aiguiserai tes couteaux.
- Hum, hum.
Elle n'avait pas la force de répondre.
Leur baiser renforçait leur excitation. Au bout d'un long moment, Yang Fenfang se dégagea de son étreinte puis s'écarta de lui avec force. Elle se retourna, prit son visage dans ses mains et se mit à sangloter, les larmes coulant entre ses doigts. He Wuji étendit ses longs bras pour l'enlacer de nouveau. Ses mains caressèrent sa poitrine, pleine et douce comme ses lèvres. Il enfonça son visage au creux de son cou et se mit aussi à sangloter. Leurs larmes se mêlèrent, les digues se rompirent et l'innocence de leur jeunesse fût emportée.
- Demain soir, attends-moi.
He Wuji essuyait de ses doigts les larmes de Yang Fenfang.
- Ne viens pas.
- Si, je viendrai.
- Non, ne viens pas !
- Si, je dois venir !
Elle articula, mal à l'aise :
- J'ai peur.
- Tu as peur de moi ? Nous nous connaissons depuis toujours. C'est plutôt de lui que tu devrais avoir peur.
Yang Fenfang comprit qu'il parlait de Liu Qingsheng. Face à sa détermination passionnée, elle ressemblait à un flocon de neige tombant du ciel.
Elle pensa soudain à He Wuji : "Je l'invite à manger un bol, voilà tout !" Cela faisait plusieurs années qu'il l'aidait, de l'aiguisage des couteaux à l'entretien de son lopin de terre.
Elle fit cuire les nouilles rapidement, de sorte qu'elles fussent un peu croquantes, puis les sortit de la casserole. Elle ôta son tablier et partit en petite foulée chez son voisin. He Wuji était en train de balayer sa cour. Elle lui prit le balai des mains et dit :
- Viens avec moi.
- Que se passe-t-il ? Je n'ai pas encore dîné. Ça peut sûrement attendre.
Yang Fenfang le tira en silence par la main.
- J'ai fait cuire trop de nouilles, j'en ai fait deux bols au lieu d'un. Viens m'aider à les finir, d'accord ?
Elle avait dit cela en riant. Il sourit à son tour, sans un mot.
- Eh bien ? Tu ne me remercies pas ?
- Tu m'invites pour finir tes nouilles, ce n'est pas une invitation sincère. Pourquoi te remercier ?
Ils se regardèrent et rirent de bon coeur. Leurs éclats s'élevèrent en volutes vers le ciel et se dispersèrent gracieusement...
Yang Fenfang disposa les deux oeufs au plat dans un petit bol qu'elle tendit à He Wuji, des deux mains. Celui-ci ne fit pas de manières, et les avala sans autre forme de procès.
- C'est bon ?
- Très ! Tu ne sais pas aiguiser les couteaux, mais tu es bonne cuisinière.
Ces mots remplirent Yang Fenfang de satisfaction. Elle prit son bol et commença à manger.
He Wuji termina son bol en quelques bouchées. Voyant que Yang Fenfang n'avait pas fini le sien, il posa ses baguettes. Embarrassé, il se leva. Il alla à la table aux tiroirs pour allumer la radio, qui diffusait une chanson cantonaise. "Les nuages colorés poursuivent la lune". Les nuages flottaient dans le ciel, l'eau coulait dans les coeurs, c'était mélodieux et doux. Il avisa un roman sur la table, le prit et commença à le feuilleter. A sa surprise, une photo tomba par terre. Il se baissa pour la ramasser au moment où Yang Fenfang s'approchait de lui. Ils étaient face à face.
- Qui est-ce ?
- Liu Qingsheng.
- Qu'est-ce qu'il fait ?
- C'est un militaire, un capitaine.
- C'est un ami de la famille ?
- Non.
- Alors pourquoi tu as sa photo ?
- C'est ma soeur qui me l'a donnée.
Les questions s'enchaînaient avec naturel et les réponses étaient franches, une vieille habitude entre eux depuis leur enfance.
- C'est un prétendant qu'on te présente ?
- Hum...
- Tu l'as rencontré ?
- Non, pas encore.
- Quand vas-tu le rencontrer ?
- Dans deux jours.
- Tu as envie de le rencontrer ?
Cela tournait à l'interrogatoire. Yang Fenfang sourit tristement.
Soudain, il lui prit les deux mains et les serra très fort, riva ses yeux dans les siens, à la fois honteux et timide. Il avança d'un pas, puis l'attira vers lui de toutes ses forces, pour poser ses lèvres sur son oreille et murmurer :
- N'y va pas, je te veux.
Il lui embrassa les yeux, les joues, elle résista un peu mais très vite sa passion la gagna. Il l'embrassa sur les lèvres, les tendres lèvres de Yang Fenfang, avec douceur et force. Un seul baiser et en un instant son corps était étrangement différent, comme embrasé. Et le coeur de He Wuji déborda, bouleversant le cours de sa vie tranquille. Il n'avait jamais songé à épouser Yang Fenfang et maintenant il la désirait tellement ! Il lui chuchota à l'oreille :
- Fenfang, ne pars pas avec lui, tu me feras cuire des nouilles, j'aiguiserai tes couteaux.
- Hum, hum.
Elle n'avait pas la force de répondre.
Leur baiser renforçait leur excitation. Au bout d'un long moment, Yang Fenfang se dégagea de son étreinte puis s'écarta de lui avec force. Elle se retourna, prit son visage dans ses mains et se mit à sangloter, les larmes coulant entre ses doigts. He Wuji étendit ses longs bras pour l'enlacer de nouveau. Ses mains caressèrent sa poitrine, pleine et douce comme ses lèvres. Il enfonça son visage au creux de son cou et se mit aussi à sangloter. Leurs larmes se mêlèrent, les digues se rompirent et l'innocence de leur jeunesse fût emportée.
- Demain soir, attends-moi.
He Wuji essuyait de ses doigts les larmes de Yang Fenfang.
- Ne viens pas.
- Si, je viendrai.
- Non, ne viens pas !
- Si, je dois venir !
Elle articula, mal à l'aise :
- J'ai peur.
- Tu as peur de moi ? Nous nous connaissons depuis toujours. C'est plutôt de lui que tu devrais avoir peur.
Yang Fenfang comprit qu'il parlait de Liu Qingsheng. Face à sa détermination passionnée, elle ressemblait à un flocon de neige tombant du ciel.
Elle était recroquevillée dans son lit, sous une couverture grise. Les femmes sont comme les fleurs, tôt ou tard elles s'épanouissent. Il était écrit que ce serait cette nuit pour cette fleur-là. Cette femme qui l’attendait, ce conte de fées tombé soudain du ciel, He Wuji en tremblait d’excitation. Il s’avança et se coucha doucement près d’elle. Mus à la fois par l’émotion et la surprise, ils se cramponnèrent l’un à l’autre, sans un mot. Cette scène silencieuse les enivra au-delà de toute mesure. Finalement, il ouvrit la couverture...À la vue de ce corps nu argenté comme le clair de lune, He Wuji frisonna de surprise. Une femme si généreuse, comment un homme pourrait-il l’aimer assez ? Ils se renversèrent dans un baiser long comme la chute d’une falaise. Ils s’étreignirent comme deux aimants, il se débarrassa de ses habits, ils mêlèrent leurs corps sans limite.
Les belles femmes vieillissent et les années qui passent les abandonnent. Il ne reste dans leur coeur qu'un grand vide, et dans leurs mains la désolation. Dans la solitude de cette nuit, ce qui la faisait souffrir en silence, c'était son amour qui lui avait dit : "Je suis un arbre, l'hiver tu couperas mes branches pour te chauffer, et l'été tu prendras le frais à l'ombre de mon feuillage." Ces mots étaient autant d'épines qui transperçaient son coeur et le faisaient saigner, goutte à goutte.
J’avais jeté mon dévolu sur lui et cela signifiait que je ne le quitterais pas jusqu’a ma mort ! Par la suite, notre famille a subi humiliations et vexations, tu en as entendu parler. Acculés à la’ folie le jour, à se regarder pleurer la nuit, nous sommes devenus encore plus attachés l’un à l’autre. Il me tenait au creux de son cœur et moi, je l’avais inscrit dans mes os.
- Maman, je veux faire comme toi, je veux être avec Yang Fenfang pour la vie.
- Je voulais justement te dire...Yang Fenfang n’est pas comme moi, elle ne me ressemble pas. Elle est bonne et tendre mais elle manque de détermination. Pour épouser un fils de propriétaire foncier, il faut une sacrée volonté. Elle ne l’a pas. Tout au plus peut-elle s’amuser avec toi, mais elle ne peut pas t’épouser.
He Wuji se figea, le regard dans le vague.
- Wuji, je sais mieux juger les gens que toi. Si je te dis tout ça, c’est pour que tu te souviennes d’une phrase : à partir de ce soir, éteins cet amour. Sur ces mots, elle se retira.