D'ici quelques minutes je serai embarquée sur les ailes des mots, ceux que j'ai choisis pour défendre mon client. (page 7 ligne 20)
A la première gifle, il faut partir. Et parfois il est déjà trop tard. C'est ce que j'ai appris, et bien après. Mais l'emprise avait planté ses crocs dans la matière gélatineuse de mon cerveau, doucement, presque gentiment, implacable et irrémédiable, et n'allait plus me lâcher.
Ainsi que l'amnésie, ou le déni, sa fidèle compagne.
Encore plus important que les mots et la voix, il y a le silence. Apprendre à maîtriser le silence. C'est la marque des grands.
Il n'y a pas de meilleure façon de prendre possession de la parole que de commencer par se taire. Pour se faire entendre.
Pour pouvoir le rompre, commencer par le silence.
A la première gifle, il faut partir. Et parfois il est déjà trop tard.
Des la première gitle, il faut partir. Et parfois il est déjà trop tard, est ce que j'ai appris, bien après. Mais l'emprise avait planté ses crocs dans la matière gelatineuse de mon cerveau, doucement, presque gentiment, implacable et irrémédiable, et n'allait plus me lâcher. Ainsi que l'amnésie, ou le déni, sa fidèle compagne.
Car non, je ne suis pas une femme battue. Pas moi. Je repousse cette idée avec force. Je n'ai pas le profil type, je ne suis pas née pour ça. Je refuse qu'on me mette dans cette boite, celle des victimes. Je n'aime pas les victimes, je n'aime que les héroïnes.
Mais très vite, le voyage lui parut infiniment trop long. Une plage de temps démesurée, cette période suspendue entre deux destinations, dans un pays nouveau, où soudain l'identité qu'il s'était construite avec minutie s'opacifia. Ses repères disparurent, ses limites furent pulvérisées par la vitesse toute relative.
Ils étaient bien insignifiants, Mohamed et ses Nefertiti d'albâtre, Mansour et sa felouque, par rapport à la masse déferlante de touristes à moitié nus qui les envahissait un peu plus chaque année. Et grâce à quoi ils vivaient. Et d'insignifiants à invisibles, il n'y avait qu'un pas.