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Critiques de Younn Locard (81)
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Révolution, tome 1 : Liberté

♫Le despotisme expirera

La liberté triomphera

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira

Nous n'avons plus ni nobles ni prêtres

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira

L'égalité partout régnera

L'esclave autrichien le suivra

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira

Et leur infernale clique

Au diable s'envolera

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira

Les aristocrates à la lanterne !

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira

Les aristocrates on les pendra !♫

Chant des Sans-Culottes -1790-

--------♫--♫--♪--♫--♫--♪--♫--♫--♪--♫--♫--------

Nous expliquer le Pourquoi, le Comment

Justifier les Massacres, Violences, Débordements

Le refus d'un arbitraire

Plus de Vindicte populaire

Redingote Vs sans culotte

Sur la fin d'un siècle dit des Lumières

Grouazel & Locard, à la Lanterne enfin nous éclairent

Une Révolution s'est accomplie

La Liberté a un Prix

Angoulême- Fauve d'Or - 2020

Le sacrifice n'est pas Vain





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Révolution, tome 1 : Liberté

Épopée graphique et révolutionnaire.

Tantôt saturés de tons ocres ou rougeoyants, tantôt versant dans le sombre, les dessins de cet album nous plonge tête baissée dans l'exaltation et les dangers de la "Révolution".



Premier tome d'une trilogie, intitulé "Liberté", ayant pour but de faire revivre les événements et l'esprit révolutionnaire qui agitait la France il y a plus de 200 ans, à travers toutes les strates de la société. On peut dire que cet album a rempli son contrat.

Une petite fille qui fuit comme le vent sert de fil conducteur à la succession des événements et des points de vue différents. Sous les ors de Versailles, dans le cloaque qu'était alors le Palais royal ou dans la fange sous les ponts de Paris, rien ne nous est épargné entre courses poursuite, rixes ou échauffourées, la bataille de rue va bientôt commencer, les barricades se dressaient alors que le retentit le son du canon... Abolition des privilèges, Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, prise de la Bastille, tout s'enchaîne à la vitesse des Lumières !



Superbes planches à l'allure de tableaux. Mise en scène maîtrisée. On sort hébété par la fureur de la Liberté et on attend la suite !

Fauve d'or du meilleur album au Festival d'Angoulême 2020.
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Révolution, tome 1 : Liberté

C’est avant tout la couverture qui m’a donnée envie de lire ce 1er tome d’une série consacrée à la Révolution Française. Il faut dire que ce visuel est d’une puissance graphique incroyable. Se laisser séduire par l’emballage a parfois du bon, « Liberté » est une vraie réussite, une très bonne B.D historique.



Le scénario est très intéressant et très bien mené. Locard et Grouazel font preuve d’ambition mais pas de prétention. Ils proposent un récit qui combine habilement Histoire collective et destinées individuelles. Le ton n’est jamais professoral et pourtant on sent que les auteurs se sont énormément documentés pour proposer un récit très juste et très crédible.

Le dessin sert parfaitement le scénario. Comme le sujet traité, le dessin est dense, les cases fourmillent de détails. Les styles des deux dessinateurs se marient de façon très harmonieuse, il n’y a pas de ruptures brutales, le passage de l’un à l’autre est fluide.



Cette trilogie commence fort bien. « Liberté » est une B.D belle et passionnante. J’attends maintenant avec impatience la suite.

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Révolution, tome 1 : Liberté

Il est vrai que je ne suis pas très familiarisée avec le format BD et que ce dernier me demande un effort pour en apprécier la lecture. Mais, cette fois, mes efforts ont été vains, car bien que le sujet m'intéresse grandement et que, de ce fait, je sois allée jusqu'au bout de ce, pourtant, très joli livre, cela m'a été fastidieux.

Les graphiques, majoritairement monochromes, sont surchargés en détails et en personnages et cela m'est apparu particulièrement confus. J'avais des difficultés à comprendre qui était qui, qui parlait de quoi ou s'adressait à qui. Tout cela n'était pas très clair. De plus, la police d'écriture - généralement utilisée par les concepteurs de BD - m'est désagréable à lire car pas bien nette.



Bref, je suis passée à côté et je veux bien admettre que j'ai une part de responsabilité en raison de ma difficulté à m'adapter à ce type de format.
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Eloi

Au milieu du XIXe siècle, voyager sur les bâtiments de La Royale, sur des trajets aussi longs que le retour de Nouvelle Calédonie, était encore un challenge. Des mois de navigation, des risques de météo et de mer capricieuses et une promiscuité propice à beaucoup de tensions et d'animosité.



Quand le naturaliste du bord s'enthousiasme de ramener dans ses bagages le jeune Kanak Eloi, c'est guidé par une extrême curiosité scientifique et un moins avouable désir de reconnaissance et de renommée. La présence du jeune indigène va stigmatiser des positionnements moraux différents dans toutes les strates de l'équipage: racisme populaire chez les matelots, objectif missionnaire pour le prêtre du bord, autorité malsaine des sous-officiers, condescendance aristocratique des officiers.



Pour tous, le jeune pêcheur doit apprendre à parler et devenir matelot. Il se doit et ne peut que s'adapter aux règles de vie civilisée et à la morale chrétienne.

Cela sera fait, envers et contre tout, jusqu'aux dernières extrémités de déshumanisation et de violence.



Tres belle réussite que cette bande dessinée historique, qui ne lasse jamais malgré 200 pages centrées sur la vie à bord. Les multiples scènes du quotidien se succèdent avec une impression de langueur propice à évoquer ces interminables navigations et avec des fulgurances de violence en actes et en paroles.

Les détails sont nombreux et le découpage très dynamique. Le dessin noir et gris bleuté est un support idéal de confort de lecture. J'ai beaucoup aimé l'aspect graphique et ai d'ailleurs choisi cette lecture sur le coup de coeur de l'aquarelle de sa page de garde.

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Révolution, tome 1 : Liberté

Depuis quelque temps déjà, j’ai l’envie de vous présenter davantage de BD, de romans graphiques, que j’apprécie, sur mon blog. J’en lis de plus en plus par plaisir. Ce premier volume intitulé « Révolution Tome1 Liberté » qui formera, à terme, une trilogie monumentale de près de 1000 pages sur la Révolution française de 1789, est un indispensable à offrir pour les fêtes de noël et de fin d’année.



Paru chez Actes Sud, cette splendide BD de près de 328 pages est un pur régal pour les yeux, car les illustrations sont vraiment superbes, mais aussi pour l’esprit car vous avez là une somme que l’on lit en savourant les dialogues et les situations racontées ici avec une plume pleine de verve. Fauve d’or du meilleur album à Angoulême 2020 pour le festival international de la bande dessinée, on ne peut qu’être impressionné par la faculté que les deux créateurs de cette BD historique, Florent Grouazel et Younn Locard, ont eu à dépoussiérer cette page fondatrice de notre histoire à laquelle on se réfère tant.



Avant d’offrir les ouvrages pointus de Timothy Tackett, historien américain reconnu comme étant LE spécialiste de la Révolution Française, vous pouvez débuter par cette BD qui va vous remettre en mémoire les événements de ce cataclysme si fondateur. Le cadre chronologique n’est pas choisi par hasard. Il s’étend de fin avril 1789 avec le massacre des habitants du faubourg Saint Antoine qui suit l’affaire Réveillon, jusqu’en octobre 1789 avec le vote de la loi martiale par les députés de l’Assemblée nationale constituante. On suit différents personnages qui proviennent des différentes classes sociales d’alors. C’est érudit sans être assommant et c’est vraiment le plaisir de lecture qui ressort de cette BD.



Il faut un sacré cran et beaucoup de talent pour réussir à synthétiser les événements de la Révolution Française sans renoncer à la rigueur historique de ce qui est raconté. Au début de chaque chapitre vous trouverez un petit texte qui vous expliquera de façon très pédagogique ce qui va être le contenu de ce dernier. La conclusion de ce premier tome avec les mots de Pierre Serna, professeur d’histoire de la Révolution française à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est un régal.



Bref, vous l’aurez compris c’est un coup de cœur total. Si vous avez des proches qui aiment l’histoire, la BD, nul doute que vous les comblerez avec ce magnifique objet. Je n’attend plus qu’une seule chose : la suite ! Je vous rappelle quelques éléments, il s’agit de la BD « Révolution Tome 1 Liberté » par les auteurs Grouazel et Locard et c’est paru aux éditions Actes Sud.




Lien : https://thedude524.com/2020/..
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Révolution, tome 1 : Liberté

Très belle Bande-dessinee méritant son prix au festival de la BD d'Angoulême 2020.



De l'émeute Réveillon (avril 1789) au vote de la Loi martiale (fin octobre 1789), en passant par la prise de la Bastille, la nuit du 4 août et le retour de la famille royale à Paris suite à la marche des Femmes vers Versailles, on suit les aventures du peuple parisien.

Ainsi que le film "un peuple et son roi" de Schoeller, les auteurs montrent comment un peuple devient révolutionnaire.



Suivi d'un article signé Pierre Serna très instructif :

"Au fond, une révolution n'est pas que la victoire d'un peuple, mais la victoire d'un peuple qui a su se montrer soit assez sûr de sa force, soit assez déterminé à employer la force pour que les représentants de l'ordre, soldats ou gardes, lèvent la crosse et passent du côté du peuple et obligent dès lors les autorités à composer avec de nouveaux interlocuteurs..."
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Révolution, tome 1 : Liberté

Une bande dessinée très ambitieuse tant du point de vue graphique que narratif.

Les auteurs mettent en scène des personnages de tous les milieux sociaux (bourgeois, aristocrates, miséreux et gueuses) avant que la Révolution française n'éclate. C'est bien sûr l'occasion de montrer les conditions de vie , durant l'Ancian Régime, d'une grande part de la population dominée par une poignée de privilégiés qui ne veulent surtout pas entendre parler de réforme ou de mesures qui verraient ces privilèges rognés.



Les personnages sont très crédibles et attachants, certaines scènes sont d'une précision vraiment fabuleuse. Et le dossier en fin d'ouvrage éclaire le projet graphique, littéraire et historique.

Toutefois, le nombre de références mentionnées dans le récit font de cette bande dessinée un récit non seulement complexe mais pas forcément abordable pour qui n'aurait pas un minimum de clés et de connaissances sur cette époque.



Le nombre de critiques déjà rédigée et l'obtention du Fauve d'Or rendent inutiles le fait de s'étaler trop sur cet enième avis. Je me contenterai donc modestement d'ajouter une voix pour signaler que c'est une BD qui vaut vraiment le détour.
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Révolution, tome 1 : Liberté

Très beau travail graphique à quatre mains de Grouazel et Locard avec des planches en demi-teintes et des nocturnes superbes avalant ombres et silhouettes. le regard se perd à l'ouverture dans la violence des premiers troubles qui enfièvrent les faubourgs de la capitale alors que les Etats Généraux ne sont pas encore ouverts à Versailles : des bruits contradictoires ont couru dans Paris sur la baisse des salaires chez Réveillon provoquant des émeutes à St Antoine que la Garde réprime immédiatement. Révolution raconte sans dogmes des trajectoires individuelles ignorées de la grande Histoire. C'est une vaste fresque populaire et sensible où s'entrecroisent intrigues et complots multiples dans un climat social et politique délétère minutieusement et très sérieusement documenté. On crie encore ici et là “Vive le roi” ou “Vive Necker” dans les bulles quand débute le volume alors que la disette et la colère contre les spéculateurs de la faim gronde partout, que les débats et les joutes oratoires vont bientôt enflammer la salle du Jeu de Paume, que la soldatesque se masse à la périphérie de Paris, que courent les plus folles rumeurs et les libelles les plus désastreux... le dessin parfois frénétique et le scénario suggèrent toujours les événements majeurs sans faire de référence explicite aux dates dont toutes les mémoires conservent peu ou prou la chronologie explosive. Comme une respiration bienvenue dans la furie générale d'un album sous tension chaque début de chapitre (il y en a onze) recadre “en off” les événements grâce aux souvenirs écrits d'un voyageur Anglais fictif, Nathanaël Pym, témoin extérieur à la Révolution et devenu l'ami de l'un des deux protagonistes bretons auxquels on s'attache vite, Abel de Kervélégan, que son scepticisme à l'égard des nouveaux faiseurs de constitutions siégeant à Versailles oppose fraternellement à son jumeau Augustin (qui a bien existé), député de Quimper élu du Tiers et farouche défenseur d'une représentativité qu'il appelle à se renforcer rapidement.



Révolution est un roman labyrinthique de trois-cent-vingt-sept pages où l'oeil peut s'égarer facilement dans des cases grouillantes et fourmillantes, à travers des mouvements de foule spectaculaires oppressants (chapitre VI et VII), où l'attention est sans cesse sollicitée et bousculée. S'y côtoient personnages fictifs et réels d'horizons distincts avec quelques figures historiques à l'occasion (Barnave, Lameth, Mirabeau, Marat, Cazalès, Robespierre...), évoluant dans l'atmosphère survoltée du Paris contrasté de la fin du dix-huitième siècle : aristocratique, industrieux et miséreux (dont Marie la fillette borgne de la première page fait partie) : Avenues élégantes, chiens errants et cochons vautrés sur le pavé, hôtels particuliers, carrosses et ruelles mal famées ou encombrées d'échoppes d'artisans ou de masures, attelages et charrettes, carrioles en files serrées aux barrières d'octroi, relégués et fous et folles de Bicêtre ou de la Salpêtrière. Mais Paris prête aussi son cadre topographique et architectural exceptionnel aux deux auteurs qui s'en saisissent ici magistralement pour faire exister la ville dans l'oeuvre – ses toits et ses ponts, ses boyaux souterrains, ses églises, une carte des faubourgs avec le mur d'octroi offerte en double page ici, les Bains chinois (p. 68) ou le Café Amaury (Versailles) disparus aujourd'hui redécouverts là, la mairie d'avant le grand incendie de la Commune, le quartier du Palais-Royal etc.) Au tout début et à côté de Marie il y a aussi Louise désemparée, qui perd son emploi de servante et la famille de Sabournin, un étrange complotiste (qui ressemblerait presque à Éric Zemmour) éditeur d'une feuille de propagande “Le Lys ardent” et, plus loin un bel aventurier ancien disciple de Diderot rallié à la cause des émeutiers ; quelques autres figures, dames poissardes (Reine Audu) ou fort des halles, plus hautes en couleur, complètent une galerie dont le Tome 2 décidera de la suite du destin... La loi martiale brutalement proclamée par l'Assemblée clôt ce volume épique dont seule l'épaisseur pourrait être discutée, éternel débat, qui ne doit rien entamer de la curiosité à le découvrir.



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Eloi

On ne peut qu'être profondément ému par le destin si sombre d'Eloi.

Jeune Kanak fraîchement converti au catholicisme, il est emmené en France à la demande d'un scientifique Le voyage de Nouvelle-Calédonie vers la France se révèle un interminable calvaire pour le jeune homme qui peine à s'adapter alors qu'il est en butte à l'hostilité de tous, ou presque, sur le navire : racisme sous toutes les formes imaginables à cause de sa couleur de peau, de sa culture considérée comme primitive, de son anthropophagie supposée, etc. Et ceux qui ne lui sont pas hostiles ne le considèrent que comme un objet d'étude : un athée à transformer en bon chrétien pour le prêtre, un cobaye à étudier sous toutes les coutures pour le naturaliste... C'est révoltant, écœurant de voir son humanité ainsi reniée par tous.

Et le récit du sinistre destin d'Eloi est servir par des dessins en noir et blancs qui reflète toute l'âpreté de ce huis-clos en mer.
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Eloi

Milieu du XIX siècle, le récit débute en Nouvelle-Calédonie parmi l'équipage de "la Renommée" en pleine hégémonie coloniale entre pseudo recherche scientifique ou supériorité religieuse aveugle.

Ils entreprennent le retour en France , longue et éprouvante navigation hasardeuse à l'époque des grands trois-mats.

Eloi, un jeune Kanak fait parti du voyage, tel un trophée à montrer pour justifier au nom de la science les recherches anthropologiques ou l'espérance de le convertir au Christianisme pour l'homme d'église accompagnant cette mission. Mission éprise d'un complexe de supériorité propre à cette époque de l'humanité.

A priori culturels autour du cannibalisme des autochtones , vie à bord pour les marins entre curiosité, rare bienveillance, barbaries et conditionnement subie par des année de traite négrière.

Ou jusqu'où pouvait conduire les certitudes d'homme de sciences pour certifier la propagation du "bien" en légitimant le mal absolu. Questionnant pour le coup qui se place réellement en anthropophage de l'humanité ?

Débat qui peut encore se dévoiler actuel en ces moments où la science est mis à mal par des scientifiques recherchant la médiatisation à l'extrême faussant le débat en dogmes dangereux à mon humble avis.

Dessins bleus et blanc très réussis, jolie bande dessinée au contenu intéressant.
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Révolution, tome 2-1 : Egalité

Nous sommes seize mois après les événements narrés dans le premier tome. 312 pages signées par le duo Grouazel et Locard pour ce « Révolution II. égalité -livre 1 » que j’attendais avec une grande impatience. La force de cette BD ne se situe pas tant dans les illustrations, mais plutôt, dans la force du récit, l’épaisseur psychologique des personnages, la somme d’informations cumulées sur cette période emblématique et fondatrice de notre histoire moderne. Il y eût un avant et un après 1789. Aujourd’hui encore, c’est une date clivante pour certains mouvements politiques. L’adhésion à la République est largement partagée mais, ici et là, les fondations sont sapées par des courants minoritaires mais néanmoins bel et bien présent. Il est d’autant plus important pour les lecteurs/lectrices de saisir les enjeux de cette période révolutionnaire qui vît la chute de la monarchie et le régicide de janvier 1793. Ici, la petite histoire rejoint la grande. Le travail pour rendre accessible, au plus grand nombre, une période aussi chargée en événements majeurs, est colossal. Actes Sud, a produit une mise en page de qualité. On poursuit de façon très claire, dans la droite lignée du premier tome. J’émets néanmoins un petit bémol sur ce second tome. J’ai trouvé qu’il se perdait par moment dans l’anecdotique avant de reprendre son élan dans le dernier tiers du récit avec notamment la fuite du roi et de sa famille jusqu’à son arrestation à Varennes le 22 juin 1791. Reste que ce travail exceptionnel demeure une porte d’entrée conséquente, pour qui veux s’immerger dans cette période, tempétueuse et si complexe. Je recommande cette BD de haute volée pour Noël par exemple.
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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Révolution, tome 1 : Liberté

Révolution, Liberté est le premier tome d'une trilogie consacrée à la Révolution française. Écrite et dessinée par deux auteurs, cette bande dessinée lauréate du fauve d'or d'Angoulême, a obtenu le prix du meilleur album en 2020. Il me tardait d'en découvrir le contenu.



L'histoire débute par l'affaire Réveillon en avril 1789, on assiste à divers événements avant-coureurs de la révolution tels que l'ouverture des états généraux ou encore le renvoi du ministre des finances Jacques Necker. On poursuit avec d'autres actes restés tristement célèbres comme le massacre du gouverneur de Launay lors de la prise de la Bastille, jusqu'à l'adoption de la loi martiale par l'Assemblée en octobre 1789.



Dans ce récit, il y a plusieurs personnages. J'ai eu parfois des difficultés à tous les identifier. Les plus marquants (parmi ceux qui représentent le peuple) sont Marie, une petite fille reconnaissable à son oeil crevé et aux haillons qu'elle porte et sa sœur Louise un peu plus âgée qu'elle. On rencontre également celle que l'on appelait la Reine Audu, personnage historique que je ne connaissais pas : "Et voilà reine Audu ! La maquerelle en chef des dames poissardes, plus crainte que respectée par ses consœurs dont elle se dit la reine."



Dans un autre milieu social, on fait la connaissance d'Augustin Kervélégan appartenant au club breton, avocat et député du Tiers État, et de son frère fictif Abel. D'autres personnages imaginaires comme celui de Virgile de Saint-Roch ou encore de Jérôme Laigret, ultraroyaliste, pamphlétaire et fervent défenseur de la noblesse (dont les traits m'ont étrangement fait penser à quelqu'un...).



En résumé : "C'est un authentique voyage dans la société feuilletée d'Ancien régime auquel nous sommes invités, de la Cour aux salons parisiens, des coteries d'aristocrates s'accrochant à leurs privilèges aux députés bourgeois, venus de leur province, tel ce Kervélégan, pour refonder le pacte social entre le roi et ses peuples." (Extrait du texte situé à la fin de l'ouvrage)



Un livre très intéressant. Je regrette cependant d'être passée un peu à côté à cause des dessins qui ne m'ont pas emballée (très fournis, peu de nuances dans les couleurs). Je me suis perdue parmi les personnages... D'un point de vue historique, le travail de recherche est à saluer. Il m'a manqué quelques notes de bas de page à l'apparition d'un nouveau personnage (et oui je suis friande de ces petites explications qui me permettent de mieux apprécier un ouvrage sur une thématique historique). Je pense lire le deuxième tome tout de même et essayer de m'accrocher au récit.

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Révolution, tome 1 : Liberté

Liberté est le premier tome de Révolution, une trilogie de Florent Grouazel et Younn Locard sur la Révolution française. Ce roman graphique de plus de 300 pages est riche et intéressante. Il mêle les destins de plusieurs personnages à celui de la nation. Une œuvre imposante !
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Révolution, tome 1 : Liberté

Révolution est une œuvre ambitieuse portant un autre regard sur ce mouvement insurrectionnel qui a changé à tout jamais la face de la France. Sans cela, nous pourrions encore avoir un roi bienveillant sur nos institutions à l’image de la monarchie britannique en lieu et place d’un monarque républicain élu tous les 5 ans par un peuple parfois versatile. Non, chez nous, on lui a tranché sauvagement la tête. Bon, il n’a pas été le seul car beaucoup y sont passés et même les principaux instigateurs de ce mouvement (je pense notamment à Danton ou Robespierre).



Certes, l’œuvre est très dense avec plus de 300 pages. Cependant, cela m’a semblé un peu fouillis avec une multitude de personnages qu’on ne reconnait pas forcément d’une page à l’autre et surtout des dialogues parfois assommants. Tout cela donne une atmosphère de tourbillon. J’arrive toutefois à comprendre que c’est le manque de nourriture et des impôts injustes qui ont été le moteur déclencheur. Avoir convoqué les Etats-Généraux n’était pas non plus une très bonne idée au vu du déroulé des évènements.



Objectivement, cette œuvre est tout à fait conforme à ce qu’on pourrait attendre de ce sujet historique car il faut aimer tous les détails. Personnellement, je trouve que c’est parfois un peu décalé par rapport au langage employé empreint de modernité. Je ne me suis pas ennuyé mais presque.
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Révolution, tome 1 : Liberté

La révolution française en BD, une très bonne idée.

Ce fut l'occasion de replonger dans cette période tourmentée, mais pas uniquement par les personnages les plus illustres car des "petites" gens, des gens du peuple font partie intégrante de l'intrigue.

Mon petit bémol est dû au graphisme qui ne m'a pas beaucoup plus, les traits des personnages sont assez grossiers.
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Révolution, tome 1 : Liberté

Comment naissent les révolutions ? Le premier volet de la trilogie "Révolution" de Grouazel et Locard ("Révolution : 1 Liberté", chez Actes Sud) travaille cette question de manière magistrale. Cet album de bande dessinée détaille les premiers mois de la Révolution française, d'avril à octobre 1789, soit de l´Affaire Réveillon à la loi martiale décrétée par l'Assemblée nationale constituante, en passant notamment par le Serment du Jeu de paume ou les incendies des barrières de l'octroi.



On y suit des protagonistes inventés, comme des témoins de ces jours d'Histoire : une femme et un enfant misérables, des aristocrates modérés et un pamphlétaire contre-révolutionnaire, qui vont permettre de couvrir cette période dans toute sa complexité et dans toutes ses nuances.



Je m´y connais autant en dessin qu´en haltérophilie, mais je peux vous dire qu'il y a dans cet album ambitieux (plus de 300 planches) des portraits saisissants et des double-pages incroyablement précises et belles (comme pour figer des moments clés).



Les débats des États généraux, de l'Assemblée ou des salons ont bien sûr leur place, mais le peuple dans sa multitude, sa pluralité, occupe un rôle central. C'est une BD historique, mais pourtant elle résonne souvent avec notre actualité sociale ou politique.



En la lisant, j'ai beaucoup pensé au formidable roman d´Éric Vuillard, "14 juillet" (Actes Sud, 2016), qui était dans le même esprit, avec ce même souci du détail, ce même souffle et cette même résonance.
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Révolution, tome 1 : Liberté

Quel souffle, quelle densité ! Ce premier tome embrasse son sujet avec passion. On se perd un peu au départ devant tant de personnages, d'évènements simultanés, de lieux évoqués. Les textes sont très nombreux et la somme d'informations à intégrer progressivement n'est pas anodine. Et pourtant, pourtant, on se laisse happer peu à peu, au début grâce à l'un des "héros" que l'on suit alors qu'il débarque à Paris en juin 1789 pour rejoindre son frère, représentant à l'Assemblée. Puis peu à peu, à travers d'autres personnages. On navigue d'un quartier de Paris à l'autre : des clubs où se déroulent des débats politiques, aux salons des nobles incapables de comprendre ce qui se passe, en passant par les séances à l'assemblée et bien sûr la Bastille. On croise certains figures historiques mais elles ne sont pas le centre du récit. L'intérêt des auteurs pour le peuple de Paris est palpable. Le travail documentaire qu'ils ont dû réalisé en amont est palpable tout le le long de l'histoire. Leur "gourmandise" pour ces évènements est visible aussi. On pense au Cri du peuple de Tardi, on pense à Hugo, et... je veux lire la suite !!
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Révolution, tome 2-1 : Egalité

A la suite du livre 1er « Liberté » Grouazel et Locard poursuivent leur exploration de la révolution française en publiant le livre II « égalité-livre1 ». Ce deuxième album transporte le lecteur au printemps 1791, période clé où se jouent les déchirements futurs. Les divisions déjà sensibles depuis 1789 se confirment, le petit peuple de Paris prend toute sa place, les ennemis de la Révolution se dévoilent, Paris devient le théâtre immense de rapports de forces inéluctables. Un album réussi par le texte et les dessins qui proposent un bouillonnement évènementiel à la hauteur des faits, tout est en place pour mettre en scène la complexité de la situation politique de cette période, une multitude de personnages, kaléidoscope de la diversité sociale : aristocratie toujours présente, bourgeoisie multiple par les niveaux de richesse et les engagements, et surtout le petit peuple de Paris au cœur des quartiers parisiens quadrillés en sections, avec des figures féminines au premier plan. Personnage à part entière, Paris crève le dessin, par la précision et la vivacité du trait, dont l’effet se renforce dans des panoramiques époustouflants. La vie politique prend forme sur cette réalité sociale, les compromissions, les divisions éclatent au grand jour. La garde nationale, sorte d’armée populaire, constituée de citoyens qui paient l’impôt est traversée par ces divisions, Lafayette à sa tête en est le meilleur exemple, dans son attachement à la monarchie, conservateur, manœuvrier, il est le pivot politique de cet album, et précipite après la fuite du roi, le processus d’adhésion à la République avec la fusillade du champ de Mars. C’est l’épilogue de ce volume et le début de la bascule vers la chute de la Monarchie. C’est donc une fresque historique d’une grande intensité que nous proposent les auteurs, : Les clubs dans leur diversité des jacobins aux cordeliers, la presse dont les feuillets sont lus partout, le poids des acquis de 1789 avec la révolte des esclaves en Haïti, la situation dans les provinces avec un zoom sur Besançon. Le traitement de l’histoire étroitement mêlé à la verve des personnages de fiction, avec ses méchants et ses gentils, donne au récit une grande humanité, on y entre avec passion et enthousiasme. Bravo
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Révolution, tome 2-1 : Egalité

Nous les avions quitté en octobre 1789, nous les retrouvons en février 1791. On attendait leur retour avec impatience, ces personnages qui nous avaient fait vivre la révolution comme si nous y étions dans un tome 1 salué par les critiques et les prix dont le fauve d'or du meilleur album au Festival d'Angoulême 2020.



On est dans l'après-révolution donc. A moins qu'elle ne soit pas vraiment finie... Les clubs de pensée s'agitent, Jacobins, Cordeliers..., chacun essaie de tirer son épingle du jeu, surtout dans l'entourage du roi qui n'a pas encore fui. L'esprit révolutionnaire poursuit son ruissellement, en province, dans les campagnes, dans toutes les strates de la société.



Grouazel parvient à nouveau à faire vivre les évènements à taille humaine, chez les petites gens, les sans-grades, comme dans les salons et les assemblées. C'est un tourbillon fiévreux qui s'empare peu à peu du lecteur... et les femmes y jouent leur rôle, contre l'esclavage sous toutes ses formes, contre le déterminisme social, contre la royauté dispendieuse...



Ce pavé de 300 pages ne se dévore pas pour autant. Il se savoure, se déguste, on réalise le travail des auteurs, on est saisi par l'ampleur du travail graphique de Locard, encore plus que pour le premier en ce qui me concerne (ou c'est parce que ça fait longtemps)... Et quelle richesse, quelle densité dans le texte, les échanges entre les personnages.... Si bémol il doit y avoir, c'est celui des lieux et de la temporalité. J'ai parfois eu du mal à me repérer, dans le temps et dans l'espace.



Sinon, que dire à part bravo pour cette fresque folle qui résonne bien volontiers avec des problématiques très actuelles.
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