Citations de Zoulfa Katouh (152)
Et un jour, on reviendra, j’ajoute. Inch’Allah, on rentrera chez nous. On plantera des citronniers. On reconstruira nos villes et on sera enfin libres.
Le soleil est presque couché et le bleu est en train d’engloutir toutes les autres couleurs. La nuit tombe vite, mais elle n’est pas éternelle. Nous ne serons pas toujours confrontés à l’obscurité, au mal. Tant que nous garderons la foi et que l’histoire de la Syrie continuera à couler dans nos veines, il restera une lueur d’espoir.
J’ai perdu ma famille. Toi, tu as encore la tienne. Je le vois tous les jours à l’hôpital : les gens vendraient leur âme pour passer une minute avec ceux qu’ils aiment. Moi la première.
Tu ne peux pas me faire ça. Mon cœur ne le supportera pas.
C’est normal de penser à l’avenir, m’assure-t-elle. Ce n’est pas parce qu’on risque de mourir qu’on n’a plus le droit de vivre. Tout le monde, partout, peut mourir n’importe quand. On est comme les autres, juste obligées de regarder la mort en face plus souvent.
La nuit tombe vite, mais elle n'est pas éternelle. Nous ne serons pas toujours confrontés à l'obscurité, au mal. Tant que nous garderons la foi et que l'histoire de la Syrie continuera à couler dans nos veines, il restera une lueur d'espoir.
"Je me demande comment le reste du monde peut continuer à dormir la nuit en sachant qu'on nous assasine pendant notre sommeil. Comment il peut laisser faire ça ? "
Sache que, même dans la mort, tu es ma vie.
Partir ne sera pas facile. Je sèmerai des morceaux de mon cœur brisé derrière moi sur les côtes syriennes, et les cris de mon peuple me hanteront jusqu’à la fin de mes jours.
Personne ne se soucie d'une poignée de réfugiés syriens perdus en pleine mer. Nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à tenter cette traversée. une centaine de morts ? Ça fera juste les gros titres le temps d'une manifestation ou d'une collecte de dons, puis notre souvenir se dissoudra telle l'écume des vagues. Personne ne se rappellera nos noms. Personne ne connaîtra notre histoire.
(Page 386)
- Sache que, même dans la mort, tu es ma vie.
Je me demande comment le reste du monde peut continuer à dormir la nuit en sachant qu'on nous assassine pendant notre sommeil.
(Page 308)
Peu importait que j'aie à peine dix-huit ans. Peu importait que mon expérience médicale se limite au contenu théorique des manuels. On m'a confié mon premier corps à recoudre et j'ai appris sur le tas. La mort est un excellent professeur.
(page 7)
Je me demande comment le reste du monde peut continuer à dormir la nuit en sachant qu’on nous assassine pendant notre sommeil. Comment il peut laisser faire ça.
Des empires entiers se sont effondrés durant l'histoire. Ils fleurissent, ils se reconstruisent et ils tombent, rien n'est éternel. Pas même notre peine.
Je n'en peux plus qu'on suffoque sans que personne n'en ait rien à faire. Qu'on ne nous accorde même pas une seconde d'attention. Qu'on ne respecte pas nos droits les plus élémentaires.
Comment le monde en est-il arrivé là ?
Personne ne devrait avoir à affronter de telles horreurs.
Sous mes vieilles baskets, la terre est imbibée du sang des blessés qui affluent jour après jour.
Il n’y a rien de mal à chercher un peu de réconfort au milieu de cet enfer.
Ma voix se brise et mes larmes détrempent le sol, car je viens de prendre conscience d'une terrible vérité.
Je parviendrai peut-être à quitter la Syrie. Mes pieds fouleront peut-être les côtés européennes, les vagues fouetteront mes jambes tremblantes, les embruns se déposeront sur mes lèvres. Je serai en sécurité.
Mais je ne serai plus vraiment vivante.