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Citations de Éloïse Lièvre (32)


6. « À trois mille deux cent cinquante-trois kilomètres de là, les éboueurs d'Ankara, tandis qu'Erdoğan fait mettre à l'index et détruire cent quarante mille livres, rassemblent ceux qu'ils récoltent dans les poubelles et finissent par installer dans une ancienne usine, elle aussi à l'abandon, une bibliothèque de cinq mille volumes ouverte jour et nuit.
La bibliothèque des éboueurs d'Ankara a une sœur en France. Je tombe sur elle par hasard et c'est mon âme sœur aussi instantanément. Elle s'appelle la Bibliothèque Fantôme et son créateur Ludovic Cantais. Ludovic est artiste, photographe et réalisateur. Il s'intéresse aux objets, à l'abandon, à la poussière, tout ce qui fait vestige, trace. Un jour, il s'est mis à recueillir les livres abandonnés dans la rue. » (p. 259)
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5. « Ce que je désirais dans ma vingtaine, à cette époque des premiers choix, que je désirerais longtemps et que d'une certaine manière je désire encore, c'est cette intensité de vie qui est le privilège des êtres humains dans les livres. J'avais découvert, après avoir sans distance ni savoir partagé et aimé leurs aventures, la notion de personnage. Mais si elle avait un sens, ce n'était qu'à condition que j'en fusse un moi aussi, avec toute l'exigence et l'aura nécessaire, cette réalité excédentaire qui était le seul sens. Ou alors, les êtres des livres n'avaient pas moins d'existence organique et spirituelle que moi, pleine de matières complexes, palpables et impalpables, de cellules et de nuées, des chairs tout aussi chairs, les divers degrés de joie et de souffrances. » (p. 230)
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4. « La question que j'inscris dans la barre de recherche du navigateur est mal comprise. Où lit-on le plus ? L'aleph me répond : en Inde, en Thaïlande, en Chine. Je reformule : Où lisez-vous ? Des magazines posent régulièrement la question et j'aime beaucoup le nom de ce site d'échanges, "Le coussin du chat", qui donne les mêmes réponses que les grands tirages. Le lieu de la plus grande intimité – du sommeil, du repos, du sexe, de l'amour – et celui de la plus grande promiscuité subie, de la plus collective et la plus sociale des expériences, le trajet quotidien, professionnel, le chemin du travail. Le lit et les transports en commun. "Le coussin du chat", dans une espièglerie innocente, rapporte aussi tous les inconvénients conjugaux de la lecture cubiculaire, cette lecture alanguie que seuls peuvent savourer pleinement les célibataires, puisque la lumière qui lui est nécessaire, disent les cancans, gêne les guetteurs d'endormissement, et que les livres nourrissent parfois jalousies, divergences de désir, culpabilités afférentes, tant ils sont de très bons amants. » (pp. 192-193)
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3. « Après que j'eus enlevé mon alliance, 'le père de mes enfants' m'offrit une bague pour la remplacer. Un anneau de rupture, un anneau de l'après. C'était une bague en argent dont le chaton était orné d'un petit Sacré-Cœur percé d'une flèche de part en part, de bas en haut. Le symbole était beau, lesté d'une aura certaine de culpabilisation lancinante, et, sans doute pour relever le défi absurde d'endosser une faute que je n'avais pas commise, puisque l'un ou l'une ne quittait pas l'autre, que personne n'abandonnait personne, que nous nous séparions, que 'nous' se séparait, je la portai. La bague remplit sa mission au-delà de sa charge symbolique. Chaque fois que je m'habillais ou me déshabillais, mais aussi la plupart du temps quand je manipulais des objets, quand je cherchais quelque chose dans mon sac, le sommet de la bague se prenait dans ce que je touchais et sa pointe, basculant vers la peau à l'extrémité de ma phalange, me blessait. Cela faisait mal, un petit mal vif, instantané, aussitôt oublié. Je ne compris pas tout de suite d'où venait la piqûre, flamboyante de déni. Mais une nouvelle trace apparut, un minuscule poinçon rosé, puis, à mesure que le mouvement se répétait, une égratignure rouge sans cesse entretenue, une torture miniature. J'ai fini par ôter la bague, et je l'ai rangée avec tant de soin que je ne sais plus où elle est. Mais si j'observe mon doigt, aux deux tiers de la phalange proximale, je peux voir une infinitésimale moucheture, ocelle à peine plus sombre que le grain de la peau, et je sais que c'est là le reste d'une contrition saugrenue, élément sacrificiel de l'histoire, qui aujourd'hui ne m'arrache que des sourires. » (pp. 147-148)
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2. « Les gens qui lisent dans le métro ne feraient pas tous le choix unanime de l'action rebelle si les circonstances le réclamaient. D'ailleurs, les circonstances le réclament, et tous les gens qui lisent dans le métro ou ailleurs ne s'interposent pas lorsque la police obéit aux ordres de détruire un campement de migrants, de faire évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, d'interpeller un secouriste pour avoir conduit à l'hôpital une femme sans-papiers sur le point d'accoucher, ne vont pas même manifester pour faire entendre leurs voix contre la destruction de Code du travail, ni ne glissent dans l'urne un bulletin de vote conséquent ou refusent de le faire parce que précisément ils le savent sans conséquence, ni même achètent tous les livres qu'ils lisent dans les librairies indépendantes de leur quartier, évitent de se ruer sur la dernière petite machine à la mode, n'emplissent pas leur garde-robe de vêtements qu'ils ne porteront pas, ou refusent de consommer des animaux morts dans des conditions intolérables.
Mais dans le métro des trajets laborieux, les livres ouverts projettent leur lumière, visibles et parfaitement clandestins, comme des regards, des hochements de tête imperceptibles, des codes, des signes de reconnaissance, au gré aussi des reflets dans les vitres des trains, de cette fantomatique ténacité qui les habite, et je me laisse obséder par cette formule en clair-obscur, héroïque et silencieuse, 'l'armée des ombres', pour en revêtir les liseurs, nous, les veilleurs, et trouver, sans jamais perdre conscience de la grandeur du modèle et de la disproportion de ce qui n'est, comme la scène absente du film de Melville, qu'une image, qu'elle nous va bien. » (pp. 83-84)
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1. « L'homme austère qui serre si fort _Un Bonheur parfait_ contre lui ce jour-là, comme si sa vie en dépendait, comme je me raconte que ma vie en dépendit, je le reconnais. Je ne le connais absolument pas, mais je le reconnais. Je reconnais la tension de ses mains, elle exprime la même urgence que la mienne, ou à peu près, un peu qui n'a aucune importance. Nous nous rencontrons sans entrer en contact, nous nous lions sans aucun lien, aucun autre lien que ce livre qui fait signe. Je lui sais gré d'être sur ma route, mon compagnon qui s'ignore, mon frère. Son offrande, dont il ne saura jamais rien, est de me faire ressentir cette abolition violemment heureuse en moi de l'individu distinct. La joie blanche de mon cœur. Identification. Gratitude. La reconnaissance. » (pp. 45-46)
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Je me souviens exactement de l'instant où ma lecture a été libérée. Un jeune homme que j'admirais intellectuellement m'a donné une double autorisation. Il l'a donnée à la petite fille sérieuse, à la bonne élève qui ne devait pas perdre son temps et toujours finir ce qu'elle entreprenait. Nous nous tenions devant sa bibliothèque, il parlait des livres qui s'y trouvaient. Il m'a conseillé Le Dahlia noir de James Ellroy. Puis il a dit d'un autre livre qu'il ne l'avait pas terminé. Ce n'était pas un aveu, car dans l'aveu, il y a la conscience de la culpabilité. Non, c'était dit comme ça, en passant, simplement comme une chose possible. Ce jour-là, j'ai compris que je pouvais lire des romans policiers et que si un livre ne me plaisait pas, je n'étais pas obligée de le lire en entier.
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Les ancêtres sont descendus des canopées et l'homme a marché sur ses deux jambes. Il a fabriqué des outils, ouvert la voie de la technique, de cette mainmise sur le monde. Mais la fin dernière de la libération de la main de l'homme, ce n'était pas cela. L'homme s'est levé sur ses pieds et a découvert l'agilité de ses mains pour le don et la caresse, et pouvoir un jour tenir les livres et les lire.
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Il pensait, entre autres catastrophes annoncées, que les gens ne lisaient plus. Je voulais accumuler des preuves contre cette conviction pessimiste qui veut que le livre soit menacé d’extinction, espèce parmi les espèces.
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Je pense aux miroirs. Dans celui qui reflète le jeune homme ici, et me reflète aussi, un gros mammifère carnivore, certes vêtu d’un pull ou d’un poncho dont on devine le col, mais que je devrais fuir, effrayée par la prédation ou la peur de l’autre, c’est-à-dire ma peur de l’ours et celle de l’ours à mon égard, et pourtant je n’en fais rien, car lui et moi sommes du même bord. Il y a plusieurs manières de voir cette image de l’ours qui lit. Comme un assagissement de cette « nature » qu’ainsi nous nommons, sa domestication, mais aussi, à travers le miroir, comme un appel à notre propre « nature », à cette chose en nous qui nous dénude, nous fait crier à l’os, nous rend semblables tous, en nous ramenant tous à cet autre ordre, à cette autre manière d’être au monde où nous ne sommes pas l’homme d’un côté et le reste de l’autre, mais mêlés et semblables. Car lire n’est pas le geste éminemment humain et culturel que nous croyons. Lire est notre dernière sauvagerie.
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Rien n’est loin. Peut-être la réclusion dans un wagon de chemin de fer, qu’il soit terrestre ou plus encore souterrain, cette claustration consentie, éphémère puisque sa durée est limitée et sue à l’avance, favorise-t-elle, par une espèce de rébellion, la sensation, confuse et charnelle, d’entretenir une relation avec le monde entier. Non pas seulement le monde dans sa globalité déréalisante mais l’infinité des points du monde, auxquels seraient reliés l’infinité des points de notre personne, et ainsi pour chacun d’entre nous, les infinités de points de toutes nos personnes.
Dans le métro du matin, dans le train de banlieue, où se joignent les élans laborieux, nos pulsions vers l’activité ou nos emplois forcés, s’incarne le monde recomposé, arbitrairement fragmentaire et pointilliste, dont le mode d’existence n’est pas la permanence massive mais plutôt l’intermittence du scintillement. Les gens qui lisent, si repliés sur eux-mêmes et sur l’intime de leur lecture soient-ils, allument un point du monde, un brasillement, et ils sont les veilleurs.
Ce n’est pas la télévision. Ce ne sont pas les journaux. Cela n’a rien à voir avec l’information. C’est de l’incarnation. C’est donner de son corps. Être le représentant, physique, à un moment, pour un moment, à un point du monde, d’un point du monde.
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Des mains entrent dans le champ. Elles sont très pâles. Elles prolongent des poignets déliés et secs dont les attaches semblent graciles et sur lesquels les lumières artificielles déposent des alluvions plus clairs encore que la peau. Autour du poignet gauche, le bracelet brun d’une montre, où brillent deux micas. Ce sont des mains de femme. Elles jaillissent des manches d’un pull noir, débordant, lui, des manches d’un manteau sombre mais moins sombre, bronze. En vérité, des mains, on ne voit presque rien. Les pouces, ongles ras mais pas rongés, sur le bas de page, des poignets vifs, précis. Mains et livre sont posés sur un sac de toile beige dont un nombre et deux lettres visibles me permettent de deviner la provenance. Les mains tiennent le livre, fermement, elles l’agrippent comme pour forcer son ouverture. Je reconnais ce geste-là, un peu impérieux, un peu impatient, d’imposer au livre sa fonction, de vaincre la résistance de sa forme matérielle en faveur d’une relation impalpable, de la substance intactile des rêves, la lecture. Elle vient à peine de commencer ici, ce qui peut expliquer la petite insoumission concrète du livre, la courbe jolie, presque exaltée, tout près de la tranche, et le feuilleté de ses pages de gauche, un éventail de papier avide de liberté. Tout est presque noir autour. Mains, livre et sac font un îlot de clarté, et de cette enclave, le point culminant serait les pages ouvertes, planches de lumière où le lierre très sage des caractères d’imprimerie pousserait en treille, indéchiffrables pour l’observateur, comme le visage de la lectrice que la photographie se doit de réserver, et le titre de son livre que l’on ne connaîtra jamais. Mais le plus émouvant, ce sont les cinq fragments de lignes que la composition typographique et la respiration des paragraphes laissent blancs. Si l’on se concentre bien un instant, on arrive à ne pas voir que cela, ces canaux qui se jettent dans les marges ou les soulagent et irriguent le txte, ces trouées, ces persiennes désaccordées, ces sillons de labours excessivement parcellaires, ces rigoles pour l’écoulement du mystère, ces voies creusées pour tous, allée, impasse, appels d’air, des silences dont il faut faire chair.
C’est là qu’il faut être. Se glisser. Sur les livres, dans les blancs des pages, dans la lecture des lecteurs, il y a quelque chose encore à écrire.
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Le 12 décembre 2014, j’ai commencé à prendre des photographies des gens qui lisent dans le métro.
Je sais pourquoi.
Au début, je voulais sans même qu’il le sache, donner tort à quelqu’un. Il pensait, entre autres catastrophes annoncées, que les gens ne lisaient plus. Je voulais accumuler des preuves contre cette conviction pessimiste qui veut que le livre soit menacé d’extinction, espèce parmi les espèces.
Ce quelqu’un était l’homme avec lequel je vivais encore, mon mari, que je n’identifierais bientôt plus que par la périphrase de l’inaliénable, le père de mes enfants. J’allais mal. Nous allions mal. Nous allait mal. Plus rien ne semblait avoir de sens. La phrase est figée, le constat blanc, protocolaire, mat. Elle énonce ce qui tient encore lorsque tout le reste vacille et finit par céder. Plus rien ne semblait avoir de sens que le délitement de ce qui avait duré, ce qui s’était construit, au bout du compte bancal, entre les étais de nos volontés. Nous avions été présomptueux comme tout le monde. Nous nous étions sentis protégés par nos ardeurs de conquête, la rapacité jeune, et notre certitude d’être différents, comme tout le monde, de savoir échapper à l’usure. On croit bien faire, mais c’est toujours comme ça, il faudrait prévoir qu’on ne peut jamais prévoir.
Nous nous séparions.
Ce n’était pas une décision qui aurait été prise, c’était un long mouvement de détachement. Nous nous séparions, nous commencions tout juste à nous séparer, nous n’en finissions plus de nous séparer.
Une rupture. C’est toujours soi, à l’intérieur de soi, que ça rompt.
Je voulais aussi, en prenant dans mes trajets quotidiens des photographies des gens qui lisent, trouver dans mon existence quelque chose pour tenir. Je me demandais : à présent, comment vivre ? Je me demandais : où trouver le sens ? J’étais un cerveau à ciel ouvert. Je pensais que l’action nous manquait. Non pas à nous seulement, ce nous-couple à présent découplé, mais à nous tous, dont les vies extérieures ressemblent à des colliers de perles. Ce n’était pas que l’action avait disparu, mais elle s’était absentée dans sa forme visible, dans sa forme pleine et digne. Elle avait mué, troqué son enveloppe ample contre une autre plus petite, comme dans une croissance à rebours, envers exact de l’expansion des gardes-robes d’enfants. Plus de décisions, plus de seuils, plus de franchissements grandioses, plus d’épique, plus d’élan plus loin que les vacances prochaines, la seule évasion qu’il nous restait, régulière, organisée, solennelle. Et jusque-là, le lent surplace des semaines. L’action ne s’inscrivait plus que dans des périmètres gardés, le confort d’un appartement, la familiarité d’un bureau, périmètres lacés des servitudes continuelles, douces quand bien même, puisque c’est commode les limites, les étroitesses, rassurant, le pré carré gestionnaire, administratif, intendant, changement d’échelle, changement à grande échelle, réduction, retranchement. L’action s’était abrégée en actes, puis en gestes, et de ces gestes, ce serait la répétition, cette répétition dont les corps en fatigue sont tous frères, qui tiendrait lieu de seule grandeur.
La vie, quel est son diminutif ?
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La bibliothèque des éboueurs d'Ankara a une soeur en France. Je tombe sur elle par hasard et c'est mon âme soeur aussi instantanément. Elle s'appelle la Bibliothèque Fantôme et son créateur Ludovic Cantais. Ludovic est artiste, photographe et réalisateur. Il s'intéresse aux objets, à l'abandon, à la poussière, tout ce qui fait vestige, trace. Un jour, il s'est mis à recueillir les livres abandonnés dans la rue. (p. 259)
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Tous les livres sont des herbiers. (...)
lorsque Ludovic a commencé à recueillir les livres de la Bibliothèque Fantôme, il a aussi, par la force des choses, entamé une collection de marque-pages. Le mot est inexact, mais il n'en existe pas d'autre. Une photographie. Un signet de maison d'édition ou de librairie. Une carte postale. Une lettre d'amour. Un dessin d'enfant. Un morceau de tissu. Une fleur séchée. (...)
Ces bribes modestes de réel transforment les livres en herbiers, en albums, en écrins. Boîtes à moments. Memento mori. Bouteilles à la mer. Capsules de temps. (p. 305-306)
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Les mains du lecteur sont celles d'un berceur en même temps fervent, une espèce de prieur. La photographie saisit ce que peut-être le lecteur tient dans ses mains refermées, l'une dans l'autre, exactement ce que dit le titre du livre de Zafon : l'ombre du vent. (p. 139)
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Des mains des voyageurs naissent les métaphores.
Je l'ai surnommée la Petite Boxeuse. Les pages entre pouces et index repliés, le reste de ses doigts sont fermés serrés, contre couverture et quatrième, si bien que ses mains sont des poings prêts à se battre, suspendus en l'air, à l'affût du danger. Elle tient son livre au-devant de sa poitrine, les bras repliés, presque au niveau de son visage, de son menton que la photographie laisse deviner fin, insoumis. Garde haute. Position de combat. Derrière son livre, à partir de ses poings dressés, de son menton de petite insurgée, je lui compose un visage farouche. Elle lit -Un coeur simple- de Gustave Flaubert. (p. 127)
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Derrière les vitres des métros, il n'y a pas de paysages. Derrière celles des trains de banlieue, il y en a, je ne les regarde pas. Ce sont les mains des gens que je regarde. Ce sont leurs mains, mes paysages. (p. 123)
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Le 12 décembre 2014, j'ai volé la première photographie. Ce ne fut pas seulement une source d'exaltation personnelle. Ce ne fut pas autre chose que l'amorce d'une résistance. (p. 18)
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Mais dans le métro des trajets laborieux, les livres ouverts projettent leur lumière, visibles et parfaitement clandestins, comme des regards, des hochements de tête imperceptibles, des codes, des signes de reconnaissance (...) (p. 83)
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