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4.23/5 (sur 120 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal, Québec , le 24/12/1879
Mort(e) : 1941
Biographie :

Né à Montréal, il est le fils de David Nelligan venu d'Irlande et d'Émilie Amanda Hudon de Rimouski. Il fréquente l'École de l'Archevêché, l'École Olier, le Séminaire de Montréal, le Mont Saint-Louis, le Collège Sainte-Marie qu'il quitte définitivement en mars 1897 pour devenir membre de l'École littéraire de Montréal. Il lit ses poèmes à quelques réunions et assiste aux quatre séances publiques organisées par les jeunes écrivains à la fin de 1898 et au début de 1899. Parmi ses amis il faut mentionner Joseph Melançon et Arthur de Bussières. Dès l'âge de seize ans, il est marqué par l'influence de poètes symbolistes tels Verlaine, Baudelaire, Rodenbach, Rollinat et Edgar Poe. La musique de Chopin et de Paderewski lui est particulièrement chère. Le surmenage finit par produire une "dégénérescence mentale" (verdict médical) et le 9 août 1899, il doit être interné à la Retraite Saint-Benoît d'où il sera transféré en 1925 à l'Hôpital Saint-Jean-de-Dieu; il y restera jusqu'à sa mort.
Sa poésie reflète un coeur prématurément meurtri et une sensibilité exacerbée. Trois de ses poèmes résument l'essentiel de son destin d'homme et d'artiste: La Romance du vin, Le Vaisseau d'or, Devant deux portraits de ma mère. Grâce à ses formes d'expression originales, l'oeuvre de Nelligan marque une étape importante dans l'histoire de la poésie canadienne-française.
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Source : Wikipedia
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Émile Nelligan – Prière du soir


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Émile Nelligan
LE VAISSEAU D'OR

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté ?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve !
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Laissez-le vivre ainsi sans lui faire de mal!
Laissez-le s'en aller; c'est un rêveur qui passe,
C'est une âme angélique ouverte sur l'espace,
Qui porte en elle un ciel auroral.
...
(Le Poète)
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Émile Nelligan
Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.

Elle me baise au front, me parle tendrement,
D’une voix au son d’or mélancoliquement.

Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
Ô toute poésie, ô toute extase, ô Mère !

À l’autel de ses pieds je l’honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.

Recueil : "Émile Nelligan et son œuvre - Le Jardin de l'Enfance"
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Émile Nelligan
Rêves enclos

Enfermons-nous mélancoliques
Dans le frisson tiède des chambres,
Où les pots de fleurs des septembres
Parfument comme des reliques.

Tes cheveux rappellent les ambres
Du chef des vierges catholiques
Aux vieux tableaux des basiliques,
Sur les ors charnels de tes membres.

Ton clair rire d’émail éclate
Sur le vif écrin écarlate
Où s’incrusta l’ennui de vivre.

Ah ! puisses-tu vers l’espoir calme
Faire surgir comme une palme
Mon cœur cristallisé de givre !
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Émile Nelligan
Comme des larmes d’or qui de mon coeur s’égouttent,
Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.
Vous tombez au jardin de rêve où je m’en vais,
Où je vais, les cheveux au vent des jours mauvais.

Vous tombez de l’intime arbre blanc, abattues
Ça et là, n’importe où, dans l’allée aux statues.
Couleur des jours anciens, de mes robes d’enfant,
Quand les grands vents d’automne ont sonné l’olifant.

Et vous tombez toujours, mêlant vos agonies,
Vous tombez, mariant, pâle, vos harmonies.
Vous avez chu dans l’aube au sillon des chemins ;

Vous pleurez de mes yeux, vous tombez de mes mains.
Comme des larmes d’or qui de mon coeur s’égouttent,
Dans mes vingt ans déserts vous tombez toutes, toutes.
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Émile Nelligan
Les Camélias

Dans le boudoir tendu de choses de Malines
Tout est désert ce soir, Emmeline est au bal.

Seuls, des Camélias, en un glauque bocal
Ferment languissamment leurs prunelles câlines.

Sur des onyx épars, des bijoux et des bagues
Croisent leurs maints reflets dans des boîtes d’argent.

Tout pleure cette Absente avec des plaintes vagues.
Le perroquet digère un long spleen enrageant.

Le Saxe tinte. Il est aube. Sur l’escalier
Chante un pas satiné dans le frisson des gazes.

Tout s’éveille alourdi des nocturnes extases.
La maîtresse s’annonce au doux bruit du soulier.

Sa main effeuille, lente, un frais bouquet de roses ;
Ses regards sont voilés d’une aurore de pleurs.

Au bal elle a connu les premières douleurs,
Et sa jeunesse songe au vide affreux des choses,

Devant la sèche mort des Camélias roses.
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À Georges Rodenbach


Blanc, blanc, tout blanc, ô Cygne ouvrant tes ailes pâles,
Tu prends l’essor devers l’Éden te réclamant,
Du sein des brouillards gris de ton pays flamand
Et des mortes cités, dont tu pleuras les râles.

Bruges, où vont là-bas ces veuves aux noirs châles ?
Par tes cloches soit dit ton deuil au firmament !
Le long de tes canaux mélancoliquement
Les glas volent, corbeaux d’airain dans l’air sans hâles.

Et cependant l’Azur rayonne vers le Nord
Et c’est comme on dirait une lumière d’or
Ô Flandre, éblouissant tes funèbres prunelles.

Béguines qui priez aux offices du soir,
Contemplez par les yeux levés de l’Ostensoir
Le Mystique, l’Élu des aubes éternelles !

p.189
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Soir d'hiver

Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai !

Tous les étangs gisent gelés ,
Mon âme est noire: Où vis-je ? Où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé !
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À tout l'ennui que j'ai, que j'ai ! ...
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Émile Nelligan
Nuit d’été

Le violon, d’un chant très profond de tristesse,
Remplit la douce nuit, se mêle au son des cors ;
Les Sylphes vont pleurant comme une âme en détresse
Et les cœurs des grands ifs ont des plaintes de morts.

Le souffle du Veillant anime chaque feuille,
Le rameau se balance en un rythme câlin,
Les oiseaux sont rêveurs, et sous l’œil opalin
De la lune d’été, ma douleur se recueille.

Au concert susurré que font sous la ramure
Les grillons, ces lutins en quête de sabbat,
Soudain a résonné toute, en mon cœur qui bat,

La grande majesté de la Nuit qui murmure
Dans les cieux alanguis un ramage lointain,
Prolongé jusqu’à l’aube humide du Matin.
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C’est un vase d’Égypte à riche ciselure,
Où sont peints des sphinx bleus et des lions ambrés :
De profil on y voit, souple, les reins cambrés,
Une immobile Isis tordant sa chevelure.

Flambantes, des nefs d’or se glissent sans voilure
Sur une eau d’argent, plane aux tons de ciel marbrés :
C’est un vase d’Égypte à riche ciselure
Où sont peints des sphinx bleus et des lions ambrés.

Mon âme est un potiche où pleurent, dédorés,
De vieux espoirs mal peints sur sa fausse moulure ;
Aussi j’en souffre en moi comme d’une brûlure,
Mais le trépas bientôt les aura tous sabrés…

Car ma vie est un vase à pauvre ciselure.
(Potiche)
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