Citations de Émile Zola (7525)
On pardonne une faute, mais l’ingratitude !
La mort est plus forte que l’amour, c’est un défi à l’existence.
Satan, qui rôde, revêt toutes les formes, se déguise en femme, va jusqu’à prendre la ressemblance des saints. Mais, dès qu’il est vaincu, il apparaît dans sa laideur.
La prospérité, la santé sont en mépris, la joie commence aux privations qui tuent le corps. Et c’est ainsi que, triomphants, ils vivent dans des jardins où les fleurs sont des astres, où les feuilles des arbres chantent.
Détruire l’argent, mais c’est la vie même, l’argent ! Il n’y aurait plus rien, plus rien !
Ce que Napoléon n’avait pu faire avec son sabre, cette conquête de l’Orient, une Compagnie financière le réalisait, en y lançant une armée de pioches et de brouettes.
Dans ces batailles de l’argent, sourdes et lâches, où l’on éventre les faibles, sans bruit, il n’y a plus de liens, plus de parenté, plus d’amitié : c’est l’atroce loi des forts, ceux qui mangent pour ne pas être mangés.
Les choses les plus sûres, les plus annoncées à l’avance, devenaient, au moindre souffle, des sujets de doute pleins d’angoisse.
Elle avait maudit l’argent, elle tombait maintenant devant lui dans une admiration effrayée : lui seul n’était-il pas la force qui peut raser une montagne, combler un bras de mer, rendre la terre enfin habitable aux hommes, soulagés du travail, désormais simples conducteurs de machines ?
C’était, d’ailleurs, toujours la même volonté de royale restitution, non pas le morceau de pain jeté par la pitié ou la peur aux misérables, mais la jouissance de vivre, le superflu, tout ce qui est bon et beau donné aux humbles qui n’ont rien, aux faibles que les forts ont volés de leur part de joie, enfin les palais des riches grands ouverts aux mendiants des routes, pour qu’ils dorment, eux aussi, dans la soie et mangent dans la vaisselle d’or.
N’ayez pas l’air de cracher sur l’argent : c’est idiot d’abord, et ensuite il n’y a que les impuissants qui dédaignent une force… Ce serait illogique de vous tuer au travail pour enrichir les autres, sans vous tailler votre légitime part. Autrement, couchez-vous et dormez !
Plus d’argent, plus d’or, plus de ces astres luisants, qui avaient éclairé sa vie ! Toujours la richesse s’était matérialisée pour lui dans cet éblouissement de la monnaie neuve, pleuvant comme une averse de printemps, au travers du soleil, tombant en grêle sur la terre qu’elle couvrait, des tas d’argent, des tas d’or, qu’on remuait à la pelle, pour le plaisir de leur éclat et de leur musique. Et l’on supprimait cette gaieté, cette raison de se battre et de vivre !
l’argent encore, rien qu’un espoir d’argent, suffisait au bonheur de ces pauvres créatures.
Déjà la moisson des hommes et des grandes choses futures était semée, tout germait, ce serait avant quelques années un monde nouveau.
Tout le bien naissait de lui, qui faisait tout le mal.
Seulement, ses enfants, ses femmes, enfin tout ce qui l’entoure, ça ne passe pour lui qu’après l’argent… Oh ! entendons-nous, il n’aime pas l’argent en avare, pour en avoir un gros tas, pour le cacher dans sa cave.
Il exhala sa haine héréditaire, il reprit ses accusations contre cette race de trafiquants et d’usuriers, en marche depuis des siècles à travers les peuples, dont ils sucent le sang, comme les parasites de la teigne et de la gale, allant quand même, sous les crachats et les coups, à la conquête certaine du monde, qu’ils posséderont un jour par la force invincible de l’or.
C’était son conte de fées, sa Cendrillon à elle : les trésors de sa royale famille, qu’elle mettait, de ses petites mains, aux pieds de son prince ruiné, pour l’aider dans sa marche vers la gloire, à la conquête du monde.
De leur prodigalité, de tout cet argent qu’ils jetaient de la sorte en vacarme, aux quatre coins du ciel, se dégageait surtout leur dédain immense du public, le mépris de leur intelligence d’hommes d’affaires pour la noire ignorance du troupeau, prêt à croire tous les contes, tellement fermé aux opérations compliquées de la Bourse, que les raccrochages les plus éhontés allumaient les passants et faisaient pleuvoir les millions.
Plus encore que la science, l’antique poésie des lieux saints faisait ruisseler cet argent en une pluie miraculeuse, éblouissement divin que Saccard avait mis à la fin d’une phrase, dont il était très content.