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Citations de Émilie Guillaumin (67)


On n’aime jamais autant la vie que dans la possibilité de la mort.
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Derrière les mots rebattus de cette guerre avec laquelle la France s’était familiarisée depuis des années jusqu’à la considérer comme faisant partie d’un nouvel ordre mondial, presque un mal nécessaire, il y avait mon mari.
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Le couple était originaire de l’est de la France. « La région des champs de betteraves et de patates, celle des corbeaux qui volent sur le dos pour ne pas voir la misère », plaisantait souvent Carine
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Trois jours en Syrie m’avaient suffi pour comprendre que jamais Cédric n’aurait quitté l’armée. Il en était mordu. Peut-être parce qu’il était issu d’une famille sans histoire et sans Histoire. Son enfance et son adolescence avaient été ordinaires comme celles de ses parents et, probablement, de ses grands-parents. Avant de s’engager dans l’armée, Cédric avait vécu l’ennui de ces jours trop lents qui avaient composé ces années trop longues, comme un drame insupportable dont il avait absolument fallu se soustraire, sous peine de crever. Il lui fallait racheter la faute de cette famille modeste qui se contentait d’exister sans vivre et dont les membres rejoindraient bientôt la cohorte de ceux qui disparaissent un jour sans laisser de traces.
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Trois jours en Syrie m'avaient suffi pour comprendre que jamais Cédric n'aurait quitté l'armée. Il en été mordu.

Peut-être parce qu'il était issu d'une famille sans histoire et sans Histoire. Son enfance et son adolescence avaient été ordinaires comme celles de ses parents et, probablement, de ses grands-parents.

Avant de s'engager dans l'armée, Cédric avait vécu l'ennui de ces jours trop lents qui avaient composé ces années trop longues, comme un drame insupportable dont il lui avait absolument fallu se soustraire, sous peine de crever. Il lui fallait racheter la faute de cette famille modeste qui se contentait d'exister sans vivre et dont les membres rejoindraient bientôt la cohorte de ceux qui disparaissent sans laisser de traces.
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Il lui fallait racheter la faute de cette famille modeste qui se contentait d’exister sans vivre et dont les membres rejoindraient bientôt la cohorte de ceux qui disparaissent un jour sans laisser de traces. Cédric voulait devenir un héros. […] Quitte à faire du reste de ma vie un océan de douleurs. (p.218)
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Il suivait le protocole avec des mots neutres qui ne faisaient qu'épaissir le mystère. Cette mixture insipide faite de mensonge par omission et de secret-défense me révoltait. Tout ce que j'avais accepté pendant plus de dix ans, l'officieux, l'invisible, me donnait maintenant la nausée.
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J'ai eu la folie des grandeurs. Penser qu'un goût immodéré de la littérature et trois pensées poétiques posées sur un carnet faisait de moi un écrivain. Écrit–vain. Ou la reine des poncifs. Une chose est sûre, je me suis perdue.
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Une voix glapit : il est encore temps. Va-t'en. Pourtant, comme un automate, j'introduis les clés dans la serrure.
Thomas et Pierre sont installés devant la télévision, un plateau posé sur leurs genoux. Pierre entoure de son bras les fines épaules de Thomas qui se tient incliné sur le torse de son père. Sourcils froncés, bouche béante, il semble happé par les images. Leur immobilité, leur proximité, la fixité de leur regard, ce bloc unique qu'ils semblent constituer au moment où je pénètre dans la pièce me donnent l'impression qu'une bulle hermétique les entoure.
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Les corps de nos maris sont arrivés le lendemain matin de Syrie. Ils avaient voyagé de nuit dans un avion de transport de matériel militaire, un appareil semblable à celui dans lequel ils avaient embarqué avec une trentaine d’autres soldats deux mois auparavant. 
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Dès le début, j’avais été mise au parfum de la dialectique propre aux parachutistes de l’armée française. Une phrase en particulier m’avait marquée : « Le parachutiste ne va pas au ciel, il y retourne. »
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« J’ai parfois l’impression que Pierre se sert de mon corps, de mon vagin, comme d’une main géante qui le masturberait. En réalité, nous ne faisons pas l’amour, Pierre se branle dans mes orifices, jusqu’à ce que son sperme se répande dans mes entrailles. »
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Littérature, cinéma. Deux arts majeurs en lesquels je trouvais réconfort et excitation. Si la consolation était immédiate, l'ivresse, elle, était dangereuse. C'était la fièvre sans maladie, la fièvre sans alcool. Le film terminé, la dernière page du livre tournée, il fallait bien que je consente à mener ma propre vie au lieu de vivre par procuration celles des fantômes.
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D'une certaine manière, dans les recoins les plus obscurs de leur âme, nos hommes, à vouloir l'adrénaline, l'aventure clandestine, le combat, ne cherchaient-ils pas tous à défier la mort ? Et nous, les épouses éternelles, n'étions-nous pas des monstres de l'accepter ?
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Les hommes du Treize ont une expression pour désigner ceux qui reviennent psychologiquement abîmés de mission. Ils disent qu'ils ont fissuré. C'est dit sans méchanceté. Il s'agit d'un simple constat. Pour évoquer celui qui marche la nuit au lieu de dormir, celui qui ne supporte plus les cris de ses enfants, celui qui vérifie quatre fois que la porte de la maison est bien verrouillée avant d'aller se coucher, celui qui fixe le plafond jusqu'à assèchement total de la rétine. Fissurer. On imaginait la cicatrice mal refermée. L'entame d'une intégrité.
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𝕆𝕟 𝕒𝕚𝕞𝕖 𝕛𝕒𝕞𝕒𝕚𝕤 𝕒𝕦𝕥𝕒𝕟𝕥 𝕝𝕒 𝕧𝕚𝕖 𝕢𝕦𝕖 𝕕𝕒𝕟𝕤 𝕝𝕒 𝕡𝕠𝕤𝕤𝕚𝕓𝕚𝕝𝕚𝕥é 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕞𝕠𝕣𝕥.
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Lire me sauvait, mais de manière perverse. Car la lecture me faisait croire, dur comme fer, en un ailleurs meilleur, rempli d’aventures et de voyages, de héros aux destins hors du commun.
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Ce départ sonnait la fin des heures quotidiennes de transport en commun, des décisions difficiles, de l’hypocrisie des rapports humains, des chasses à l’homme invraisemblables sur les réseaux professionnels, des réunions à n’en plus finir, le tout couronné récemment par le sentiment, non, la certitude, de n’être qu’un pion.
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Les corps seront rapatriés dans deux jours, a continué Biaggi que j’écoutais désormais avec haine. Une cérémonie d’hommage national aura lieu aux Invalides.
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Il y avait trois Américains, des commandos marine et des forces spéciales de Perpignan.
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