Difficile de fermer la dernière page de ce livre tant nous sommes happés par les personnages et par la richesse des descriptions.
C’est étayé par une solide bibliographie qu’Éric Fouassier nous livre ce magnifique roman.
Digne des grandes chansons de geste, « Le disparu de l’Hôtel-Dieu » nous retrace, sans langue de bois les épopées chevaleresques du début du XVI siècle.
C’est le portrait d’une société à l’aube d’une mutation historique qui nous est dépeint par la plume talentueuse de l’auteur.
Tous les ingrédients du grand roman d’aventure, de cape et d’épée sont réunis dans ce très beau roman.
Intrigues, batailles, amours, personnages vils ou courageux sont autant de thèmes abordés ici.
Un livre pour comprendre la grande histoire, écrit avec poésie, mais aussi avec force détail.
L’auteur nous évoque le Paris de cette époque tourmentée que connaît le royaume de France.
Nous y découvrons entre autre, toute la complexité de la police de Paris, repartie en trois groupes, indépendants les uns des autres, celle des corporations divisées en six ligues.
Éric Fouassier nous livre un éclairage détaillé sur la médecine, la médication employée ainsi que la chirurgie de guerre.
Nous chevauchons aux côtés du légendaire Pierre de Terrail, chevalier Bayard lors des guerres d’Italie, nous démêlons toute la complexité des alliances et surtout nous découvrons un personnage humain loin du portrait enjolivé des troubadours de tous bords.
François I ne nous apparaît plus comme le roi instruit et mécène, mais comme un piètre chef de guerre qui s’attribuait la gloire alors que le catastrophe à été évitée de près à Marignan.
C’est à la suite de cette bataille qu’a été conclu le Traité de Fribourg entre la Confédération Helvétique et la France comme un traité de paix éternelle dont on a fêté les 500 ans en 2016 et qui a eu pour résultat la neutralité de la Suisse a travers les siècles.
Toute la qualité de l’écrivain réside dans des détails, comme l’évocation d’un gratin d’aubergine, légume connu depuis peu dans le sud de la France ou la découverte de la pierre d’Alun pour stopper les saignements.
Ce roman se lit comme une grande fresque historique, se regarde comme un tableau coloré par une plume vive, agréable et imagée.
Tout l’art du romancier se révèle par sa maîtrise à combler les pages blanches de l’Histoire en écrivant avec élégance et justesse les morceaux manquants de cette épopée.
Un récit passionnant à l’intrigue prenante.
©Kariane Maxwell, 15 février 2018.
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