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Citations de Éric Fouassier (278)


Un fringant cabriolet, capote fermée, remontait l'allée au petit trot. Les cliquetis de l'attelage semblaient rythmer le balancement des chevaux environnés de vapeur. Il s'agissait de bêtes racées au port de tête altier, aux attaches déliées. Des danseuses dans la brume. L'apparition avait quelque chose d'aérien et de fantomatique.
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Nous habitions un hameau en lisière de la forêt. La maison, froide en hiver, étouffante en été, sentait les copeaux de bois et le pelage humide des bêtes. Quand je cherche à me remémorer cette période, je retrouve la lumière du soleil éparpillée à travers les feuillages, un parfum de mousse et de champignon, le goût âcre du lait de chèvre, le contraste entre la douceur d'une main chaude sur ma joue et le relief des cals dus au maniement de la hache. Il me revient aussi des bribes d'une berceuse dont les paroles se sont enfuies à jamais, mais dont la mélodie susurrée d'une voix tendre me hante encore, parcellaire, irréelle, comme une persistante bouffée de tendresse.
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-Je ne crois pas à ce genre de chose. Notre destin est ce que nous en faisons. Il n'est écrit ni dans les étoiles ni à la surface de notre peau.
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Je n'avais pas les mots pour exprimer toute l'horreur de ce qui m'arrivait, pour penser avec justesse ce cauchemar dans lequel j'avais basculé. C'est ce qu'il y a de plus déroutant je trouve. Quand le pire reste enfermé au plus secret de votre cœur, parce que vous ne savez pas comment l'extirper sous forme d'une parole sensée ou même seulement audible. Vous n'avez alors pas d'autre choix que de l'enkyster au plus profond de vous-même. Vous construisez un espace intérieur où vous enfermez mentalement tout ce qui vous effraie, vous dégoûte et vous fait du mal. Et c'est là que vous reléguez la Bête immonde. Vous l'y emprisonnez à son tour et vous Lui refusez l'accès à vos autres territoires.
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 J’ai peur à présent qu’au miroir n’habite l’authentique visage de mon âme, tout déchiré par les ombres et les fautes… 
Jorge Luis Borges, Le Miroir 
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L'automne était de loin sa saison préférée, qui alliait beauté et fragilité et s'accordait si bien aux plis de son âme tourmentée.
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Selon les témoignages qui avaient pu être récoltés rue de Surène le soir du drame, le fils de la maison s’était jeté volontairement d’une fenêtre de l’hôtel paternel. Il avait été tué sur le coup. De prime abord, le suicide ne semblait pas faire le moindre doute.
Cependant, ce qui rendait la chose peu banale, c’est que Lucien Dauvergne avait mis fin à ses jours en présence de sa mère qui s’inquiétait de son absence prolongée et était montée le chercher l’étage.
En outre, les proches du défunt et certains invités avaient tous assuré qu’aucun signe, au cours de la soirée, n’avait pu laisser augurer pareille issue funeste. Le jeune homme, au contraire, avait paru à tous d’humeur enjouée. Il avait passé tout son temps à badiner avec une jeune fille à laquelle sa famille le destinait. Les fiançailles des jeunes gens devaient d’ailleurs être annoncées pour clôturer la réception avec faste.
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En alliant les ressources de leur art et l'éclairage au gaz de leurs boutiques , les pharmaciens avaient inventé l'enseigne lumineuse . Ce que peu de personnes savaient , c'est que l'installation de ces bocaux en vitrine poursuivait un autre but commercial encore plus subtil . Leur disposition dépendait en effet du sens d'ouverture de la porte .Lorsqu'un chaland pénétrait dans l'officine ,son visage se superposait au bocal de couleur froide , ce qui lui conférait une mine cadavérique. Au contraire lorsqu'il s'apprêtait à sortir de la boutique , son reflet se teintait de couleur chaude et semblait resplendir de santé . L'effet bénéfique sur la psychologie du client est garanti !
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Ils étaient une dizaine à se balancer à des cordelettes. Des gros et des efflanqués. Des gris et des presque noirs. Ils voltigeaient et tournoyaient dans l'air, se frottant les uns aux autres dans une gigue obscène. Des rats...
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- Je vois que vous vous tenez toujours parfaitement informé.
- Que voulez-vous, l'information est un placement comme un autre. Mais d'excellent rendement. Peu la possèdent et nombreux sont ceux qui le recherchent.
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Durant toute la seconde partie de l'été , la ville s'était ainsi comportée comme une cavale rétive qui se refuse à regagner son écurie et laisse flotter sa crinière au vent en s'enivrant de brefs galops nerveux .
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 Affronter sa peur.
Lorsqu’il a découpé la toile de tente à l’aide d’un tesson de bouteille, l’enfant croyait trouver un refuge. Il ne pouvait imaginer ce qui l’attendait à l’intérieur. L’escalade de la peur.
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Valentin le suivit des yeux jusqu'à le voir disparaître au coin de la rue d'Arras. Alors seulement, il ouvrit son poing droit et contempla l'objet qu'il venait subrepticement de dérober dans la poche du jeune mathématicien. Il s'agissait d'un menu imprimé, savamment plié de façon à servir de signe de reconnaissance. L'inspecteur songea aux fameux assignats que les Vendéens de 1793 manipulaient pour faire apparaître les mots "la mort de la République. Dans le cas présent, le message était plus court, mais tout aussi explicite. L'en-tête mentionnant le nom du café se trouvait en effet coupé en deux et l'on pouvait juste lire : "sans couronnes". Tout à fait le genre de profession de foi qu'on s'attendait à saisir sur une personne suspectée de conspiration républicaine.
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- L'individu social, ce n'est pas l'homme seulement ni la femme seulement. L'individu social complet, c'est l'homme et la femme.
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Cette absence marquée au sceau du silence semblait confirmer la loi suprême du destin : les personnes que nous chérissons désertent tôt ou tard notre existence.
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Dans ce quartier du douzième arrondissement, les artères étaient tellement étroites que les pavés restaient constamment humides. Les caniveaux n'étaient jamais curés et exhalaient, à toute heure du jour et par tout temps, des remugles écoeurants. De la mousse croissait le long des murs. Les façades des immeubles de trois étages, badigeonnées d'un brun terne ou d'un jaune pisseux, suintaient la misère ou l'ennui. L'endroit était des ces cloaques où personne ne choisit vraiment de vivre. On ne fait qu'y échouer, après bien des malheurs et des tribulations.
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Je songeais à la beauté fragile de certaines aubes. A ces cieux qui ne sont jamais aussi beaux que lorsque la lumière épouse l'ombre.
(p. 365)
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-L'expérience que je m'apprête à conduire, déclara - t - il d'une voix caverneuse, n'est pas en soi dangereuse. Elle nécessite cependant une profonde mobilisation des fluides médiumniques. Il ne s'agit pas en effet seulement de servir d'intermédiaire à une âme d'au - delà, mais bel et bien de provoquer de sa part une manifestation tangible. Nous allons tenter ce soir, ensemble, de matérialiser l'esprit désincarné de Blanche. (...................)
Oblanoff prit tout son temps, attendant que chacun se pénètre de la solennité de la scène. Puis, les yeux toujours fermés, il commença son invocation.
-Blanche, vous êtes partie beaucoup trop brusquement...Vos proches ont besoin de vous revoir. Daignez entendre leur supplication.
Le silence, toujours.
-Blanche, votre père est accablé par le chagrin. Il a besoin de vous voir une dernière fois...Ecoutez ma voix et ses prières qui vous appellent...Laissez - vous guider jusqu'à nous.
Comme toujours rien ne se produisait. Quelques murmures impatients commencèrent à s'élever parmi l'assistance des hauts bourgeois. Vite réprimés par les protestations des férus d'occultisme. L'opposition entre les deux groupes menaçait de prendre de l'ampleur, lorsque, tout à coup, la voix sépulcrale d'Oblanoff domina la rumeur naissante :
-La voilà ! Elle nous a entendus !...Blanche ! Elle arrive ! Là ! Son bras s'était tendu et il désignait, de son index pointé, les portes-fenêtres ouvrant sur le parc noyé d'ombres.
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- Bien le bonjour chez vous ! Et soyez pas trop vachard avec le tout-venant de la racaille. Quand ceux d'en haut s'remplissent les poches, il faut bien qu'ceux d'en bas jouent d'la pogne pour les alléger un peu. Tant qu'y a pas mort d'homme !
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Il faut toujours se glisser dans l'ombre de son ennemi avant de le frapper.
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