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Critiques de Éric Liberge (210)
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, Tome 3 : Le..

Descendres descend au coeur de Pluton, là où se trouvent les 8 cercles du purgatoire. Un voyage, dessin, délire proprement dantesque.



Le volume est divisé en 2, les sections noires au coeur de Pluton, les blanches à la surface. On suit deux histoires parallèles, la répression et la révolte que Descendres a déclenché mais auxquelles il ne prend pas part et son exploration du Purgatoire. C'est un magnifique volume, le meilleur de la série, une apogée. Étrangement pourtant, inachevé.
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, tome 2 : Le..

Le premier volume est celui de la découverte, des questions, de la colère. Ce second volume apporte déjà quelques réponses, quand à la géographie par exemple, logique finalement mais aussi à la structure de la société post-mortem et au processus pour passer de trépas à la Vallée de larmes. Toujours aussi magnifique, certains dessins grandioses font littéralement loucher, d'autres se scrutent. On tombe malheureusement dans l'éternel scénario dictature-rebelles, avec ceci de délicat qu'on peut se demander ce qu'on peut encore faire de mal aux morts vu que... Humain, trop humain.
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, Tome 1 : Bi..

J’avais été fascinée la première fois, je redécouvre en m’offrant l’intégrale. Un accident stupide et voilà Victor Tourterelle plongé dans un monde cauchemardesque: la mort -où il est bien vivant, avec tout ce qu’il faut pour apprécier le désastre de sa nouvelle condition. Commence alors la découverte d’une société post-mortem à haute teneur en calcium où l’idée de l’éternité tient du cauchemar.



Une idée géniale, ce monde de squelettes et on voit que l’auteur s’est éclaté, autant dans le dessin superbe et les scènes épiques que dans le texte. C’est en revanche parfois difficile à suivre et la scène de l’apocalyptique m’a non seulement fait loucher (c’est qui? où ? où est Descendres?) mais j’y ai pas compris grand chose. Pour le reste, la trame reste assez claire et je me réjouis de lire la suite.
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, Tome 1 : Bi..

Cette série est bien étrange. Elle nous emmène dans le monde morbide de l'homme à l'état de squelette. On va vite découvrir que la vie après la mort n'est rien d'autre que la mort et la désolation. Normal me direz-vous ! Cependant, on ne sera pas au bout de nos surprises.



Il m'a fallu un peu m'accrocher au début pour continuer cette aventure sur fond d'ésotérisme et de philosophie de la vie. C'est bien pensé mais ce n'est guère mon genre même si cela ne manque pas d'humour. L'absurde tient également une grande place. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour extraire un grain de café d'un corps plutôt rachitique voire inexistant ! Je n'aime pas trop ce côté là en règle générale. Cela gâche un peu le plaisir.



Si on aime les armadas de squelettes, pourquoi pas ? Il faut dire que le dessin est plutôt fascinant. Il y a un côté angoissant avec ces plaines de désolation et ce ciel si noir qui rappelle le néant. C'est clair que cela nous interpelle quelque part.



Par ailleurs, il y a une véritable intrigue qui se dessine au fil des tomes. Pour autant, j'ai toujours eu du mal à entrer dans cette histoire malgré des qualités objectives certaines. C'est bien beau et envoûtant mais cela ne produit pas le genre d'étincelles en moi qu'il faudrait pourtant ...
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Le cas Alan Turing

Visiblement, le cas d'Alan Turing est devenu à la mode depuis qu'il a été réhabilité par la reine d'Angleterre en décembre 2003. Il y a eu depuis l'excellent film The Imitation Game puis maintenant la bd qui retrace la vie de cet homme jusque là inconnu du grand public alors qu'il a sauvé des millions de vie pendant la Seconde Guerre Mondiale en déchiffrant le code Enigma et surtout en étant le précurseur des ordinateurs et de l'intelligence artificielle.



C'est à la fois fort et bouleversant. Etre condamné à la castration chimique car jugé de crime d'homosexualité par le pays qu'il a sauvé, c'est quand même très injuste. C'est une histoire fascinante qui nous est contée à travers le portrait de ce héros de guerre déchu car un peu marginal. Il n'a pas croqué la vie à pleine dent sauf au moment de son suicide...



Aura-t-on besoin d'un décodeur pour suivre ce récit ? Pas forcément car tout est bien expliqué et c'est fascinant de voir les découvertes pas à pas. Le cas Alan Turing n'en finira pas de fasciner encore et encore. Bonne idée que cette dernière page qui montre à quel point, il a influencé d'autres génies qui ont fait avancer l'humanité vers le progrès.
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La jeunesse de Staline, tome 1 : Sosso

C'est une bd plutôt austère et réaliste de la biographie d’un monstre à l'égal d'Hitler. Il y a quelque temps, la bd s'était intéressé à sa mort (voir La Mort de Staline). Les auteurs ont pris le choix de s'intéresser à sa jeunesse et nous montrer l'implacable ascension d'un personnage historique terrifiant qui a fait des millions de victimes pour imposer son pouvoir, son image et sa politique à travers son pays et le monde avec les Etats satellites.



De nos jours encore, le guide suprême de la Corée du Nord réclame son héritage spirituelle et dogmatique. Après tout, on s'entend bien entre psychopathes. Oui, n'en déplaise à certain, il fut l'un des plus grands dictateurs et criminels de l'Histoire sinon de tous les temps. A côté, les Etats-Unis peuvent apparaître comme le paradis pour des millions de gens. Nixon et Bush peuvent aller se coucher en comparaison. Rien ne sera épargné aux lecteurs pour s'en rendre compte.



Bien entendu, on aura droit au chapitre sur une jeunesse malheureuse car secoué par un père alcoolique. En même temps, c'est Staline lui-même qui raconte sa vérité au lecteur que nous sommes par l'intermédiaire d'un simple secrétaire terrifié au Kremlin. Il n'y aura pour ma part aucune circonstances atténuantes. Cela reste un personnage qui a été assez combatif et impitoyable. En réalité, c'est bien lui qui a gagné la Seconde Guerre Mondiale au prix d'un sacrifice de 20 millions de mort dans son propre camp.



Sur le dessin, il est égal à ce que produit Eric Liberge. Je n'aime pas trop à cause de son côté personnage un peu figé mais cela reste correct dans l'ensemble. La colorisation est volontairement terne. Il faudra s'accrocher durant cette lecture. Cela demeure assez instructif sur des détails qu'on n'apprend pas forcément en cours d'histoire pour cause de sympathie idéologique dans le corps des enseignants. Pardon de dire cela mais c'est malheureusement le reflet de ce que j'ai moi-même vécu. Donc oui, une lecture assez utile pour comprendre.
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Musée du Louvre, tome 3 : Aux heures impaires

Eric liberge nous fait un inventaire très surprenant et inattendu du musée du Louvre. Bastien jeune sourd vient dans ce célèbre musée afin de décrocher un stage par piston et suite à quelques incidents rencontre un veilleur de nuit qui le prend sous son aile. Un monde merveilleux s'ouvre à lui où les oeuvres d'art prennent vie sous leurs yeux.

Le dessin de liberge et sa mise en page restent des éléments forts de ce roman graphique. Le sujet lui est assez innovant et met en avant les travailleurs handicapés.
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Les corsaires d'Alcibiade, tome 1 : Elites ..

Premier tome très intriguant qui donne envie de lire la suite !
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Musée du Louvre, tome 3 : Aux heures impaires

C'est dans la valise surprise de l'été que j'ai trouvé cette bande dessinée de Eric Liberge.



Bastien un jeune sourd est embauché la nuit au Louvre.

Son travail consiste à délivrer l'âme des œuvres d'art durant les heures impaires. Mais les âmes s'échappent du musée occasionnant des problèmes avec les parisiens.

Une Bande dessinée qui aborde le problème du handicap dans une atmosphère d'angoisse et de mal-être avec des images psychédéliques.

Une bd qui ne va pas me marquer.
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, tome 2 : Le..

Dans ce deuxième tome, Mardi-Gras Descendre, notre jeune nouveau-mort, protagoniste de cette histoire, est enlevé in-extremis avant son transfert pour la prison de Saint-Luc pour avoir osé quoi ? Poser des questions qui dérangent ! A savoir où ils se trouvent et pourquoi et tant d'autres encore. Aidé par un groupe de résistants et mystiques par-dessus le marché se faisant appeler La Corniche, ces derniers proposent un marché à Mardi-Gras : qu'il accomplisse sa mission, à savoir celle de cartographier enfin le monde obscur dans lequel ils sont tous plus ou moins prisonniers contre quoi ils lui rendront son âme, prisonnière d'une fiole qu'ils détiennent. Pétronille, l'un des membres de la Corniche, lui-même qui avait jeté cette fiole dans un puits afin d'avoir de quoi marchander avec Descendres va lui proposer bien plus que son aide en lui fournissant le matériel adéquat et en l'accompagnant dans son aventure, pas sans risques il faut l'avouer car certains personnages hautement placés ont tout intérêt à ce que notre héros ne parvienne jamais à ses fins mais pourquoi ? Mystère et le peuple quant à lui, qui voit en Descendres une sorte de messie avec ses engins de cartographie commence lui aussi à se révolter contre les forces de l'ordre mises en place, à se détourner de la religion existant dans ce monde d'outre-tombe et à placer toutes ses croyances et espérances dans notre jeune nouvellement arrivé dans ce pays des ombres. Qui plus est, pour parvenir à convaincre ce dernier que sa tâche est primordiale, Pétronille et ses acolytes ont trouvé une monnaie d'échange qui ne se refuse pas : le nectar divin "café".



Mardi-Gras-Descendres, de son nom terrestre Victor Tourterelle, arrivera-t-il à ses fins ? Rien n'est moins sûr mais il est plus que convaincu que ceux qui veulent l'empêcher de cartographier ce monde d'outre-tombe ont de bonnes raisons pour qu'il n'y arrive pas. Quelles sont-elles ? Notre jeune héros est bien décidé à faire tomber le voile...



Un graphisme, toujours aussi noir que noir, uniquement en noir et blanc avec quelques couleur de rouille de temps à autre mais extrêmement bien travaillé et qui aide grandement à mettre notre lecteur dans cette ambiance cauchemardesque et drôle à la fois, si l'on accepte de se plonger dans le jeu et que l'on adhère à l'humour noir d'Eric Liberge ! Quant à moi, je le suis à fond, avec cependant quelques zones d'ombre qui ne m'ont malheureusement pas permis de me plonger pleinement dans cette série et qu'à mon grad regret je ne terminerai probablement jamais étant donné que nous ne disposons pas des deux derniers tomes à la médiathèque pour laquelle je travaille (ce qui explique que je n'ai pas mis la note probablement méritée pour cet ouvrage). Un graphisme à couper le souffle et une histoire de plus en plus intrigante...Remarque, pour avoir le fin mot de l'histoire, l'on pourrait presque dire que je suis moi-aussi en télétravail et non pas en simple confinement (j'exagère bien sûr) puisque dès mon retour, je compte bien mettre les deux derniers tomes sur la liste d'acquisition des ouvrages à prévoir pour la médiathèque, qui sait, sur un malentendu, cela pourrait passer, non ? En attendant, si vous n'avez pas trop le cafard, je ne peux que vous conseiller la lecture de cette série !
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Le Suaire : Corpus Christi, 2019

3ieme tome, qui s'effondre totalement dans un délire mystico-cinémato-théatralico-scientifico-caricaturo-kukluxklano-philosophique, à la sauce Mad-Max, qui fatigue le lecteur dès la première page. Dans cet album il n'y a rien pour rattraper le désastre... Personnages inconsistants, dessin laborieux, intrigue piteuse, scénario poussif... Tout ça pour ça !

Les 2 auteurs n'en semblent pas à leur premier coup d'essai dans leur volonté de s'en prendre au catholicisme, pourquoi pas après tout, mais ils le font, avec des démonstrations foireuses, malhonnêtes et approximatives.

Une réponse à été apportée en 101 points sur leurs livres précédents, intéressante et pour le coup intelligemment argumentée : https://www.academia.edu/34824657/Corpus_Christi_Arte_Jésus_contre_Jésus_Droit_de_réponse_en_101_points_Osmondes_Paris_2000_120-144_p._repaginé_2018_
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, Tome 1 : Bi..

Nom : Mardi-Gras Descendres

Date du décès : dans la nuit du 11 au 12 février 1997 entre Mari-Gras et le mercredi des Cendres

Cause du décès ... Voilà en gros le nouvel état civil de notre pauvre héros, , anciennement prénommé au cours de sa vie terrestre Victor Tourterelle et ancien cartographe de son métier. Sauf que voilà, il n'existe plus rien de sa vie d'avant et maintenant, on veut l'estampiller comme une pauvre lettre que l'on envoie par la poste. C'est ce que le facteur lui a dit. Pourquoi ? Pour régulariser sa situation ? Mais quelle situation exactement ? Ce que souhaite savoir notre protagoniste, c'est où il se trouve et pourquoi on l'a envoyé là ? Qu'est-ce que tout ce fatras qui ne correspond ni aux images de l'enfer que l'on lui a décrit durant sa vie et encore mois sa vision du paradis alors où est-il et pourquoi ? Ce dernier veut des réponses et pose apparemment des questions qui dérangent. Lui, tout ce qu'il veut, c'est un bon vieux café comme avant mais même cela lui est interdit et même si il sait qu'un marché parallèle existe concernant ce nectar dont il salive d'avance, on le regarde avec ds yeux qui sortent des orbites lorsqu'il ose en faire la demande. Non, il devra s'y faire sauf que Mardi--Gras est loin de s'arrêter là : il veut essayer de comprendre ce qui se passe mais même cela lui est interdit. Non, rien à y faire, notre jeune nouveau-né squelette (parmi tant d'autres est bien décidé à obtenir des réponses à ses questions sauf que les forces de l'ordre ne voient pas tout cela d'un bon œil ! Arrêté par ces dernières pour cause de troubles à l'ordre public, celui-ci doit se taire et arrêter de poser des questions mais dans cet endroit que l'on peut pour l'instant qualifier d'eau-delà, il y en a d'autres, comme lui, qui se posent ces mêmes questions et travaillent dans l'ombre et vont recruter notre protagoniste pour qu'il établisse une carte de ce territoire étrange et inconnu. Quelles en sont les limites ? Jusqu'où s'étend ce territoire ? Après tout, Mardi-Gras était bien cartographe avant d'arriver ici et si il veut enfin qu'on mette un brin de lumière dans toute cette part d'obscurité, il devra collaborer ! Acceptera-t-il cette mission qui paraît assez périlleuse et comment travailler dans de telles conditions, sans ses précieux instruments de cartographe qui lui étaient si cher ?



Un ouvrage complètement délirant malgré le thème on ne peut guère plus joyeux (c'est justement le but recherche) et cette fois-ci, je ne me suis pas faite avoir, j'ai pensé à emprunter les deux premiers tomes que nous avions dans ma précieuse "médiathèque" avant de partir pour ce que je ne m'imaginais pas encore, serait un long mois de confinement en encore ce n'est pas fini. Malheureusement pour moi, je sais que je n'y trouverai pas, une fois que la situation sera redevenue à la normale, les deux derniers tomes de cette tétralogie mais au moins, pour un temps, je ne resterai pas sur ma faim ! A découvrir si vous n'avez pas peu de vous plonger dans un univers noir, très noir, uniquement dessinée en noir et blanc mais avec un graphisme exceptionnel, extrêmement bien travaillé et un scénario très original !
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Le Suaire : Lirey, 1357

Je n'ai pas tout compris. L'histoire est bizarre, tirée par les cheveux, n'avance pas beaucoup et se termine en queue de poisson.

Le dessin en noir et blanc est assez profond et interpellant. Mais cela donne un sentiment d'oppression qui rend la lecture de cette Bd assez pénible.
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La jeunesse de Staline, tome 1 : Sosso

Un dessin particulier pour cette bande-dessinée qui retranscrit bien le cadre de l’histoire : beaucoup de rouge, de noir et de la violence dès le début du récit.

L’histoire, racontée par Staline lui-même, traverse la jeunesse de ce futur dictateur et l’évolution de sa pensée communiste. Staline, ou plutôt Sosso (il aura plusieurs surnoms) est plein d’idéalisme : libérer les ouvriers de la servitude des bourgeois et du Tsar, pas si différent de beaucoup de révolution même si le cœur du mouvement est dirigé vers le prolétariat afin de le libérer du capitalisme.

La BD est intéressante pour ceux qui s’intéressent à l’histoire avec un récit plutôt bien mené et intense. On pourrait presque se prendre d’affection pour l’homme dans son idée révolutionnaire (la BD est écrite à la première personne alors forcément on enjolive le trait de Staline) mais on aperçoit tout son caractère déjà extrêmement violent et rigide qui ne présage pas d’un bon samaritain.

Le tome 1 s’achève sur le début de la révolution bolchevique, la suite montrera sûrement un tout autre Staline (j’imagine) encore plus enclin à la violence, à l’élimination de ceux qui ne pensent pas comme lui et la tenue du pouvoir par une poigne de fer.

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Le cas Alan Turing

Cette belle BD est l’histoire d’Alan Turing (1912-1954), mathématicien génial britannique qui fut recruté par les Services secrets britanniques pendant la Seconde Guerre Mondiale pour percer le secret d’Enigma, la machine à chiffrer des Allemands. Avec son équipe, après de longues recherches et nombreuses expérimentations, il réussira à créer le premier calculateur qui permet de décoder les messages allemands, accélérant ainsi la fin de la Guerre et donc sauvant ainsi de nombreuses vies.

Enfant précoce, il a toujours été mal à l’aise en société, il était bègue, gauche mais rêveur et passionné. Il était également homosexuel et à l’époque c’était considéré comme un crime… Il est poursuivi en justice en 1952, condamné, il choisit la castration chimique pour éviter la prison. En juin 1954, il est retrouvé mort par empoisonnement au cyanure. Il faudra attendre 2013, pour que la reine Élisabeth II le reconnaisse comme héros de guerre et le gracie à titre posthume.

Le scénario, très documenté, décrit à la perfection le tourment de cet homme hors du commun. En fin d’album, un dossier passionnant sur la guerre cryptographique est présent.
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Le corps est un vêtement que l'on quitte

Le Corps est un vêtement que l'on quitte aborde magistralement la question des expériences de mort imminente (EMI).

Jeune rugbyman de 15 ans, Julien se trouve projeté hors de son corps suite à un choc lors d'un match. Un instant plein d'étrangeté qui lui permet de voir son corps inconscient, ses camarades autours de lui, d'entendre qu'il est en train de mourir ... avant de réintégrer son corps et de revenir à lui.

Une expérience qui va changer sa vie et son regard, au risque de lui ouvrir les portes d'un secret de famille bien gardé...

La finesse et la précision du dessin d'Eric Liberge sert magnifiquement l'intrigue, lui conférant une aura mystique pleine de profondeur.
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Le cas Alan Turing

BD intéressante et bien réalisée même si l'histoire est un peu allégée. Un bon moyen de ne pas oublier le génie d'Alan Turing qu'on a préféré bafouer et perdre pour ne pas irriter le bien-pensant peuple britannique.
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Le Suaire : Corpus Christi, 2019

Ce tome est le troisième d'une trilogie : Le Suaire, tome 1 : Lirey, 1357 paru en 2018, Le Suaire - Turin, 1898 (2018), celui-ci paru en paru en 2019. Les 3 tomes ont été coécrits par Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, dessinés et encrés avec nuances de gris par Éric Liberge. Ce tome peut être lu sans avoir lu les deux premiers, mais ce serait dommage de s'en priver, et cela risque de rendre quelques pages inintelligibles.



En 2019, à Lirey en Champagne, Lucy Bernheim, cinéaste américaine, se tient devant la chapelle collégiale, et elle la photographie. Elle est interpellée par le père de Brok avec qui elle a rendez-vous. Il tient dans la main la clé qui permet d'ouvrir la chapelle, et il l'invite à le suivre pour une visite. Lucy Bernheim observe la fresque mur, lit les panneaux d'informations sur le Saint Suaire, sur Geoffroy de Charny (1300-1356). Elle explique au père de Brok son projet de film. Il lui propose de continuer la conversation au presbytère. Une fois au chaud, le père de Brok explique la raison pour laquelle le suaire ne peut pas être celui de Jésus, ni celui de quelqu'un d'autre. Il lui fait la démonstration de la fabrication de traces similaires sur un linge. Lucy Bernheim s'étonne auprès de lui que tant de gens croient encore au fait que ce suaire puisse être authentique. Le père de Brok évoque la position équivoque de l'Église, les laïcs qui se sont acharnés à montrer que le linge était le suaire de Jésus, la preuve par la datation la carbone 14 qui a conduit à remettre en cause la science plutôt que d'accepter les résultats. Il interroge Lucy sur ce qui la motive à faire un film : elle veut ainsi combattre l'intégrisme catholique lié à l'extrême droite qui font de l'image du suaire un usage politique aux États-Unis.



Une fois la conversation terminée, Lucy Bernheim va marcher dans la campagne. Chemin faisant, elle observe les champs de neige, les ânes, un corbeau un chien. Elle aperçoit au loin un bosquet d'arbres par lequel elle se sent attirée. Elle quitte le chemin pour s'y rendre. Elle aperçoit une sœur en habit qui lui tient un panier sans rien dire et qui la prend par la main pour qu'elle l'accompagne. Elles marchent jusqu'à un endroit où se trouvent des planches sur des tréteaux. Le corps d'un homme trop long est allongé nu dessus. Elles déplient le drap que porte la sœur pour l'en recouvrir. La sœur commence à appliquer des onguents sur le drap pour marquer le relief du corps. Puis elle se tourne vers Lucy et lui fait un signe d'au revoir. Lucy Bernheim a des visions d'un homme crucifié sur une croix avec une couronne d'épine, d'une femme allongée sur son lit, de Lucie une bonne sœur, d'Henri évêque de Troyes en 1357, de Lucia Pastore d'Urbino et de son père le Baron, d'Enrico Spitiero, et d'autres personnes encore. Quelques jours plus tard, elle se trouve à Turin pour voir le suaire. Elle fait le point avec un des techniciens de son équipe de tournage. Elle se souvient de la première fois où elle a vu le suaire à Turin avec Thomas Crowley, son professeur de théologie à Berkeley. Elle évoque son retour proche aux États-Unis et le fait qu'elle va aller voir une pièce de théâtre sur Jésus à Broadway.



En entamant ce troisième tome, le lecteur sait qu'il s'agit du dernier et qu'il vient conclure la trilogie. Il ne sait pas trop à quoi s'attendre, entre une évocation de Suaire de Turin tel qu'il est aujourd'hui considéré, l'histoire d'une nouvelle femme dont la vie y est liée (comme celle de Lucie et de Lucia précédemment) et une mise en scène de la foi catholique et de quelques croyants. Il constate très rapidement que les coscénaristes ont bien conçu leur récit en 3 chapitres : évocation de Lucie et de Lucia, évocation d'Henri et d'Enrico, reprise du motif de la vision de la sœur Lucie déjà utilisé dans le tome 2, et prise position claire sur la nature frauduleuse du suaire, fabriqué en 1357, sciemment utilisé comme relique créée ex nihilo. De ce point de vue, il s'agit d'une bande dessinée à charge qui établit le suaire comme une imposture. Les auteurs avaient déjà présenté une possibilité de fabrication du suaire dans le tome 1. Ils avaient ensuite évoqué des raisons techniques impliquant qu'il ne pouvait s'agir des marques laissées par un corps humain sur un drap. Ils exposent d'autres éléments dans ce troisième tome : un exemple de procédé de fabrication de telles marques (une démonstration effectuée par le professeur Henri Broch), les résultats de la datation au carbone 14 établissant que le drap a été tissé au quatorzième siècle. Le père de Brok énonce que la science ne peut rien faire quand l'esprit humain a décidé de croire, les preuves tangibles n'ayant aucun effet.



Dès le premier tome, le lecteur connaît donc l'opinion des auteurs et sait qu'ils vont développer leur histoire sur la base de ce point de vue. Comme dans les 2 tomes précédents, ils commencent par exposer des connaissances relatives à l'histoire du Suaire de Turin. Mais très vite, le récit prend une autre tournure, la même que celle des 2 tomes précédents. Lucy Bernheim se retrouve aux prises avec la croyance religieuse, avec la foi qui nourrit le fanatisme d'un individu. Cette orientation du récit peut décontenancer si le lecteur est resté sur les documentaires de Mordillat et Prieur. En plus, les auteurs n'y vont pas avec le dos de la cuillère en ce qui concerne le mysticisme : visions pour Lucia Bernheim (de Lucie, mais aussi de la crucifixion décrite en prologue du premier tome), sous-entendu de réincarnation ou au minimum de destins liés, de cycles (Lucie/Lucia/Lucy tourmentée et opposée à Henri/Enrico/Henry), symbolisme de la croix, des anges, des démons, du brame du cerf… Le récit prend même un tournant grand guignol avec une crucifixion au temps présent, et un fanatisme de foule. Le propos donne l'impression d'être amoindri par le recours à ces éléments exagérés, comme si les auteurs ne pouvaient pas parler du Suaire, de la Foi, de la religion sans la transformer en des rituels déments, ce qui viennent s'ajouter à la forgerie de la relique.



Comme dans les 2 tomes précédents, Éric Liberge impressionne par la qualité de ses planches et de sa narration graphique. À nouveau les auteurs ont choisi de faire la part belle aux pages sans texte : elles sont au nombre de 25 sur un total de 68. Il n'est pas facile de raconter une histoire sans mot : de raconter quelque chose de substantiel, et d'être certain de la bonne compréhension du lecteur. Dans ce tome, cela commence avec la promenade de Lucy Bernheim dans la campagne pendant 6 pages muettes, suivies par 2 compositions complexes muettes en pages 14 & 15. En page 8, le lecteur regarde pour partie le paysage par les yeux de Lucy Bernheim, et pour l'autre partie la voit avancer avec son bâton de marche. L'artiste œuvre dans un registre réaliste et descriptif, permettant d'observer les animaux et l'environnement enneigé. Il éprouve la sensation de se promener aux côtés de la jeune femme et ressent le calme des lieux. Le dessinateur dose avec subtilité les blancs sur la page (espace vierge) de telle sorte à ce que la transition vers un état de conscience différent s'opère sans heurt. La rencontre entre Lucy et Lucie apparaît comme un fait normal, ce n'est que l'écho avec une scène semblable dans le tome 2 entre Lucie et Lucia qui révèle la nature onirique du moment. Les pages 14 & 15 s'avèrent plus complexes et plus ambitieuses. Dans la première, Liberge doit réussir à faire prendre conscience au lecteur du poids psychologique qu'exerce la religion sur l'esprit de Lucy, et dans la seconde évoquer cette impression de cycle se répétant de Lucie à Lucia à Lucy. Le résultat est clair, lisible et compréhensible, malgré la liberté d'interprétation générée par l'absence de mot. Il réitère cette sensation de remémoration en page 21, où le lecteur retrouve l'image du cerf en train de bramer. Il n'y a que le dessin en pleine page (p. 26) dont l'interprétation n'est pas si évidente.



Du début jusqu’à la fin, Éric Liberge est entièrement au service du récit dans tout ce qu'il a de plus exigeant. Il a donné vie à des personnages inoubliables et distincts. Le lecteur peut voir aussi bien les ressemblances que les différences entre Lucie, Lucia et Lucy et elles ne se limitent pas à leur tenue vestimentaire. Il a adopté une direction d'acteurs naturaliste, ce qui colle parfaitement à l'esprit de réalisme du récit. Il sait installer des décors cohérents et conformes à la réalité, pour des endroits aussi différents que la campagne autour de Lirey, l'architecture de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, l'aménagement de la chapelle de Guarini, le quartier de Broadway à New York, l'urbanisme de la ville de Corpus Christi au Texas (300.000 à 400.000 habitants), différents lieux associés aux Évangiles pour Le baiser aux lépreux, Les marchands du Temple, l'oliveraie de Gethsémani où des gardes du Sanhédrin font irruption. Il donne une force de conviction peu commune aux reconstitutions de ces scènes des Évangiles. Il réussit à trouver les bons cadrages, le bon séquençage pour rendre compte de la folie qui anime la foule dans la dernière séquence hallucinée.



Le lecteur se laisse donc transporter par la force de conviction de la narration visuelle, par sa précision et sa capacité à faire coexister le littéral très précis et la vision du ressenti de certains personnages. Ce n'est pas une mince affaire car le récit est teinté par le ressenti de Lucy Bernheim tout du long, et par les assauts du fanatisme masqué ou à découvert, jusqu'à une projection agrandie du linceul dans le ciel au cours d'un rassemblement à Corpus Christi, et même l'apparition du Christ dans le ciel. Le lecteur doit accepter que pour Gérard Mordillat et Jérôme Prieur parler de la Foi et du fanatisme, c'est sortir du rationalisme et qu'il faut donc employer un mode narratif adapté, passer au ressenti, à la métaphore, avoir recours à des comportements irrationnels. Sous réserve d'accepter ce mode narratif, le récit fait sens : une femme se confrontant à un traumatisme, devant exorciser ses croyances, et donc remettre en cause celles des autres. Les images deviennent alors la concrétisation de cette violence conflictuelle psychique. La page de fin devient une invitation à célébrer autre chose que la mort du Christ, ou l'utilisation d'un subterfuge (une fausse relique) pour préférer un autre usage à ce linge.



Ce troisième tome vient conclure cette trilogie surprenante, à bien des égards. Il ne s'agit pas d'une bande dessinée servant de support à un exposé historique ou technique sur le Suaire de Turin. Il s'agit bel et bien d'un récit, d'un roman se déroulant sur 3 époques (1357, 1898, 2019), suivant à chaque fois une femme différente, mais liées toutes les 3 par l'oppression du fanatisme religieux, d'une foi patriarcale s'imposant à elle. Éric Liberge est épatant de bout en bout, illustrant ce roman ambitieux de manière réaliste et précise, tout en réussissant à faire coexister des moments de visions, de mysticisme, sans les rendre naïfs ou crétins. Le lecteur peut se projeter à chaque époque, dans chaque lieu, et côtoyer des individus plausibles. Il apparaît très rapidement que les auteurs ont construit leur récit dans les moindres détails, que ce soient les images récurrentes comme celle de la Passion, ou des correspondances comme les ânes dans un pré en page 8, annonçant l'étrange monologue d'Henry en page 19. Au final, le ressenti du lecteur sur cette œuvre est partagé. Il a découvert un récit atypique, très personnel, particulièrement bien exécuté, mettant en scène des thématiques complexes comme la Foi, ses excès, la prédominance des croyances sur les faits scientifiquement prouvés, les contraintes implicites qu'exerce un système dominant sur tout ou partie de la population. Afin de pouvoir l'apprécier à sa juste valeur, il faut avoir conscience que les auteurs ne font aucun compromis avec une religion qui cautionne le mensonge des fausses reliques pour assurer en partie la foi de croyants.
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Le cas Alan Turing

Cette BD est une biographie d’Alan Thuring, l’inventeur des ordinateurs. Il est l’homme qui a permis de decoder Enigma et a fait basculer la seconde guerre mondiale. Et pourtant après guerre, il a été interné pour cause d’homosexualité et soumis à de terribles traitements.

Cette BD raconte son histoire, mais je dois bien avouer avoir été déçue si je la compare au film An imitation game, qui est beaucoup plus réussi je trouve.

Je n’ai pas trop aimé l'omniprésence dans la BD de l’image de la pomme empoisonnée notamment.

La lecture de cet album reste néanmoins très intéressante et le dossier final sur la cryptographie est passionnant.

Une mention particulière enfin pour la couverture qui est magnifique, avec un fond composé de lignes de code informatique
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Le Suaire : Corpus Christi, 2019

Magnifique triptyque. Les trois auteurs nous proposent une saine réflexion sur le fanatisme religieux, la manipulation des foules par la peur et la religiosité dans des périodes de troubles et d'inquiétudes. C'est au milieu du XIV° siècle que débute cette histoire. En pleine crise mystique et de doutes liées aux épidémies de peste, l'économie des reliques bat son plein et un prieur d'une abbaye à l'idée de créer une relique avec la prétendue image du Christ qui serait le tissu ayant enveloppé le corps crucifié de Jésus : le Saint Suaire. A la fin du XIX° siècle à Turin, là où le Suaire est arrivé, le régime monarchique vacille sous la pression des révoltes populaires, la montée des revendications de démocratie, la religion demeure le pivot de la société s'appuyant sur des dogmes et des croyances dont la vénération du Saint Suaire est mis en cause par la science, les connaissances archéologiques et la lecture comparée et critique des évangiles. Enfin, au XXI° siècle, une réalisatrice tente de combattre par l'art et l'image la montée du puritanisme et du fanatisme religieux aux Etats-unis en mettant en image le texte d'Antonin Artaud "la vie de l'homme", positionnant Jésus comme simplement un Juif de Palestine se révoltant contre le pouvoir romain et surtout des élites juives.

Ce triple album est également une belle réflexion sur le rôle de l'image, sur les relations hommes-femmes au travers des siècles. C'est également en filigrane le rappel que l'antisémitisme a été de tout temps le recours pour la religion catholique de canaliser les peurs et les doutes.

Le dessin d'Eric Liberge est grandiose qui s'appuie sur un scénario magistralement écrit. L'idée astucieuse d'ajouter comme une relation au-delà du temps entre les personnages de Lucie, Lucia et Lucy permet aux auteurs d'apporter rétroactivement des éclairages sur la psychologie des personnes et parfois tenter une réflexion universelle les idées, les réflexions de l'homme au cours des siècles sa place dans le monde, la recherche d'une vérité au travers des religions, des croyances, de la science.

Un cycle de trois albums qui ouvre une multitude de piste de réflexion arrivant fort à propos dans notre début de XXI° siècle en proie aux doutes, aux interrogations sur notre avenir et au recours aux croyances religieuses ou autres développant le fanatisme et l'intolérance.
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