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Citations de Éric Romand (37)


Il arrivait que l’on parle musique dans ma famille.
Mon cousin Jean-Jacques préférait Sylvie Vartan à Sheila parce qu’elle avait un plus beau cul.
Ma mère avait le béguin pour Julio Iglesias et Sacha Distel. En revanche, elle ne supportait pas Mireille Mathieu, maniérée et mal fagotée.
Mon père aimait bien Gilbert Bécaud. À chacune de ses apparitions télévisuelles, il répétait : « Il a toujours sa cravate à pois ! » ou alors : « Tiens, c’est rare de le voir sans sa cravate à pois ! »
Ma grand-mère détestait Johnny Hallyday : « Il ne chante pas, il gueule ! »
Mon grand-père, lui, ne comprenait pas cette génération de chanteurs « tous infoutus de passer à la télé sans qu’une ribambelle de nègres se dandine autour d’eux ».
Leurs avis s’harmonisent concernant le classique et l’opéra, regroupés sous le terme de grande musique : tous trouvaient ça chiant.

Pages 18-19, Stock, 2017.
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« Il faut sept ans d’études pour être architecte ! m’a dit ma mère après s’être vaguement renseignée. Sept ans avant de gagner ta vie ! Tu te rends compte ? Si encore on était sûr que tu réussisses ! »
Elle avait de son côté réfléchi à mon orientation. « Et pourquoi pas coiffeur ? Tu es avenant, tu présentes bien. Souviens-toi comme tu aimais coiffer les poupées de ta sœur, et faire les mises en plis de Mamie ! »
J’ai obtempéré.
« Un souci de moins ! a-t-elle conclu.
Concernant mon avenir, ma mère était tranquille. »


Lorsque ma mère a des soucis, elle dit toujours : « Vivement que... après on sera bien tranquille. »
Lorsqu’elle est tranquille, ma mère s’ennuie.

Pages 82-83, Stock, 2017.
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« C’est ton père quand même ! Ça ne te coûte rien d’aller lui dire bonjour ! T’es pas obligé de rester longtemps. »
Curieusement, ma mère me rappelait parfois que j’avais un père. Lui et moi n’étions ni fâchés, ni en conflit : je n’y pensais pas, c’est tout.

Page 85, Stock, 2017.
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Camping Beauséjour
Emplacement numéro 27

Je n’ose pas aller me présenter au groupe d’ados à la piscine.
Mon père a invité les voisins pour l’apéro.

Homme :
« À son âge, fallait pas me prier pour aller lever les gonzesses ! »
Femme :
« Peut-être que les filles l’intéressent pas ? »
Homme :
« J’espère qu’il est pas de la jaquette ! »
Femme :
« Beau comme il est, ça serait dommage ! Encore de perdu pour nous ! »
Homme :
« Arrête tes conneries. »
Femme :
« Et alors, chacun fait ce qu’il veut ! »
Homme :
« Ah mais moi j’ai rien contre ! Si ça peut leur faire du bien. Tant qu’ils me demandent pas de participer. »
Mon père :
« Deux femmes qui couchent ensemble, c’est pas pareil, surtout si elles m’invitent. »

Tous (rires) :
« Qu’il est con celui-là ! »

Pages 77-78, Stock, 2017.
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« Tu ne vas quand même pas devenir une tantouse ! » m’a soudainement balancé ma tante Paulette alors que je lui chantais Quel tempérament de feu, le dernier tube de mon idole. Mon père, lui, disait tata.

Pages 58-59, Stock, 2017.
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Lorsque les amis des mes parents passaient à la maison et que les vitres n'étaient pas faites, ma mère leur disaient immédiatement : " Surtout , ne regardez pas mes vitres, elles ne sont pas faites." tout le monde les lorgnait alors du coin de l’œil.
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En vacances, le week-end, ou parfois même la semaine devant la télé, mon père enfourchait une chaise, offrant son dos à ma mère, qui prenait plaisir à percer ses boutons. Je ne la voyais jamais se laver les mains ensuite alors qu'elle me disait toujours d'un air dégoûté : « Rince les fruits avant de les manger ! Tout le monde les touche, même les Arabes ! »
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« ‘Maman, puisque tu voyais que j’étais attiré par les garçons, pourquoi tu n’as pas cherché à en discuter avec moi ? / Ben j’attendais que tu m’en parles !’ Sa réponse était d’une logique implacable. Je m’en suis contenté. » (p. 92)
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Cet album de famille est le mien. Une famille issue de la classe populaire, avec ses codes, ses tabous, ses complexes, son ignorance, ses contentieux.
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La noirceur de son regard sur moi était bien plus indélébile que l'encre de ces quelques lignes.
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J'ai longtemps eu du mal à prendre ma part de ces trois mots de mon père. La noirceur de son regard sur moi était bien plus indélébile que l'encre de ces quelques lignes.
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Quelle soit lisse ou à nœuds, je ne réussissais jamais à grimper à une corde. Malgré les brèves explications de mon professeur de gym, mes bras ne me soulevaient pas. Si par bonheur je gagnais vingt centimètres au prix de la paume de mes mains, la semelle de mes baskets glissait lentement jusqu'au nœud du bas. Épuisé, j'attendais, les deux pieds crispés sur la corde dodelinante, que le prof juge mes tentatives sans espoir et m'autorise à descendre.
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Lorsque je suis témoin d'un élan de tendresse entre un père et son fils, je ne peux m'empêcher d'être surpris. Je marque un arrêt, ému de voir que cela se passe si naturellement.
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La bouteille de Pastis, apéritif préféré de mes parents et leurs amis, était omniprésente dans le bar de notre nouveau bahut living. Ma mère prenait toujours une momie : une demi-dose dans un petit verre, format qu'elle jugeait plus féminin. La bouteille était coiffée d'un doseur que mon père nommait la couille, ce qui faisait rigoler les hommes. Les femmes retenaient leurs rires en simulant devant les enfants une pudeur offusquée. Les autres gosses ricanaient, moi, j'étais gêné.
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« Bien que déçu par la dégoulinante coiffe de roses en tissu qu’avait choisie Sheila pour son mariage, je la trouvais toujours aussi belle. Son époux était inexistant à mes yeux. Que Sheila se marie me faisait un peu chier. » (p. 55 & 56)
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Lorsque je suis témoin d'un élan de tendresse entre un père et son fils, je ne peux m'empêcher d'être surpris. Je marque un arrêt, ému de voir que cela se passe si naturellement.
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- Maman, puisque tu voyais que j'étais attiré par les garçons, pourquoi tu n'as jamais cherché à en discuter avec moi ?
- Ben, j'attendais que tu m'en parles !
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Lorsque les amis de mes parents passaient à la maison et que les vitres n'étaient pas faites, ma mère leur disait immédiatement : "Surtout, ne regardez pas mes vitres, elles ne sont pas faites."
Tout le monde les lorgnait alors du coin de l'œil.
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« Je vous adorais tous les trois... » J'ai relu ce passage cent fois. J'ai longtemps eu du mal à prendre ma part de ces trois mots de mon père. La noirceur de son regard sur moi était bien plus indélébile que l'encre de ces quelques lignes.
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Les déjeuners de la semaine se déroulaient devant Midi Première, émission de variétés présentée par Danièle Gilbert et souvent diffusée en direct de villes de province. Les artistes venaient chanter leur dernier quarante-cinq tours en play-back. On les voyait arpenter les rues en manteau de fourrure, bousculés par les spectateurs dans une ambiance de foire. On devinait à l'image tout à coup tremblante le trébuchement d'un cameraman, les artistes réagissaient plus ou moins bien à l'emballement inopiné du magnéto ou au bisou volé d'un fan agglutiné derrière la barrière de sécurité. Sheila, elle, continuait, en toutes circonstances, à chanter, tout sourires.
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