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3.73/5 (sur 82 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Constantinople , le 30/10/1762
Mort(e) à : Paris , le 25/07/1794
Biographie :

André Marie de Chénier, dit André Chénier est un poète français.

Né d’une mère grecque (Elisabeth Lomaca) et d’un père français (le diplomate de Louis XVI Louis de Chénier), il passe quelques années à Carcassonne, traduit dès l’adolescence des poètes grecs et s’enthousiasme pour la poésie classique. Revenu en France, il fréquente les milieux littéraires et les salons aristocratiques.

Après avoir voyagé en Suisse — il s'est, entre autres, attardé sur les bords du lac Léman — ainsi qu'en Italie, il fut nommé secrétaire à l'ambassade de France à Londres pendant trois années qui furent entrecoupées de séjours à Paris (1787-1790). À son retour, il participa avec enthousiasme d'abord, puis avec plus de distance, au mouvement révolutionnaire.

Au moment des massacres de septembre 1789, il était arrivé au Havre, d'où il aurait pu embarquer. Il refusa néanmoins d'émigrer et revint à Paris pour participer aux tentatives faites pour arracher Louis XVI à l'échafaud.

Il fut arrêté à Passy le 7 mars 1794 alors qu’il rendait visite à son amie, Mme Pastoret. Impliqué dans une des fausses conspirations qui permettaient d’exécuter les suspects sans les entendre, il fut condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, au motif d'avoir « recelé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne », et aussitôt guillotiné, deux jours avant l’arrestation de Robespierre.

Son œuvre, brève, ne fut publiée qu’en 1819 : elle marque un retour à l’hellénisme. André Chénier est considéré par les romantiques comme leur précurseur. "Stello", d'Alfred de Vigny, lui rend hommage, ainsi qu'à Chatterton et Nicolas Gilbert. Son frère, Marie-Joseph Chénier, était également écrivain, dramaturge, et impliqué en politique.
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André CHÉNIER – Un poète dans la Terreur (France Inter, 2015) Émission Ça peut pas faire de mal, présentée par Guillaume Galienne, diffusée sur France Inter, le 24 janvier 2015.


Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
"Travaille ; ose achever cette illustre conquête.
De preuves, de raisons, qu’est-il encor besoin ?
Travaille. Un grand exemple est un puissant témoin.
Montre ce qu’on peut faire, en le faisant toi-même ;
Si pour toi la retraite est un bonheur suprême,
Si chaque jour les vers de ces maîtres fameux
Font bouillonner ton sang et dressent tes cheveux ;
Si tu sens chaque jour, animé de leur ame,
Ce besoin de créer, ces transports, cette flamme,
Travaille. À nos censeurs, c’est à toi de montrer
Tous ces trésors nouveaux qu’ils veulent ignorer."
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Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d'un beau jour,
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Escorté d'infâmes soldats,
Remplira de mon nom ces longs corridors sombres
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André Chénier
L'Amérique

Salut, ô belle nuit, étincelante et sombre,
Consacrée au repos. Ô silence de l’ombre,
Qui n’entends que la voix de mes vers, et les cris
De la rive aréneuse où se brise Téthys.
Muse, muse nocturne, apporte-moi ma lyre.
Comme un fier météore, en ton brûlant délire,
Lance-toi dans l’espace ; et, pour franchir les airs,
Prends les ailes des vents, les ailes des éclairs,
Les bonds de la comète aux longs cheveux de flamme.
Mes vers impatients, élancés de mon âme,
Veulent parler aux dieux, et volent où reluit
L’enthousiasme errant, fils de la belle nuit.
Accours, grande nature, ô mère du génie ;
Accours, reine du monde, éternelle Uranie.
Soit que tes pas divins sur l’astre du Lion
Ou sur les triples feux du superbe Orion
Marchent, ou soit qu’au loin, fugitive, emportée,
Tu suives les détours de la voie argentée,
Soleils amoncelés dans le céleste azur.
Où le peuple a cru voir les traces d’un lait pur,
Descends ; non, porte-moi sur ta route brûlante,
Que je m’élève au ciel comme une flamme ardente.
Déjà ce corps pesant se détache de moi.
Adieu, tombeau de chair, je ne suis plus à toi.
Terre, fuis sous mes pas. L’éther où le ciel nage
M’aspire. Je parcours l’océan sans rivage.
Plus de nuit. Je n’ai plus d’un globe opaque et dur
Entre le jour et moi l’impénétrable mur.
Plus de nuit, et mon œil et se perd et se mêle
Dans les torrents profonds de lumière éternelle.
Me voici sur les feux que le langage humain
Nomme Cassiopée et l’Ourse et le Dauphin.
Maintenant la Couronne autour de moi s’embrase.
Ici l’Aigle et le Cygne et la Lyre et Pégase.
Et voici que plus loin le Serpent tortueux
Noue autour de mes pas ses anneaux lumineux.
Féconde immensité, les esprits magnanimes
Aiment à se plonger dans tes vivants abîmes,
Abîmes de clartés, où, libre de ses fers.
L’homme siège au conseil qui créa l’univers ;
Où l’âme, remontant à sa grande origine,
Sent qu’elle est une part de l’essence divine…
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André Chénier
Mourir sans vider mon carquois !
Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange
ces bourreaux barbouilleurs de lois !
Citation de André Chénier extraite de l'article "barbouilleur" du dictionnaire de français Littré.
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André Chénier
La jeune captive

L’épi naissant mûrit de la faux respecté ;
Sans crainte du pressoir, le pampre tout l’été
Boit les doux présents de l’aurore ;
Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui,
Quoi que l’heure présente ait de trouble et d’ennui,
Je ne veux point mourir encore.

Qu’un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort,
Moi je pleure et j’espère ; au noir souffle du Nord
Je plie et relève ma tête.
S’il est des jours amers, il en est de si doux !
Hélas ! quel miel jamais n’a laissé de dégoûts ?
Quelle mer n’a point de tempête ?

L’illusion féconde habite dans mon sein.
D’une prison sur moi les murs pèsent en vain.
J’ai les ailes de l’espérance :
Échappée aux réseaux de l’oiseleur cruel,
Plus vive, plus heureuse, aux campagnes du ciel
Philomène chante et s’élance.

Est-ce à moi de mourir ? Tranquille je m’endors,
Et tranquille je veille ; et ma veille aux remords
Ni mon sommeil ne sont en proie.
Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux ;
Sur des fronts abattus, mon aspect dans ces lieux
Ranime presque de la joie.

Mon beau voyage encore est si loin de sa fin !
Je pars, et des ormeaux qui bordent le chemin
J’ai passé les premiers à peine,
Au banquet de la vie à peine commencé,
Un instant seulement mes lèvres ont pressé
La coupe en mes mains encor pleine.

Je ne suis qu’au printemps, je veux voir la moisson ;
Et comme le soleil, de saison en saison,
Je veux achever mon année.
Brillante sur ma tige et l’honneur du jardin,
Je n’ai vu luire encor que les feux du matin ;
Je veux achever ma journée.

Ô mort ! tu peux attendre ; éloigne, éloigne-toi ;
Va consoler les coeurs que la honte, l’effroi,
Le pâle désespoir dévore.
Pour moi Palès encore a des asiles verts,
Les Amours des baisers, les Muses des concerts.
Je ne veux point mourir encore. »

Ainsi, triste et captif, ma lyre toutefois
S’éveillait, écoutant ces plaintes, cette voix,
Ces voeux d’une jeune captive ;
Et secouant le faix de mes jours languissants,
Aux douces lois des vers je pliais les accents
De sa bouche aimable et naïve.

Ces chants, de ma prison témoins harmonieux,
Feront à quelque amant des loisirs studieux
Chercher quelle fut cette belle :
La grâce décorait son front et ses discours,
Et, comme elle, craindront de voir finir leurs jours
Ceux qui les passeront près d’elle.
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André Chénier
Salut, belle Amymone ; et salut, onde amère
A qui je dois la belle à mes regards si chère.
Assise dans sa barque, elle franchit les mers.
Son écharpe à longs plis serpente dans les airs.
Ainsi l’on vit Thétis flottant vers le Pénée,
Conduite à son époux par le blond Hyménée,
Fendre la plaine humide, et, se tenant au frein,
Presser le dos glissant d’un agile dauphin.
Si tu fusses tombée en ces gouffres liquides,
La troupe aux cheveux noirs des fraîches Néréides
A ton aspect sans doute aurait eu de l’effroi,
Mais pour te secourir n’eût point volé vers toi.
Près d’elle descendue, à leurs yeux exposée,
Opis et Cymodoce et la blanche Nésée
Eussent rougi d’envie, et sur tes doux attraits
Cherché, non sans dépit, quelques défauts secrets ;
Et loin de toi chacune, avec un soin extrême,
Sous un roc de corail menant le dieu qu’elle aime,
L’eût tourmenté de cris amers, injurieux,
S’il avait en partant jeté sur toi les yeux.
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******

Invocation à la Poésie

Nymphe tendre et vermeille, ô jeune Poésie !
Quel bois est aujourd’hui ta retraite choisie ?
Quelles fleurs, près d’une onde où s’égarent tes pas,
Se courbent mollement sous tes pieds délicats ?
Où te faut-il chercher ? Vois la saison nouvelle :
Sur son visage blanc quelle pourpre étincelle !
L’hirondelle a chanté ; Zéphyr est de retour :
Il revient en dansant ; il ramène l’amour.
L’ombre, les prés, les fleurs, c’est sa douce famille,
Et Jupiter se plaît à contempler sa fille,
Cette terre où partout, sous tes doigts gracieux,
S’empressent de germer des vers mélodieux.
Le fleuve qui s’étend dans les vallons humides
Roule pour toi des vers doux, sonores, liquides.
Des vers, s’ouvrant en foule aux regards du soleil,
Sont ce peuple de fleurs au calice vermeil.
Et les monts, en torrents qui blanchissent leurs cimes,
Lancent des vers brillants dans le fond des abîmes.

***
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.................... Terre, terre chérie
Que la liberté sainte appelle sa patrie ;
Père du grand sénat, ô sénat de Romans,
Qui de la liberté jeta les fondements ;
Romans, berceau des lois, vous, Grenoble et Valence,
Vienne, toutes enfin, monts sacrés d'où la France
Vit naître le soleil avec la liberté !
Un jour le voyageur par le Rhône emporté,
Arrêtant l'aviron dans la main de son guide,
En silence et debout sur sa barque rapide,
Fixant vers l'orient un œil religieux,
Contemplera longtemps ces sommets glorieux ;
Car son vieux père, ému de transports magnanimes,
Lui dira : « Vois, mon fils, vois ces augustes cimes. »

Au bord du Rhône, le 7 juillet 1790

1787 - [p. 80]
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(Élégies)

Tout homme a ses douleurs. Mais aux yeux de ses frères
Chacun d'un front serein déguise ses misères.
Chacun ne plaint que soi. Chacun dans son ennui
Envie un autre humain qui se plaint comme lui.
Nul des autres mortels ne mesure les peines,
Qu'ils savent tous cacher comme il cache les siennes ;
Et chacun, l'œil en pleurs, en son coeur douloureux
Se dit : " Excepté moi, tout le monde est heureux. "
Ils sont tous malheureux. Leur prière importune
Crie et demande au ciel de changer leur fortune.
Ils changent ; et bientôt, versant de nouveaux pleurs,
Ils trouvent qu'ils n'ont fait que changer de malheurs.
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Viens près d'elle au matin, quand le dieu du repos
Verse au mol oreiller de plus légers pavots,
Voir, sur sa couche encor du soleil ennemie,
Errer nonchalamment une main endormie ;
Ses yeux prêts à s'ouvrir, et sur son teint vermeil
Se reposer encor les ailes du sommeil.

Je revois tous ses traits, son air, son vêtement,
Comme elle était assise, et son geste charmant.
C'est ainsi qu'elle parlait, qu'elle restait muette,
Que ses cheveux erraient négligemment épars ;
Et telle était sa voix, et tels ses doux regards.

Je dors, mais mon coeur veille ; il est toujours à toi,
Un songe aux ailes d'or te descend près de moi.
Ton coeur bat sur le mien. Sous ma main chatouilleuse
Tressaille et s'arrondit ta peau voluptueuse.
Des transports ennemis de la paix du sommeil
M'agitent tout à coup en un soudain réveil ;
Et seul, je trouve alors que ma bouche enflammée
Crut, baisant l'oreiller, baiser ta bouche aimée ;
Et que mes bras, en songe allant te caresser,
Ne pressaient que la plume en croyant te presser.

Et dormant ou veillant, moi je rêve toujours.

Le doux sommeil habite où sourit la fortune.
Pareil aux faux amis, la malheur l’importune.
Il vole se poser, loin des cris de douleur,
Sur des yeux que jamais n'ont altérés les pleurs.
Perfide ; mais pourtant chère quoique perfide.
Et ton coeur m'aimera, si ton coeur peut aimer.
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