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3.96/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montpellier , le 20/07/1902
Mort(e) le : 11/01/1986
Biographie :

Henri-Charles Puech, (Montpellier, 20 juillet 1902 - 11 janvier 1986) était un historien des religions français qui occupa la chaire d'histoire des religions du Collège de France de 1952 à 1972.
Philosophe de formation, il s'intéresse à la philosophie grecque, plus particulièrement à l'hermétisme et au néoplatonisme, avant de se tourner vers l'étude des doctrines chrétiennes des premiers siècles, discipline qu'il enseignera longtemps à l'École pratique des hautes études. Son enseignement eut une grande influence sur le développement des études patristiques dans la seconde moitié du XXe siècle en France. Mais c'est surtout, à la suite de la découverte de nouveaux documents, dans l'étude du manichéisme puis des divers systèmes de pensée gnostiques qu'il a acquis une reconnaissance internationale.

Il a longtemps collaboré à la Revue de l'histoire des religions avant de la diriger et il a présidé, de 1950 à 1965, l'Association internationale pour l'étude de l'histoire des religions.


Officier de la Légion d'honneur (1963)
Commandeur dans l'ordre des Palmes académiques (1965)
Commandeur dans l'ordre national du Mérite (1969)

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Source : wikipédia
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L'oeuvre de Carl Gustav Jung
Emission consacrée à l'oeuvre de Carl Gustav JUNG à l'occasion du 80ème anniversaire de sa naissance. Avec la participation de Robert AMADOU, auteur spécialisé en parapsychologie, du docteur Roland CAHEN, neuropsychiatre, de Henri CORBIN, professeur aux Hautes Etudes, Franz HELLENS, romancier, poète et dramaturge et Henri Charles PUECH, professeur d'histoire des religions au Collège de...

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Henri-Charles Puech
Selon la célèbre définition platonicienne, le temps que détermine et mesure la révolution des sphères célestes est l’image mobile de l’immobile éternité, qu’il imite en se déroulant en cercle.
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Il est, en effet, vraisemblable que l'énigme de la présence scandaleuse du mal dans le monde, le sentiment insupportable de tout ce que la condition humaine a de mauvais et d'ignominieux, les difficultés qu'il y a à attacher une signification à cette existence du mal, à l'attribuer à Dieu et à en justifier celui-ci, sont au fond de l'expérience religieuse qui a donné lieu à la conception gnostique du Salut. Le gnostique se sent ici-bas accablé de tout côtés par le poids tyrannique du Destin (Heïmarmenê), soumis aux limites, aux "chaînes" du temps, du corps, de la Matière, et sujet à leurs tentations et à leur dégradation. Ce sentiment d'esclavage et d'infériorité ne peut s'expliquer que par une /déchéance/ : du fait même qu'il l'éprouve, l'homme doit être en soi, et même a dû être, autre chose que ce qu'il est en ce bas monde, où il se sent exilé, "étranger". D'où une /révolte/ devant le monde, un refus de l'accepter et de s'accepter. D'où aussi la /nostalgie/ d'un au-delà, ou, plutôt, d'un en-deçà du monde, d'une existence antérieure où sa substance était pure et sa puissance infiniment libre, le regret et le désir d'un Paradis perdu que la gnose du fera regagner. Le gnostique en vient à concevoir que sa déchéance actuelle ne peut être qu'accidentelle et provisoire, et il prend, d'autre part, conscience de sa supériorité innée, de la "noblesse" de son origine, de l'exceptionnelle "dignité" de sa nature ou de sa "race", que n'ont pu détruire ce temps, ce corps, cette Matière, à quoi il est présentement lié ou mêlé. Par là, ce que sa situation temporelle avait d'inacceptable pour son sentiment devient paradoxal pour son intelligence. Le besoin affectif du salut se transforme en exigences et en problème intellectuels, et il trouvera sa satisfaction dans un acte qui est - du moins, en théorie - purement conscience et savoir. L'expérience du mal se formule et requiert une explication et une solution sur le plan de la connaissance. De la sorte, à côté du sentiment et de l'horreur du mal, il y aura chez le gnostique le désir - transformé en certitude orgueilleuse, en une certitude qui est plus qu'espoir et que foi - de posséder la Vérité absolue, une science totale, par quoi et en quoi toutes les souffrances, toutes les énigmes suscitées par l'existence du mal seront résolues.

pp. 10-11

[Alain Besançon, dans les "Origines intellectuelles du léninisme", applique cette grille de lecture gnostique au communisme révolutionnaire.]
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Une des oeuvres les plus considérables dues au génie de Sumer est la célèbre épopée de Gilgamesh connue essentiellement par la version akkadienne, bien plus complète que la version sumérienne dont on ne possède encore que des fragments, l'une ne recouvrant pas toujours l'autre, d'ailleurs, ce qui n'est pas surprenant pour une oeuvre livrée pendant des siècles et des siècles la tradition orale et aux rédacteurs qui la recueillaient périodiquement çà et là.

En voici le contenu schématique :
Gilgamesh est roi d'Unug et rempli d'une volonté de puissance brutale; il gouverne avec intelligence, mais traite ceux qui lui sont soumis sans ménagements. Aussi les habitants de la ville demandent aux dieux et en obtiennent qu'un adversaire se présente, capable de tenir tête à Gilgamesh. La déesse A-ru-tu donc En-ki-du, être à peine humain qui vit dans la forêt avec les bêtes sauvages dont il partage l'existence. On l'attirera à Unug grâce à une hiérodule qui en fera un homme, la preuve en étant donnée par le fait que les bêtes qui constituaient la société de ce primitif fuient devant lui quand il veut retourner vers elles après son contact avec la représentante de la civilisation. En-ki-du suit donc son initiatrice dans la ville de Gilgamesh, qu'il rencontre : tous deux possèdent une force colossale et commencent par se battre, mais ils cèdent bien vite à une amitié qui ne se démentira plus. Gilgamesh délaisse sa ville et part avec son nouveau compagnon pour courir l'aventure. Ils décident d'attaquer le géant Gum-ba-ba, gardien de la forêt des cèdre, viennent à bout de lui, en partie grâce à l'aide du dieu et le mettent à mort après que Gilgamesh qui voulait l'épargner eut cédé devant la volonté d'Enkidu de le tuer. c'est alors qu'intervient Inanna, déesse de l'amour et des combats, qui s'est sentie transportée devant la beauté et la force de Gilgamesh et le déclare un héros. Celui-ci, qui connaît les trop nombreuses aventures de la déesse, marquées le plus souvent d'une triste fin pour ses partenaires, se récuse brutalement Inanna, ulcérée par cette attitude, demande au grand dieu An, son père, de lancer un "taureau céleste" contre les deux compagnons. Le monstre apparaît donc et fonce, mais c'est lui qui, à son tour, est vaincu et massacré; après quoi, En-ki-du pousse l'audace jusqu'à lancer une patte du taureau sur la déesse, mais ce sera son dernier exploit. Averti par des songes, il ne tarde pas à mourir. Gilgamesh est saisi de douleur et d'épouvante devant le corps inerte de son fidèle ami et une idée s'empare de lui : échapper à un sort semblable, conquérir l'immortalité. Il sait qu'il existe un homme qui a survécu au Déluge universel après avoir construit une arche sur les directives du dieu de l'intelligence, En-ki, et y avoir placé assez d'être vivants et de semences pour repeupler la terre dévastée. Ce patriarche, nommé Zi-ud-sud-du, " Vie de jours très longs " , vit sur une terre très difficilement accessible, à laquelle Gilgamesh finit par parvenir avec bien des difficultés. Tout ce qu'il réussit cependant à obtenir de l'immortel, c'est une plante marine qui possède la propriété de donner une jeunesse nouvelle à qui en mange. Muni de ce don précieux, il retourne chez lui, mais, en chemin, un serpent se saisit de la plante et la mange. L'effet s'en fait sentir sous forme de mue immédiate du reptile qui rejette sa peau pour en revêtir une nouvelle. Gilgamesh, revenu dans sa ville d'Ung, s'est fait une raison et reprend son activité de roi.
Tels sont les faits où il n'est pas possible de voir un simple conte. Quel est donc l'enseignement qui se cache sous cette affabulation dont la richesse a séduit sans jamais les lasser d'innombrables générations de Mésopotamiens et, il ne faut pas l'oublier, grandement enrichi leur art par des motifs qui sont au nombre des plus constants et des plus beaux ?

La religion sumérienne
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La musique.
Bien qu'elle ait, pour se communiquer, à se servir d'instruments faits d'éléments empruntés au monde des corps et de la matière, c'est-à-dire, ici, de la corruption, de la mort, du Mal, c'est à l'esprit, émané comme elle du Royaume transcendant du Bien, de la Lumière, de la Vie, que la musique, tout aussi bien que le chant, son compagnon, procure en plénitude, toute vive et toute pure, sa joie ; c'est par l'esprit qu'elle est reçue, perçue, goûtée ; de l'esprit qu'elle est la chose tout autant que l'oeuvre et l'expression. "Levez-vous, louez et priez", lisons-nous dans un des fragments manichéens découverts en Asie Centrale... L'image que se font les manichéens du monde divin est, en effet, celle d'un immense espace non seulement lumineux, mais sonore, parcouru de mélodies, tout bruissant de cantiques, tout baigné de musique ininterrompue.

p. 187
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Dans l'exposé qui va suivre, nous tenterons d'abord de dégager de quelques grands mythes caractéristiques les idées essentielles dont ils constituent une illustration vivante et de nature à être retenue par tous. Il ne faut pas s'étonner de trouver sous ces antiques compositions littéraires un enseignement qui exprime le produit de la réflexion des penseurs sumériens sur l'homme et l'univers, la destinée de l'un et de l'autre et de leurs rapports.

La religion sumérienne
La méthode
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Les Sumériens ont eu une religion où les divinités demeuraient assez proches des hommes, jouaient comme ceux-ci un rôle bien défini chacun dans un secteur approprié à sa nature et à sa compétence et (...) par l'économie générale de la vie des mondes dont l'un ne meurt que pour donner naissance à un autre. Par là , et très grosso modo, l'attitude sumérienne devant l'intraduisible (si profonde qu'en soit la conscience) rejoint celle des Grecs et des Extrêmes -Orientaux et le Me demeure dans le même inconnaissable que le Tao et le Nirvâna, la Heimarmêné ou le Fatum. Elle s'éloigne, par contre, fondamentalement de celle des Sémites où la Transcendance de la personnalité divine éclipse tout le reste.

La religion sumérienne
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(...) il importe à tout prix de distinguer la religion sumérienne de la religion assyro-babylonienne. de longs siècles de civilisation commune ont bien emmêlé les données des problèmes qu'elles posent, mais il n'est pas possible de s'en tenir à une vue d'ensemble des deux formes religieuses considérées comme une seul, ainsi qu'on l'a fait pendant longtemps. Les connaissances sont maintenant assez abondantes, et si l'on veut examiner le contenu des phénomènes religieux et non pas seulement leur aspect extérieur, la distinction s'impose. " Le problème sumérien apparaît, de plus en plus, comme le plus important de tous dans l'histoire de la pensée humaine ", écrivait Alfred Jeremias.

La religion sumérienne
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L'homme est éternellement tourmenté par une question qu'il sent posée et dont il ne peut définir les termes ; celle de quelque chose qui se situe au-delà des éléments du réel, qui l'attire sans se faire connaître et qui possède, semble-t-il, une double nature : celle d'un infini qui forme le contenu du célèbre argument ontologique repris avec des variantes de présentation par divers philosophes, et celle d'un dépassement de la personnalité si bien exprimé par Spinoza dans son Sentimus experimurque nos aeternos esse.

La religion sumérienne
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Oui, dans le manichéisme comme dans les Gnoses du type classique, le Salut est bien, en droit, chose tout intellectuelle, mais, en fait, sa théorie est mythe et sa pratique héroïsme.

p. 101.
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