Un homme passe dix années d’enfance avant de comprendre la mort et la vie.
Il passe dix ans encore à acquérir l’instruction qui sera son gagne-pain.
Il passe dix ans encore à gagner et à accumuler les biens dont il tirera sa subsistance.
Il passe dix ans encore jusqu’au vieil âge, où son cœur devient son conseiller.
Mais il savait qu’en définitive le seul endroit paisible, le seul bassin frais auprès duquel il pouvait s’asseoir en toute sécurité, était celui enfoui au centre de son cœur.
Pour la première fois de sa vie, son cœur était aux prises avec le problème de son apparence. Il n’y avait jamais accordé une pensée, ne se souciant que des petits objets dont il ne voulait pas se séparer. Et voilà que cette femme, par sa seule présence, donnait vie aux pierres. Que lui arrivait-il ? Lui avait-elle jeté un sort ? Le soupçon lui en était venu ; toutefois, il s’était prémuni contre la sorcellerie, et le sentiment qu’elle faisait naître en lui suscitait un plaisir très doux, en même temps qu’une souffrance. Cela ressemblait à une drogue envoûtante, et il y était d’autant plus vulnérable qu’il s’était fermé à l’expérience même qui, avec le temps, l’aurait aguerri.
La cérémonie du mariage était simple : l’échange privé d’un serment entre deux personnes, voilà tout. Assurément, il y aurait un contrat, stipulant ce que chacun recevrait en cas de divorce.
Il lui fallut toutefois un certain temps pour apprendre que la sécurité et des revenus confortables n’achetaient pas le bonheur.
Il se prit à penser à une maxime attribuée au philosophe ancien Imhotep, selon laquelle dans toute relation de couple l'un aime plus que l'autre: il y a par conséquent celui qui aime et celui qui est aimé; chacun de nous est par nature l'un ou l'autre, et doit trouver sa contrepartie.
Tâche de persuader ton époux de se lancer dans le commerce. On en retire plus de bénéfices et beaucoup moins de courbatures. Il y a de multiples possibilités et de la place pour tous. Tout le monde ne peut être un Nesptah, mais du moins tout le monde peut rêver d’en devenir un.
La médiocrité sait se faire oublier.
Les tribus sont comme des moustiques – agaçantes, mais incapables de nous détruire. Nous n’avons à subir que des escarmouches, qui d’ailleurs se font rares. Les indigènes découvrent que l’amitié, plus que la guerre, est source de richesses.
Rien de ce qui peut être fait ne peut être défait... Rien, sauf la vie à l’instant où elle est donnée et à l’instant où elle s’en va.