« Montparnasse : quand Paris éclairait le monde » de Mathyeu le Bal, préfacé par Jeanine Warnod : un livre événement publié chez Albin Michel et disponible dans toutes les bonnes librairies.
« L'arrivée en masse des artistes d'Europe centrale, des Américains, Japonais, Italiens
attirés par la France, constitua un formidable melting-pot. L'École de Paris était née. » Jeanine Warnod
Au début du XXe siècle, tous les boulevards du monde convergèrent vers Montparnasse, drainant des artistes aux mille parcours.
Ces fils de l'exil vont poser leur valise près du carrefour Vavin où s'exprimera un langage commun : la création. Ce livre unique en son genre raconte dans son extraordinaire globalité ce moment unique dans l'histoire pendant lequel un quartier de Paris fut la capitale mondiale de l'art.
« En 1913, Apollinaire descendait de la Butte Montmartre avec mon père* lui récitant ses premiers vers « d'Alcools ». Ils retrouvaient Paul Fort, André Salmon, Max Jacob à La Closerie des Lilas où des joutes de poésie occupaient toutes les nuits
»
Le célèbre critique d'art André Warnod, qui inventa le terme d'École de Paris dans son livre de référence, publié en 1925 chez Albin Michel.
+ Lire la suite
Il faut nous aimer sur terre. Il faut nous aimer vivants.
Ne crois pas au cimetière. Il faut nous aimer avant.
Ma poussière et ta poussière deviendront le gré des vents.
(chanté par Brassens)
LA CHAPELLE ABANDONNÉE
Elle se reflète dans une mare où les rainettes vont chanter, où le clair de lune vient boire, où les nuages vont pleurer.
C’est une pauvre petite chapelle, sans croix, sans vitraux, sans clocher ; ni saints ni Vierge et pas d’autel, jamais une âme pour y prier.
Ses fidèles sont les brins d’herbe et la frileuse giroflée, qui regarde par la fenêtre et ne cesse pas de trembler.
De la route on la voit à peine, mais on la voit, et par la baie, sur l’éboulis qui fut l’autel, l’azur encor frais de son ciel.
Elle est, sous un saule pleureur, la triste amie des hirondelles. L’araignée y sort de son cœur des voiles tout mouillés de perles.
C’est une douce petite chapelle qui garde les trésors du monde : le silence, la pauvreté, l’ombre et la chasteté de l’ombre.
Tous les trésors ? hélas ! mon Dieu, l’illusion est morte en elle, malgré son toit qui vers les cieux monte berçant un bouleau grêle.
Ainsi que deux mains en prière, le bois bénit entre les doigts, montent les deux côtés du toit : c’est une pauvre petite chapelle
qui frissonne de tous ses lierres, la porte ouverte à l’étranger. La nuit d’étoiles passe en elle ; c’est la cabane du berger,
et mon asile... Elle me sert à me cacher dans ma misère. Souvent elle me voit pleurer — pourquoi ? pour rien, pour me distraire —
la tempe couchée sur la pierre, le front coiffé de giroflées (même elle prend pour des prières mes petits sanglots étouffés)
le jour quand je n’ai rien à faire, et la nuit quand je baye aux fées.
LA PETITE RUE SILENCIEUSE
(Senlis)
Le silence orageux ronronne. Il ne passera donc personne ?
Les pavés comptent les géraniums. Les géraniums comptent les pavés.
Rêve, jeune fille, à ta croisée. Les petits pois sont écossés.
Ils bombent ton blanc tablier que tes doigts roses vont lier.
Je passe de noir habillé. Un éclair au ciel t’a troublée,
jeune fille, ou c’est donc ma vue ? Tes petits pois tombent dans la rue.
Sombre je passe. Derrière moi les pavés comptent les petits pois.
Le silence orageux ronronne. Il ne passera donc personne ?
La mer brille comme une coquille…
La mer brille comme une coquille
On a envie de la pêcher
La mer est verte
La mer est grise
Elle est d’azur
Elle est d’argent et de dentelle
Ecoute ton regard se mêler aux étoiles, leurs reflets se heurter doucement dans tes yeux, et mêlant ton regard aux fleurs de ton haleine, laisse éclore à tes yeux des étoiles nouvelles.
Contemple, sois ta chose, laisse penser tes sens, éprends-toi de toi-même épars dans cette vie.Laisse ordonner le ciel à tes yeux, sans comprendre , et crée de ton silence la musique des nuits.
(" Ballades françaises ")
Complainte du petit cheval blanc
Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage ! C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage. Il n'y avait jamais de printemps ni derrière, ni devant.
Mais toujours il était content, menant les gars du village, à travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage. C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage, il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage ! Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
La vie nous donne toujours une seconde chance qui s'appelle demain.
L'amour est le seul rêve qui ne se rêve pas.
Jacques Legrand
- Il ment celui qui, régnant sur les hommes, ne leur donne en exemple, sous les dehors d'une froide et molle vertu, qu'une vie de luxure, d'impiétés, d'apostasie !
Le duc de Berry, au connétable
- Luxure ? Il me flatte. (riant) Pour l'apostasie ! ...
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite,
dans l'ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite,
sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite,
sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite,
de pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite ! Il a filé !