J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice.
Il fallait donner sa vie pour la combattre.
C'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier
sans espoir de retour.
Toute histoire est contemporaine, ce que j’en sais, ou je que j’en ignore, me conditionne au plus actuel.
-"Qu'appelez-vous être breton? Et d'abord pourquoi l'être?"
Question nullement absurde. Français d'état-civil, je suis nommé français, j'assume à chaque instant ma situation de Français; mon appartenance à la Bretagne n'est en revanche qu'une qualité facultative que je puis parfaitement renier ou méconnaître. Je l'ai d'ailleurs fait. J'ai longtemps ignoré que j'étais breton. Je l'ai par moments oublié. Français sans problème, il me faut donc vivre la Bretagne en surplus ou, pour mieux dire, en conscience: si je perds cette conscience, la Bretagne cesse d'être en moi; si tous les bretons la perdent, elle cesse absolument d'être. La Bretagne n'a pas de papiers. Elle n'existe que dans la mesure où, à chaque génération, des hommes se reconnaissent bretons. A cette heure, des enfants naissent en Bretagne. Seront-ils bretons? Nul ne le sait. A chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance.
C'est la guerre qu'il faut tuer ,car je ne sais pas si les hommes sont bons ou méchants ,mais la guerre les fait pires ,elle les fait autres .Sans la guerre celui qui torture n'aurait jamais torturé et celui qui lance une grenade sur des innocents ne la lancerait pas . Bons ou méchants,ah que m'importe ! Les hommes sont les hommes.Mais il y a aussi une chose qui s'appelle l'ordre du monde .Et cet ordre ne consiste pas à faire des saints ni des héros,pas même à forcer l'homme à devenir bon.Il consiste simplement à ne pas mettre l'homme dans la situation d'être méchant.
créer, c'est donner une forme à son destin.
J'observai Camus. et soudain, un contraste prodigieux m'apparut: d'un côté cet infantilisme, et de l'autre, ce beau visage tendre et grave. D'un côté l'absurde et de l'autre ce calme défi.
" Je ne puis servir les autres qu’en étant moi-même. Cela s’appelle la démocratie, qui n’est que l’ordre naturel des hommes."
« Je découvris que j’avais une patrie. Et je sus ce qu’était une patrie. Quelque chose qui vous rend heureux. »
"La bonne façon de connaître sa patrie, c'est de lui faire l'amour à vélo. À cheval sur un cadre point trop léger, les mains souqués aux deux mâcherons de cette charrue, les cuisses traçant le sillon mètre par mètre, sans hâte mais sans pareil, ménageant bien son souffle, on ressent le moindre accident de route que le pied même ne révélerait pas; la côte vous soulève dans un corps à corps loyal, la descente vous monte du bonheur au ventre; l'oeil ne perd rien sans avoir le temps de se lasser ; et puis, on est à hauteur royale, on voit les gens par leur fenêtre, au milieu de leurs toiles cirées et de leurs armoires, on devine dans l'ombre la photo des noces, les objets qui font une vie; on est le vagabond rapide qui vole un tutoiement ; on cueille aux portes des visages, des bras rouge de lessive qui se relèvent sur un front, un regard qui vous crie : arrête-toi ! Parce qu'il sait que vous passerez -je crois bien que j'ai rencontré 100 fois la femme de ma vie entre Nantes et Quimper. "
... Moi c'est bien simple, un mec qui écrit comme ça, c'est la bague au doigt direct.
La bourgeoisie était naguère une classe bien définie:elle est maintenant un cancer.De haut en bas du corps social,des cellules parasitaires prolifèrent,bloquant les reins et le cœur,donnant à l'être tout entier la couleur grise de la vie-mort.