Il y a des moments dans la vie où il est plus sage de faire comme si de rien n'était, comme un enfant au cinéma qui se cache les yeux au moment des scènes qui font peur jusqu'à ce qu'il sente, à la musique, que le pire est passé.
C'était une de ces fins de journée où n'importe quel pékin normalement constitué choisit de rester chez lui, confortablement calé dans un fauteuil moelleux, un bouquin palpitant sur les genoux et un bon verre à portée de main .
Nous progressâmes lentement comme deux profanateurs de tombes, marchant du pas hésitant et compassé des pingouins, faisant halte tous les dix mètres à l'affût de bruits suspects, purs produits de notre imagination.
il est des jours qui, à l'instar de certains destins , semblent d'emblée voués à l'échec , marqués du sceau de la poisse ,promis à une fin tragique .
La dépression, ce n'est rien d'autre qu'une carence en sucre et en alcool de bonne qualité
Seulement, il y a des gens qui naissent malheureux. Leur vie n'est qu'une longue souffrance. Ils n'ont jamais connu autre chose, est si d'aventure ils sont confrontés à une situation un tant soit peu différente, ils se barricadent dans leur scepticisme et refusent instinctivement de croire à leur bonne fortune.
« C’était l’été. L’été à Copenhague. » Le soleil se montrait tel une prima donna vaniteuse et démodée, mais désireuse d’exhiber son talent. Les citadins réagissaient comme toujours quand (rarement) le soleil s’installait dans la ville d’ordinaire pluvieuse. Mus par une sorte d’instinct, ils s’abreuvaient aux oasis: les cafés. […] Et pour montrer leur reconnaissance, les Copenhagois modifiaient leur allure. Dix mois sur douze ils marchent d’un pas pressé, entre course et trot, un pas travaillé de façon à attraper son train, son bus ou sa voiture. Le phénomène disparait à la belle saison: le citadin flâne alors les mains dans les poches avec l’indolence des gens du Sud et en sifflotant une chanson idiote. Quelques uns vont jusqu’à contempler la ville et son architecture.
Tandis que l'humanité œuvrait à sa propre destruction à grands renforts de bombes sophistiquées et meurtrières, il y avait, dans un troquet minable de Nørrebro, un crétin pour qui l'expulsion des travailleurs immigrés était la panacée universelle.
Une rafle. […] Une fois les fourgons remplis, le gros de l’équipe s’y introduisit. Les véhicules firent demi-tour en direction du commissariat, simple excursion d’environ deux cent mètres. Un petit groupe de flics seulement resta sur place. J’y reconnus Kellermann. - Bonnes prises? demandai-je. Kellermann, bon enfant, rigola. - Bof, dit-il, c’est comme à la pêche. Il faut trier soigneusement le poisson pour se faire une idée de la valeur de ce qu’on a pris au hasard des filets. Certes, on trouve dans le lot quelques beaux morceaux qui passeront le soir même à la casserole. Mais aussi le menu fretin qu’il faudra se contenter de remettre à l’eau.
Dans ma tête se disputait une demi-douzaine de chinois qui n'étaient pas d'accord entre eux, et qui tentaient de faire valoir leur point de vue avec acharnement.
Je me mis de l'eau sur le front pour en faire taire trois ou quatre.