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1984

"La guerre c'est la paix

La liberté c'est l'esclavage

L'ignorance c'est la force "



Il était temps de me frotter à ce livre que tout le monde a lui sauf moi. Un classique et un passage obligé pour les amateurs de dystopie.



Dans ce roman, George Orwell nous dévoile sa vision du futur et ce n'est pas franchement réjouissant. Un système totalitaire, une puissante dictature qui voit tout et contrôle tout. La presse, la pensée des gens, le moindre fait et geste. Les écrans sont omniprésents et vous filment en permanence. Oppression, endoctrinement, manipulation, censure, terreur et privation de liberté sont les principes du parti. À coup de slogans et de propagande, ils vous incitent à rester dans le rang. Il faut faire comme le parti, penser comme le parti. Au moindre écart ou geste de travers, vous êtes traqué par la police de la pensée. Si elle voit en vous un danger, vous êtes éliminé.

Winston n'est pas vraiment un rebelle, cependant l'espoir qu'il garde au fond de lui le rend dangereux. Sa rencontre avec Julia va tout changer.



George Orwell était sans nul doute un visionnaire. C'en est effrayant ! Cette société, inspirée du régime stalinien, n'est pas si éloignée de la nôtre. Certains pays frisent déjà la copie quasi parfaite. Cela fait froid dans le dos !



J'ai dû parfois batailler pour lire ce livre, mais j'en suis venu à bout. Certains passages m'ont paru interminables, indigestes même, je dois bien l'avouer. La partie dans laquelle Orwell nous explique, en long, en large et en travers, le fonctionnement du parti a été une souffrance.

La fin m'a tellement plombé le moral !



J'ai aimé cette lecture, mais hélas pas autant que je l'espérais. C'est un texte très dense et pas toujours facile à appréhender. J'ai une vieille version trouvée d'occasion, ce n'est peut-être pas la meilleure traduction.

En prime, vous avez droit à la photo de la couverture, hideuse et kitch à souhait.



Au final, un roman intéressant, glaçant et incontournable. Un classique du genre que je suis heureuse d'avoir lu.
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Le Nom de la rose

Guillaume de Baskerville, tant par son nom que par sa perspicacité à inférer à partir de menus détails, est inspiré de Sherlock Holmes (dont le célèbre retour "sur demande populaire" est conté dans Le Chien des Baskerville). Moine franciscain au passé d'inquisiteur, Guillaume est lui aussi "de retour", mais plutôt comme enquêteur... Serait-il, comme son modèle, tiraillé par des démons intérieurs, dans l'addiction à une sorte de drogue ? (Le personnage de Conon Doyle est consommateur de morphine et de cocaïne...) Tant le narrateur que le personnage lui-même attirent l'attention sur une faiblesse : un penchant à l'orgueil lorsqu'on en vient à la connaissance. Guillaume se méfie de lui-même : délaisser la recherche du bien en toute circonstance - à l'exemple du prophète, dieu descendu sur Terre -, pour la passion de la vérité, celle qui permet d'être sûr de distinguer entre ceux dans le droit chemin et ceux dans l'erreur, de tracer une ligne entre orthodoxie et hérésie, de juger ses semblables - se substituant ainsi au Dieu du ciel -, est une grande faute. Et une faiblesse récurrente chez l'Homme qui se cherche toujours une supériorité... C'est exactement le type de péché que commet l'Inquisition (se délectant d'être dans le vrai et de châtier l'erreur - là où Jésus appelle au contraire à la compassion et au pardon : "pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font", Évangile de Luc, 23). Le censeur, à la manière dont il coupe le livre, tranchant entre l'acceptable et le non-acceptable, agit de manière comparable. Supprimant l'exemple du péché, l'Église ne voudrait garder que le bon chemin... Alors que le péché est pour Jésus partie de la vie ("Que celui qui n'a pas péché lui jette la première pierre...", Évangile de Jean, 8). Du point de vue pédagogique, erreur fondamentale de croire que la faute doit être évitée alors qu'au contraire elle permet de prendre conscience de ses limites, de ses faiblesses, et donc de s'améliorer. C'est par la confrontation au péché et à l'erreur que le religieux, comme le laïc, peut apprendre à distinguer bien et mal.



Dans cette période où la chrétienté se perd dans des affrontements d'ordres et dans la chasse aux hérésies (ici les méconnus Dolciniens), Bernard Gui (personnalité réelle célèbre pour son Manuel des inquisiteurs), plus qu'un inquisiteur sévère, est présenté comme un intriguant ambitieux, l'abbé qui interdit la bibliothèque est un avare obsédé de précieuses pierres, le vieil aveugle qui réprimande les jeunes qui s'amusent, un aigri imbu de lui-même, pape et empereur se livrent une guerre politique... On pourrait reprendre ici le constat que fera un chef indien après son voyage en France à la fin du XVIIe : les chrétiens sont très stricts dans les règles morales qu'ils se donnent et pourtant le vice est partout éclatant (à l'inverse des Hurons, cf. Dialogues avec un sauvage). Comme si l'intense lumière inquisitrice braquée sur les petits méfaits du quotidien - péchés de chair, petits larcins pour s'adoucir la vie, grossièretés, moqueries... -, produisait en retour une ombre épaisse dans lesquelles des vices bien plus importants s'épanouissaient. C'est sûrement l'une des leçons fondamentales et souvent oubliées des Évangiles : Jésus minimise systématiquement le péché des gens de peu et ne pardonne rien aux grands prêtres donneurs de leçon (qui le feront condamner en retour...). C'est un monde chrétien à l'envers que semble avoir réalisé l'Église. Le règne de l'obéissance par la peur aboutit inévitablement à la persécution des portions les plus fragiles de la société : pauvres, marginaux, femmes, minorités, jeunes...



Dans L'Oeuvre ouverte, Umberto Eco présente le récit policier comme une illustration de sa conception de l'art : l'oeuvre d'art est un dispositif incomplet qui attend la participation du spectateur/lecteur pour être achevé et produire son effet. L'interaction ne s'arrête pas pour lui à ce jeu entre narration et lecteur, lequel cherche à découvrir les secrets de l'intrigue avant qu'ils ne soient explicités par l'enquêteur officiel. Dans ce roman, enquêteur et narrateur ne sont que des personnages de fiction, faillibles. Il n'y a pas d'auctoritas pour imposer une interprétation. C'est au lecteur de donner sens à sa lecture et à l'enquête qu'il a menée avec l'aide des personnages (dans le contexte religieux, c'est une vision non-littéraliste qui va à rebours de l'Église qui fixe le sens des textes). Quelles conclusions tirer quant à l'Inquisition (ne faut-il pas tout de même des enquêtes ? les Dolciniens semblent se rapprocher davantage de la secte criminelle) ? la censure (n'est-il pas tout de même préférable de restreindre l'accès à certaines oeuvres) ? la hiérarchie de l'Église (toutes les interprétations se valent-elles) ? Comment aller vers le bien sans une figure d'autorité pour définir bien et mal, sans imposer une discipline morale (sans tomber dans la morale du monde des affaires...) ?



L'assistant Adso, docteur Watson du roman (ressemblance phonique), moine novice et apprenti enquêteur maladroit mais bien intentionné, représente le lecteur dans le récit (le Lector in fabula, en paraphrasant un autre essai d'Umberto Eco). Comme tout jeune en formation intellectuelle - comme tout lecteur donc -, il vit, s'amuse, découvre le désir, commet des erreurs, découvre le décalage entre l'idéal et les dures réalités... Il est une victime collatérale de l'Inquisition : son apprentissage de la vie par l'expérience est stoppé (il ne lui restera que l'ascèse et les lettres) ; on le punit indirectement en rendant impossible toute suite. La partie perdue de la Poétique d'Aristote symbolise bien cette partie de l'existence amputée par la rigueur morale de l'Église : amour, sensualité, joie, insouciance, jeunesse... Un champ lexical auquel on pourrait ajouter "la rose" : métaphore de la femme aimée dans Le Roman de la rose ; mais aussi fleur, beauté, éphémère, jeunesse, trouble des sens, épines. La rose est une métaphore tellement usée au Moyen-Âge qu'on en oublie l'amour vécu qu'elle désigne, tout comme le concept du péché originel (inventé par Saint Augustin), la vision de la femme tentatrice mère de tous les maux, la rose avec ses épines, recouvre comme un filtre photoshop la vraie femme que les hommes ont devant leurs yeux... La seule femme du roman d'Eco paiera pour les fautes de tous. Le narrateur, Adso devenu vieux, a continué sa carrière religieuse et semble raconter cette aventure pour retrouver les bribes de ce quelque chose qu'il n'a pu vivre, dont il ne connaît que le nom. (N'a-t-on pas nous aussi des mots si usés qu'ils nous empêchent de voir et de vivre dans la réalité ?)
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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La face nord du coeur

Sur fond d'ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans nous voilà sur la piste d'un tueur. Amaia Salazar intègre le FBI pour une traque particulièrement compliquée.

Dolores Redondo nous entraine au coeur de l'enquête mais aussi au coeur d'une ville ravagée, détruite, anéantie après le passage de l'ouragan. Elle nous plonge également dans les bayous et les croyances mystiques qui les entourent.

L'enquetrice Salazar devra également gérer son histoire personnelle. L'auteur nous fait également voyager dans une Espagne elle aussi pleine de croyances.

Au delà de l'enquête policière, bien menée, j'ai apprécié le côté "historique" lié à la catastrophe; L'auteur nous emmène dans la ville et nous fait vivre les difficultés de la gestion de crise.

Bref, un livre passionnant
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