Faber [corriger]

J’ai entendu un écrivain parler de ce livre comme un livre important pour lui et il m’a donné envie de le lire sachant que je n’ai jamais lu la poésie de Sylvia Plath… j’avais un peu d’appréhension craignant une lecture éprouvante compte tenu du suicide de son auteure un mois après la parution du livre. Et il n’en est rien, l’écriture et le propos sont limpides et simples, une intelligence hors normes affleure à chaque page permettant de l’humour et un oas de côté par rapport au sujet. Le dernier chapitre est lumineux, et curieusement plein d’espoir. Je ne sais dire pour mais je sors de cette lecture nourrie….

C'est le premier livre que j'ai lu de Paul Auster qui vient de nous quitter et je regrette de ne pas avoir eu la curiosité de le lire plus tôt. Brooklyn Follies est un roman fascinant qui, sous l'aspect d'une histoire débridée où évoluent des personnages attachants et cyniques, passant du réalisme à l'utopie, de la sagesse à la folie, des moments de solitudes à des épisodes cocasses, se cache en fait une interrogation profonde sur l'impossibilité de faire confiance au pouvoir du langage, d'où le thématique du “ faussaire” qui revient sans cesse de façon plus ou moins explicite.

L'incipit donne le ton “je cherchais un endroit tranquille où mourir. Quelqu'un me conseilla Brooklyn et,dès le lendemain je m'y rendis…”. Nathan Glass, le narrateur (le roman est écrit à la première personne du singulier), homme de soixante ans, à la retraite après une carrière d'assureur, en rémission d'un cancer, seul après un divorce, et en froid avec sa fille, entreprend d'écrire un livre, “le livre de la folie humaine” dans lequel il consigne anecdotes loufoques, lapsus, souvenirs, des bribes de petits histoires de gens qu'il a connu. Il sillonne les rues de Brooklyn et, un beau matin, dans une librairie, il découvre que l'employé à la caisse est son neveu Tom Wood qu'il n'a pas revu depuis très longtemps. Tom est également seul après ne pas avoir réussi à terminer des études littéraires. Tom et Nathan ne vont plus se quitter et vivent une foisonnement d'histoires insolites. Harry, le patron de la librairie où travaille Tom, a connu la prison après une aventure comme faussaire dans le domaine de l'art pictural. C'est un personnage généreux et crédule. Il remonte le moral de Tom avec son rêve d'une vie meilleure à “ l'hôtel Existence”. La soeur de Tom a une vie très chaotique (drogue, prostitution) et envoie sa fille Lucy chez Nathan étant elle-même tombé sous l'emprise d'une secte.

Dans le roman l'expression américaine “X marks the spot” revient à plusieurs reprises (expression désignant l'endroit précis marqué par une croix) et délimite les divers épisodes du récit, évoquant les divers étapes des vies aléatoires des principaux personnages. La vie de ses personnages, nous suggère le narrateur, n'existe que dans le regard des autres, leur identité sociale, qui parfois peut être trompeuse. La chute du roman se passe le 11 septembre, jour de l'effondrement du World Trad Center, un événement traumatique invitant à réfléchir sur les interactions entre réalité et fiction et la fascination pour certains événements qui dépassent la fiction.

La prose fluide de Paul Auster, parfois jugée un peu trop légère, voire un peu superficielle, masque en réalité une observation quasi anthropologique de la vie des hommes qui dépasse la simple apparence.

J'étais très emballée par le résumé mais finalement ce fut une déception.

L'idée de base est géniale, encore plus avec l'AA en narrateur, mais je trouve que le sujet a été survolé...

Il n'y a ni marqueur temporel ni marqueur spatial, je suppose que l'histoire se passe aux Etats-Unis à cause des quelques noms propres cités mais au tout début je pensais que c'était au Japon vu le nom de l'auteur...

Les thèmes abordés sont intéressants: amitié, éthique, altruisme... Mais j'ai trouvé le récit trop "enfantin".

Certains passages sont vraiment trop longs, notamment quand Klara s'adresse au soleil, d'ailleurs ce petit côté SF m'a intrigué mais nous n'avons aucune réponse la dessus.