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C'est un livre extrêmement éprouvant , je n'ai pas eu une très bonne idée de l'emprunter à la médiathèque en ce moment . Au fur et à mesure que nous avançons dans la lecture, nous avons comme l'impression douloureuse de lire le compte rendu d'une mort annoncée. Nous sommes bouleversés , mal à l'aise , malheureux .......je n'exagère pas ! Esther Greenwood est une fille excessivement brillante, elle gagne une bourse pour rejoindre l'université; sélectionnée pour un stage d'été dans un prestigieux magazine, elle rejoint un hôtel,à New - York, au milieu de onze autres lauréates ,après avoir écrit poèmes ou dissertations . Elle est censée s'étourdir et s'amuser comme jamais . Elle se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond . En fait "La cloche de verre " s'inspire de la vie de son auteur , une autobiographie, de Sylvia Plath, son unique roman ! " la Cloche de verre" est une prison mentale dans laquelle Esther se retrouve prisonnière des autres, mais aussi d'elle - même ........elle pose de hautes barrières , un vrai mur sur sa propre nature ! Elle fait semblant d'appliquer une bonne couche de vernis incolore de la jeune fille tellement parfaite ........telle que les autres la fantasment . Mais le vernis se fissure : une poupée sous cloche et un tout petit espace , minuscule ! Pour une jeune fille pétrie de désirs et d'aspirations . C'est pourtant une jeune fille talentueuse,une personnalité qui sort de l'ordinaire, contrainte de se cantonner dans un rôle tout à fait secondaire, celui de sténo ! La cloche de verre est le creuset idéal pour recueillir toutes les peurs et les angoisses d'Esther. Qui l'écoute ? Elle se sent seule sans cesse , se figure qu'elle ne sert à rien , se noie dans la tristesse ..... Elle se débat contre ses démons , les faiblesses de son caractère, sa perception déformée du monde qui l'entoure, pour ne pas sombrer dans la folie , avec une conscience aiguë , des fulgurances et une lucidité effrayantes ! Elle a l'impression de s'enfoncer de plus en plus profondément , dans un sac noir, sans air ; "Je voulais faire les choses une fois pour toutes et qu'on en finisse pour de bon ". Les troubles bi- polaires , la dépression la happent, une jeune poétesse si douée ! Elle ne peut plus dormir, se laver, écrire, lire, se lever, et faire quelque projet que ce soit ...........elle désire que le docteur Gordon l'aide à redevenir elle -même , à sortir de sa souffrance et de son mal être ! Elle hurle sa peine à la pluie froide et salée dans le cimetière où était enterré son père . " Pour une personne qui se trouve sous la cloche de verre, vide et figée comme un bébé mort, c'est le monde lui-même qui est le mauvais rêve ". "Même un aveugle se rendrait compte que je n'avais plus de cervelle " . "J'avais l'impression que mes nerfs fumaient comme des grils et la route saturée de soleil ;" Peut - être la cloche de verre serait - elle à l'image de la société américaine des années 50 qui ne laissait que peu de place aux femmes pour s'affirmer intellectuellement ? C'est un ouvrage exigeant , dur, déroutant , questionnant , peut - être demanderait- il une relecture et un peu de recul ? L'écriture est acérée, brillante , parfois teintée d'humour noir , elle nous submerge , nous atteint , nous enveloppe ........inévitablement ! J'ai été trés touchée par ce récit, il m'a laissé une violente impression de douleur et de désespoir absolu! Il est traduit de l'anglais par Caroline Bouet . La première de couverture est belle avec sa petite cage stylisée ; Ce n'est que mon avis , bien sûr ! + Lire la suite |