Pierre Horay [corriger]

"Nulle part" est le troisième roman d'André Dhôtel, publié en 1943. Il sort d'une grave dépression et connait enfin un peu de succès à déjà 43 ans.

Si ce n'est pas son meilleur roman, tout son talent est déjà là, son style très reconnaissable est déjà forgé.

L'intrigue se déroule à Béthune, lieu que connait bien l'auteur puisqu'il y fut en poste dans les années 30. Le personnage principal, Jacques, est un jeune hommes guindé, indécis, antipathique. Voyez, on lui propose un beau mariage et une belle situation qui le rendront riche et il refuse tout cela! Il préfère s’acoquiner avec une bande de voyous adolescents.

Jacques ne sait pas ce qu'il veut, mais il sait ce qu'il ne veut pas. Il ne veut pas qu'on lui dicte ce qu'il doit faire. Il n'est pas un rebelle, on ne lui a appris qu'à obéir, mais au fond de lui au travers du visage de Jeanne il comprend qu'il existe une autre voie.

André Dhôtel, dont je salue l'immense talent, est un peintre des ambiances. Avec ce livre, on traverse Béthune et ses environs dans tous les sens, à pied, en vélo, accroché à l'arrière d'un camion. On ne repère pas forcément les paysages, mais on en ressent toute l'atmosphère, le lyrisme.

Le dénouement dramatique et inattendu remettra tout le monde dans son chemin.

Cet auteur, fut prolixe (plus de 50 romans) reçu le prix Femina et le prix de littérature de l'Académie française, ce n'est pas rien. Il faut le sortir de l'oubli!

Cerise sur le gâteau, cet exemplaire trouvé à la déchetterie du canton, est dédicacé par André Dhôtel à... Matthieu Galey...



Challenge SOLIDAIRE 2024

Challenge MULTI-DEFIS 2024

Grâce au défi solidaire j'ai découvert la belle écriture d'André Dhôtel avec ce roman classé "jeunesse". Au vu de la richesse du vocabulaire de l'auteur, je pense que ce roman a dû en décourager plus d'un(e). Il est vrai que les héros sont des enfants qui s'ennuient dans leur quotidien et partent à la recherche du beau pays. Un bien beau titre que "le pays où l'on n'arrive jamais" quand on connaît le mot de la fin. Une ode au vagabondage, au mystère, au rêve.

Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. Aucune hésitation pour celui-ci ! La plume est précise pour décrire au mieux la personnalité de ce personnage hors du commun. Ce récit est formidable et remarquablement bien écrit, un incontournable pour toute personne intéressée par l'histoire de l'alpinisme