Il y a d’abord, pour nous européens, un exotisme total, une « immersion » comme disent les publicistes d’aujourd’hui, dans un univers pittoresque et impitoyable.
Misère, violence, guerres claniques sont les malédictions éternelles de ce bout d’île des Caraïbes.
C’est aussi la découverte d’un parler ancestral probablement celui des français qui vécurent sur l’île en épuisant des générations d’esclaves noirs introduits par les espagnols.
Cet étonnement adouci, on se prend à songer à Pagnol ou à Giono dans leur quête d’eau et de sources et dans les mêmes conflits de territoires en Provence. Mais Jacques Roumain, s’il construit la trame de son roman sur les mêmes bases, y introduit surtout une conscience politique d’union et d’entraide des travailleurs, de lutte de classe contre l’injustice et les inégalités et enfin un message d’optimisme qui malheureusement s’avère anéanti aujourd’hui dans l’anarchie violente d’Haïti.
Un roman fort et inoubliable.
Commenter  J’apprécie         140
Que dire de ce livre participant au PRIX DU POLAR 2024 du LIVRE DE POCHE ?
Si vous voulez vaguement effleurer la problématique de notre société consumériste, qui aime tant les écrans, les nourritures en boîtes, en paquet et si possible livrées à dos d'esclaves modernes possédant un scooter. Avec l'électricité et l'énergie à volonté pour le confort dit 'moderne' de la vie actuelle, alors coupez tout, imaginez la vie sans tout cela. Nos villes où les transports sont soit électriques, soit dieselophiles, plus rien.
La critique pourrait, aurait pu être intéressante !
Ajoutez une communauté indienne et l'hiver dans le grand froid avec de la neige abondante, vous aurez le décor d'un livre avec un style mou, limitant les descriptions à celle que rédigerait un élève moyen de classe de 3e. Une forme donc molle, avec un fond sans structure, sauf celle cherchant à nous expliquer la force et les faiblesses (mais pas trop) d'une communauté face aux besoins de notre société, de nourritures en particulier. Mais si l'idée semble bonne, rien ne montre les errances des habitants, sauf une pseudo organisation pour le partage, non convaincante, dans un milieu où tuer un orignal pour le manger fait partie des valeurs ancestrales, mais pas à cette saison de manque.
Finissez au dernier cinquième de ce livre par un règlement de compte grossier digne d'une série télé de 3e partie de soirée, entre un survivaliste sans limite et la communauté.
Quel ennui !
Commenter  J’apprécie         00