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    gwendal le 25 mai 2019
    Bonjour,


    J'ai posté ça dans un autre forum et dans un autre groupe, mais j'aimerai aussi avoir votre avis ici.


    Un article paru sur Le Point POP ICI tente d'expliquer le peu de succès des parutions francophones (je mets ça plutôt que françaises parce qu'ils citent Stefan Platteau qui est Belge :P ).

    Perso je lis de la fantasy française depuis un bail, Fabrice Colin, Mathieu Gaborit, Jean Louis Fetjaine, Pierre Pevel ...... la liste est longue et s'allonge de plus en plus car la qualité est là avec Stefan Platteau, Olivier Peru, Jean Philippe Jaworski, Patrick Dewdney .... C'est un vrai plaisir de lire ces auteurs car inconsciemment je me dis que là il n'y a pas de filtre, la pensée et le style de l'auteur c'est exactement ça, pas de traducteur (même si j'ai aimé Le trône de fer vf le style du traducteur a tout changé). Tu juges sur pièce, tu peux dire j'adore sa plume (Jaworski ou Platteau c'est un régal).
    Du coup cet article m'intrigue tant mes lectures sont partagées entre anglo-saxons et francophones pour la fantasy (ce qui est vachement moins le cas pour la Science fiction qui est pour moi quasi anglo-saxonne dans ma biblio).
    Par contre pour ce qui est du rayonnement de la fantasy en France là je m'y retrouve. Zéro visibilité auprès du grand public même avec les gros succès des séries ou des films.

    Et vous la fantasy fr ça vous cause ? ou c'est vraiment si rare que ça dans vos lectures.
    Meygisan le 25 mai 2019
    Pour ma part, depuis quelques temps je découvre Lionel Davoust   avec certains de ses romans comme "Port d'âmes" ou le cycle des Dieux Sauvages. J'ai lu également toutes les séries autour de Ji de Pierre Grimbert   . Je pourrais citer également Aurélie Wellenstein  Estelle Faye   Thomas Day  ou Magali Villeneuve   et bien d'autres...
    En ce qui me concerne, je ne lis pas des auteurs francophones spécialement par ce qu'ils le sont, mais c'est plus une valeur ajoutée. Je découvre un roman, un auteur et s'il est français, c'est un plus... Mais je pose la question de la portée de la fantasy en France. A t'elle bonne presse? Est elle bien considérée, à sa juste valeur?
    Quand je parle autour de moi de ce que je lis, on me rétorque souvent, au mieux, que finalement c'est de la sf, ou que c'est de la littérature jeunesse, quand on veut bien associer la fantasy à de la littérature, au pire que c'est réduit à "dragons, magie, chevalier"....
    Diabolau le 25 mai 2019
    Meygisan a entièrement raison : l'intelligentsia française du livre (en d'autres termes, "ceux qui savent") pensent que la fantasy, tout comme le fantastique et la SF, sont de la sous-littérature, et cette opinion est assez prescriptrice pour le lectorat. Le sobriquet "mauvais genres" qu'on leur a attribué en dit d'ailleurs assez long, même si certains le revendiquent par pure provocation, il ne faut quand même pas oublier qu'au départ c'est péjoratif. Si tu veux être auteur en France et en vivre, c'est très difficile et très peu y parviennent, et certains qui y sont parvenus par le passé n'y arrivent plus maintenant, mais c'est pire encore pour un auteur de SFFF, donc beaucoup d'auteurs, pour avoir une chance d'en vivre, préfèrent se reporter vers la blanche ou la noire (thrillers, polars), qui est dénigrée elle aussi par l'intelligentsia, mais de moins en moins, car plébiscitée (à mon avis à tort, mais ce n'est que mon avis) par le lectorat.
    gwendal le 25 mai 2019
    Complétement d'accord avec vous deux sur l'ostracisation des genres en France (hors polar depuis peu) et ça ne date pas d'hier. Parents, profs, libraires, amis, tout le monde s'y est mis pour essayer de me faire arrêter ! Et je suis d'une génération où c'était encore pire (la cerise sur le gâteau j'écoutais du hard rock et je lisais des comics ). C'est flagrant aussi avec le nombre d'auteurs de ces genres, invités dans les émissions type "La grande librairie". On y a parlé de Tolkien, ben c'est Tolkien quoi, et de Martin, merci la série, mais c'est tout en gros.

    Mais pour la spécificité des auteurs francophones ? Pourquoi marchent ils moins bien ? Ce n'est pas possible que ça soit uniquement une question de qualité étant donné ce que j'ai lu, il y a zéro raison de rougir face aux anglo-saxons (que j'aime beaucoup aussi hein). Nous avons une réputation de toujours vouloir défendre notre pré carré, notre spécificité nationale, cela ne serait donc pas valable pour la fantasy ?
    Ou alors juste une question de moyens à pouvoir engager pour les campagne de promos et autre ?
    Diabolau le 25 mai 2019
    Une hypothèse de réponse : dans les pays anglo-saxons, les auteurs de SFFF sont beaucoup plus respectés, et sont invités et suivis dans les médias mainstream, contrairement à la France. Ils ont donc une notoriété dans leur pays que les auteurs de SFFF francophones n'ont pas dans le leur. Et comme les pays francophones sont toujours très attentifs à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons (on va pas se mentir, hein, il existe encore un vieux reste de rêve américain, et l'humour anglais c'est hyper hype !), il y a peut-être un effet plus ou moins inconscient du style : "ils sont célèbres dans leur pays, c'est forcément qu'ils sont meilleurs que les nôtres qui restent inconnus dans le leur".
    diamelee le 25 mai 2019
    Je suis fan de fantasy. Je lis ce genre depuis une éternité et je l'écris depuis peu. J'avoue que c'est la question que je me posais depuis un certain temps. Pour peu que ces écrits ne concernent pas l'occident, tout le monde émet des réserves. Je trouve cela dommage car lire c'est découvrir d'autres contrées. Par contre, les anglo-saxons sont en avance car je pense que la fantasy est déjà présente dans leurs légendes
    FeyGirl le 26 mai 2019
    Il suffit d'entrer dans une librairie de quartier : la SFFF sera au fond du magasin, près de la porte de secours, et aura un ou deux linéaires... Quand elle en aura. Oui, la SFFF est dénigrée en France, d'aucuns pensent que ce sont des livres pour des ados mal dégrossis. 
    Et comme la SF est associée aux auteurs américains de l'âge d'or, et la Fantasy à Tolkien, c'est tellement plus facile de se contenter d'auteurs aux noms anglophones. Je suppose que ça rassure un libraire.
    Un vrai fan de Fantasy connaîtra les grands auteurs francophones, mais souvent il est le seul.
    lyraud le 26 mai 2019
    Le problème en France c'est que l'oligarchie contrôle le pouvoir culturel depuis 30 ans. Au départ il s'agissait de "démocratiser l'élitisme". Cette politique culturelle naïve a conduit à l'ostracisation des littératures de genre.
    Dans le milieu du polar on a dans les années 80 déclaré la guerre à la blanche. Le milieu SFFF n'a pas osé aller jusque là. Erreur de stratégie.

    Par ailleurs les genres de l'imaginaire sont présent uniquement dans certains territoires. Pour que la fantasy se vendent bien il faudrait qu'elle soit présente dans 100% des librairies de l'hexagone y compris les maisons de la presse.
    gwendal le 26 mai 2019
    Tiens Fabien ! Je ne savais pas que tu trainais par ici aussi. Complétement d'accord avec toi pour les librairies. Pour les polars je ne savais pas, mais effectivement les résultats sont là. Quand je vois, ne serait ce qu'a mon Leclerc culture (désolé pour la pub mais dans mon coin perdu pas de librairie spécialisée, voire quasi pas de librairie tout cours), la place du polar par rapport à la SFFF :(
    lyraud le 26 mai 2019
    À la fin des années 80 et au début des 90, le polar a fait deux choses :
    - D'abord augmenter les nombre de francophones publiés. C'est la Série Noire et les Rivage Noire qui ont commencé et qui se sont mis à publier à peu près un tiers de francophone (soit un francophone par mois). Aujourd'hui tout le monde ne joue pas ce jeu là en SFF. Si Mnémos, ActuSF et les Moutons Electriques privilégient les francophones, ce n'est pas le cas de d'autres éditeurs. Bragelonne a depuis quelques années augmenté sa proportion de francophone grâce à la collection Snark notamment. Mais l'Atalante serait bien inspiré de prendre ce train là.
    - Et également publier des traductions d'auteurs autres qu'anglo-saxons.

    Et si le polar a bien démarré quelques temps après ce n'est peut être pas un hasard.
    Bruno19 le 27 mai 2019
    Je n'ai pas de vrai réponse
    Il y a bien sur les arguments déjà évoqués:
    pas de présence médiatique
    une réputation de "sous" littérature
    Peut être une absence de stratégie de publication qui ont pu faire venir le polar en avant scène.

    Mais, j'ai 2 idées additionnelles:
    - Le polar français est spécifique: le back-ground est français, spécifique dans la localisation, le mode vie, les lois (pas de port d'arme libre comme aux USA par ex), alors que la fantasy est imaginaire donc assez peu typée (hormis les lames du cardinal de Pevel par ex qui reprend un contexte historique français un peu transformé. Donc français ou pas..pas trop de différence.

    - La littérature fantasy est issue du monde anglo-saxon, de plus,  angleterre et USA les auteurs s'exportent de l'un à l'autre sans frais de traduction. Les USA restent avec des publications de nouvelles pour leurs auteurs qui les font parfois connaitre avant des publications roman. C'est le cas de Martin par ex bien avant le trone de fer. Par contre en france cette culture de la nouvelle est très très très marginal.Se lancer dans un roman de 300 page (souvent en 3 tomes pour la fantasy..) c'est peut être plus impressionnant que de lire un recueil de nouvelles, de découvrir un auteur et de le suivre sur un roman. Ceux qui percent doivent ensuite avoir un gros succès pour espérer expatrier leurs œuvres

    Mais je ne perd pas espoir: de plus en plus d'auteurs français percent dans ce domaine, la serie Games of throne, les films Le Hobbit et le seigneur des anneaux ont mis la fantasy en lumière. Si un travail est fait il pourrait sortir la fantasy de son coin de boutique. Peut être aussi dans la manière d'éditer. Je trouve que le genre se prête bien à des livres illustrés ou travaillés (couvertures façon grimoire ou autre..) qui pourraient attirer le client en librairie...
    Des collections comme les moutons électriques (mais aussi Mnémos et ActuSF) publient des français et la campagne ullule des moutons électriques pour leur catalogue 2019 a recueilli un financement massif preuve qu'un public existe
    marylinestan le 12 juin 2019
    J'apprécie le fantastique, la SF, l'heroic fantasy, et je profite de cette perche tendue pour signaler deux livres formidables que je viens de lire, écrits par des auteurs français auto-édités qui font partie de la communauté des auteurs Babelio: "l'Oeuf de Tanglemhor " d'Azaël Jhelil ,et "Les larmes des Aellwynns" de Myriam Caillonneau. A lire et à faire lire...
    Pardaillac le 15 septembre 2021
    J'ai récemment découvert Romain Benassaya sur deux romans : Pyramides   et La Dernière Arche   .
    Ils sont tous deux très bien écrits, riches dans leurs scénarii et leurs personnages. C'est à la fois complexe, comme un space-opéra, mais facile à suivre.
    Ces deux romans sont très différents mais se suivent quand-même. Les lire en sens inverse, comme je l'ai fait, ne gêne pas vraiment puisqu'un des personnages du premier débarque à la fin du deuxième.
    J'ai hâte de découvrir ses autres romans !
    Foxfire le 22 septembre 2021
    Intéressante cette discussion...

    Je voulais compléter mais aussi tempérer un peu ce que dit lyraud  au sujet du polar. C'est vrai que la stratégie francophone de la Série noire et de Rivages a sans doute beaucoup joué dans le succès actuel du polar. Mais j'ai l'impression que ce succès a un revers. Aujourd'hui j'ai l'impression que ce qui a vraiment le vent en poupe c'est le thriller un peu glauque ou bien, à l'opposé, le cosy mistery. Je trouve que ça manque de variété, le polar social à la Manchette a quasiment disparu, le roman noir old school aussi... En tout cas, quand je regarde les gens qui lisent des polars dans le métro, ils lisent souvent les mêmes choses (Coben, Thilliez, Chattam...). Enfin c'est mon impression...

    Quant aux espoirs de Bruno19   par rapport à la mise en lumière de la SFFF grâce à d'autres médiums je suis moins optimiste... Je connais pas mal de gens qui aiment la SF ou la fantasy en films ou en séries mais n'envisageraient jamais d'en lire. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée, ça reste vraiment un mystère pour moi... Mais de ce que j'ai vu c'est assez répandu.
    lyraud le 23 septembre 2021
    La balkanisation avec notamment l'apparition du new adult qui semble monopoliser le lectorat des 18 à 30 ans. C'est quand même triste de voir que ces gens sont incapables de passer à la SFFF adulte. Et c'est un phénomène franco français.
    gwendal le 23 septembre 2021
    Je participe actuellement au Pumpkin autumn challenge, un challenge créé par une booktubeuse et qui a un certain succès et effectivement j'y ai vu énormément de young adult dans les pal. Après il y a de très bons auteurs français qui s'y mettent (Faye, Chastellière ou Hauchecorne par exemple). Ça peut aider pour une passerelle vers leurs autres œuvres.
    Foxfire le 23 septembre 2021
    lyraud  tu es certain que c'est un phénomène franco-français ? Parce que les sagas young adult du type "hunger games", "divergente", etc... ont eu beaucoup de succès partout. Est-ce que l'âge du lectorat de ces types de bouquin est différent selon les pays ?
    marylinestan le 23 septembre 2021
    Je m'immisce à nouveau dans la conversation, je lis pas mal de SF et fantasy, et je déplore le peu de choix disponible dans les rayons. On voit toujours les mêmes dont les sagas sont adaptées au cinéma (l'épée de vérité, Game of thrones...), il faut vraiment que le libraire ou responsable de rayon soit lui même amateur pour avoir plus de choix. Je suis quand même tombée sur un super roman de Aurélie Wellenstein: "Mers mortes", bien qu'il ait reçu le prix imaginales en 2020, je ne l'ai pas revu ailleurs. Triste à pleurer...
    gwendal le 23 septembre 2021
    marylinestan  en fait c'est couillon mais ça demande un effort du lecteur. Quand tu as, comme j'ai eu, une responsable rayon qui n'y connait rien en sff, tu discutes avec elle, tu l'orientes vers des titres ou des éditeurs moins mainstream, vers des sites type Elbakin et tu commandes souvent. Ce que je commandais elle en prenait tjrs 2 de plus et comme ça partait.... Maintenant j'ai un joli rayon sfff bien diversifié et de moins en moins besoin de commander.
    lyraud le 24 septembre 2021
    Le young adult n'est pas le problème. Le new adult par contre est une aberration. Une littérature pour les 18 / 30 ans style Twilight ou Hunger Games mais avec du cul et de la violence en plus pour faire adulte. Et souvent aussi des relations abusives. Bref on prend ce que le YA a de plus mauvais et on y rajoute une dimension adulte.





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