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Mon top 6 de 2022
Liste créée par sebastiencoelho le 18/12/2022
6 livres.

Livres que j'ai préférés en 2022



1. Hagakure : Le Livre secret des samouraïs
Jocho Yamamoto
3.78★ (169)

Le "Hagakure" est un bon recueil d'histoires illustrant la conduite idéale qui devrait être celle de tout samouraï. À lire, à relire et à méditer. Précisons que cette édition ne comporte que les textes concernant directement les bushi, et est loin de rassembler la totalité des onze tomes de la version originale. Pour ceux qui s'intéressent particulièrement au bushido, je conseille de lire aussi le livre d'Inazo Notibe. Peu importe l'ordre, que vous lisiez d'abord l'un ou l'autre. Je dois cependant avouer, que j'ai personnellement préféré la lecture du "Hagakure", la lecture n'en était pas spécialement plus facile (ou du moins, je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu plus de mal à lire le "Bushido") mais plus plaisante. Ce qui ne m'empêchera pas de relire de temps en temps l'ouvrage de Notibe.
2. Gilles
Pierre Drieu La Rochelle
3.75★ (383)

« Gilles » est une chronique inspirée, écrite d’une plume acérée et ironique, sur la France de la fin de la Première Guerre mondiale et de l’entre-deux guerres. Ce roman est composé de trois parties et d’un épilogue. Dans la première partie, intitulée « La permission », on fait connaissance avec le héros éponyme en 1917. Blessé au bras, une permission lui a été accordée et le voilà qui débarque à Paris. Là, il séduit Myriam Falkenberg, une riche héritière dont il avait connu les défunts frères au front. Il ne l’aime pas et n’en a qu’après son argent. Cette partie de l’intrigue m’a beaucoup fait pensé au film « L’Héritière » (1949) avec Olivia de Havilland et Montgomery Clift, que j’avais vu peu de temps avant. Mais Gilles est aussi un habitué des bordels et a des maîtresses. Le suivre dans cette suite de coucheries est assez lassant et on éprouve beaucoup de peine pour Myriam. La deuxième partie, « L’Élysée », est plus plaisante. On retrouve Gilles quelques années plus tard, qui côtoie la bonne société de Paris ainsi que le groupe « Révolte », caricature savoureuse des surréalistes. Ces derniers finissent par se mêler de politique et monter une cabale contre le président de la République, où ils se ridiculisent. En parallèle, on suit les déboires sentimentaux de Gilles avec sa nouvelle maîtresse, Dora, une Américaine. Dans la troisième partie, Gilles a une nouvelle maîtresse, Pauline, une ancienne prostituée rencontrée à Alger. Il s’installe avec elle à Paris et finit par l’épouser. Il monte un journal « L’Apocalypse » (qui donne son titre à cette partie) « entre la philosophie et la politique, la littérature et le journalisme », et tente de convaincre son ami Clérences, rencontré dans la deuxième partie, de créer un nouveau parti. Le personnage principal assiste ensuite aux événements du 6 février 1934. Enfin, dans l’épilogue, on retrouve Gilles, converti au fascisme, dans une Espagne en pleine guerre civile. L’ensemble est assez agréable à lire et l’ironie mordante prête à sourire. Le tout est très bien écrit et un certain nombre de passages méritent d’être cités (ce que j’ai fait). Certes, l’auteur véhicule quelques préjugés de l’époque sur les juifs, sans pour autant être réellement antisémite. Il y a aussi des passages que l’on pourrait qualifier de « racistes », même quand il ne s’agit pas de critiquer une autre « race ». Je pense par exemple, à ce moment où dans la première partie, l’infirmière américaine qui s’occupe de Gilles à l’hôpital et lui a donné à écouter des disques de jazz, lui demande si il a aimé « la musique de nègres » qu’elle lui a prêtée. « Gilles » est donc un livre qui mérite d’être lu. Ne craignez rien, ce n’est pas pour ça que vous deviendrez fascistes. De même qu’on ne devient ni anarchiste ni communiste après avoir écouté des chansons de Léo Ferré ou de Jean Ferrat.
3. Ils vécurent philosophes et firent beaucoup d'heureux
Marianne Chaillan
4.03★ (151)

Un livre intéressant qui constitue une bonne introduction à la philosophie. Encore plus plaisant à lire que "Game of Thrones, une métaphysique des meurtres", puisque Marianne Chaillan s'intéresse ici à des oeuvres qui ont bercé l'enfance de plusieurs générations. Elle pousse même le jeu jusqu'à reprendre les répliques ou les paroles de chansons. Pour petits et grands philosophes.
4. Soumission
Michel Houellebecq
3.51★ (8350)

« Soumission » me semble être une bonne dystopie, assez visionnaire sur certains points. Commençons par parler du titre : il s’agit d’une triple référence. D’abord une référence à l’étymologie : « îSLâM, qui signifie « abandon à », « soumission à » » (Gabriel Mandel Khân, « Mahomet le prophète », Éditions France Loisir, 2002). Ensuite, une allusion à la soumission de la France, à celle de ses élites (politiques, médiatiques, intellectuelles…) et à celle de la société dans son ensemble. Enfin, ce titre se réfère à la soumission finale du narrateur et personnage principal lui-même. Le livre est divisé en cinq parties. Dans la première, le narrateur commence par parler de lui et de Joris-Karl Huysmans, écrivain sur lequel il a fait une thèse, et à qui il se compare tout au long du livre. L’islam n’est mentionné qu’à partir du troisième chapitre, et surtout dès le quatrième qui introduit brièvement au contexte de la pénétration larvée de la Fraternité musulmane dans le milieu universitaire et dans le reste de la société. Cela n’est pas sans faire penser à certains romans décrivant la montée du nazisme dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres (Par exemple : Fred Ullman, « L’ami retrouvé »). La description à travers le personnage de Myriam, de la douleur des Français de confession juive contraints à l’exil en Israël, est assez poignante. Que dire de François, le narrateur dont le prénom n’est cité qu’une fois, professeur à la Sorbonne et spécialiste de Huysmans ? Il donne l’impression d’être extérieur au monde dans lequel il vit, un peu à la manière de Meursault dans « L’Étranger ». Cependant, contrairement au personnage de Camus, il fait preuve tout au long du roman d’une ironie mordante et mélancolique, très plaisante à lire et à citer. Mon impression sur ce livre est donc globalement positive. Je ne suis pas en mesure de dire si je me plongerai dans l’œuvre de Huysmans. Celle de Michel Houellebecq a peut-être plus de chances de m’attirer, même si je n’ai pas spécialement envie de le lire dans l’immédiat. Je dois avouer que la conversion finale de François à l’islam, uniquement opportuniste et influencée par des fantasmes sur la place des femmes et la polygamie, m’a un peu refroidi. Le reste du roman m’avait pourtant beaucoup plu, voire enthousiasmé. Vous n’avez plus qu’à vous faire votre propre opinion.
5. Terremer, tome 3 : L'ultime rivage
Ursula K. Le Guin
3.93★ (267)

Je considère "L'Ultime rivage" comme le meilleur des trois romans de Terremer que j'ai lus pour l'instant. Une digression pour commencer: J'ai découvert l'univers de Terremer par le film du Studio Ghibli, "Les Contes de Terremer". Celui-ci, réalisé par Goro Miyazaki, le fils du grand Hayao Miyazaki, est " librement inspirée des premier, troisième et quatrième livres du cycle de Terremer, de Ursula K. Le Guin : le Sorcier de Terremer, L'Ultime Rivage et Tehanu" (Wikipedia). Je me demande bien pourquoi, car non seulement ce roman est bien meilleur que le film, mais rien que le voyage dans la Contrée Aride (comme est nommé le monde des morts) aurait donné l'occasion d'une scène d'animation d'anthologie. Or, point de Contrée Aride dans le film. Les dragons sont également sous-exploités dans le dessin animé, alors que dans "L'Ultime rivage", on apprend à mieux les connaître. Ce ne sont pas que des animaux, ils possèdent un langage. Ce ne sont pas que des créatures maléfiques et perverses comme on peut rencontrer dans les contes de fées, certaines mythologies occidentales, l'univers de Tolkien ou même tels que ceux dépeints dans "Le Sorcier de Terremer". On en découvre deux qui sont devenus les amis de Ged, sans pour autant être comme Fuchur (Falcor) dans "L'Histoire sans fin". On a plutôt l'impression d'êtres supérieurs, par-delà le Bien et le Mal, qui verraient les humains comme des insectes, mais capables de collaborer avec des mages d'exception pour sauvegarder l'Équilibre. Le roman offre également deux images de l'humanité. D'abord, lors du passage des personnages à Horteville, on est confronté à une humanité détestable composée d'escrocs, de vendeurs de hazia (une drogue qui réduit les consommateurs à l'état de morts-vivants) et de pirates esclavagistes. Les habitants de Lorbanerie ne sont pas tellement plaisants non plus, mais pourraient à la rigueur être excusés par leur désespoir et leur perte de joie de vivre. Au contraire, les Enfants de la Haute Mer, peuple nomade vivant sur des radeaux au beau milieu de la mer occidentale, pourraient éventuellement commencer à faire germer en nous l'idée qu'il ne faudrait éventuellement pas totalement désespérer de l'humanité. Cette fois-ci Ged, devenu Archimage, voyage en compagnie du prince Arren d'Enlade. On voit évoluer ce dernier, adolescent au début du roman, jusqu'à ce qu'il devienne un homme et le nouveau roi de l'Archipel. Il passe souvent de l'élan chevaleresque qui le fait d'abord se mettre au service de Ged, puis qui l'aide à aller dans la Contrée Aride et en revenir; à des périodes de doute et de désespoir. Ces changements d'humeur semblent cependant plus logiques et compréhensibles que le comportement de Tenar dans "Les Tombeaux d'Atuan". Certes, je ne sais pas encore ce que réserve le prochain roman, "Tehanu", mais je pense que si vous ne devez lire qu'un seul livre du Cycle de Terremer, c'est celui-ci.
6. H.P. Lovecraft : Contre le monde, contre la vie
Michel Houellebecq
3.83★ (743)

Un écrivain qui écrit sur un autre écrivain. Entre analyse de l'œuvre, méditation poétique et philosophique.
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