"Soupir"
À quand une adaptation digne de ce nom des fameux jeux vidéos de la licence Hitman et de ce cher anti-héros, notre redoutable assassin internationale , l'indécrottable 47 ???
J'adore la saga Hitman. Si je devais la résumer en un seul mot, ce serait " classe" : on y incarne un assassin professionnel, un tueur sans aucun état d'âme dont les cibles sont, en général, de véritables salopards. La méthode peut être radicalement expéditive, à grand renforts de bruits, ou alors subtile... Infiltration puis exécution intelligente. Notre assassin, l'agent 47, est toujours propre sur lui malgré le sang sur les mains. C'est un anonyme, parfaitement à même de s'incarner dans la foule.
Outre le fait d'incarner un tel anti-héros ( moquons-nous de la morale), c'est avant tout cet atmosphère d'espionnage et de grand complot qui donne un véritable charme à cette saga. Les derniers jeux Hitman se sont richement scénarisés et ont enrichis cet univers à partir d'Hitman Absolution qui possède une ambiance très cinématographique.
C'est également dans cet opus que nous découvrons physiquement le personnage de Diana Burnwood, la fameuse petite voix qui nous briefait avant chaque mission.
Nous la retrouvons dans ce comics qui se voit comme le préquel, l'origjne de l'agent 47 ET de Diana Burnwood...
Bon, je n'attendais pas grand chose de comics et mon avis est très mitigé même si je trouve que ce travail possède un fond de respect par rapport à l'oeuvre originale, juste un fond ....
Tout d'abord, la grosse question c'est pourquoi Diana Burnwood ? À la base, c'est un personnage accessoire, c'est un personnage certes charmant dont la voix est devenue inconditionnelle pour les fans de la saga. Bon, l'opus Absolution en a fait un personnage dramatique mais, au départ, c'était un personnage secondaire. Je pense que les scénaristes ont voulu insister sur cette espèce d'amitié entre 47 le solitaire et la mystérieuse DIANA. C'est l'un des rares personnages proche de l'agent. Malheureusement, je ne suis pas convaincu de l'importance de Burnwood dans un titre qui est censé se focaliser sur 47. le souci , c'est que le personnage n'est pas désintéressant, mais c'est qu'il est écrit à la truelle !
Son axe narratif est tout aussi important que celui de 47, du coup ça alourdit l'intrigue. En fait, nous suivons les origines de Diana et de 47 à travers une voix off parfois lourdingue, à coups de répliques super-profondes , nous découvrons coup sur coup les deux passés de ces personnages avant qu'ils ne se rencontrent mais le souci c'est que l'axe de Diana demeure moins intéressant étant donné que nous nous attendons à un titre centré sur 47.
le début du comics est plutôt intéressant et démarre sur une véritable ironie du sort mais, par la suite, l'intrigue autour de Diana est assez confuse et morcelée entre une jeune fille qui veut se venger, qui devient une guerrière pour finir derrière un écran d'ordinateur... Bref, elle a un CV des plus étranges notre Diana....
Bon , vous avez compris que la trame charcutée autour de Diana m'a un peu soûlé mais le problème, c'est qu'elle alourdit l'intrIgue autour de 47.
Qu'en est -il de ce dernier ? le scénario est un peu mieux relevé (forcément étant donné que le tueur a un peu plus de substance ) et certains thèmes ou éléments clé de la saga comme le clonage, l'Institut, le doute qui assaille notre tueur, son désir de liberté sont plutôt bien exploités. Nous découvrons au coté d'un autre clone la jeunesse de 47 , l'effondrement de l'institut avant la renaissance du tueur insensible à la cravate rouge. Dans le fond, j'ai trouvé que les auteurs étaient plutôt respectueux du personnage, il y a un vrai désir d'étoffer ce personnage très anonyme, très imperméable...
le scénario est somme toute assez léger mais il finit par s'étoffer et au final, malgré l'arc Diana, plutôt dispensable, la genèse de 47 est demeure sympathique. Il y a quelques bonnes idées comme la présence du frère, le mystérieux lapin blanc qui agit comme un fil conducteur, les émotions de l'agent ... Il ne manque plus que quelques ingrédients pour tenir un bon scénario. Mention regrettable cependant sur quelques passages bien WTF comme le meurtre du train...
Au niveau du dessin, c'est tout à fait correct,
Jonathan Lau et Ariel Mendel arborent un dessin réaliste assez classique orné de quelques cases rougeoyantes et furieuses pour les scènes de meurtres ou de violence. le rendu est parfois un peu lisse, notamment sur 47 dont les apparitions auraient peut-être gagnées à être davantage sublimées. Notre assassin n'est pas vraiment menaçant dans un premier temps. le travail de nos auteurs est plutôt progressif et l'aura de 47 finit par se percevoir dans les derniers chapitres...
Même si j'ai été moins fan de l'intrigue autour de Diana, nul doute que les auteurs ont réussis à créer un personnage attachant dont la fureur n'éclipse le regard plein d'innocence de la jeune femme tel un brin d'humanité qui persiste à rester. Certains plans rendent Diana carrément badass, ce qui fait qu'on oublie parfois la surenchère autour de ce protagoniste.
Agent 47, birth of the hitman, est une nouvelle adaptation de l'univers vidéoludique éditée par
Mana Books. C'est malheureusement un titre qui peine à convaincre. Malgré un respect de l'oeuvre originale plus sincère, je doute que ce titre demeure mémorable en raison de certains choix scénaristiques et d'un traitement un peu léger. Toutefois, cette genèse peut laisser une porte ouverte quand à un univers graphique étendu autour de l'assassin et qui sait ? Peut -être que le tueur professionnel finira par toucher sa cible...