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Jean-Baptiste Andreae (Illustrateur)
EAN : 9782810202683
80 pages
Rue de Sèvres (13/03/2024)
4.41/5   91 notes
Résumé :
À l'intérieur du mystérieux massif que l'on appelle " La Dent du Chat " vivent des ogres. Fin gourmets, leurs mets délicats se composent néanmoins d'ingrédients quelque peu inhabituels... Lorsqu'une jeune orpheline nommée Blanchette se fait capturer avec d'autres enfants pour être emmenée au coeur du cratère et servir de dîner à ses imposants habitants, le cauchemar s'installe. Hachée, mijotée, écrasée : celle qu'on surnommera "Trois-fois-morte" met la faucheuse au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle joie de lire une lecture de ce niveau ! Sur le papier, le duo Vehlmann et Andreae est plein de promesses et en effet, leur collaboration envoie du lourd !

Bien que je ne souhaite pas les comparer, l'univers ogresque m'a forcément fait penser à la saga des Ogres-Dieux que j'avais beaucoup aimée à l'époque.
Et bien cette nouvelle proposition se défend très bien face au mastodonte du genre !

Nous découvrons l'intrigue grâce au personnage de Blanchette, jeune fille chétive et secrète dont les cheveux auraient soudainement blanchi une nuit suite au décès de sa mère. On comprend que Blanchette porte en elle un lourd et probablement terrible secret, dont on aura l'explication à la fin du récit.
Blanchette, donc, fait partie d'une bande de gamins qui survivent comme ils le peuvent. La jeune fille n'est pas vraiment acceptée par les autres enfants qui la trouvent étrange et trop réservée. Cela ne l'empêche pas de tenter de voler à leur secours lorsqu'ils se font tous enlever, sauf elle, ce qui l'amène à pénétrer sur les terres de ogres...

Je garderai cette critique sans spoiler pour ne gâcher le plaisir de personne, car ce serait trop dommage de connaître les détails de l'intrigue et sa fin. Ne passez pas à côté de ce superbe album, de cet excellent conte pour adultes.
Tout est bien pensé, réfléchi, c'est fin et intelligent en plus d'être très très beau. L'univers est étonnant, décalé et fantastique (dans tous les sens du terme) ; les personnages quant à eux sont attachants et amènent beaucoup à l'intrigue déjà maîtrisée.

Je conclurai en précisant que d'autres tomes sont prévus, mais cette histoire est auto-conclusive donc vous ne resterez pas sur votre faim (ce qui aurait été un comble pour un ouvrage autour de la cuisine hihi) !
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Je suis faible devant les belles couvertures, surtout de ma couleur préférée, et les promesses de revisite d'univers des contes. Voilà les deux seules raisons qui m'ont poussée à ouvrir et prendre ce livre sans en savoir beaucoup plus ^^

Derrière se cachent deux auteurs chevronnés du monde de la BD officiant depuis des décennies. Fabien Vehlmann est notamment le scénariste de la saga fleuve : Seuls, tandis que Jean-Baptiste Andreae officie comme dessinateur depuis les années 90, ce qui fait qu'on lui doit des titres comme Wendigo ou Azimut. Ils ont de la bouteille !

Ensemble, ici, ils proposent, plutôt aux jeunes lecteurs, une revisite moderne et grinçante de ces contes où on retrouve des ogres et des enfants qui se font enlever. C'est le cas de la jeune Trois-fois-morte et de sa bande dès les premières pages, mais la suite ne va pas se passer exactement comme prévu et les auteurs vont nous surprendre de roublardise et de douce noirceur dans une histoire pleine d'humour noir et de rebondissements.

J'ai beaucoup aimé cette idée de revisiter un grand classique d'une telle manière. Ça me parle totalement. J'ai aimé pénétrer ainsi dans les coulisses des cuisines des ogres, assister au marché où on vend les enfants au menu, les voir se faire engraisser ou découvrir ce que cache les farces au menu. C'était amusant de découvrir que les cuisiniers eux-mêmes bien que figure ogresque effrayante n'étaient rien par rapport à leurs patrons et patronnes. Ce petit goût rabelaisien du récit m'a mis en joie.

Je suis en suite plus dubitative concernant l'héroïne et les aventures de celles-ci dans les coulisses de cette cuisine et de cette ville d'ogres. le récit étant, pour le moment ?, présenté sous forme de oneshot, j'ai eu l'impression d'une narration qui avait pas mal de trous pour ne pas trop rallonger l'histoire, mais qui du coup manquait d'approfondissement et sautait trop vite du coq à l'âne. Je n'ai pas ressenti d'attachement particulier à l'héroïne malgré son grand courage et son esprit astucieux. J'irai même plus loin quand tombe la révélation sur la raison de son surnom, je n'ai pas compris d'où ça sortait et ce que ça faisait là. Ce n'était pas le bon moment pour une telle révélation et c'était totalement hors de propos pour moi.

J'ai donc passé un bon moment graphique lors de cette aventure mais la narration et l'intrigue m'ont déçue et laissée sur ma faim. J'attendais une revisite plus engagée, plus personnelle, plus barrée et originale. Heureusement les dessins ont largement aidé à faire passer la pilule. J'ai adoré la teinte bleu nocturne d'une grande partie du récit, ces figures décharnées très burtonniennes avec aussi les cheveux fou de l'héroïne rappelant beaucoup un certain Edward aux mains d'argent. Il y a aussi un bel imaginaire monstrueux, grotesque, autour de ces ogres qu'on rencontre et les tableaux de vie qui les mettent en scène. Je suis juste, là aussi, plus réservée sur les tonalités choisies qui font alors perdre en lisibilité, je trouve, par rapport aux autres planches. Il y a un sentiment de frénésie que j'aime moins.

Je m'attendais presque à un coup de coeur avec cette lecture, je ressors un peu mitigée, un peu sur ma faim. J'ai trouvé l'expérience visuelle très chouette avec ses références à Burton et Rabelais. L'histoire, elle, manquait de profondeur, de nuances, de tissage aussi. Les auteurs avaient des idées, ils n'ont pas su pleinement les mettre en scène dans ce vaste tableau burlesque et grotesque imaginé par leurs soins mais inspirées des lectures de notre enfance. Je serais curieuse de savoir si les jeunes lecteurs à qui la BD est destinée ont eu le même sentiment ou si c'est moi qui suis trop pointilleuse >
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Les enfants voient au loin de la fumée s'élever au-dessus de la montagne qu'on appelle La dent du chat. La légende dit que c'est le signe que les cuisiniers de l'enfer ont allumé leurs fourneaux...Qu'y a-t-il derrière cette montagne ? Les enfants, et parmi eux Blanchette, vont bientôt l'apprendre à leur dépens. Personne n'échappe à la cuisine des ogres...

Le scénariste Fabien Vehlmann (Seuls, le dernier Atlas et bien d'autres) nous a concocté un conte improbable. Langage, personnages, situations, le récit est d'une richesse folle et nous surprend de page en page. En héroïne chétive et courageuse, Blanchette alias Trois-fois-morte fait merveille en dépassant ses peurs et son destin...

Il fallait bien la créativité et les crayons magiques de Jean-Baptiste Andreae (Azimut, La confrérie du crabe) pour relever un tel défi ! Et c'en est un de mettre en scène l'arrière cuisine de la cantine des ogres, le lac-vaisselle et autres joyeusetés fantasmagoriques illuminent les pages ... C'est tout un monde caché qui prend vie sous nos yeux !

Alors bien sûr, cette histoire complète donne envie d'avoir une suite. Car oui, c'est peu de dire que cet album nous donne l'eau à la bouche ! Inventif, généreux, grave et drôle à la fois, il y a tout pour plaire dans cette BD là !

PS: il devrait y avoir 3 volumes indépendants
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La soupe des gueux.
Pendant que les grands du monde ripaillent, dégustent en fins gourmets les fricassées de marmots désossés concoctés par des ogres aigres, rient à gueule bec au banquet chic, les gueux trinquent au prix fort. Ils sont la chair et le sang des festivités incessantes, à leur corps défendant. Encagés, les mioches font de la brioche qui sera dorée et craquante sous la dent dure des clients rois. 
Blanchette, une fillette de la rue, s'est retrouvée dans le sac de Grince-matin, croque-mitaine arachnéen qui leurre et hameçonne les enfants perdus pour les vendre aux ogres de la Dent du Chat, un monde merveilleusement affreux, invisible aux humains et situé dans le massif de la Chartreuse. Blanchette a la vie chevillée à son frêle petit corps. Elle va lutter, ruser, interroger, comprendre, apprendre et prendre des risques extraordinaires pour tenter de survivre et d'extraire ses compagnons d'infortune de la cuisine des ogres.
Le scénariste Fabien Vehlmann a su redorer le blason des contes édulcorés depuis des lustres en les replongeant dans le bain horrifique des origines. En y adjoignant une pincée de vice contemporain, il en fait un conte moderne. C'est la deuxième bonne surprise après la première, la beauté de l'album, avec son titre en creux, rehaussé à la feuille d'or et son splendide dessin de couverture, parfaitement équilibré, baignant dans les bleuités irréelles d'une nuit magique. Grince-matin pêche Blanchette et sa gibecière, dans ses replis, évoque une tête de goule qui semble sourire avec bonhommie. le propos est riche, référencé, actuel et nourri de symboles forts. Blanchette est résiliente et son chemin de croix devient initiatique. Quant au graphisme de Jean-Baptiste Andreae, il est remarquable de vie comme si le trait faisait naître de lui-même des formes que l'auteur captait et continuait dans des courbes, des voltes et des envolées émouvantes. Découpage, cadrage, mise en couleur sertissent le trait magique du dessinateur. On peut apprécier la beauté de son crayonné en allant sur son compte Instagram.
"La cuisine des ogres" est une parabole de notre monde moderne : l'homme est un ogre pour l'homme.
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En voilà un album truculent et savoureux, à bien des niveaux. Nous sommes emportés dans ce drôle d'univers qui nous fait craindre le pire. Pour la première fois, la face cachée nous apparaît.
Il aurait sa place à Halloween ou à tout moment où vous avez envie de vous donner une bonne dose de frissons et de frayeurs. La lecture est plaisante et intéressante tout du long, Blanchette est un personnage intéressant et attachant, nous nous sommes attachés à ce bout de femme qui aurait pu échapper à la prise mais non. Elle sera surnommée trois fois morte. Mais c'est aussi au fil du temps et encore plus dans sa dernière partie que l'album se révèle bien plus à nous et fait tout passer au niveau au-dessus. Finalement, qu'est-ce qui nous aura le plus dégoûté, qu'est-ce qui aura été le plus monstrueux ?

Nous sommes ramenés à une vieille peur, de vieilles histoires d'ogres. Oui, des personnages bien plus gros, grand et imposant que l'être humain, qu'on dit surtout mangeur d'enfants à la chair tendre.
Oserez-vous découvrir cet album qui vous emmènera pour la première fois sans doute dans la cuisine des ogres ?
Le scénario est bien travaillé pour nous emmener petit à petit, et nous faire frémir très souvent. Il faut bien se dire qu'on en mène pas large dans la cuisine des ogres, quand ils mitonnent et préparent leurs bons petits plats.
Blanchette a été enlevée comme d'autres enfants, enfin pas totalement, mais elle est allée trop loin. Elle a les cheveux déjà blanc, et un personnage dira une chose intéressante sur elle, la saveur qu'elle dégage.
Vous saurez la première signification de trois fois morte, mais une autre vous attendra sur la fin. Chut.

Blanchette ou trois fois morte surprendra plus d'un personnage, de tous les côtés, et quelque part nous pouvons dire qu'elle n'a pas froid aux yeux. Elle est culottée, mais elle est aussi pleine de ressources.
Avec un peu de chance, de courage, d'intelligence et d'espièglerie elle fera face à cet endroit et tentera d'en délivrer ses « amis ». Elle affrontera chaque obstacle.

Truculent et savoureux de tous les côtés :
-> Avec un beau graphisme un peu spécial, des jeux sur les fonds de couleur
-> Des jeux de mots, des jeux sur les noms des personnages, ça nous fait sourire (au milieu d'une situation assez horrible)
-> La façon de parler aussi, elle est spéciale tout en restant compréhensible. Des personnages ont leurs spécificités
-> La richesse de l'univers, le nom des lieux
-> Et enfin un scénario qui s'enrichit, intéresse et surprend
-> Une héroïne (Blanchette) surprenante, courageuse et rusée

Ce délicieux album qui fait une belle part à la cuisine, et pas seulement celle des ogres est édité par Rue de Sèvres et voit s'associer Fabien Vehlmann (scénario) et Jean-Baptiste Andreae (illustrations).
L'album est grand, ce qui nous permet encore une plus grande immersion, de se faire dévorer. Une très belle qualité d'ouvrage qui ajoute du plaisir.
Attention, il vaut mieux quand même avoir l'estomac solide et bien accroché.

Avis express : Très bonne lecture qui se dévoile encore plus dans sa dernière partie. Un graphisme particulier, et de bons gros frissons d'aller dans cette cuisine d'ogres. Ayez le coeur bien accroché. Un personnage féminin, Blanchette, très attachant et intéressant. En vrai, je suis passée de bonne à très bonne sur la fin, la dernière partie. Je conseillera plutôt à partir d'adolescents mûrs.
Lien : https://lesvoyagesdely.wordp..
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critiques presse (6)
Bedeo
24 avril 2024
Un conte cruel inventif qui mobilise l'image traditionnelle de l'ogre pour bâtir une histoire aux accents modernes.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
10 avril 2024
Entremêlant avec talent horreur et truculence, le scénariste s’en donne à cœur joie à toutes les pages pour entrainer le lecteur dans un récit haletant et palpitant magnifié par le dessin de Jean-Baptiste Andreae. Des personnages hors normes comme des animaux fantasmagoriques évoluent dans un décor gargantuesque et l’on sent dès les premières cases l’osmose entre les deux auteurs pour réaliser une belle pépite à découvrir instamment.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
09 avril 2024
Dans un bol, hachez finement les ingrédients d’un conte. Ajoutez une généreuse louche de couleurs soignées puis mélangez avec une riche galerie de personnages. Versez une larme d’effroi, un soupçon de poésie et un zeste de courage. Le premier tome de la Cuisine des Ogres est prêt. Vous pouvez déguster.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
21 mars 2024
Fabien Vehlmann écrit ici un conte fantastique en reprenant les codes classiques du genre sans volonté de révolution ni de faire passer un message pré-défini. Il aborde, en revanche, des sujets contemporains avec beaucoup du justesse. Courage, détermination, amitié mais aussi féminisme et deuil jalonnent cette histoire bien rythmée et originale qui remplit sa mission de conte : préparer les plus jeunes aux difficultés de la vie tout en questionnant et perturbant les plus grands lecteurs à qui s’adresse tout aussi bien l’album.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LigneClaire
15 mars 2024
On se régale, vous en reprendrez bien un petit peu, beaucoup ? Assurément et Blanchette est une héroïne qui ne manque pas de nerfs et n’est pas sortie de l’auberge. On n’en dit pas plus. Un des meilleurs titres du moment.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDZoom
12 mars 2024
Fabien Vehlmann excelle dans ce genre de contes réfléchis et intelligents pour ado-adultes et qui ne ménage pas les enfants. Souvenez-vous, par exemple, de « Jolies Ténèbres » (sans parler de sa célèbre série « Seuls ») : le talentueux scénariste fait ainsi preuve d’une sorte de pédagogie pour préparer nos chères têtes blondes, souvent trop surprotégées, à affronter la vie réelle.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
SUFFIT !

... Pour ma part, j'ai toute confiance en Grince-Matin.

Il choisit toujours ses marmots avec le plus grand soin.

Je sais qu'il les zieute pendant des jours...

... il les esgourde...

... il les hume...

... pour ne sélectionner que les plus extraordinaires et les plus goûteux.
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J'avais décelé en toi une note de ténèbres veloutée et suave - couleur de réglisse - qu'on trouve rarement chez les enfants... Un bouquet subtil de tristesse et de colère contenues.
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J’avais décelé en toi une note de ténèbres veloutée et suave - couleur de réglisse - qu’on trouve rarement chez les enfants… Un bouquet subtil de tristesse et de colère contenues.
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Car la réputation de la cuisine des ogres a tout à perdre, dans cette affaire !
Et à la fin, ça nous retombera encore dessus !! F'est la théorie du ruissellement des ennuis !
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J'ai créé une sublime divinité du carnage, moi ! Pas une machine à faire du boudin !!!
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